1600
La production du sucre atteint 2,8 millions d’arrobas. Le pays compte environ 14 000 esclaves noirs africains.
1601
Les exportations de sucre atteignent 750 000 arrobes.
1602
Diogo Botelho est nommé gouverneur général du Brésil. Il succède à Francisco de Sousa.
1604
Création du Conselho da India (conseil des Indes), calqué sur le modèle hispanique.
Les Hollandais mettent à sac le port de Salvador de Bahia.
Le roi de France Henri IV nomme un « vice-amiral des côtes du Brésil », Daniel de La Ravardière.
1605
L’ingénieur Leonardo Turriano est envoyé à Bahia pour mettre au point un programme de fortifications.
Redoutant un déboisement trop rapide du Brésil, le roi promulgue un règlement sévère qui subordonne les coupes à des concessions de licences par le provedor-mor, avec fixation des quantités autorisées. Le provedor-mor doit déterminer la part de chaque capitainerie dans l’ensemble de la coupe de bois annuelle et répartir les licences entre les colons.
Loi sur la protection des Indiens.
1607
Comme en 1572, Lisbonne divise le Brésil en deux entités, l’un au nord avec Salvador pour capitale, l’autre au sud avec pour chef lieu Rio de Janeiro (capitaineries de Porto Seguro, Espirito Santo, São Tomé, Santo Amaro, São Vicente et Santa Ana). Chacune a un capitaine général à sa tête. L’expérience ne durera que cinq ans.
1608
Diogo Botelho n’est plus gouverneur général du Brésil. Diogo de Meneses lui succède.
Real Cédula demandant au gouverneur espagnol d’Asuncion, Hernando Arias de Saavedra, de diriger les missionnaires jésuites vers le Guayra, des terres du Chaco et du rio Paraná habitées par les Guaycurues [aujourd’hui partagées entre le Paraguay et le Brésil].
1609
Création d’une deuxième Audience (ouvidoria), établie à Rio de Janeiro pour les capitaineries du Sud.
Institution à Salvador d’une grande cour d’appel, dont la compétence s’étend à tous le pays, le Tribunal de relaçao.
Nouvelle loi sur la protection des Indiens. En 30 ans, les bandeiras paulistes ont permis la capture d’au moins 20 000 esclaves guaranis.
La première réduction jésuite est établie à Loreto del Pirapó, dans la région de Guayrá [aujourd’hui dans l’Etat brésilien du Parana].
1610
La production du sucre atteint 4 millions d’arrobas.
1611
Loi sur la protection des Indiens.
Fondation sur le plateau de la petite ville de Mogi das Cruzes.
1612
6 août ou 8 septembre
Partie de Cancale, une flottille française composée de trois bâtiments (la Régente, la Charlotte et la Sainte-Anne) arrive sur l’île de Maragan (Maranhão), dans le nord-est du Brésil. Les 400 colons, commandés par Daniel de La Touche, seigneur de la Ravardière, entreprennent aussitôt la construction d’un fort et de la ville de Saint-Louis-de-Maragnon [aujourd’hui São Luis do Maranhão], centre de la « France équinoxiale ».
dans l’année
Dans sa logique de lutter contre le déboisement rapide, le gouvernement portugais renonce au système du contrat pour celui de la régie. L’exploitation du bois dans la capitainerie de Pernambouc est provisoirement suspendue, afin de freiner le déboisement.
Le nombre de moulins à sucre est de 192 : région de Pernambouc 90, Bahia 50, Rio de Janeiro 14, Paraiba 12, Itamaraca 10, Espirito Santo 8, Ilheus 5.
Un texte fait allusion à de fréquentes attaques contre Pernambouc des palmarinos, esclaves noirs évadés et réfugiés dans la montagne Serra da Barriga, la « république noire » de Palmares.
1613
fin d’année
Les Portugais dirigés par le mameluco Jeronimo de Albuquerque, et renforcés par des contingents d’Indiens, lancent une expédition de « nettoyage » : éliminer la présence française au Maranhão.
1614
15 juillet
Création dans le nord-est du Brésil de la prélature territoriale catholique de Pernambouc (diocèse d’Olinda en 1676, archevêché en 1910).
26 octobre
Chargés de détruire dans le nord-est du Brésil l’établissement de la « France équinoxiale », les Portugais de Jeronîmo de Albuquerque débarquent près de l’île de Saint-Louis de Marangan [São Luis de Maranhão] où ils se retranchent.
début novembre
Soutenus par leurs alliés indiens, les défenseurs de la « France équinoxiale » s’emparent de trois navires portugais.
19 novembre
Battus par 300 Portugais et 200 Indiens, les 150 Français de Saint-Louis de Marangan subissent de lourdes pertes.
27 novembre
Le seigneur de La Ravardière et Albuquerque signent une trêve dans le Maranhão. Chaque camp profite du répit pour aller demander des renforts en métropole.
dans l’année
La chasse à la baleine, active autour de l’île d’Itaparica, devient un monopole royal.
1615
en juillet
Des renforts portugais arrivent dans le nord-est du Brésil : Jérônimo de Albuquerque rompt la trêve et lance de nouvelles attaques contre Saint-Louis de Marangan.
2 novembre
Abandonné par la France, La Ravardière capitule dans Saint-Louis de Marangan. Les Portugais s'emparent du comptoir français, rebaptisé São Luis de Maranhão. Disparition de la colonie de « France équinoxiale ». 400 hommes, sauf quelques « truchements » décidés à restés sur place, sont faits prisonniers et renvoyés dans en France.
1616
12 janvier
Envoyé par la couronne portugaise pour défendre l’estuaire de l’Amazone contre les tentatives étrangères de conquêtes, notamment françaises, hollandaises et anglaises, le capitaine Francisco Caldeira Castelo Branco érige un fort, le Forte do Presépio, sur la rive droite du rio Para [origine de la ville de Belém].
1619
Création d’une troisième Audience (ouvidoria) au Maranhão.
1620
Les premiers groupes d’immigrants portugais arrivent au Para et dans le Maranhão.
1621
13 juin
Création de l’Etat du Maranhão (Ceará, Piaui, Maranhão et Pará), indépendant du Brésil et rattaché directement à Lisbonne.
1624
8 mai
La flotte hollandaise (35 vaisseaux, dont 13 de la Compagnie des Indes, et 6 500 soldats) de l’amiral Jacob Willekens et le vice-amiral Pieter Heyn apparaît devant Bahia, la capitale du Brésil portugais (Portugal appartenant alors à l’Espagne). Les navires se lancent aussitôt à l’attaque : les forts Santo Antonio et São Filipe sont rapidement réduits au silence ce qui permet de débarquer un millier de soldats et deux canons. Pris de panique, les 3 000 défenseurs de la ville (en majorité des miliciens paysans et des esclaves noirs) prennent la fuite. Avec seulement 60 soldats, Mendoça doit capituler. Les Hollandais n’ont perdu qu’une cinquantaine d’hommes (les Hollandais vont ensuite occuper six capitaineries au Brésil pour exploiter canne à sucre et café et faire le commerce des esclaves ; le commandant hollandais publie une proclamation garantissant protection et liberté religieuse à tous ceux qui se soumettraient au nouveau gouvernement).
en août
La nouvelle de la perte de Salvador de Bahia arrive en Espagne. Le roi ordonne aussitôt la mise sur pied d’une expédition hispano-portugaise pour reprendre la ville.
22 novembre
La partie portugaise de la grande flotte ibérique chargée de prendre Salvador de Bahia aux Hollandais quittent Lisbonne sous le commandement de Manuel de Menezes. Elle comprend 22 navires et 4 000 hommes. L’expédition est financée par la Chambre municipale de Lisbonne, à la hauteur de la somme énorme de 170 000 cruzados.
1625
14 janvier
Retardée par le mauvais temps, la flotte espagnole quitte à son tour Cadix à destination du Brésil avec 38 navires (dont 21 galions) et 8 000 marins et soldats (divisés en deux tercios espagnols et un italien).
6 février
Les flottes portugaises et espagnoles se rejoignent aux îles du Cap-Vert. Un navire portugais a fait naufrage sur l’île de Maio (140 morts).
29 mars
Chargée de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais, la flotte hispano-portugaise de 52 navires (transportant 4 000 soldats) entre dans la baie de Tous les Saints sous les ordres de dom Fabrique de Tolède.
30 mars
4 000 soldats ibériques débarquent sur la plage de Santo Antonio. Sur place, ils reçoivent le concours d’une troupe de 1 500 hommes levés par le capitaine général du Reconcavo.
1er avril
Début du siège de Salvador de Bahia par les Hispano-Portugais. Ces derniers disposent de 52 navires et 12 000 hommes contre 18 navires et 3 000 à 5 000 combattants pour les Hollandais (dont des soldats anglais, français, allemand et 800 auxiliaires noirs).
1er mai
Après un mois de siège et de combats, les Hispano-Portugais forcent les Hollandais à la capitulation : 1 912 hommes se rendent (ils seront rapatriés vers les Pays-Bas à bord de cinq navires marchands allemands) ; 12 navires hollandais ont été coulés en un mois. Les vainqueurs ibériques déplorent au moins 71 tués et 64 blessés. Ils s’emparent de 18 drapeaux, 260 fusils, 6 navires, 500 esclaves noirs et d’une grande quantité de poudre, d’argent et de marchandises (3 navires espagnols et 9 portugais couleront dans l’Atlantique dans une tempête lors du voyage de retour vers l’Europe).
début mai
Une flotte de secours hollandaise commandée par l’amiral Boudewijn Hendricksz se présente trop tard devant Salvador. Constatant la perte de la ville, elle se retirer.
dans l’année
L’administration royale modifie encore une fois le système de la coupe du bois : tout en abandonnant la régie, elle pense porter un coup rude aux exploitants sauvages en attribuant aux jésuites le monopole de la coupe, du transport et du stockage du bois jusqu’à l’embarquement au profit d’un contratador (individu ou groupe) qui a lui le monopole de l’exportation.
Fondation sur le plateau de la petite ville de Santana de Parnaiba.
Le gouverneur de l’Angola, João Correia de Sousa, envoie cinq navires au Brésil avec une cargaison de 1 211 esclaves dont seulement 628 survivent à la traversée (51,8 %) ; 68 meurent après le débarquement.
de 1626 à 1629
Expéditions de pillage des corsaires hollandais Jacob Willekens et Piet Hein contre les côtes brésiliennes.
1627
Diogo Luis de Oliveira devient gouverneur général.
La flotte hollandaise de Piet Heyn détruit plusieurs navires dans le port de Salvador, et saisit 2 700 caisses de sucre avant de s’enfuir.
1628
15 novembre
Jésuite espagnol des Réductions guaranis, (saint) Roque Gonzalez de Santa Cruz (52 ans), natif d’Asunción [Paraguay], est assassiné avec son assistant Alonso Rodriguez, à Caaro, au Brésil, par le sorcier Ñezú, cacique d’Ijuí, jaloux de son influence (l’assistant Juan del Castillo est tué deux jours plus tard).
dans l’année
Antonio Raposo Tavares organise, à partir de São Paulo, une grande expédition bandeiras (900 Paulistes et métis, renforcés de 2 000 guerriers tupis) : celle-ci attaque d’abord les aldeis guaranis libres, puis s’en prend aux missions jésuites, avec la plus grande violence. L’acheminement des captifs sur la longue route qui conduit à São Paulo est un calvaire : vieillards et enfants massacrés s’ils retardent le convoi...
1629
La Couronne ordonne qu’un tiers du fret soit réserve aux maîtres de moulins.
Le pays compte 350 moulins à sucre : région de Pernambouc 150, Bahia 80, Rio de Janeiro 60, Paraiba 24, Espirito Santo 8, Ilheus 4, São Vicente 2, Itamaraca 1.
1630
16 février
Une armada hollandaise impressionnante (cinquante-six navires, 1 150 canons, 3 500 soldats), commandée par l’amiral Lonck, enlève Olinda (Pernambouc) après un bref combat. Les Hollandais contrôlent également les territoires côtiers compris entre l'île de Maranhão et le fleuve São Francisco. La flotte hollandaise stoppera l’escadre de secours d’Oquendo. De son côté, Mathias de Albuquerque organise la défense de Recife et de toute la côte.
1er mars
Ayant réussi à débarquer au nord de Recife, les Hollandais bousculent les Portugais et entrent dans la ville où Albuquerque a détruit 1700 caisses de sucre.
dans l’année
La production du sucre atteint 1,5 million d’arrobas (- 2,5 millions par rapport à 1610).
1631
Echec d’une tentative française d’installation au Maranhão, en accord avec la Compagnie hollandaise des Indes occidentales.
vers 1632
Suite aux raids menés ces trois dernières années par les bandeiras (5 000 indigènes capturés), 12 000 Guaranis des missions jésuites abandonnent le Guayra [Etat brésilien du Parana] pour se réfugier au sud-ouest, dans l’actuelle province argentine de Misiones.
1633
4 mai
Un privilège du provedor-mor autoriser quatorze colons de Porto Seguro à fournir chacun 500 à 2 500 quintaux de bois-brésil.
dans l’année
Institution des capitaineries héréditaires de Tapuipera et Caete.
1634
Après quatre ans de présence dans la zone de Recife, les Hollandais commencent enfin à tirer parti du sucre : production d’une valeur de 1,5 million florins.
1635
en juin
La prise du « camp du Bon Jésus », près de Recife, la dernière position militaire portugaise au Pernambouc, permet aux Hollandais de devenir réellement maître du pays du Rio Grande.
dans l’année
Diogo Luis de Oliveira n’est plus gouverneur général du Brésil portugais. Il est remplacé par dom Pedro de Silva.
1636
en octobre
Nommé Statthalter de la colonie, le Hollandais Jean-Maurice de Nassau part pour le Brésil avec une troupe de 2 700 hommes. Il sera assisté d’un Haut Conseil de trois membres.
dans l’année
Création dans le Brésil hollandais d’un Conseil ecclésiastique, composé de pasteurs calvinistes.
Institution de la capitainerie héréditaire portugaise de Cameta.
La première synagogue d’Amérique, Kahal Zur Israel, est établie à Recife, sous domination hollandaise.
de 1636 à 1637
Raposo Tavares et Fernõ Dias organisent deux importantes bandeiras qui emmènent en esclavage les Indiens de trois des six missions jésuites du Rio Grande do Sul.
1637
23 janvier
Jean-Maurice de Nassau prend à Recife ses fonction de gouverneur général (stathouder) de la colonie hollandaise du Brésil.
29 août
La flotte envoyée en Afrique par le gouverneur du Brésil hollandais Jean-Maurice de Nassau pour pallie la pénurie d’esclaves noirs enlève aux Portugais le comptoir africain de São Jorge da Mina [aujourd’hui Elmina, au Ghana].
dans l’année
Institution de la capitainerie héréditaire de Cabo do Norte.
De nouvelles licences de coupes de bois sont accordées dans la capitainerie d’Ilheus.
de 1637 à 1638
Le cartographe Pedro Teixeira est le premier Européen à parcourir en entier le cours de l’Amazone.
1638
d’avril à mai
Les Hollandais échouent dans le siège de Bahia.
dans l’année
Le gouverneur dom Pedro de Silva est fait comte de São Lourenço par Philippe IV.
La Compagnie hollandaise des Indes occidentale institue par acte le libre commerce du sucre, en se contentant de prélever une taxe de 10 % sur les ventes (et en conservant le monopole du bois, des armes et des esclaves). Ce dixième du sucre rapportera pour la seule année 1638 221 500 florins (75 % du produit de l’ensemble des taxes).
1639
Dom Pedro de Silva, comte de São Lourenço, n’est plus gouverneur général.
Le Conseil ecclésiastique calviniste du Brésil hollandais s’attire l’hostilité agissante des prêtres catholiques interdits de messe.
1640
9 janvier
Combat naval de Gurupá (Etat du Para) : sur l’Amazone, João Pereira de Cáceres, commandant du fort portugais de Gurupá, attaque avec plusieurs canots une patache hollandaise, qui transportait une expédition destinée à conquérir les postes lusitaniens d'Amazonie, et s'en empare à la suite d'un violent abordage.
28 février
L’explorateur Pedro Teixeira devient gouverneur du Para.
12 mai
Grâce à l’action des pères jésuites Antonio Ruiz de Montoya et Francisco Diaz Taño, le roi Philippe IV signe un décret autorisant les Guaranis des missions jésuites de prendre les armes pour se défendre contre les raids des bandeirantes portugais de São Paulo.
4 juin
Décès de Pedro Teixeira.
en septembre
Une importante force de bandeirantes quitte São Paulo sous les ordres de Manuel Casses et Jerónimo Pedrozo de Vases.
en décembre
Le Portugal se révolte contre l’Espagne et retrouve son indépendance avec le roi Jean IV.
dans l’année
Le gouverneur-général du Brésil reçoit le titre de vice-roi.
Les juifs sont plus nombreux que les chrétiens à Pernambouc (sous autorité hollandaise) : les marranes de la ville, favorables aux Hollandais, ont été renforcés par l’arrivée de nombreux immigrés venus d’Amsterdam.
1641
11 mars
Bataille du rocher de Mbororé [aujourd’hui à Panambí, dans la province de Misiones, extrême nord de l’Argentine] : sous le commandement du cacique Nicolás Ñeenguirú, environ 4 200 guerriers guaranis des missions jésuites espagnoles (dont seulement 300 armés de fusils) ont infligé une lourde défaite à 450 bandeirantes portugais de São Paulo et 2 700 indiens tupis auxiliaires commandés par Manuel Pires et Jeronino Pedrozo de Barros (arrivés à bord de 700 canots). Les survivants portugais se retirent dans le fort d’Acaragua.
du 12 au 16 mars
Les fortifications portugaises d’Acaragua sont bombardées par les forces guaranis et jésuites. La défection de nombreux auxiliaires tupis contraint les bandeirantes à se rendre mais les Guaranis refusent leur reddition.
fin mars
Les Portugais tentent de fuir Acaragua en remontant le rio Uruguay mais ils tombent dans une embuscade tendue par 2 000 Guaranis à l’embouchure du rio Tabay. Les pertes des bandeirantes sont très lourdes et peu d’entre eux parviendront à revenir à São Paulo. Cette victoire des jésuites et des Guaranis met un frein aux expéditions paulistes conte les missions, dont la paix et la prospérité sont assurées pendant une centaine d’années.
1er avril
Proclamation du fazendeiro (grand propriétaire) Amador Bueno, qui refuse la couronne offerte par les commerçants de São Paulo. Bueno jure fidélité au nouveau roi du Portugal et le mouvement prend fin.
en avril
Ralliment du Brésil à Jean de Bragance. Le père jésuite Antonio Veira, qui faisait partie des messagers qui apportait à Lisbonne la nouvelle, est retenu par Jean IV comme conseiller. Il recommandera la modération à l’égard des nouveaux chrétiens (ce qui lui vaudra un procès auprès de l’Inquisition).
dans l’année
Entraînés et armés par les jésuites, des Indiens guaranis mettent en déroute sur les bords du Mboréré, affluent de l’Uruguay, une forte bandeira composée de 300 Paulistes et 600 Tupis montés sur 130 canoës. Les combats ont duré une semaine ; les Paulistes y perdent une centaine d’hommes et une bonne part de l’effectif meurt ensuite de maladie ou se perd dans la forêt. Les Indiens fêtent leur victoire en créant une pièce de théâtre commémorative.
1642
14 janvier
Capturés en Guinée par les Hollandais, le père capucin français François Colombin et ses compagnons missionnaires débarquent à Pernambouc. Ils décident de rester au Brésil, s'occupant des colons portugais puis ébauchant également une mission auprès des Indiens.
dans l’année
Rio de Janeiro est la première ville du Brésil à obtenir un privilège municipal sur le modèle de celui de Porto.
Isaac Aboab da Fonseca devient le premier rabbin d’Amérique : il a été nommé à Pernambouc.
Lapidation d’un juif (nouveau chrétien) à Recife.
1643
Fondation sur le plateau de la petite ville de Taubate.
1644
?
Le gouverneur hollandais Johan Maurits de Nassau-Siegen lance une colonne de 1 100 hommes, dont 300 soldats hollandais, commandée par Rodolfo Baro, contre la « république noire » de Palmares. Elle affirme être victorieuse et ramène 31 prisonniers, mais dans les mois qui suivent, les palmarinos reprennent leurs opérations de razzia.
23 mai
Sentant ses ambitieux projets de conquête incompris par les dirigeants de la Compagnie des Indes occidentales (jaloux de ses succès), le gouverneur et capitaine-général du Brésil hollandais, Johan Maurits de Nassau, demande son rappel. Un Haut Conseil, composé de trois membres (Hamel, Bas et Bullestrate), succède à Nassau. En même temps que ce départ, la Compagnie hollandaise des Indes occidentales retirent progressivement quelque 4 000 soldats du Brésil, ce qui va permettre un soulèvement des colons portugais.
dans l’année
Le Maranhão se libère de la domination hollandaise, grâce à une révolte bien préparée.
Les exportations de sucre du Brésil atteignent 1 500 000 arrobes (1 arrobe = 14 kg).
1645
début d’année
Suite au départ de Johan Maurits de Nassau-Siegen, la situation se dégrade à Recife. Les difficultés financières s’aggravent pour la colonie hollandaise et la rébellion, dirigée par André Vidal de Negreiros et João Fernandes Vieira, éclate.
3 août
Bataille du mont Tabocas, dans le Pernambouc : environ 1 100 insurgés portugais, commandés par Fernandes Vieira, sont victorieux de 450 Hollandais et 400 Indiens Tapuia, dirigés par Hendrik Van Haus.
17 août
Insurrection de la capitainerie de Pernambouc. Dans la plaine de Boa Vista, à l’ouest de « Maurits Stadt » [Recife], les forces portugaises et brésiliennes (plus de 1 000 hommes) commandées par João Fernandes Vieira ont remporté la bataille de Casa Forte (sucrerie fortifiée de Dona Ana Paes) contre les 850 Hollandais d’Hendrik van Haus (dont 200 Indiens tapuias). Les vaincus déplorent 600 morts (tous les Tapuias), les vainqueurs seulement 18.
dans l’année
Nouvelle expédition, commandée par João Blaer, contre les Palmarinos : échec total ; ils ne parviennent pas à rencontrer l’ennemi.
1646
La municipalité de Salvador obtient des privilèges.
1647
15 décembre
Lors d’un autodafé, sur 37 condamnés accusés d’être de nouveaux chrétiens continuant à pratiquer la religion, juive, on compte cinq « senhores de engenho » (planteurs de canne à sucre) et quatre fils de « senhores de engenho ». Ces autodafés (avec confiscations de biens), qui touchent de nombreux planteurs, commerçants et propriétaires de l’industrie sucrière, entraînent une chute des exportations de sucre.
dans l’année
La Couronne s’inquiète de voir les Indiens mourir d’épuisement, dans les plantations de tabac.
1648
19 avril
Première bataille des Guararapes (près de Recife) : victoire des Portugais sur les Hollandais.
12 mai
Départ d’une expédition brésilienne pour la reconquête de l’Angola portugaise sur les Hollandais.
29 juillet
Fondation au Paraná de la ville de Paranagua.
15 août
Salvador Correia de Sa, membre du Conseil d’Outre-Mer de Lisbonne, et les colons brésiliens prennent la forteresse de São Miguel, dans la baie de Saint-Paul de Luanda. Les Hollandais sont chassés de l’Angola.
en septembre
Interdiction de la navigation des sucres brésiliens tant que les Hollandais resterons les maîtres de l’Atlantique.
dans l’année
L’Angola devient le principal réservoir d’esclaves à destination du Brésil.
Début des bandeiras (razzia d’Indiens) menées par Antônio Raposo Tavares au sud de São Paulo et dans l’actuel Rio Grande do Sul, jusqu'à Belém.
1649
6 février
Afin d’attirer les capitaux des nouveaux convertis, le jésuite Antonio Vieira obtient du roi Jean IV que les biens de ceux qui investiraient dans la future Compagnie générale du brésil soient à l’abri de toute confiscation.
19 février
Nouvelle victoire des insurgés portugais du Brésil sur les Hollandais à la seconde bataille des Guararapes, près de Recife : sur 3 500 hommes, les vaincus déplorent 1 045 morts (dont leur chef le colonel Brinck), blessés ou capturés. Les vainqueurs n’ont que 45 tués et 200 blessés.
10 mars
Le roi Jean IV signe le décret établissant à Lisbonne la Compagnie générale portugaise du commerce du Brésil, créée par un consortium d’hommes d’affaires nouveaux chrétiens. Chargée d’entretenir 36 galions, la société hérite du monopole de la coupe et du commerce du bois précédemment accordé aux jésuites, ainsi que du monopole du ravitaillement du Brésil en vin, farine, huile et morue.
1650
14 septembre
La flotte anglaise de l’amiral Blake capture des navires portugais revenant du Brésil.
dans l’année
La production du sucre atteint 2,1 millions d’arrobas.
à partir de 1650
A la recherche de fortunes rapides (métaux, émeraudes, esclaves indiens) des semi-nomades métis tracent des sentiers conduisant aussi bien au Haut-Pérou qu’à l’Amazone.
1653
Fondation sur le plateau de la petite ville de Jacarei.
1654
en janvier
Les Portugais reprennent Recife aux Hollandais. Les Portugais ont donné trois mois à la communauté juive de la ville, soit 5 000 personnes, pour quitter la ville ; ils rejoignent pour la plupart la Guyane et les Antilles.
1655
Fondation sur le plateau de la petite ville de Jundiai.
São Luis de Maranhão et Bélem reçoivent des privilèges municipaux.
1656
Progrès dans l’industrie sucrière, concernant la cuisson du jus : un nouveau type de foyer permet de réduire d’un tiers la consommation de bois.
1657
Francisco Barreto de Meneses devient gouverneur général.
1660
8 novembre
Début à Rio de Janeiro de la révolte de la Cachaça. Menés par Jerônimo Barbalho Bezerra, des habitants se soulèvent contre le gouverneur Salvador Correia de Sa e Benevides qui veut lancer de nouveaux impôts et interdire la production d’une eau-de-vie locale, la geribita (ou cachaça), au profit des vins portugais. Le gouverneur se réfugie à São Paulo. Il est destitué et remplacé par le frère du chef de l’insurrection, Agostinho Barbalho Bezerra. Une « chambre révolutionnaire » est mise en place pour maintenir les activités dans la région.
dans l’année
La ville de Parati obtient le soutien du capitaine Domingo Gonçalves de Abreu pour se séparer d’Angra dos Reis, malgré l’opposition de celle-ci.
Instruction du père Antonio Vieira pour l’administration des aldeias par les jésuites.
1661
6 avril
Fin de la révolte de la Cachaça au Brésil. Revenu de São Paulo où il s’était réfugié six mois plus tôt, le gouverneur Salvador de Sá encercle et investit par surprise Rio de Janeiro. Pris au dépouvu, les rebelles n’opposent aucune résistance. Une cour martiale condamne à mort Jerônimo Barbalho (décapité, tête exposée au pilori), tandis que les autres meneurs Diogo Lobo Pereira, Jorge Ferreira de Bulhão et Lucas da Silva sont condamnés à la prison, avant d'être envoyés dans la métropole pour y être jugés. Salvador de Sá poursuit la pacification de la région au prix d’atrocités (qui lui vaudront d’être déposé). Malgré la fin de la révolte, des mesures réformatrices prises par la « chambre révolutionnaire » restent en vigueur.
18 juin
Création d’un « contrat sur l’eau-de-vie » qui instaure une taxe perçue sur la consommation et son exportation.
6 août
Signature du traité de paix de La Haye mettant fin à la guerre entre le Portugal et les Provinces-Unies. Les Hollandais acceptent de restituer la Nouvelle-Hollande, c’est-à-dire le Brésil, aux Portugais contre le versement de 8 millions de florins (l’équivalent de 63 tonnes d’or) et de reconnaître la souveraineté portugaise totale sur le Brésil et l’Angola. Pour sa part, Lisbonne accepte de céder à la République hollandaise l’île de Ceylan [Sri Lanka] et l’archipel des Moluques [aujourd’hui en Indonésie] et de concéder des privilèges sur le commerce du sucre.
1663
Francisco Barreto de Meneses n’est plus gouverneur général.
Le comte d’Obidos, vice-roi du Brésil, juge la destruction de Palmares indispensable « pour en terminer avec l’espérance des autres esclaves ». L’expédition n’aboutira à aucun résultat.
1665
Institution de la capitainerie héréditaire de Marajo.
1666
25 juillet
La grande expédition française du marquis de Mondevergue (dix navires à destination de Madagascar) arrive à Pernambouc, sur la côte du Brésil.
3 novembre
L’expédition française du marquis de Mondevergue peut enfin quitter le Brésil pour rejoindre l’océan Indien.
1667
Confirmation royale séparant la ville de Parati d’Angra dos Reis.
1668
5 mai
Le Brésil a connu la catastrophe maritime la plus meurtrière de son histoire. Suite à une erreur de navigation, le galion portugais Santissimo Sacramento a coulé après avoir heurté un récif au large de Salvador da Bahia. Il n’y a que 70 survivants sur le millier de personne qui était à bord du navire.
dans l'année
Signature de la paix entre l’Espagne et le Portugal. Conséquences : les relations directes entre la Plata espagnole et le Brésil portugais (argent contre sucre et esclaves) se multiplient.
1672
Une forte troupe levée contre les Palmerinos tombe dans une embuscade et est décimée.
1676
16 novembre
Créé en 1551 dans le nord-est, le diocèse de Salvador de Bahia est érigé en archevêché. Etablissement par ailleurs dans le Nordeste du diocèse d’Olinda à partir de la prélature territoriale de Pernambouc fondée en 1614.
dans l’année
Un soldat-aventurier, Fernão Carilho, engagé par le gouverneur de l’Etat du Pernambouc, remporte d’importants succès sur le « roi » de Palmares, Ganga-Zumba, et fait de nombreux prisonniers. Ganga-Zumba envoie à Recife une ambassade et conclut avec le gouverneur un traité de paix. La décision est mal vécu à Palmares et Ganga-Zumba est déposé et remplacé par Zumbi. La guerre civile qui suit entre les partisans des deux camps aboutit à l’empoisonnement de Gunga-Zumba.
1677
23 janvier
Roque da Costa Barreto est nommé gouverneur général du Brésil.
16 mai
Fondation à l’embouchure du Paraíba do Sul de la ville de Campos.
30 août
Création dans le nord-est du Brésil du diocèse de São Luis do Maranhão [aujourd’hui archevêché].
1er novembre
Décret royal autorisant la colonie du Brésil à établir sa première plantation de chocolat dans l’Etat du Para.
dans l’année
Antônio Correia de Lemos est nommé administrateur de la région de l'actuelle Ribeirão Pires.
1680
L’officier espagnol José de Garro se décide à intervenir contre les Portugais installés dans l’actuel Uruguay sans l’autorisation du roi d’Espagne. A la tête de 3 000 Guaranis provenant des missions jésuites, il surprend la garnison portugaise de Colonia del Sacramento, un établissement fondé en 1679 par le gouverneur de Rio de Janeiro, Manuel de Lobo. Une centaine de Portugais sur une garnison de mille hommes sont tués et les survivants faits prisonniers (dont Lobo). Garro est désavoué par la couronne (Colonia del Sacramento sera rendue au Portugal).
1681
22 mars
Le marquis de Cascais, donataire de la capitainerie de São Vicente, transfère la capitale de celle-ci au village de São Paulo.
1683
23 avril
La nouvelle capitale de la capitainerie de São Vicente est officiellement établie à São Paulo avec des grandes fêtes publiques.
dans l’année
Découverte de petits gisements d’or.
1684
24 février
Révolte des producteurs de sucre brésiliens. Les autorités portugaises font exécuter les meneurs.
1685
Institution de la capitainerie héréditaire de Xingu.
1689
Avec 136 engenhos, Rio de Janeiro compte presque autant de moulins à sucre que Bahia (146), pour un total brésilien de 528. Mais la production de sucre n’est que de 1 295 000 d’arrobas.
1690
Antonio Luis Gonçalves da Camara est nommé gouverneur-général du Brésil, en remplacement de Manuel da Ressureiçao.
1693
Découverte d'or à Minas Gerais, dans la région du Haut-São Francisco.
Caetano de Melo e Castro est nommé gouverneur de Pernambouc.
1694
23 janvier
Profitant de la division de l’Etat palmériste, le gouverneur du Pernambouc attaque la république d’anciens esclaves avec une armée telle qu’on n’en avait jamais vu au Brésil (9 000 hommes, sous les ordres des commandants Domingos Jorge Velho et Bernardo Vieira de Melo).
nuit du 5 au 6 février
Les Portugais s’emparent de Macaco, la capitale de Palmares : des centaines de combattants et Zumbi sont tués. De nombreux habitants se sont jetés du haut des falaises pour échapper aux tueurs. Les survivants, dont le chef des révoltés, se sont enfuis vers les forêts de la capitainerie de Paraíba. Le territoire autonome de Palmares disparaît après 89 ans d’existence.
22 mai
Ancien gouverneur colonial de l’Angola (1688-1691), dom João de Lencastre devient gouverneur-général du Brésil. Il succède à Antonio Luis Gonçalves de Camara.
dans l’année
Création d’un Hôtel des monnaies à Bahia.
1695
20 novembre
Réfugié dans la Serra Dois Irmãos depuis la chute de Palmares, le dernier chef des esclaves révoltés du Quilombo, Zumbi Dos Palmares, est décapité par les Portugais. Il avait été trahi par ses proches et livré à ses ennemis. Il avait 40 ans environ.
1697
18 juillet
Le religieux Vieira meurt à Bahia.
dans l’année
Le Brésil est peuplé aux deux tiers par des Indiens et des noirs originaires d’Afrique.
Le prince héritier du Portugal, João (V), âgé de 18 ans, est titré prince du Brésil.
Fondation d’Obidos sur le cours de l’Amazone.
1698
La bandeira de Bueno de Siqueira réalise des découvertes décisives de métaux précieux, dans une petite chaîne montagneuse, la Serra do Mantiqueira, sur la rive gauche du haut São Francisco [près de l’actuelle Ouro Preto] : afflux rapide de prospecteurs, surtout depuis São Paulo.
1699
15 janvier
Le roi Pierre II a signé la Charte royale créant les « Aulas Militares » (origine de l’Instituto Militar de Engenharia du Brésil).
dans l'année
735 kilos d’or brésilien sont envoyés en Europe.
La production du sucre atteint 2,8 millions d’arrobas. Le pays compte environ 14 000 esclaves noirs africains.
1601
Les exportations de sucre atteignent 750 000 arrobes.
1602
Diogo Botelho est nommé gouverneur général du Brésil. Il succède à Francisco de Sousa.
1604
Création du Conselho da India (conseil des Indes), calqué sur le modèle hispanique.
Les Hollandais mettent à sac le port de Salvador de Bahia.
Le roi de France Henri IV nomme un « vice-amiral des côtes du Brésil », Daniel de La Ravardière.
1605
L’ingénieur Leonardo Turriano est envoyé à Bahia pour mettre au point un programme de fortifications.
Redoutant un déboisement trop rapide du Brésil, le roi promulgue un règlement sévère qui subordonne les coupes à des concessions de licences par le provedor-mor, avec fixation des quantités autorisées. Le provedor-mor doit déterminer la part de chaque capitainerie dans l’ensemble de la coupe de bois annuelle et répartir les licences entre les colons.
Loi sur la protection des Indiens.
1607
Comme en 1572, Lisbonne divise le Brésil en deux entités, l’un au nord avec Salvador pour capitale, l’autre au sud avec pour chef lieu Rio de Janeiro (capitaineries de Porto Seguro, Espirito Santo, São Tomé, Santo Amaro, São Vicente et Santa Ana). Chacune a un capitaine général à sa tête. L’expérience ne durera que cinq ans.
1608
Diogo Botelho n’est plus gouverneur général du Brésil. Diogo de Meneses lui succède.
Real Cédula demandant au gouverneur espagnol d’Asuncion, Hernando Arias de Saavedra, de diriger les missionnaires jésuites vers le Guayra, des terres du Chaco et du rio Paraná habitées par les Guaycurues [aujourd’hui partagées entre le Paraguay et le Brésil].
1609
Création d’une deuxième Audience (ouvidoria), établie à Rio de Janeiro pour les capitaineries du Sud.
Institution à Salvador d’une grande cour d’appel, dont la compétence s’étend à tous le pays, le Tribunal de relaçao.
Nouvelle loi sur la protection des Indiens. En 30 ans, les bandeiras paulistes ont permis la capture d’au moins 20 000 esclaves guaranis.
La première réduction jésuite est établie à Loreto del Pirapó, dans la région de Guayrá [aujourd’hui dans l’Etat brésilien du Parana].
1610
La production du sucre atteint 4 millions d’arrobas.
1611
Loi sur la protection des Indiens.
Fondation sur le plateau de la petite ville de Mogi das Cruzes.
1612
6 août ou 8 septembre
Partie de Cancale, une flottille française composée de trois bâtiments (la Régente, la Charlotte et la Sainte-Anne) arrive sur l’île de Maragan (Maranhão), dans le nord-est du Brésil. Les 400 colons, commandés par Daniel de La Touche, seigneur de la Ravardière, entreprennent aussitôt la construction d’un fort et de la ville de Saint-Louis-de-Maragnon [aujourd’hui São Luis do Maranhão], centre de la « France équinoxiale ».
dans l’année
Dans sa logique de lutter contre le déboisement rapide, le gouvernement portugais renonce au système du contrat pour celui de la régie. L’exploitation du bois dans la capitainerie de Pernambouc est provisoirement suspendue, afin de freiner le déboisement.
Le nombre de moulins à sucre est de 192 : région de Pernambouc 90, Bahia 50, Rio de Janeiro 14, Paraiba 12, Itamaraca 10, Espirito Santo 8, Ilheus 5.
Un texte fait allusion à de fréquentes attaques contre Pernambouc des palmarinos, esclaves noirs évadés et réfugiés dans la montagne Serra da Barriga, la « république noire » de Palmares.
1613
fin d’année
Les Portugais dirigés par le mameluco Jeronimo de Albuquerque, et renforcés par des contingents d’Indiens, lancent une expédition de « nettoyage » : éliminer la présence française au Maranhão.
1614
15 juillet
Création dans le nord-est du Brésil de la prélature territoriale catholique de Pernambouc (diocèse d’Olinda en 1676, archevêché en 1910).
26 octobre
Chargés de détruire dans le nord-est du Brésil l’établissement de la « France équinoxiale », les Portugais de Jeronîmo de Albuquerque débarquent près de l’île de Saint-Louis de Marangan [São Luis de Maranhão] où ils se retranchent.
début novembre
Soutenus par leurs alliés indiens, les défenseurs de la « France équinoxiale » s’emparent de trois navires portugais.
19 novembre
Battus par 300 Portugais et 200 Indiens, les 150 Français de Saint-Louis de Marangan subissent de lourdes pertes.
27 novembre
Le seigneur de La Ravardière et Albuquerque signent une trêve dans le Maranhão. Chaque camp profite du répit pour aller demander des renforts en métropole.
dans l’année
La chasse à la baleine, active autour de l’île d’Itaparica, devient un monopole royal.
1615
en juillet
Des renforts portugais arrivent dans le nord-est du Brésil : Jérônimo de Albuquerque rompt la trêve et lance de nouvelles attaques contre Saint-Louis de Marangan.
2 novembre
Abandonné par la France, La Ravardière capitule dans Saint-Louis de Marangan. Les Portugais s'emparent du comptoir français, rebaptisé São Luis de Maranhão. Disparition de la colonie de « France équinoxiale ». 400 hommes, sauf quelques « truchements » décidés à restés sur place, sont faits prisonniers et renvoyés dans en France.
1616
12 janvier
Envoyé par la couronne portugaise pour défendre l’estuaire de l’Amazone contre les tentatives étrangères de conquêtes, notamment françaises, hollandaises et anglaises, le capitaine Francisco Caldeira Castelo Branco érige un fort, le Forte do Presépio, sur la rive droite du rio Para [origine de la ville de Belém].
1619
Création d’une troisième Audience (ouvidoria) au Maranhão.
1620
Les premiers groupes d’immigrants portugais arrivent au Para et dans le Maranhão.
1621
13 juin
Création de l’Etat du Maranhão (Ceará, Piaui, Maranhão et Pará), indépendant du Brésil et rattaché directement à Lisbonne.
1624
8 mai
La flotte hollandaise (35 vaisseaux, dont 13 de la Compagnie des Indes, et 6 500 soldats) de l’amiral Jacob Willekens et le vice-amiral Pieter Heyn apparaît devant Bahia, la capitale du Brésil portugais (Portugal appartenant alors à l’Espagne). Les navires se lancent aussitôt à l’attaque : les forts Santo Antonio et São Filipe sont rapidement réduits au silence ce qui permet de débarquer un millier de soldats et deux canons. Pris de panique, les 3 000 défenseurs de la ville (en majorité des miliciens paysans et des esclaves noirs) prennent la fuite. Avec seulement 60 soldats, Mendoça doit capituler. Les Hollandais n’ont perdu qu’une cinquantaine d’hommes (les Hollandais vont ensuite occuper six capitaineries au Brésil pour exploiter canne à sucre et café et faire le commerce des esclaves ; le commandant hollandais publie une proclamation garantissant protection et liberté religieuse à tous ceux qui se soumettraient au nouveau gouvernement).
en août
La nouvelle de la perte de Salvador de Bahia arrive en Espagne. Le roi ordonne aussitôt la mise sur pied d’une expédition hispano-portugaise pour reprendre la ville.
22 novembre
La partie portugaise de la grande flotte ibérique chargée de prendre Salvador de Bahia aux Hollandais quittent Lisbonne sous le commandement de Manuel de Menezes. Elle comprend 22 navires et 4 000 hommes. L’expédition est financée par la Chambre municipale de Lisbonne, à la hauteur de la somme énorme de 170 000 cruzados.
1625
14 janvier
Retardée par le mauvais temps, la flotte espagnole quitte à son tour Cadix à destination du Brésil avec 38 navires (dont 21 galions) et 8 000 marins et soldats (divisés en deux tercios espagnols et un italien).
6 février
Les flottes portugaises et espagnoles se rejoignent aux îles du Cap-Vert. Un navire portugais a fait naufrage sur l’île de Maio (140 morts).
29 mars
Chargée de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais, la flotte hispano-portugaise de 52 navires (transportant 4 000 soldats) entre dans la baie de Tous les Saints sous les ordres de dom Fabrique de Tolède.
30 mars
4 000 soldats ibériques débarquent sur la plage de Santo Antonio. Sur place, ils reçoivent le concours d’une troupe de 1 500 hommes levés par le capitaine général du Reconcavo.
1er avril
Début du siège de Salvador de Bahia par les Hispano-Portugais. Ces derniers disposent de 52 navires et 12 000 hommes contre 18 navires et 3 000 à 5 000 combattants pour les Hollandais (dont des soldats anglais, français, allemand et 800 auxiliaires noirs).
1er mai
Après un mois de siège et de combats, les Hispano-Portugais forcent les Hollandais à la capitulation : 1 912 hommes se rendent (ils seront rapatriés vers les Pays-Bas à bord de cinq navires marchands allemands) ; 12 navires hollandais ont été coulés en un mois. Les vainqueurs ibériques déplorent au moins 71 tués et 64 blessés. Ils s’emparent de 18 drapeaux, 260 fusils, 6 navires, 500 esclaves noirs et d’une grande quantité de poudre, d’argent et de marchandises (3 navires espagnols et 9 portugais couleront dans l’Atlantique dans une tempête lors du voyage de retour vers l’Europe).
début mai
Une flotte de secours hollandaise commandée par l’amiral Boudewijn Hendricksz se présente trop tard devant Salvador. Constatant la perte de la ville, elle se retirer.
dans l’année
L’administration royale modifie encore une fois le système de la coupe du bois : tout en abandonnant la régie, elle pense porter un coup rude aux exploitants sauvages en attribuant aux jésuites le monopole de la coupe, du transport et du stockage du bois jusqu’à l’embarquement au profit d’un contratador (individu ou groupe) qui a lui le monopole de l’exportation.
Fondation sur le plateau de la petite ville de Santana de Parnaiba.
Le gouverneur de l’Angola, João Correia de Sousa, envoie cinq navires au Brésil avec une cargaison de 1 211 esclaves dont seulement 628 survivent à la traversée (51,8 %) ; 68 meurent après le débarquement.
de 1626 à 1629
Expéditions de pillage des corsaires hollandais Jacob Willekens et Piet Hein contre les côtes brésiliennes.
1627
Diogo Luis de Oliveira devient gouverneur général.
La flotte hollandaise de Piet Heyn détruit plusieurs navires dans le port de Salvador, et saisit 2 700 caisses de sucre avant de s’enfuir.
1628
15 novembre
Jésuite espagnol des Réductions guaranis, (saint) Roque Gonzalez de Santa Cruz (52 ans), natif d’Asunción [Paraguay], est assassiné avec son assistant Alonso Rodriguez, à Caaro, au Brésil, par le sorcier Ñezú, cacique d’Ijuí, jaloux de son influence (l’assistant Juan del Castillo est tué deux jours plus tard).
dans l’année
Antonio Raposo Tavares organise, à partir de São Paulo, une grande expédition bandeiras (900 Paulistes et métis, renforcés de 2 000 guerriers tupis) : celle-ci attaque d’abord les aldeis guaranis libres, puis s’en prend aux missions jésuites, avec la plus grande violence. L’acheminement des captifs sur la longue route qui conduit à São Paulo est un calvaire : vieillards et enfants massacrés s’ils retardent le convoi...
1629
La Couronne ordonne qu’un tiers du fret soit réserve aux maîtres de moulins.
Le pays compte 350 moulins à sucre : région de Pernambouc 150, Bahia 80, Rio de Janeiro 60, Paraiba 24, Espirito Santo 8, Ilheus 4, São Vicente 2, Itamaraca 1.
1630
16 février
Une armada hollandaise impressionnante (cinquante-six navires, 1 150 canons, 3 500 soldats), commandée par l’amiral Lonck, enlève Olinda (Pernambouc) après un bref combat. Les Hollandais contrôlent également les territoires côtiers compris entre l'île de Maranhão et le fleuve São Francisco. La flotte hollandaise stoppera l’escadre de secours d’Oquendo. De son côté, Mathias de Albuquerque organise la défense de Recife et de toute la côte.
1er mars
Ayant réussi à débarquer au nord de Recife, les Hollandais bousculent les Portugais et entrent dans la ville où Albuquerque a détruit 1700 caisses de sucre.
dans l’année
La production du sucre atteint 1,5 million d’arrobas (- 2,5 millions par rapport à 1610).
1631
Echec d’une tentative française d’installation au Maranhão, en accord avec la Compagnie hollandaise des Indes occidentales.
vers 1632
Suite aux raids menés ces trois dernières années par les bandeiras (5 000 indigènes capturés), 12 000 Guaranis des missions jésuites abandonnent le Guayra [Etat brésilien du Parana] pour se réfugier au sud-ouest, dans l’actuelle province argentine de Misiones.
1633
4 mai
Un privilège du provedor-mor autoriser quatorze colons de Porto Seguro à fournir chacun 500 à 2 500 quintaux de bois-brésil.
dans l’année
Institution des capitaineries héréditaires de Tapuipera et Caete.
1634
Après quatre ans de présence dans la zone de Recife, les Hollandais commencent enfin à tirer parti du sucre : production d’une valeur de 1,5 million florins.
1635
en juin
La prise du « camp du Bon Jésus », près de Recife, la dernière position militaire portugaise au Pernambouc, permet aux Hollandais de devenir réellement maître du pays du Rio Grande.
dans l’année
Diogo Luis de Oliveira n’est plus gouverneur général du Brésil portugais. Il est remplacé par dom Pedro de Silva.
1636
en octobre
Nommé Statthalter de la colonie, le Hollandais Jean-Maurice de Nassau part pour le Brésil avec une troupe de 2 700 hommes. Il sera assisté d’un Haut Conseil de trois membres.
dans l’année
Création dans le Brésil hollandais d’un Conseil ecclésiastique, composé de pasteurs calvinistes.
Institution de la capitainerie héréditaire portugaise de Cameta.
La première synagogue d’Amérique, Kahal Zur Israel, est établie à Recife, sous domination hollandaise.
de 1636 à 1637
Raposo Tavares et Fernõ Dias organisent deux importantes bandeiras qui emmènent en esclavage les Indiens de trois des six missions jésuites du Rio Grande do Sul.
1637
23 janvier
Jean-Maurice de Nassau prend à Recife ses fonction de gouverneur général (stathouder) de la colonie hollandaise du Brésil.
29 août
La flotte envoyée en Afrique par le gouverneur du Brésil hollandais Jean-Maurice de Nassau pour pallie la pénurie d’esclaves noirs enlève aux Portugais le comptoir africain de São Jorge da Mina [aujourd’hui Elmina, au Ghana].
dans l’année
Institution de la capitainerie héréditaire de Cabo do Norte.
De nouvelles licences de coupes de bois sont accordées dans la capitainerie d’Ilheus.
de 1637 à 1638
Le cartographe Pedro Teixeira est le premier Européen à parcourir en entier le cours de l’Amazone.
1638
d’avril à mai
Les Hollandais échouent dans le siège de Bahia.
dans l’année
Le gouverneur dom Pedro de Silva est fait comte de São Lourenço par Philippe IV.
La Compagnie hollandaise des Indes occidentale institue par acte le libre commerce du sucre, en se contentant de prélever une taxe de 10 % sur les ventes (et en conservant le monopole du bois, des armes et des esclaves). Ce dixième du sucre rapportera pour la seule année 1638 221 500 florins (75 % du produit de l’ensemble des taxes).
1639
Dom Pedro de Silva, comte de São Lourenço, n’est plus gouverneur général.
Le Conseil ecclésiastique calviniste du Brésil hollandais s’attire l’hostilité agissante des prêtres catholiques interdits de messe.
1640
9 janvier
Combat naval de Gurupá (Etat du Para) : sur l’Amazone, João Pereira de Cáceres, commandant du fort portugais de Gurupá, attaque avec plusieurs canots une patache hollandaise, qui transportait une expédition destinée à conquérir les postes lusitaniens d'Amazonie, et s'en empare à la suite d'un violent abordage.
28 février
L’explorateur Pedro Teixeira devient gouverneur du Para.
12 mai
Grâce à l’action des pères jésuites Antonio Ruiz de Montoya et Francisco Diaz Taño, le roi Philippe IV signe un décret autorisant les Guaranis des missions jésuites de prendre les armes pour se défendre contre les raids des bandeirantes portugais de São Paulo.
4 juin
Décès de Pedro Teixeira.
en septembre
Une importante force de bandeirantes quitte São Paulo sous les ordres de Manuel Casses et Jerónimo Pedrozo de Vases.
en décembre
Le Portugal se révolte contre l’Espagne et retrouve son indépendance avec le roi Jean IV.
dans l’année
Le gouverneur-général du Brésil reçoit le titre de vice-roi.
Les juifs sont plus nombreux que les chrétiens à Pernambouc (sous autorité hollandaise) : les marranes de la ville, favorables aux Hollandais, ont été renforcés par l’arrivée de nombreux immigrés venus d’Amsterdam.
1641
11 mars
Bataille du rocher de Mbororé [aujourd’hui à Panambí, dans la province de Misiones, extrême nord de l’Argentine] : sous le commandement du cacique Nicolás Ñeenguirú, environ 4 200 guerriers guaranis des missions jésuites espagnoles (dont seulement 300 armés de fusils) ont infligé une lourde défaite à 450 bandeirantes portugais de São Paulo et 2 700 indiens tupis auxiliaires commandés par Manuel Pires et Jeronino Pedrozo de Barros (arrivés à bord de 700 canots). Les survivants portugais se retirent dans le fort d’Acaragua.
du 12 au 16 mars
Les fortifications portugaises d’Acaragua sont bombardées par les forces guaranis et jésuites. La défection de nombreux auxiliaires tupis contraint les bandeirantes à se rendre mais les Guaranis refusent leur reddition.
fin mars
Les Portugais tentent de fuir Acaragua en remontant le rio Uruguay mais ils tombent dans une embuscade tendue par 2 000 Guaranis à l’embouchure du rio Tabay. Les pertes des bandeirantes sont très lourdes et peu d’entre eux parviendront à revenir à São Paulo. Cette victoire des jésuites et des Guaranis met un frein aux expéditions paulistes conte les missions, dont la paix et la prospérité sont assurées pendant une centaine d’années.
1er avril
Proclamation du fazendeiro (grand propriétaire) Amador Bueno, qui refuse la couronne offerte par les commerçants de São Paulo. Bueno jure fidélité au nouveau roi du Portugal et le mouvement prend fin.
en avril
Ralliment du Brésil à Jean de Bragance. Le père jésuite Antonio Veira, qui faisait partie des messagers qui apportait à Lisbonne la nouvelle, est retenu par Jean IV comme conseiller. Il recommandera la modération à l’égard des nouveaux chrétiens (ce qui lui vaudra un procès auprès de l’Inquisition).
dans l’année
Entraînés et armés par les jésuites, des Indiens guaranis mettent en déroute sur les bords du Mboréré, affluent de l’Uruguay, une forte bandeira composée de 300 Paulistes et 600 Tupis montés sur 130 canoës. Les combats ont duré une semaine ; les Paulistes y perdent une centaine d’hommes et une bonne part de l’effectif meurt ensuite de maladie ou se perd dans la forêt. Les Indiens fêtent leur victoire en créant une pièce de théâtre commémorative.
1642
14 janvier
Capturés en Guinée par les Hollandais, le père capucin français François Colombin et ses compagnons missionnaires débarquent à Pernambouc. Ils décident de rester au Brésil, s'occupant des colons portugais puis ébauchant également une mission auprès des Indiens.
dans l’année
Rio de Janeiro est la première ville du Brésil à obtenir un privilège municipal sur le modèle de celui de Porto.
Isaac Aboab da Fonseca devient le premier rabbin d’Amérique : il a été nommé à Pernambouc.
Lapidation d’un juif (nouveau chrétien) à Recife.
1643
Fondation sur le plateau de la petite ville de Taubate.
1644
?
Le gouverneur hollandais Johan Maurits de Nassau-Siegen lance une colonne de 1 100 hommes, dont 300 soldats hollandais, commandée par Rodolfo Baro, contre la « république noire » de Palmares. Elle affirme être victorieuse et ramène 31 prisonniers, mais dans les mois qui suivent, les palmarinos reprennent leurs opérations de razzia.
23 mai
Sentant ses ambitieux projets de conquête incompris par les dirigeants de la Compagnie des Indes occidentales (jaloux de ses succès), le gouverneur et capitaine-général du Brésil hollandais, Johan Maurits de Nassau, demande son rappel. Un Haut Conseil, composé de trois membres (Hamel, Bas et Bullestrate), succède à Nassau. En même temps que ce départ, la Compagnie hollandaise des Indes occidentales retirent progressivement quelque 4 000 soldats du Brésil, ce qui va permettre un soulèvement des colons portugais.
dans l’année
Le Maranhão se libère de la domination hollandaise, grâce à une révolte bien préparée.
Les exportations de sucre du Brésil atteignent 1 500 000 arrobes (1 arrobe = 14 kg).
1645
début d’année
Suite au départ de Johan Maurits de Nassau-Siegen, la situation se dégrade à Recife. Les difficultés financières s’aggravent pour la colonie hollandaise et la rébellion, dirigée par André Vidal de Negreiros et João Fernandes Vieira, éclate.
3 août
Bataille du mont Tabocas, dans le Pernambouc : environ 1 100 insurgés portugais, commandés par Fernandes Vieira, sont victorieux de 450 Hollandais et 400 Indiens Tapuia, dirigés par Hendrik Van Haus.
17 août
Insurrection de la capitainerie de Pernambouc. Dans la plaine de Boa Vista, à l’ouest de « Maurits Stadt » [Recife], les forces portugaises et brésiliennes (plus de 1 000 hommes) commandées par João Fernandes Vieira ont remporté la bataille de Casa Forte (sucrerie fortifiée de Dona Ana Paes) contre les 850 Hollandais d’Hendrik van Haus (dont 200 Indiens tapuias). Les vaincus déplorent 600 morts (tous les Tapuias), les vainqueurs seulement 18.
dans l’année
Nouvelle expédition, commandée par João Blaer, contre les Palmarinos : échec total ; ils ne parviennent pas à rencontrer l’ennemi.
1646
La municipalité de Salvador obtient des privilèges.
1647
15 décembre
Lors d’un autodafé, sur 37 condamnés accusés d’être de nouveaux chrétiens continuant à pratiquer la religion, juive, on compte cinq « senhores de engenho » (planteurs de canne à sucre) et quatre fils de « senhores de engenho ». Ces autodafés (avec confiscations de biens), qui touchent de nombreux planteurs, commerçants et propriétaires de l’industrie sucrière, entraînent une chute des exportations de sucre.
dans l’année
La Couronne s’inquiète de voir les Indiens mourir d’épuisement, dans les plantations de tabac.
1648
19 avril
Première bataille des Guararapes (près de Recife) : victoire des Portugais sur les Hollandais.
12 mai
Départ d’une expédition brésilienne pour la reconquête de l’Angola portugaise sur les Hollandais.
29 juillet
Fondation au Paraná de la ville de Paranagua.
15 août
Salvador Correia de Sa, membre du Conseil d’Outre-Mer de Lisbonne, et les colons brésiliens prennent la forteresse de São Miguel, dans la baie de Saint-Paul de Luanda. Les Hollandais sont chassés de l’Angola.
en septembre
Interdiction de la navigation des sucres brésiliens tant que les Hollandais resterons les maîtres de l’Atlantique.
dans l’année
L’Angola devient le principal réservoir d’esclaves à destination du Brésil.
Début des bandeiras (razzia d’Indiens) menées par Antônio Raposo Tavares au sud de São Paulo et dans l’actuel Rio Grande do Sul, jusqu'à Belém.
1649
6 février
Afin d’attirer les capitaux des nouveaux convertis, le jésuite Antonio Vieira obtient du roi Jean IV que les biens de ceux qui investiraient dans la future Compagnie générale du brésil soient à l’abri de toute confiscation.
19 février
Nouvelle victoire des insurgés portugais du Brésil sur les Hollandais à la seconde bataille des Guararapes, près de Recife : sur 3 500 hommes, les vaincus déplorent 1 045 morts (dont leur chef le colonel Brinck), blessés ou capturés. Les vainqueurs n’ont que 45 tués et 200 blessés.
10 mars
Le roi Jean IV signe le décret établissant à Lisbonne la Compagnie générale portugaise du commerce du Brésil, créée par un consortium d’hommes d’affaires nouveaux chrétiens. Chargée d’entretenir 36 galions, la société hérite du monopole de la coupe et du commerce du bois précédemment accordé aux jésuites, ainsi que du monopole du ravitaillement du Brésil en vin, farine, huile et morue.
1650
14 septembre
La flotte anglaise de l’amiral Blake capture des navires portugais revenant du Brésil.
dans l’année
La production du sucre atteint 2,1 millions d’arrobas.
à partir de 1650
A la recherche de fortunes rapides (métaux, émeraudes, esclaves indiens) des semi-nomades métis tracent des sentiers conduisant aussi bien au Haut-Pérou qu’à l’Amazone.
1653
Fondation sur le plateau de la petite ville de Jacarei.
1654
en janvier
Les Portugais reprennent Recife aux Hollandais. Les Portugais ont donné trois mois à la communauté juive de la ville, soit 5 000 personnes, pour quitter la ville ; ils rejoignent pour la plupart la Guyane et les Antilles.
1655
Fondation sur le plateau de la petite ville de Jundiai.
São Luis de Maranhão et Bélem reçoivent des privilèges municipaux.
1656
Progrès dans l’industrie sucrière, concernant la cuisson du jus : un nouveau type de foyer permet de réduire d’un tiers la consommation de bois.
1657
Francisco Barreto de Meneses devient gouverneur général.
1660
8 novembre
Début à Rio de Janeiro de la révolte de la Cachaça. Menés par Jerônimo Barbalho Bezerra, des habitants se soulèvent contre le gouverneur Salvador Correia de Sa e Benevides qui veut lancer de nouveaux impôts et interdire la production d’une eau-de-vie locale, la geribita (ou cachaça), au profit des vins portugais. Le gouverneur se réfugie à São Paulo. Il est destitué et remplacé par le frère du chef de l’insurrection, Agostinho Barbalho Bezerra. Une « chambre révolutionnaire » est mise en place pour maintenir les activités dans la région.
dans l’année
La ville de Parati obtient le soutien du capitaine Domingo Gonçalves de Abreu pour se séparer d’Angra dos Reis, malgré l’opposition de celle-ci.
Instruction du père Antonio Vieira pour l’administration des aldeias par les jésuites.
1661
6 avril
Fin de la révolte de la Cachaça au Brésil. Revenu de São Paulo où il s’était réfugié six mois plus tôt, le gouverneur Salvador de Sá encercle et investit par surprise Rio de Janeiro. Pris au dépouvu, les rebelles n’opposent aucune résistance. Une cour martiale condamne à mort Jerônimo Barbalho (décapité, tête exposée au pilori), tandis que les autres meneurs Diogo Lobo Pereira, Jorge Ferreira de Bulhão et Lucas da Silva sont condamnés à la prison, avant d'être envoyés dans la métropole pour y être jugés. Salvador de Sá poursuit la pacification de la région au prix d’atrocités (qui lui vaudront d’être déposé). Malgré la fin de la révolte, des mesures réformatrices prises par la « chambre révolutionnaire » restent en vigueur.
18 juin
Création d’un « contrat sur l’eau-de-vie » qui instaure une taxe perçue sur la consommation et son exportation.
6 août
Signature du traité de paix de La Haye mettant fin à la guerre entre le Portugal et les Provinces-Unies. Les Hollandais acceptent de restituer la Nouvelle-Hollande, c’est-à-dire le Brésil, aux Portugais contre le versement de 8 millions de florins (l’équivalent de 63 tonnes d’or) et de reconnaître la souveraineté portugaise totale sur le Brésil et l’Angola. Pour sa part, Lisbonne accepte de céder à la République hollandaise l’île de Ceylan [Sri Lanka] et l’archipel des Moluques [aujourd’hui en Indonésie] et de concéder des privilèges sur le commerce du sucre.
1663
Francisco Barreto de Meneses n’est plus gouverneur général.
Le comte d’Obidos, vice-roi du Brésil, juge la destruction de Palmares indispensable « pour en terminer avec l’espérance des autres esclaves ». L’expédition n’aboutira à aucun résultat.
1665
Institution de la capitainerie héréditaire de Marajo.
1666
25 juillet
La grande expédition française du marquis de Mondevergue (dix navires à destination de Madagascar) arrive à Pernambouc, sur la côte du Brésil.
3 novembre
L’expédition française du marquis de Mondevergue peut enfin quitter le Brésil pour rejoindre l’océan Indien.
1667
Confirmation royale séparant la ville de Parati d’Angra dos Reis.
1668
5 mai
Le Brésil a connu la catastrophe maritime la plus meurtrière de son histoire. Suite à une erreur de navigation, le galion portugais Santissimo Sacramento a coulé après avoir heurté un récif au large de Salvador da Bahia. Il n’y a que 70 survivants sur le millier de personne qui était à bord du navire.
dans l'année
Signature de la paix entre l’Espagne et le Portugal. Conséquences : les relations directes entre la Plata espagnole et le Brésil portugais (argent contre sucre et esclaves) se multiplient.
1672
Une forte troupe levée contre les Palmerinos tombe dans une embuscade et est décimée.
1676
16 novembre
Créé en 1551 dans le nord-est, le diocèse de Salvador de Bahia est érigé en archevêché. Etablissement par ailleurs dans le Nordeste du diocèse d’Olinda à partir de la prélature territoriale de Pernambouc fondée en 1614.
dans l’année
Un soldat-aventurier, Fernão Carilho, engagé par le gouverneur de l’Etat du Pernambouc, remporte d’importants succès sur le « roi » de Palmares, Ganga-Zumba, et fait de nombreux prisonniers. Ganga-Zumba envoie à Recife une ambassade et conclut avec le gouverneur un traité de paix. La décision est mal vécu à Palmares et Ganga-Zumba est déposé et remplacé par Zumbi. La guerre civile qui suit entre les partisans des deux camps aboutit à l’empoisonnement de Gunga-Zumba.
1677
23 janvier
Roque da Costa Barreto est nommé gouverneur général du Brésil.
16 mai
Fondation à l’embouchure du Paraíba do Sul de la ville de Campos.
30 août
Création dans le nord-est du Brésil du diocèse de São Luis do Maranhão [aujourd’hui archevêché].
1er novembre
Décret royal autorisant la colonie du Brésil à établir sa première plantation de chocolat dans l’Etat du Para.
dans l’année
Antônio Correia de Lemos est nommé administrateur de la région de l'actuelle Ribeirão Pires.
1680
L’officier espagnol José de Garro se décide à intervenir contre les Portugais installés dans l’actuel Uruguay sans l’autorisation du roi d’Espagne. A la tête de 3 000 Guaranis provenant des missions jésuites, il surprend la garnison portugaise de Colonia del Sacramento, un établissement fondé en 1679 par le gouverneur de Rio de Janeiro, Manuel de Lobo. Une centaine de Portugais sur une garnison de mille hommes sont tués et les survivants faits prisonniers (dont Lobo). Garro est désavoué par la couronne (Colonia del Sacramento sera rendue au Portugal).
1681
22 mars
Le marquis de Cascais, donataire de la capitainerie de São Vicente, transfère la capitale de celle-ci au village de São Paulo.
1683
23 avril
La nouvelle capitale de la capitainerie de São Vicente est officiellement établie à São Paulo avec des grandes fêtes publiques.
dans l’année
Découverte de petits gisements d’or.
1684
24 février
Révolte des producteurs de sucre brésiliens. Les autorités portugaises font exécuter les meneurs.
1685
Institution de la capitainerie héréditaire de Xingu.
1689
Avec 136 engenhos, Rio de Janeiro compte presque autant de moulins à sucre que Bahia (146), pour un total brésilien de 528. Mais la production de sucre n’est que de 1 295 000 d’arrobas.
1690
Antonio Luis Gonçalves da Camara est nommé gouverneur-général du Brésil, en remplacement de Manuel da Ressureiçao.
1693
Découverte d'or à Minas Gerais, dans la région du Haut-São Francisco.
Caetano de Melo e Castro est nommé gouverneur de Pernambouc.
1694
23 janvier
Profitant de la division de l’Etat palmériste, le gouverneur du Pernambouc attaque la république d’anciens esclaves avec une armée telle qu’on n’en avait jamais vu au Brésil (9 000 hommes, sous les ordres des commandants Domingos Jorge Velho et Bernardo Vieira de Melo).
nuit du 5 au 6 février
Les Portugais s’emparent de Macaco, la capitale de Palmares : des centaines de combattants et Zumbi sont tués. De nombreux habitants se sont jetés du haut des falaises pour échapper aux tueurs. Les survivants, dont le chef des révoltés, se sont enfuis vers les forêts de la capitainerie de Paraíba. Le territoire autonome de Palmares disparaît après 89 ans d’existence.
22 mai
Ancien gouverneur colonial de l’Angola (1688-1691), dom João de Lencastre devient gouverneur-général du Brésil. Il succède à Antonio Luis Gonçalves de Camara.
dans l’année
Création d’un Hôtel des monnaies à Bahia.
1695
20 novembre
Réfugié dans la Serra Dois Irmãos depuis la chute de Palmares, le dernier chef des esclaves révoltés du Quilombo, Zumbi Dos Palmares, est décapité par les Portugais. Il avait été trahi par ses proches et livré à ses ennemis. Il avait 40 ans environ.
1697
18 juillet
Le religieux Vieira meurt à Bahia.
dans l’année
Le Brésil est peuplé aux deux tiers par des Indiens et des noirs originaires d’Afrique.
Le prince héritier du Portugal, João (V), âgé de 18 ans, est titré prince du Brésil.
Fondation d’Obidos sur le cours de l’Amazone.
1698
La bandeira de Bueno de Siqueira réalise des découvertes décisives de métaux précieux, dans une petite chaîne montagneuse, la Serra do Mantiqueira, sur la rive gauche du haut São Francisco [près de l’actuelle Ouro Preto] : afflux rapide de prospecteurs, surtout depuis São Paulo.
1699
15 janvier
Le roi Pierre II a signé la Charte royale créant les « Aulas Militares » (origine de l’Instituto Militar de Engenharia du Brésil).
dans l'année
735 kilos d’or brésilien sont envoyés en Europe.