1800
lundi 4 août
Fondation de la ville de « San José de Ezpeleta de Sonsón » [Sonsón], à 100 km au sud-est de Medellin.
dans l'année
La dernière « émotion » (émeute) a lieu à Tuquerres, provoquée par une augmentation des dîmes. Elle aboutit à la mort du corregidor local, chargé d’administrer les monopoles.
de 1801 à 1802
Le baron allemand Alexander de Humboldt traverse la Nouvelle-Grenade, accompagné du botaniste français A. Bonpland.
1802
lundi 24 mai
Début de la construction à Bogotá, dans le jardin de l’Expédition botanique de la Nouvelle-Grenade, du premier observatoire astronomique du continent américain. Initiée par le naturaliste José Celestino Bruno Mutis y Bosio, l’édification est réalisée par l’architecte capucin Domingo de Petrés.
jeudi 25 novembre
Dans la mer des Caraïbes, les habitants de l’île de San Andrés demandent à dépendre de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade et non plus de la capitainerie du Guatemala.
dans l’année
Epidémie de variole.
1803
samedi 20 août
Le premier observatoire astronomique construit en Amérique est achevé à Bogotá, près de la Casa de Nariño. Le naturaliste Mutis nomme Francisco José de Caldas comme premier responsable.
dans l’année
Antonio Amar y Borbon (61 ans) est nommé vice-roi de Nouvelle-Grenade.
Libération d’Antonio Nariño.
1804
lundi 20 août
Juan Bautista Sacristan y Galiano (45 ans) est nommé archevêché de Santafé [Bogotá].
vendredi 31 août
Création de l’évêché d’Antioquia.
1805
16 juin
Un fort séisme, d’une magnitude estimée à 6,2, a frappé les départements de Tolima et Cundinamarca.
dans l'année
Eruption du Nevado del Ruiz.
Début de la construction à Zipaquira, au nord de Bogota, de la cathédrale de la Sainte-Trinité et de San Antoine de Padoue (consacrée en 1916).
1806
mercredi 12 mars
Adoption d’un drapeau (bandes horizontales jaune, bleu, rouge).
1807
mercredi 11 février
Début de la construction de la nouvelle cathédrale de Bogota, selon les plans du chanoine capucin Domingo de Petrés (achevée en 1823).
1808
jeudi 5 et vendredi 6 mai
L'empereur français Napoléon Ier oblige Charles IV et son fils Ferdinand VII à abdiquer.
vendredi 19 août
La nouvelle de l'abdication de Charles IV arrivent à Bogotá.
mardi 13 septembre
Une déclaration violente contre Napoléon est placardée sur les murs de Santa Fe de Bogotá.
en septembre
A Santa Fe, le vice-roi obtient un serment de fidélité au monarque espagnol.
1809
en septembre
Camilo Torres, un Créole du cabildo de Santa Fe, présente au vice-roi Amar y Borbon son Mémorial de Agravios où il réclame l’égalité pour les Créoles. Le cabildo se divise : les Créoles signent le document et réclament la formation d’une junte patriotique conservatrice des intérêts du roi ; mais les Espagnols membres du cabildo et le vice-roi rejettent les conclusions du mémoire et empêchent la formation d’une telle junte.
en septembre ou en octobre
Les révoltes de Quito [Equateur] sont battus à Funes, près de Pasto.
dans l’année
Vente des terres de l’unique réserve des Indiens Quimbayas.
1810
début mai
Une insurrection éclate dans le Casanare, région isolée du Piémont des Andes.
mardi 22 mai
Le cabildo de Carthagène se constitue en une Junte de gouvernement au nom de Ferdinand VII, composée du gouverneur (contraint et forcé) et de deux représentants du cabildo. Dans le même temps, 400 habitants du cabildo de la Vallée d’Upar [Valledupar] se révoltent.
jeudi 14 juin
Le gouverneur de Carthagène refusant de partager les pouvoirs, il est exilé à Cuba.
mardi 3 juillet
En Nouvelle-Grenade [Colombie], un appel à l’indépendance est lancé dans la ville de Cali. Le cabildo de Cali expulse le vice-gouverneur. Début du traité des « Villes amies de la Valle del Cauca », qui réunit Cali, Cartago, Toro, Buga, Anserma et Caloto.
mercredi 4 juillet
« Cri d’indépendance » de la ville de Pamplona, située sur la route menant de Santa Fe de Bogota au Venezuela : le cabildo local expulse le vice-gouverneur.
lundi 9 juillet
A son tour, le cabildo de Socorro expulse son vice-gouverneur.
jeudi 19 juillet
Un groupe de Créoles appartenant au cabildo de Santa Fe (dont Francisco José de Caldas et Camilo Torres) se réunit en secret à l’observatoire de l’Expédition botanique et convoque un cabildo abierto.
vendredi 20 juillet
Journée du « Vase de Llorente » (dit aussi « le Cri du 20 juillet ») à Santa Fe de Bogota. Suite au refus du négociant José Gonzalez Llorente de prêter un vase à l’occasion de la visite du commissaire royal Antonio Villavicencio, une rixe éclate au cours de laquelle le-dit vase est brisé. Le commerçant appelle aussitôt au soulèvement contre les Espagnols. La ville est en partie saccagée malgré les appels au calme du maire José Miguel Pey. Dans la soirée, sous la pression de la foule, les Créoles imposent au vice-roi espagnol José Amar y Borbon la formation d’une Junte suprême du Gouvernement.
A 23 km au nord de Sogamoso (Boyaca), une météorite est tombée sur la colline de Tocavita, dans la municipalité de Santa Rosa de Viterbo (une moitié est aujourd’hui visible au Musée national de Bogota).
samedi 21 juillet
A Santa Fe de Bogota, le vice-roi et les juges sont arrêtés.
jeudi 26 juillet
A Santa Fe de Bogota, les responsables néo-granadins rompent tout contact avec l’Espagne : la Junte du Conseil de régence se proclame libre.
lundi 6 août
La cité de Santa Cruz de Mompox se déclare totalement « indépendante » de l’Espagne ; en fait, il s’agit surtout de se libérer de Carthagène, siège du gouvernement dont elle dépend. Mompox proclame son rattachement à Santa Fe de Bogota, plus éloignée et plus faible.
en août
La Junte suprême de Bogota convoque les autres juntes de Nouvelle-Grenade à un congrès visant à rédiger une Constitution commune. Seules sept des quinze « provinces » envoient des représentants. Absence notable de Popayan, Santa Marta, Carthagène et Tunja.
Constitution de la seconde « Junte suprême provinciale » de Carthagène ; elle rassemble l’ensemble du cabildo, soit douze membres, plus six députés élus par les habitants de la cité, et seulement quatre représentants des autres villes de la province, pourtant dotées elles aussi de cabildos.
en septembre
La junte de Bogota abolit la propriété collective, les resguardos et les ejidos, abhorrée des Créoles libéraux pour son improductivité.
1811
jeudi 17 janvier
Une franchise pour l’exportation est accordée au port de Sabanilla, situé près de Barranquilla, par le gouvernement de l’Etat de Carthagène. Une colonie avec privilèges pour les habitants y est établie.
en janvier
Mompox doit s’incliner devant une expédition militaire venue de Carthagène.
en mars
Bogotá et sa province se constituent en un Etat souverain de Cundinamarca ; tout en reconnaissant Ferdinand VII pour roi, il se dote d’un président chargé d’assurer un exécutif fort.
Devant les hésitations de Popayán, le chef-lieu de leur province, Cali prend la tête d’une très radicale « Confédération des Cités de la Vallée du Cauca ».
en septembre
Antonio Nariño (46 ans)devient président du Cundinamarca. Il défend l’idée d’un Etat unitaire pourvu d’un exécutif fort, seul capable de résister à une éventuelle tentative espagnole de reconquête. Il est hostile à l’idée d’un système fédéraliste en Nouvelle-Grenade ; les autres provinces y sont au contraire favorables.
lundi 11 novembre
A son tour, la province de Carthagène proclame son indépendance totale vis-à-vis de l'Espagne et adopte un système républicain.
mercredi 27 novembre
A l’initiative des Carthaginois, les fédéralistes convoquent un second congrès à Tunja.
lundi 9 décembre
Proclamation de la République à Tunja. Adoption d’un nouveau drapeau et de la première Constitution colombienne qui aboutit à la formation d’une Confédération des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade : le nouvel Etat fédéral regroupe Antioquia, Carthagène, Neva, Pamplona et Tunja. Le Choco et le Cundinamarca, qui se trouvent au centre de cet ensemble disparate, refusent d’y adhérer.
1812
lundi 18 mai
L’opposition entre centralistes et fédéralistes semble pouvoir se régler à l’amiable : un traité de paix reconnaît l’annexion de la province de Mariquita et d’une partie de celle de Neiva par la province centraliste de Cundinamarca, qui peut faire son entrée dans la fédération. Par ailleurs, la future capitale fédérale sera indépendante d’un Etat.
jeudi 8 octobre
Le président de Cundinamarca, Antonio Nariño, refuse d’obéir au gouvernement fédéral qui lui ordonnait d’adapter la législation centraliste de l’Etat au pacte fédéral national.
en octobre
Le congrès constituant confédéral, réuni à Villa de Leyva, se déroule dans une totale confusion. Il ne parvient pas à doter les Provinces-Unies d’institutions stables.
en automne
Les indépendantistes se déchirent : les Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, fédéralistes, déclarent la guerre à l’Etat centraliste de Cundinamarca.
mercredi 2 décembre
Première bataille de la guerre civile : commandés par Antonio Baraya, les fédéralistes (essentiellement des hommes de la province de Tunja) sont victorieux des centralistes à Ventaquemada [aujourd’hui dans le département de Boyacá].
dans l’année
A Carthagène, le gouvernement organise une « junte de manumission » qui a pour fonction de rassembler des fonds pour racheter des esclaves.
Les Cortes de Cadix remplacent le vice-roi de Nouvelle-Grenade, réfugié à Panama depuis 1810, par un Capitaine général siégeant à Santa Marta, demeurée royaliste.
Le futur vice-président Santander, alors très jeune officier, désert l’armée du Cundimarca pour se joindre aux troupes des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade.
1813
début janvier
Les troupes fédéralistes d’Antonio Baraya marchent sur Bogota. La ville est assiégée.
mercredi 6 janvier
Le général français Pierre Labatut s’empare de Santa Marta. Une grande partie de la ville est détruite.
samedi 9 janvier
Vainqueurs des fédéralistes à Bogota, dans le quartier de San Victorino, les 1 500 centralistes de Nariño obtiennent une trêve précaire. Chaque camp accepte de s’entendre pour lutter contre les royalistes de Pasto et de Popayán.
mardi 2 février
Située au pied de la Cordillère occidentale, la ville de Quibdó proclame son indépendance.
jeudi 4 février
A Valledupar, Maria Concepcion Loperena lit la déclaration d’indépendance. Les portraits du roi Ferdinand VII sont brûlés.
vendredi 5 février
A l’aube, les habitants de Valledupar repoussent une attaque d’une colonne royaliste venue de Valencia de Jesus.
dimanche 28 février
Bataille de Cúcuta : entre 9 h du matin et midi, les 400 hommes de Bolivar battent les 800 soldats du général espagnol Ramon Correa. Les vainqueurs déplorent 2 morts et 14 blessés, les vaincus 20 tués et 40 blessés.
mercredi 7 avril
Fondée en 1629 à l’embouchure de la Magdalena, la localité de Barranquilla est déclarée « villa » par Manuel Rodriguez Torices, gouverneur de l’Etat de Carthagène.
vendredi 14 mai
Début de la « Campagne admirable » : Simon Bolivar quitte Cucuta à la tête d’une armée afin de libérer le Venezuela.
en juin
Le Cundinamarca se proclame formellement indépendant de l’Espagne et adopte le système républicain. Nariño est proclamé dictateur perpétuel ; il part presque aussitôt pour le sud où Popayan est retombée aux mains des royalistes.
mercredi 11 août
La province d’Antioquia se proclame indépendante et républicaine sous la direction de Juan del Corral.
en décembre
La province de Tunja se proclame indépendante et républicaine.
1814
mardi 26 avril
Nouveau changement de drapeau : adoption des lignes horizontales jaunes, vertes et rouges.
en mai
Après une brillante campagne, Nariño est pourtant capturé par les royalistes devant Pasto ; il est envoyé comme prisonnier en Espagne (jusqu’en 1820).
en novembre
La Confédération fédéraliste des Provinces-Unies, en lutte contre les centralistes de Cundinamarca, fait appel à un militaire vénézuélien, Simon Bolivar.
lundi 12 décembre
Bolivar écrase les troupes centralistes du Cundinamarca. Ses soldats occupent Bogota, intégrée de force aux Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade.
dans l’année
Le Congrès de l’Antioquia une loi de « liberté des ventres », qui stipule que tous les citoyens nés après la promulgation de cette loi seraient libres.
La défaite de Napoléon Ier et le retour de Ferdinand VI sur le trône d’Espagne redonne un élan à la réaction en Amérique latine.
1815
en janvier
Bolivar fait campagne sur la côte des Caraïbes.
samedi 15 avril
Après plusieurs jours d’assauts et malgré la résistance des habitants, les forces espagnoles du capitaine Valentin Capmani (400 soldats et 8 canonnières) s’emparent de la localité fluviale de Barranquilla. La ville est incendiée.
au printemps
Bolivar assiège pendant six semaines Carthagène. La ville, dirigée par le patriote Manuel del Castillo y Rada, refuse de le soutenir dans sa campagne au Venezuela.
en mai
Attaqué par les royalistes mais également écœuré par les disputes et les mesquineries au sein des patriotes, Bolivar jette l’éponge et s’exile en Jamaïque. Le Congrès lui a refusé son soutien pour une campagne visant à libérer le Venezuela. Son armée rejoint les défenseurs de Carthagène.
jeudi 6 juillet
Combat de Tolú : la goélette indépendantiste El Ejecutivo, commandée par l’alférez José Prudencio Padilla, parvient à forcer la frégate espagnole Neptuno à se rendre. Cette dernière, qui amenait des renforts en Amérique du Sud, était devenue ingouvernable après avoir été touchée par plusieurs boulets. 19 officiers et 200 marins et soldats espagnols sont faits prisonniers. Cet événement est considéré comme la première bataille navale livrée par la marine colombienne.
samedi 22 juillet
L’armée royaliste et « pacificatrice » espagnole, forte de plus de 10 000 soldats commandés par le général Pablo Morillo, arrive dans le port colombien de Santa Marta.
samedi 26 août
Les troupes royalistes, commandées par le général Pablo Morillo, entament le siège de Carthagène.
nuit du mardi 5 décembre
La chute de Carthagène semblant imminente, les navires du corsaires français Louis-Michel Aury forcent le blocus espagnol, en emportant un grand nombre de personnes, et prennent la route de la Jamaïque.
mercredi 6 décembre
Après un siège de 100 jours, Carthagène se rend aux royalistes ; la famine, les épidémies, les massacres ont coûté à la ville un tiers de sa population (6 500 morts). Les forces royalistes du général Morillo ont-elles perdu 3 200 hommes.
dans l’année
Les corsaires rebelles de Carthagène, chassés par les Espagnols, se réfugient à Saint-Domingue.
Fondation du Parti libéral.
1816
dimanche 26 mai
Bogota tombe sans résistance aux mains des royalistes.
samedi 29 juin
Après avoir repris Popayán une dernière fois dans une action désespérée, les dernières forces républicaines de Nouvelle-Grenade sont anéanties à la Cuchilla del Tambo, quelques kilomètres plus au sud.
samedi 3 août
Exécution des « martyrs de Zipaquira » : Agustín Zapata, Luis Sarache, José Luis Gómez, José María Riaño, Francisco Carate et Nepomuceno Quiguarana ont été fusillés par les Espagnols sur la Plaza de la Villa.
lundi 28 octobre
Le savant et patriote colombien Francisco José Caldas est exécuté par les Espagnols à Bogota, sur la place San Francisco, sur ordre de Pablo Morillo, comte de Carthagène. Il avait 48 ans.
dans l’année
Juan Samano (64 ans) est nommé vice-roi de Nouvelle-Grenade.
1817
samedi 1er février
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr Juan Bautista Sacristan, à l’âge de 57 ans.
lundi 10 novembre
A Bogota, le conseil de guerre condamne à mort pour haute trahison huit prisonniers, dont la jeune Policarpa Salavarrieta, qui espionnait pour le compte des révolutionnaires.
vendredi 14 novembre
Policarpa Salavarrieta (26 ans) et ses sept compagnons sont fusillés à Bogota, square Bolivar.
dans l’année
Rétablissement de l’Audience de Santa Fe.
Apparition de la guérilla des frères Almayda dans la vallée de Tenza, au nord-ouest de Bogota.
1818
en juillet
A la tête des forces relevant de Bolivar, Luis Aury occupent l’île San Andrés dans la mer des Caraïbes.
en août
Simon Bolivar, établi dans la jungle vénézuélienne, envoie en Nouvelle-Grenade son jeune lieutenant Francisco de Paula Santander (25 ans) afin de prendre contact avec les guérilleros du Casanare.
1819
dimanche 17 janvier
Simon Bolivar proclame la République de Colombie.
lundi 15 février
Simon Bolivar réunit à Angostura [aujourd’hui dans Ciudad Bolivar], dans la Guyane vénézuélienne, un congrès chargé d’élaborer une ébauche de Constitution. 26 délégués représentants le Venezuela et la Nouvelle-Grenade [Colombie] sont présents. L’ensemble des pouvoirs exécutifs est remis à Bolivar.
mercredi 7 avril
Isidoro Dominguez (57 ans) est nommé archevêque de Santafé [Bogota].
en mai
Bolivar rejoint en Casanare son lieutenant Santander.
dimanche 4 juillet
Les troupes libératrices de Bolivar parviennent à Tunja.
dimanche 11 juillet
Bataille indécise de Gámeza durant la campagne libératrice de la Nouvelle-Grenade : 2 000 fantassins (dont 300 Britanniques) et 150 cavaliers commandés par Bolivar et Santander ont affronté les forces royalistes (900 fantassins et 180 cavaliers) de José Maria Barreiro près de Sogamoso (à 240 km au nord-est de Bogota). Les patriotes déplorent 12 morts et 76 blessés, les royalistes 16 tués et 57 blessés.
lundi 12 juillet
Suite à la trahison d’un de ses amis, l’héroïne colombienne Antonia Santos est arrêtée par le capitaine Pedro Agustin Vargas dans l’hacienda El Hatillo, qui abrite la base des opérations de la guérilla de Coromoro. Son frère, sa nièce de 15 ans et deux esclaves de la famille sont également arrêtés.
vendredi 16 juillet
Reconnus coupable de « lèse-majesté », Antonia Santos, Isidro Bravo et Pascual Becerra sont condamnés à mort à Socorro.
dimanche 25 juillet
Bataille del Pantano de Vargas (du marais de Vargas) : les 2 400 soldats vénézuéliens et colombiens de Bolivar et Santander battent les 1 800 royalistes du général José Maria Barreiro près de Paipa (département de Boyaca). Les rebelles déplorent 104 morts, leurs adversaires 140. Au cours des combats, Bolivar a lancé la célèbre phrase : « Colonel, sauvez la patrie » !
mercredi 28 juillet
A 10 heures, Antonia Santos (37 ans), Isidro Bravo et Pascual Becerra sont fusillés sur la place centrale de Socorro. Le jour même de cette exécution, les habitants de la province de Socorro se réunissent dans les campagnes et jurent de continuer la guerre contre les royalistes.
samedi 7 août
Bataille du Pont de Boyacá : fortes de 3 430 hommes, les troupes républicaines de Simón Bolívar et Francisco de Paula Santander ont écrasé les troupes royalistes de Nouvelle-Grenade (2 940 hommes) commandés par José Maria Barreiro. Les vaincus déplorent plus de 100 tués et 1 600 prisonniers, les vainqueurs seulement 13 morts et 53 blessés. Cette victoire ouvre aux républicains l’accès à Bogota, située 150 km plus au sud.
lundi 9 août
A la veille d’arriver à Bogota, Simon Bolivar atteint la ville de Chocontá.
mardi 10 août
Bolivar entre triomphalement à Bogota ; le dernier vice-roi, Juan Samano, s’enfuit précipitamment, déguisé en Indien.
vendredi 17 décembre
Le Congrès d’Angostura [aujourd'hui Ciudad Bolivar, en Guyane vénézuélienne] proclame l’union de la Nouvelle-Grenade et du Venezuela en une République de Colombie composée de trois départements : le Venezuela, la Nouvelle-Grenade et Quito (dont les habitants n’ont pas été consultés). Une grande partie de ce territoire, dont la côte vénézuélienne, reste à libérer.
1820
vendredi 11 février
25 soldats royalistes ont été tués à Angostura lors de la bataille de Pajarito.
samedi 12 février
Bataille de Chorros Blancos : A Alto Boqueron, dans la municipalité de Yarumal (province d’Antioquia), les 600 indépendantistes menés par le jeune lieutenant-colonel José Maria Cordova (20 ans) ont mis en déroute 300 soldats espagnols du colonel Francisco Warlteta. Ces derniers déplorent 40 tués, contre 8 morts selon dans l’autre camp.
mardi 6 juin
Devant les succès de Bolivar, le général Morillo reçoit d’Espagne des instructions pour parvenir à une trêve en Nouvelle-Grenade et au Venezuela.
dimanche 11 juin
Décidée à libérer le port fluvial de Barranquilla de la tutelle espagnole, une centaine de patriotes colombiens commandés par l’amiral Luis Brion débarque à Sabanilla.
lundi 12 juin
La garnison espagnole du fort de San Antonio, forte de 20 soldats et 4 canons, capitule devant Luis Brion. Barranquilla est libérée.
samedi 11 novembre
Sur la côte caraïbe de la Nouvelle-Grenade, les forces indépendantistes reprennent aux royalistes espagnols le port de Santa Marta. Les combats ont fait 700 morts et 400 blessés, essentiellement des indigènes recrutés par les Espagnols.
samedi 25 novembre
Les envoyés royalistes et indépendantistes de la Grande-Colombie (Nouvelle-Grenade et Venezuela) signent un armistice d’une durée de 6 mois à Trujillo (ouest du Venezuela) : les armées des deux camps doivent maintenir leurs positions actuelles. Toutes les opérations terrestres et maritimes sont suspendues.
dimanche 26 novembre
A Trujillo, les plénipotentiaires des deux camps signent le Traité de régularisation de la guerre. Par ce document, royalistes et indépendantistes s’engagent à faire la guerre « comme la font les peuples civilisés », en épargnant les non-combattants et en respectant les prisonniers : la «Guerre à mort » lancée en 1812 (vaincus exécutés, représailles contre les populations civiles, etc.) est terminée.
lundi 27 novembre
« Embrassade de Santa Ana de Trujillo » : les généraux Simon Bolivar et Pablo Morillo se donnent l’accolade, avant de signer les deux traités conclus ces deux derniers jours.
dans l'année
Création dans le sud-ouest de la Grande Colombie du département de Quito.
1821
en février
Afin de libérer l’Audiencia de Quito, Bolivar envoie aux rebelles de Guayaquil des renforts, des armes et du matériel.
samedi 28 avril
Fin de la trêve conclue en novembre : suite aux événements de Maracaïbo (la province vénézuélienne s’est ralliée aux indépendantistes), la guerre reprend entre royalistes et patriotes de la République de Colombie.
en mai
Début du congrès constituant de Cúcuta (nord-est de la Nouvelle-Grenade). Bolivar offre le poste de président chargé des travaux à Antonio Nariño, récemment sorti des geôles espagnoles.
L’un des principaux lieutenants de Bolivar, le général Sucre, commandant en chef de la division sud colombienne, arrive à Guyaquil afin de mener la guerre de libération de l’Audiencia de Quito.
en juillet
Le congrès de Cucuta accouche d’une Constitution très jacobine : les trois anciennes colonies espagnoles sont remplacées par douze départements de taille moyenne. Le pouvoir exécutif est assumé par un président élu et qui a la primauté sur le législatif incarné par deux chambres, le Sénat et une Chambre basse. Le suffrage est réservé aux citoyens sachant lire et possédant des propriétés évaluées à 100 piastres au moins. La Constitution garantit les libertés individuelles, abolit le tribut, et engage un processus visant à mettre fin à l’esclavage. Institution d’une Cour suprême. La capitale est fixée à Bogota.
en août
Le Congrès de Cucuta proclame l’extinction des « petits couvents » d’hommes, c’est-à-dire ceux où vivaient moins de huit moines ; les plus nombreux. Les frères doivent être concentrés dans les établissements les plus importants. Les bâtiments ainsi libérés seront transformés en lycées. L’application de cette loi se heurtera à de très fortes résistances.
L’essentiel du Venezuela a été libéré par Bolivar.
en octobre
Clôture du congrès constituant de Cucuta.
mercredi 7 novembre
Simon Bolivar (38 ans) est élu président de la Colombie (par le Congrès, exceptionnellement, vu que le territoire de la République n’est pas encore entièrement libéré). Il a fallu huit tours de scrutin pour confirmer Santander à son poste de vice-président, face à la candidature de Nariño.
mi-novembre
Bolivar part pour le sud de la Nouvelle-Grenade et pour Quito afin de parachever son œuvre : conquête des derniers bastions royalistes.
mercredi 28 novembre
Panama se libère et se rallie au nouvel Etat colombien.
dans l’année
La loi de « liberté des ventres » oblige les esclaves nés à partir de 1821 à servir les maîtres de leurs parents jusqu’à l’âge de 18 ans. Ceux nés avant 1821 ne seront pas libérés avant 1852.
Abolition de l’Inquisition et suppression de la censure.
1822
vendredi 11 janvier
Bolivar visite Buga, dans la vallée de la Cauca.
vendredi 18 janvier
Le général Sucre entame la troisième campagne de libération de l’Audiencia de Quito à partir de Guayaquil. A la tête d’une armée de 1 700 hommes, dont des vétérans colombiens des précédentes campagnes contre les royalistes, il décide d’éviter l’attaque directe sur Quito. Il embarque ses hommes sur des bateaux à destination de ses Machala, une ville côtière du Sud.
samedi 9 février
Depuis Machala, l’armée de Sucre parvient à Saraguro, dans les Andes, où elle est rejointe par les renforts promis par San Martin (1 200 hommes de la division péruvienne).
jeudi 21 février
L’armée de Sucre s’empare de la ville de Cuenca sans combat. Chargée de défendre la cité, la garnison de cavalerie royaliste forte de neuf cents hommes a battu en retraite en direction de Quito. Le Conseil de Cuenca décide de son rattachement à la Grande Colombie.
samedi 6 avril
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr Isidoro Dominguez, à l’âge de 60 ans.
dimanche 21 avril
Bataille de Riobamba (dite aussi de Tapi) opposant entre Cuenca et Quitp les troupes de Sucre aux soldats royalistes de Nicolas Lopez et Juan Carlos Tolra : cet affrontement s’est limité à deux charges de cavalerie (196 cavaliers côté patriote, 400 dans le camp royaliste), les fantassins demeurant en réserve. A la fin de la journée, les Espagnols abandonne le terrain en déplorant 52 morts et 40 blessés. Les vainqueurs (2 tués et 20 blessés) peuvent entrer dans Riobamba.
dimanche 28 avril
L’armée du général Sucre quitte Riobamba pour marcher vers le nord en direction de Quito.
jeudi 2 mai
Les indépendantistes parviennent à 90 kilomètres au sud de Quito : le général Sucre réorganise à Lacatunga ses troupes, renforcées par des volontaires. A Quito, l’officier royaliste Melchor de Aymerich fortie ses positions.
mardi 14 mai
Menacée par la stratégie du général Sucre, qui envisage une attaque par les côtés, l’armée royaliste abandonne ses positions dans la vallée de Chillos et se retire vers Quito.
vendredi 17 mai
Le général Francisco de Paul Santander fonde à Tunja le Colegio de Boyaca.
samedi 18 mai
Les troupes patriotes de Sucre atteignent la localité de Sangolquí, à 25 kilomètres au sud de Quito.
nuit du jeudi au vendredi 23 mai
Pour surprendre l’adversaire, l’avant-garde de l’armée de Sucre commence à grimper les pentes du volcan Pichincha. Mais la pluie et la boue rendent l’ascension très difficile.
vendredi 24 mai
Bataille de Pichincha [aujourd’hui à La Libertad, dans la banlieue de Quito]. Repérée par les sentinelles malgré ses efforts, l’armée de patriotes (2 971 hommes venus de Guayaquil, de Grande-Colombie, du Pérou et du Rio de la Plata) commandés par le général Sucre doit livrer combat à l’aube, plus tôt que prévu : mise en difficulté sur les pentes du volcan, elle doit d’abord battre en retraite. Mais les charges de la cavalerie indépendantiste finissent par briser les assauts royalistes et vers midi les 1 894 soldats espagnols de Melchor de Aymerich doivent se replier sur Quito. Les patriotes déplorent 200 tués et 140 blessés, les vaincus 400 morts, 190 blessés et 1 260 prisonniers.
samedi 25 mai
Le général Sucre fait son entrée dans Quito, où il reçoit la capitulation de l’armée espagnole de Melchor de Aymerich.
dimanche 16 juin
A son tour, Simon Bolivar fait son entrée dans Quito : il proclame l’ancienne province espagnole officiellement intégrée à la République de Colombie.
samedi 13 juillet
Après avoir longuement hésité, les dirigeants indépendantistes de Guayaquil acceptent finalement de voir leur ville être annexée par la Colombie.
vendredi 26 juillet
José de San Martin s’entretient avec Simon Bolivar à Guayaquil [Equateur].
samedi 27 juillet
Lors de l’entrevue de Guayaquil avec San Martin, Simon Bolivar fait prévaloir ses vues concernant les frontières de la Colombie.
en octobre
Le peuple et une partie des classes moyennes et des élites de Pasto reprennent les armes contre la nouvelle République.
jeudi 12 décembre
Sollicité par le président James Monroe, le Congrès des Etats-Unis reconnaît les indépendances de l’Argentine, de la Grande Colombie, du Chili, du Pérou et du Mexique et accrédite des missions diplomatiques.
dans l’année
Le gouvernement, au bord de la banqueroute, doit emprunter des sommes importants à des banques anglaises.
L’officier royaliste José Maria Obando rallie Bolivar.
1823
samedi 19 avril
Fin de la construction de la nouvelle cathédrale de Bogotá. Les travaux avaient débuté en 1807.
jeudi 3 juillet
Pour son soutien à l’armée de Bolivar, le juif allemand Juan Bernardo Elbers obtient le monopole de la navigation à vapeur sur le rio Magdalena par un décret du Congrès. Il doit parvenir à rétablir la circulation des hommes et des biens entre Bogotá et l’embouchure.
samedi 12 juillet
Le commandant royaliste de Pasto, le colonel Agustin Agualado, se révolte contre le gouvernement de Grande Colombie.
jeudi 17 juillet
Après plusieurs jours de marche forcée, les 1 800 soldats de Grande Colombie, menés par Bolivar, écrasent les 2 000 royalistes de Pasto dans les rues d'Ibarra, dans le nord de l'actuel Equateur. Les vainqueurs ne déplorent que 13 tués, alors que les vaincus abandonnent sur le terrain 800 morts.
jeudi 24 juillet
Bataille navale du lac Maracaibo : la flotte de la Grande Colombie (9 goélettes, 5 brigantins), commandée par l’amiral José Prudencio Padilla, remporte une victoire décisive sur les navires espagnols du capitaine royaliste Angel Laborde (10 goélettes, 3 brigantins, 2 canonnières et 5 felouques). Les vaincus déplorent un bateau coulé et tous les autres pris, sauf 3 goélettes, 800 morts et blessés et 437 prisonniers, les vainqueurs 44 tués et 164 blessés.
mercredi 10 septembre
Bolivar s’empare de Lima et devient président du Pérou.
en décembre
Décès à Leiva d’Antonio Nariño, « le Précurseur », à l’âge de 58 ans. Son « parti », favorable au fédéralisme (contre le centralisme de Santander), lui survit.
dans l’année
Les guérilleros royalistes de la Sierra Nevada reprennent brièvement Santa Marta.
Le gouvernement concède les transports sur le Magdalena à un Allemand, Juan Elbers, un ancien fournisseur des armées patriotes ; il doit introduire la navigation à vapeur sur le fleuve (mais ce sera un échec).
1824
mardi 17 février
Déjà président de la Colombie et du Venezuela, Simon Bolivar devient également président de la République péruvienne. Il succède à José Bernardo de Tagle.
jeudi 8 avril
Décret de Simon Bolivar redistribuant les terres aux Indiens du Pérou et de Grande Colombie.
vendredi 25 juin
Promulgation de la loi de division territoriale de la République de Colombie : les trois départements de Venezuela, de Cundinamarca [Colombie et Panama] et de Quito [Equateur] sont divisés en 3 districts, 12 départements et 37 provinces. Le district du Venezuela comprend les départements de l’Orénoque (provinces de Guyana, Cumaná, Barcelona, Margarita), de Zulia (Coro, Trujillo, Mérida, Maracaïbo), de Venezuela (Caracas, Carabobo) et d’Apure (Barinas, Achaguas). Celui de Nouvelle-Grenade regroupe les départements de Boyacá (Tunja, Casanre, Pamplona, Socorro), de Cauca (Popayán, Buenaventura, Choco, Pasto), Cundinamarca (Bogota, Antioquia, Mariquita, Neiva), Magdalena (Santa Marta, Carthagène, Riohacha) et de l’Isthme (Panama, Veragua). Enfin le district de Quito se compose des départements d’Azuay (Cuenca, Loja, Jaen de Bracamoros y Maynas), de Quito (Pichincha, Imbabura, Chimborazo) et de Guayaquil (Guayaquil, Manabi).
vendredi 6 août
Bataille de Junin : dans le centre du Pérou, les mille soldats indépendantistes des généraux Bolivar et Sucre battent les 1 300 royalistes de José de Canterac. Les vaincus perdent 250 hommes, les vainqueurs 150.
mardi 7 décembre
A Lima, Bolivar lance un appel à l’organisation d’un congrès réunissant les représendants des nouvelles nations sud-américaines afin de les unir (il se tiendra à Panama à l’été 1829 mais sera un échec).
jeudi 9 décembre
Bataille d'Ayacucho (appelée à l’époque San Juan de la Victoria), disputée dans la pampa de Quinoa : fortes de 5 780 hommes (4 500 soldats de Grande-Colombie et 1 280 Péruviens, Argentins et Chiliens), les troupes indépendantistes du général José Antonio Sucre ont battu les 6 900 soldats espagnols du vice-roi José de La Serna. Sucre a profité d’une mauvaise stratégie du général José de Canterac pour frapper durement les troupes royalistes qui descendaient des montagnes. Tandis que l’avant-garde de Valdés livre encore ses derniers combats (avant de battre en retraite vers les hauteurs), le vice-roi espagnol, blessé, est fait prisonnier à une heure de l’après-midi. Conscients d’avoir perdu la guerre, Valdés et Canterac acceptent de se rendre en fin de journée. Les troupes indépendantistes déplorent 370 tués et 609 blessés, tandis que les pertes royalistes s’élèvent à 1 800 morts, 700 blessés et 3 500 prisonniers. Des soldats royalistes en déroute ont été jusqu’à tuer leurs officiers qui tentaient de les remobiliser. Dans la soirée, le vice-roi La Serna rédige sur le champ de bataille l’acte de capitulation par lequel l'Espagne reconnaît de fait l'indépendance du Pérou, proclamée trois ans plus tôt auparavant par San Martin. Si la fin des combats sont officiellement proclamés, la garnison royaliste de la forteresse de Calao continue encore de résister (jusqu’en janvier 1826).
dans l’année
Soulèvement de plusieurs villes du Venezuela, refusant de fournir des troupes pour l’expédition de Bolivar au Pérou, à des milliers de kilomètres.
Tous les suspects de royalisme sont expulsés du pays, leurs biens sont confisqués.
De nouveau à court d’argent, le gouvernement est contraint d’importantes sommes à des banques anglaises.
Interdiction de transmettre des biens à l’Eglise par héritage.
1825
lundi 30 mai
A 90 km au nord de Cali, la ville de Tuluá obtient son autonomie municipale. Son territoire est séparé de celui de Buga.
vendredi 12 août
Le « Libertador », le général vénézuélien Simon Bolivar Palacios, devient le premier président de la République de Bolivie, nouvellement indépendante.
jeudi 10 novembre
Rétablissement de la navigation sur le rio Magdalena : le premier bateau à vapeur d’Elbers - qui détient le monopole - quitte le port de Barranquilla.
jeudi 29 décembre
Simon Bolivar abandonne la présidence de la Bolivie, qu’il laisse à son lieutenant Antonio José de Sucre.
dans l’année
Fin des dernières guerres royalistes.
L’état d’urgence est levé à Quito. Abolition du tribut en Equateur.
L’Angleterre reconnaît la Colombie.
Il est désormais interdit à un magistrat en exercice d’occuper en même temps des fonctions administratives.
1826
lundi 17 avril
Medellin remplace Antioquia comme capitale de l’Antioquia.
mardi 18 avril
Loi additionnelle à la loi de division territoriale de 1824. Dans le district du Venezuela, le département d’Apure est réuni avec celui de l’Orénoque, tandis que les provinces de Cumaná, Barcelona et Margarita forment le nouveau département de Maturín. Dans le district de Nouvelle-Grenade et le département de Magdalena, la partie sud-est de la province de Carthagène des Indes devient la nouvelle province de Mompox.
dimanche 30 avril
Le général José Antonio Páez, l’homme fort du Venezuela, se rebelle contre le Congrès qui l’a mis en accusation pour indiscipline, irrégularité dans le recrutement des milices et « activités royalistes ». Il fonde à Valencia le mouvement politique La Cosiata, qui réclame une réforme de constitution de Cúcuta (le mouvement évoluera vers le désir de l’indépendance du Venezuela).
jeudi 22 juin
Simon Bolivar inaugure à Panama un « congrès Amphictionique » chargé de poser les bases d’une future Confédération latino-américaine. Des délégués de plusieurs pays d’Amérique latine (Mexique, Amérique centrale, Pérou, Grande Colombie) sont présents.
samedi 15 juillet
Clôture et échec du congrès panaméricain de Panama. Les délégués n’ont pas suivi Bolivar sur son projet de création d’une Assemblée fédérale pour la politique extérieure et la défense : seuls les représentants de la Grande Colombie ont ratifié cette idée d’union.
dans l’année
Santander n’est plus vice-président.
Revenant au système colonial, le gouvernement rétablit l’alcabala et abandonne « provisoirement » la contribution directe.
Suppression du monopole de l’eau-de-vie.
L’Université Santo Tomas de Bogota, où se perpétuait l’enseignement sclérosé des Dominicains, cède la place à un établissement séculier, l’Université centrale.
Eruption du Nevado del Ruiz.
1827
début d’année
Simon Bolivar, rentré du Pérou, parvient à un accord avec Paez.
vendredi 26 janvier
Soulèvement péruvien contre Bolivar : fin de l’union avec la Grande-Colombie.
lundi 21 mai
Après cinq ans de vacance du siège, le diocèse de Bogota retrouve un archevêque en la personne de Mgr Fernando Canceido, soixante-dix ans.
dimanche 11 novembre
Création à Popayán de l’université du Cauca.
dans l’année
Le gouverneur de Pasto, le général José Maria Obando, officier royaliste rallié tardivement à Bolivar, est écarté de ce poste car il fait de l’ombre aux caudillos de Popayan et de Quito, Tomas Cipriano de Mosquera et Juan José Flores.
Fondation de la petite usine sidérurgique de Pacho, qui ne fonctionnera effectivement que dix ans plus tard.
1828
en mars
Carthagène se révolte.
mercredi 9 avril
Une nouvelle Convention se réunie à Ocaña, au nord-ouest de Cúcuta : elle s’avère rapidement impuissante à résoudre tous les problèmes, paralysée par les disputes entre les partisans de Bolivar (favorables à un gouvernement centralisé), ceux du vice-président Santander (fédéralistes) et ceux de Joaquin Mosquera (indécis).
mardi 20 mai
Le risque de conflit entre le Pérou et la Grande Colombie est de plus en plus fort : le président péruvien a signé une lettre menaçant de guerre les dirigeants colombiens et boliviens.
mardi 3 juin
Dans une violente attaque verbale contre le Pérou, Bolivar demande à l’armée colombienne de se diriger vers la frontière du Pérou et d’attendre son ordre d’entrer en guerre.
mardi 10 juin
Devant l’impossibilité de parvenir à un accord, Bolivar et ses partisans se retirent de la convention d’Ocaña
mardi 15 juillet
Le président péruvien José de Lamar ayant refusé les exigences colombiennes, Bolivar déclare la guerre au Pérou.
dimanche 17 août
Bolivar se proclame dictateur de la Grande-Colombie. Il abolit le poste de vice-président, détenu par Santander.
dimanche 31 août
Une bataille navale oppose les flottes colombienne et péruvienne au large de l’île de Malpelo : victoire du capitaine de corvette péruvienne Carlos Garcia del Postigo.
nuit du jeudi 25 septembre
Alors qu’il pénétrait dans le palais Saint-Charles [aujourd’hui Chancellerie de Colombie], à Bogota, Bolivar échappe à une tentative d’assassinat grâce à l’intervention de sa compagne Manuela Saenz, qui fait barrage aux rebelles afin qu’il puisse s’échapper par la fenêtre (les conspirateurs seront fusillés).
en septembre
Devant le triomphe de la « tyrannie » qu’il abomine, Santander s’exile.
samedi 22 novembre
Bataille navale de Las Cruces : les frégates Presidente, la corvette Libertad et la goélette Peruviana de l’amiral péruvien d’origine britannique Guise parviennent à forcer le passage de l’estuaire donnant accès au port de Guayaquil. Les défenseurs du fort de Las Cruces abandonnent leur poste après avoir subi de lourdes pertes. Le site est occupé par les Péruviens (puis incendié).
dimanche 23 novembre
Dans la matinée, après un court affrontement devant le bureau de douane de Guayaquil, le brigantin colombien Adela est brûlé par son équipage. Dans l’après-midi, la flotte de Guise réduit au silence les dernières défenses majeures de Guayaquil et s’empare de la goélette colombienne Guayaquileña. La ville refusant de se rendre, l’amiral péruvien ordonne de se retirer vers le château de Las Cruces, mais une fausse manœuvre entraîne l’échouage de la frégate Presidente sur un haut-fond.
lundi 24 novembre
Alors que la marée montante allait permettre à la frégate Presidente de reprendre les flots, un canon installé par les Colombiens cause des pertes à bord du navire. Treize Péruviens sont tués et l’amiral Guise mortellement blessé à la poitrine par un boulet (il décédera en janvier). Le commandant en second, le lieutenant José Boterin, parvient à reprendre en main la situation en organisant le blocus de Guayaquil.
vendredi 28 novembre
Les troupes péruviennes occupent la ville de Loja, dans le sud du département colombien de l’Equateur.
dans l’année
Obando se soulève à la tête d’anciens guérilleros royalistes du Patia ; il prend sans problème Popayan et Pasto, où il installe des fidèles.
Rétablissement du monopole de l’eau-de-vie, qui avait été supprimé en 1826.
1829
lundi 19 janvier
Après deux mois de blocus, le commandant de la place de Guayaquil signe la reddition de la ville à bord de la goélette péruvienne Arequipa.
dimanche 1er février
Débarquées de la flotte péruvienne, les troupes du capitaine Casimiro Negron occupent Guayaquil.
mardi 10 février
La ville équatorienne de Cuenca est prise par les Péruviens.
mi-février
L’armée levée par l’ancien président bolivien Antonio José de Sucre et le gouverneur du département de l’Equateur Juan José Flores s’établit dans la région de Cuenca.
vendredi 27 février
Bataille de Portete de Tarqui : l’armée de Grande Colombie (5 000 hommes) commandée par Antonio José de Sucre a battu les 4 500 soldats péruviens de José de La Mar près de Cuenca [aujourd’hui en Equateur]. Les vaincus déplorent 400 morts, 600 blessés et 300 prisonniers, les vainqueurs 360 tués et blessés et 600 déserteurs.
samedi 28 février
Les généraux colombiens (Flores et O’Leary) et péruviens (Gamarra et Orbegoso) signent l’accord de Giron, par lequel les troupes péruviennes doivent se retirer du territoire de Grande Colombie (le président de Lamar entend cependant maintenir l’occupation de Guayaquil).
en mars
Obando est délogé de Popayan, mais parvient à garder son fief de Pasto en négociant.
vendredi 10 juillet
Armistice de Piura : par ce document, signé dans cette ville du nord du Pérou, les hostilités doivent cesser pour une durée de deux mois et toutes les forces péruviennes doivent se retirer des positions occupées dans le sud de l’Equateur.
lundi 20 juillet
Les Péruviens rendent le port équatorien de Guayaquil aux Colombiens.
mardi 22 septembre
Signature à Guayaquil du traité de paix Larrea-Gueal. Une commission mixte est chargée de déliminter la frontière entre le Pérou et la Grande Colombie.
en octobre
Bolivar, qui tente désespérément de repousser les Péruviens, doit se résoudre à nommer Obando commandant militaire de Popayan.
en novembre
Jose Antonio Paez, opposé au projet de Grande Colombie défendu par Bolivar, provoque la sécession du Venezuela, dont il devient le tout puissant caudillo.
du vendredi 26 au samedi 27 décembre
Bolivar visite Buga, une ville située dans la vallée de la Cauca.
dans l'année
Nouvelle éruption du Nevado del Ruiz.
lundi 4 août
Fondation de la ville de « San José de Ezpeleta de Sonsón » [Sonsón], à 100 km au sud-est de Medellin.
dans l'année
La dernière « émotion » (émeute) a lieu à Tuquerres, provoquée par une augmentation des dîmes. Elle aboutit à la mort du corregidor local, chargé d’administrer les monopoles.
de 1801 à 1802
Le baron allemand Alexander de Humboldt traverse la Nouvelle-Grenade, accompagné du botaniste français A. Bonpland.
1802
lundi 24 mai
Début de la construction à Bogotá, dans le jardin de l’Expédition botanique de la Nouvelle-Grenade, du premier observatoire astronomique du continent américain. Initiée par le naturaliste José Celestino Bruno Mutis y Bosio, l’édification est réalisée par l’architecte capucin Domingo de Petrés.
jeudi 25 novembre
Dans la mer des Caraïbes, les habitants de l’île de San Andrés demandent à dépendre de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade et non plus de la capitainerie du Guatemala.
dans l’année
Epidémie de variole.
1803
samedi 20 août
Le premier observatoire astronomique construit en Amérique est achevé à Bogotá, près de la Casa de Nariño. Le naturaliste Mutis nomme Francisco José de Caldas comme premier responsable.
dans l’année
Antonio Amar y Borbon (61 ans) est nommé vice-roi de Nouvelle-Grenade.
Libération d’Antonio Nariño.
1804
lundi 20 août
Juan Bautista Sacristan y Galiano (45 ans) est nommé archevêché de Santafé [Bogotá].
vendredi 31 août
Création de l’évêché d’Antioquia.
1805
16 juin
Un fort séisme, d’une magnitude estimée à 6,2, a frappé les départements de Tolima et Cundinamarca.
dans l'année
Eruption du Nevado del Ruiz.
Début de la construction à Zipaquira, au nord de Bogota, de la cathédrale de la Sainte-Trinité et de San Antoine de Padoue (consacrée en 1916).
1806
mercredi 12 mars
Adoption d’un drapeau (bandes horizontales jaune, bleu, rouge).
1807
mercredi 11 février
Début de la construction de la nouvelle cathédrale de Bogota, selon les plans du chanoine capucin Domingo de Petrés (achevée en 1823).
1808
jeudi 5 et vendredi 6 mai
L'empereur français Napoléon Ier oblige Charles IV et son fils Ferdinand VII à abdiquer.
vendredi 19 août
La nouvelle de l'abdication de Charles IV arrivent à Bogotá.
mardi 13 septembre
Une déclaration violente contre Napoléon est placardée sur les murs de Santa Fe de Bogotá.
en septembre
A Santa Fe, le vice-roi obtient un serment de fidélité au monarque espagnol.
1809
en septembre
Camilo Torres, un Créole du cabildo de Santa Fe, présente au vice-roi Amar y Borbon son Mémorial de Agravios où il réclame l’égalité pour les Créoles. Le cabildo se divise : les Créoles signent le document et réclament la formation d’une junte patriotique conservatrice des intérêts du roi ; mais les Espagnols membres du cabildo et le vice-roi rejettent les conclusions du mémoire et empêchent la formation d’une telle junte.
en septembre ou en octobre
Les révoltes de Quito [Equateur] sont battus à Funes, près de Pasto.
dans l’année
Vente des terres de l’unique réserve des Indiens Quimbayas.
1810
début mai
Une insurrection éclate dans le Casanare, région isolée du Piémont des Andes.
mardi 22 mai
Le cabildo de Carthagène se constitue en une Junte de gouvernement au nom de Ferdinand VII, composée du gouverneur (contraint et forcé) et de deux représentants du cabildo. Dans le même temps, 400 habitants du cabildo de la Vallée d’Upar [Valledupar] se révoltent.
jeudi 14 juin
Le gouverneur de Carthagène refusant de partager les pouvoirs, il est exilé à Cuba.
mardi 3 juillet
En Nouvelle-Grenade [Colombie], un appel à l’indépendance est lancé dans la ville de Cali. Le cabildo de Cali expulse le vice-gouverneur. Début du traité des « Villes amies de la Valle del Cauca », qui réunit Cali, Cartago, Toro, Buga, Anserma et Caloto.
mercredi 4 juillet
« Cri d’indépendance » de la ville de Pamplona, située sur la route menant de Santa Fe de Bogota au Venezuela : le cabildo local expulse le vice-gouverneur.
lundi 9 juillet
A son tour, le cabildo de Socorro expulse son vice-gouverneur.
jeudi 19 juillet
Un groupe de Créoles appartenant au cabildo de Santa Fe (dont Francisco José de Caldas et Camilo Torres) se réunit en secret à l’observatoire de l’Expédition botanique et convoque un cabildo abierto.
vendredi 20 juillet
Journée du « Vase de Llorente » (dit aussi « le Cri du 20 juillet ») à Santa Fe de Bogota. Suite au refus du négociant José Gonzalez Llorente de prêter un vase à l’occasion de la visite du commissaire royal Antonio Villavicencio, une rixe éclate au cours de laquelle le-dit vase est brisé. Le commerçant appelle aussitôt au soulèvement contre les Espagnols. La ville est en partie saccagée malgré les appels au calme du maire José Miguel Pey. Dans la soirée, sous la pression de la foule, les Créoles imposent au vice-roi espagnol José Amar y Borbon la formation d’une Junte suprême du Gouvernement.
A 23 km au nord de Sogamoso (Boyaca), une météorite est tombée sur la colline de Tocavita, dans la municipalité de Santa Rosa de Viterbo (une moitié est aujourd’hui visible au Musée national de Bogota).
samedi 21 juillet
A Santa Fe de Bogota, le vice-roi et les juges sont arrêtés.
jeudi 26 juillet
A Santa Fe de Bogota, les responsables néo-granadins rompent tout contact avec l’Espagne : la Junte du Conseil de régence se proclame libre.
lundi 6 août
La cité de Santa Cruz de Mompox se déclare totalement « indépendante » de l’Espagne ; en fait, il s’agit surtout de se libérer de Carthagène, siège du gouvernement dont elle dépend. Mompox proclame son rattachement à Santa Fe de Bogota, plus éloignée et plus faible.
en août
La Junte suprême de Bogota convoque les autres juntes de Nouvelle-Grenade à un congrès visant à rédiger une Constitution commune. Seules sept des quinze « provinces » envoient des représentants. Absence notable de Popayan, Santa Marta, Carthagène et Tunja.
Constitution de la seconde « Junte suprême provinciale » de Carthagène ; elle rassemble l’ensemble du cabildo, soit douze membres, plus six députés élus par les habitants de la cité, et seulement quatre représentants des autres villes de la province, pourtant dotées elles aussi de cabildos.
en septembre
La junte de Bogota abolit la propriété collective, les resguardos et les ejidos, abhorrée des Créoles libéraux pour son improductivité.
1811
jeudi 17 janvier
Une franchise pour l’exportation est accordée au port de Sabanilla, situé près de Barranquilla, par le gouvernement de l’Etat de Carthagène. Une colonie avec privilèges pour les habitants y est établie.
en janvier
Mompox doit s’incliner devant une expédition militaire venue de Carthagène.
en mars
Bogotá et sa province se constituent en un Etat souverain de Cundinamarca ; tout en reconnaissant Ferdinand VII pour roi, il se dote d’un président chargé d’assurer un exécutif fort.
Devant les hésitations de Popayán, le chef-lieu de leur province, Cali prend la tête d’une très radicale « Confédération des Cités de la Vallée du Cauca ».
en septembre
Antonio Nariño (46 ans)devient président du Cundinamarca. Il défend l’idée d’un Etat unitaire pourvu d’un exécutif fort, seul capable de résister à une éventuelle tentative espagnole de reconquête. Il est hostile à l’idée d’un système fédéraliste en Nouvelle-Grenade ; les autres provinces y sont au contraire favorables.
lundi 11 novembre
A son tour, la province de Carthagène proclame son indépendance totale vis-à-vis de l'Espagne et adopte un système républicain.
mercredi 27 novembre
A l’initiative des Carthaginois, les fédéralistes convoquent un second congrès à Tunja.
lundi 9 décembre
Proclamation de la République à Tunja. Adoption d’un nouveau drapeau et de la première Constitution colombienne qui aboutit à la formation d’une Confédération des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade : le nouvel Etat fédéral regroupe Antioquia, Carthagène, Neva, Pamplona et Tunja. Le Choco et le Cundinamarca, qui se trouvent au centre de cet ensemble disparate, refusent d’y adhérer.
1812
lundi 18 mai
L’opposition entre centralistes et fédéralistes semble pouvoir se régler à l’amiable : un traité de paix reconnaît l’annexion de la province de Mariquita et d’une partie de celle de Neiva par la province centraliste de Cundinamarca, qui peut faire son entrée dans la fédération. Par ailleurs, la future capitale fédérale sera indépendante d’un Etat.
jeudi 8 octobre
Le président de Cundinamarca, Antonio Nariño, refuse d’obéir au gouvernement fédéral qui lui ordonnait d’adapter la législation centraliste de l’Etat au pacte fédéral national.
en octobre
Le congrès constituant confédéral, réuni à Villa de Leyva, se déroule dans une totale confusion. Il ne parvient pas à doter les Provinces-Unies d’institutions stables.
en automne
Les indépendantistes se déchirent : les Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, fédéralistes, déclarent la guerre à l’Etat centraliste de Cundinamarca.
mercredi 2 décembre
Première bataille de la guerre civile : commandés par Antonio Baraya, les fédéralistes (essentiellement des hommes de la province de Tunja) sont victorieux des centralistes à Ventaquemada [aujourd’hui dans le département de Boyacá].
dans l’année
A Carthagène, le gouvernement organise une « junte de manumission » qui a pour fonction de rassembler des fonds pour racheter des esclaves.
Les Cortes de Cadix remplacent le vice-roi de Nouvelle-Grenade, réfugié à Panama depuis 1810, par un Capitaine général siégeant à Santa Marta, demeurée royaliste.
Le futur vice-président Santander, alors très jeune officier, désert l’armée du Cundimarca pour se joindre aux troupes des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade.
1813
début janvier
Les troupes fédéralistes d’Antonio Baraya marchent sur Bogota. La ville est assiégée.
mercredi 6 janvier
Le général français Pierre Labatut s’empare de Santa Marta. Une grande partie de la ville est détruite.
samedi 9 janvier
Vainqueurs des fédéralistes à Bogota, dans le quartier de San Victorino, les 1 500 centralistes de Nariño obtiennent une trêve précaire. Chaque camp accepte de s’entendre pour lutter contre les royalistes de Pasto et de Popayán.
mardi 2 février
Située au pied de la Cordillère occidentale, la ville de Quibdó proclame son indépendance.
jeudi 4 février
A Valledupar, Maria Concepcion Loperena lit la déclaration d’indépendance. Les portraits du roi Ferdinand VII sont brûlés.
vendredi 5 février
A l’aube, les habitants de Valledupar repoussent une attaque d’une colonne royaliste venue de Valencia de Jesus.
dimanche 28 février
Bataille de Cúcuta : entre 9 h du matin et midi, les 400 hommes de Bolivar battent les 800 soldats du général espagnol Ramon Correa. Les vainqueurs déplorent 2 morts et 14 blessés, les vaincus 20 tués et 40 blessés.
mercredi 7 avril
Fondée en 1629 à l’embouchure de la Magdalena, la localité de Barranquilla est déclarée « villa » par Manuel Rodriguez Torices, gouverneur de l’Etat de Carthagène.
vendredi 14 mai
Début de la « Campagne admirable » : Simon Bolivar quitte Cucuta à la tête d’une armée afin de libérer le Venezuela.
en juin
Le Cundinamarca se proclame formellement indépendant de l’Espagne et adopte le système républicain. Nariño est proclamé dictateur perpétuel ; il part presque aussitôt pour le sud où Popayan est retombée aux mains des royalistes.
mercredi 11 août
La province d’Antioquia se proclame indépendante et républicaine sous la direction de Juan del Corral.
en décembre
La province de Tunja se proclame indépendante et républicaine.
1814
mardi 26 avril
Nouveau changement de drapeau : adoption des lignes horizontales jaunes, vertes et rouges.
en mai
Après une brillante campagne, Nariño est pourtant capturé par les royalistes devant Pasto ; il est envoyé comme prisonnier en Espagne (jusqu’en 1820).
en novembre
La Confédération fédéraliste des Provinces-Unies, en lutte contre les centralistes de Cundinamarca, fait appel à un militaire vénézuélien, Simon Bolivar.
lundi 12 décembre
Bolivar écrase les troupes centralistes du Cundinamarca. Ses soldats occupent Bogota, intégrée de force aux Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade.
dans l’année
Le Congrès de l’Antioquia une loi de « liberté des ventres », qui stipule que tous les citoyens nés après la promulgation de cette loi seraient libres.
La défaite de Napoléon Ier et le retour de Ferdinand VI sur le trône d’Espagne redonne un élan à la réaction en Amérique latine.
1815
en janvier
Bolivar fait campagne sur la côte des Caraïbes.
samedi 15 avril
Après plusieurs jours d’assauts et malgré la résistance des habitants, les forces espagnoles du capitaine Valentin Capmani (400 soldats et 8 canonnières) s’emparent de la localité fluviale de Barranquilla. La ville est incendiée.
au printemps
Bolivar assiège pendant six semaines Carthagène. La ville, dirigée par le patriote Manuel del Castillo y Rada, refuse de le soutenir dans sa campagne au Venezuela.
en mai
Attaqué par les royalistes mais également écœuré par les disputes et les mesquineries au sein des patriotes, Bolivar jette l’éponge et s’exile en Jamaïque. Le Congrès lui a refusé son soutien pour une campagne visant à libérer le Venezuela. Son armée rejoint les défenseurs de Carthagène.
jeudi 6 juillet
Combat de Tolú : la goélette indépendantiste El Ejecutivo, commandée par l’alférez José Prudencio Padilla, parvient à forcer la frégate espagnole Neptuno à se rendre. Cette dernière, qui amenait des renforts en Amérique du Sud, était devenue ingouvernable après avoir été touchée par plusieurs boulets. 19 officiers et 200 marins et soldats espagnols sont faits prisonniers. Cet événement est considéré comme la première bataille navale livrée par la marine colombienne.
samedi 22 juillet
L’armée royaliste et « pacificatrice » espagnole, forte de plus de 10 000 soldats commandés par le général Pablo Morillo, arrive dans le port colombien de Santa Marta.
samedi 26 août
Les troupes royalistes, commandées par le général Pablo Morillo, entament le siège de Carthagène.
nuit du mardi 5 décembre
La chute de Carthagène semblant imminente, les navires du corsaires français Louis-Michel Aury forcent le blocus espagnol, en emportant un grand nombre de personnes, et prennent la route de la Jamaïque.
mercredi 6 décembre
Après un siège de 100 jours, Carthagène se rend aux royalistes ; la famine, les épidémies, les massacres ont coûté à la ville un tiers de sa population (6 500 morts). Les forces royalistes du général Morillo ont-elles perdu 3 200 hommes.
dans l’année
Les corsaires rebelles de Carthagène, chassés par les Espagnols, se réfugient à Saint-Domingue.
Fondation du Parti libéral.
1816
dimanche 26 mai
Bogota tombe sans résistance aux mains des royalistes.
samedi 29 juin
Après avoir repris Popayán une dernière fois dans une action désespérée, les dernières forces républicaines de Nouvelle-Grenade sont anéanties à la Cuchilla del Tambo, quelques kilomètres plus au sud.
samedi 3 août
Exécution des « martyrs de Zipaquira » : Agustín Zapata, Luis Sarache, José Luis Gómez, José María Riaño, Francisco Carate et Nepomuceno Quiguarana ont été fusillés par les Espagnols sur la Plaza de la Villa.
lundi 28 octobre
Le savant et patriote colombien Francisco José Caldas est exécuté par les Espagnols à Bogota, sur la place San Francisco, sur ordre de Pablo Morillo, comte de Carthagène. Il avait 48 ans.
dans l’année
Juan Samano (64 ans) est nommé vice-roi de Nouvelle-Grenade.
1817
samedi 1er février
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr Juan Bautista Sacristan, à l’âge de 57 ans.
lundi 10 novembre
A Bogota, le conseil de guerre condamne à mort pour haute trahison huit prisonniers, dont la jeune Policarpa Salavarrieta, qui espionnait pour le compte des révolutionnaires.
vendredi 14 novembre
Policarpa Salavarrieta (26 ans) et ses sept compagnons sont fusillés à Bogota, square Bolivar.
dans l’année
Rétablissement de l’Audience de Santa Fe.
Apparition de la guérilla des frères Almayda dans la vallée de Tenza, au nord-ouest de Bogota.
1818
en juillet
A la tête des forces relevant de Bolivar, Luis Aury occupent l’île San Andrés dans la mer des Caraïbes.
en août
Simon Bolivar, établi dans la jungle vénézuélienne, envoie en Nouvelle-Grenade son jeune lieutenant Francisco de Paula Santander (25 ans) afin de prendre contact avec les guérilleros du Casanare.
1819
dimanche 17 janvier
Simon Bolivar proclame la République de Colombie.
lundi 15 février
Simon Bolivar réunit à Angostura [aujourd’hui dans Ciudad Bolivar], dans la Guyane vénézuélienne, un congrès chargé d’élaborer une ébauche de Constitution. 26 délégués représentants le Venezuela et la Nouvelle-Grenade [Colombie] sont présents. L’ensemble des pouvoirs exécutifs est remis à Bolivar.
mercredi 7 avril
Isidoro Dominguez (57 ans) est nommé archevêque de Santafé [Bogota].
en mai
Bolivar rejoint en Casanare son lieutenant Santander.
dimanche 4 juillet
Les troupes libératrices de Bolivar parviennent à Tunja.
dimanche 11 juillet
Bataille indécise de Gámeza durant la campagne libératrice de la Nouvelle-Grenade : 2 000 fantassins (dont 300 Britanniques) et 150 cavaliers commandés par Bolivar et Santander ont affronté les forces royalistes (900 fantassins et 180 cavaliers) de José Maria Barreiro près de Sogamoso (à 240 km au nord-est de Bogota). Les patriotes déplorent 12 morts et 76 blessés, les royalistes 16 tués et 57 blessés.
lundi 12 juillet
Suite à la trahison d’un de ses amis, l’héroïne colombienne Antonia Santos est arrêtée par le capitaine Pedro Agustin Vargas dans l’hacienda El Hatillo, qui abrite la base des opérations de la guérilla de Coromoro. Son frère, sa nièce de 15 ans et deux esclaves de la famille sont également arrêtés.
vendredi 16 juillet
Reconnus coupable de « lèse-majesté », Antonia Santos, Isidro Bravo et Pascual Becerra sont condamnés à mort à Socorro.
dimanche 25 juillet
Bataille del Pantano de Vargas (du marais de Vargas) : les 2 400 soldats vénézuéliens et colombiens de Bolivar et Santander battent les 1 800 royalistes du général José Maria Barreiro près de Paipa (département de Boyaca). Les rebelles déplorent 104 morts, leurs adversaires 140. Au cours des combats, Bolivar a lancé la célèbre phrase : « Colonel, sauvez la patrie » !
mercredi 28 juillet
A 10 heures, Antonia Santos (37 ans), Isidro Bravo et Pascual Becerra sont fusillés sur la place centrale de Socorro. Le jour même de cette exécution, les habitants de la province de Socorro se réunissent dans les campagnes et jurent de continuer la guerre contre les royalistes.
samedi 7 août
Bataille du Pont de Boyacá : fortes de 3 430 hommes, les troupes républicaines de Simón Bolívar et Francisco de Paula Santander ont écrasé les troupes royalistes de Nouvelle-Grenade (2 940 hommes) commandés par José Maria Barreiro. Les vaincus déplorent plus de 100 tués et 1 600 prisonniers, les vainqueurs seulement 13 morts et 53 blessés. Cette victoire ouvre aux républicains l’accès à Bogota, située 150 km plus au sud.
lundi 9 août
A la veille d’arriver à Bogota, Simon Bolivar atteint la ville de Chocontá.
mardi 10 août
Bolivar entre triomphalement à Bogota ; le dernier vice-roi, Juan Samano, s’enfuit précipitamment, déguisé en Indien.
vendredi 17 décembre
Le Congrès d’Angostura [aujourd'hui Ciudad Bolivar, en Guyane vénézuélienne] proclame l’union de la Nouvelle-Grenade et du Venezuela en une République de Colombie composée de trois départements : le Venezuela, la Nouvelle-Grenade et Quito (dont les habitants n’ont pas été consultés). Une grande partie de ce territoire, dont la côte vénézuélienne, reste à libérer.
1820
vendredi 11 février
25 soldats royalistes ont été tués à Angostura lors de la bataille de Pajarito.
samedi 12 février
Bataille de Chorros Blancos : A Alto Boqueron, dans la municipalité de Yarumal (province d’Antioquia), les 600 indépendantistes menés par le jeune lieutenant-colonel José Maria Cordova (20 ans) ont mis en déroute 300 soldats espagnols du colonel Francisco Warlteta. Ces derniers déplorent 40 tués, contre 8 morts selon dans l’autre camp.
mardi 6 juin
Devant les succès de Bolivar, le général Morillo reçoit d’Espagne des instructions pour parvenir à une trêve en Nouvelle-Grenade et au Venezuela.
dimanche 11 juin
Décidée à libérer le port fluvial de Barranquilla de la tutelle espagnole, une centaine de patriotes colombiens commandés par l’amiral Luis Brion débarque à Sabanilla.
lundi 12 juin
La garnison espagnole du fort de San Antonio, forte de 20 soldats et 4 canons, capitule devant Luis Brion. Barranquilla est libérée.
samedi 11 novembre
Sur la côte caraïbe de la Nouvelle-Grenade, les forces indépendantistes reprennent aux royalistes espagnols le port de Santa Marta. Les combats ont fait 700 morts et 400 blessés, essentiellement des indigènes recrutés par les Espagnols.
samedi 25 novembre
Les envoyés royalistes et indépendantistes de la Grande-Colombie (Nouvelle-Grenade et Venezuela) signent un armistice d’une durée de 6 mois à Trujillo (ouest du Venezuela) : les armées des deux camps doivent maintenir leurs positions actuelles. Toutes les opérations terrestres et maritimes sont suspendues.
dimanche 26 novembre
A Trujillo, les plénipotentiaires des deux camps signent le Traité de régularisation de la guerre. Par ce document, royalistes et indépendantistes s’engagent à faire la guerre « comme la font les peuples civilisés », en épargnant les non-combattants et en respectant les prisonniers : la «Guerre à mort » lancée en 1812 (vaincus exécutés, représailles contre les populations civiles, etc.) est terminée.
lundi 27 novembre
« Embrassade de Santa Ana de Trujillo » : les généraux Simon Bolivar et Pablo Morillo se donnent l’accolade, avant de signer les deux traités conclus ces deux derniers jours.
dans l'année
Création dans le sud-ouest de la Grande Colombie du département de Quito.
1821
en février
Afin de libérer l’Audiencia de Quito, Bolivar envoie aux rebelles de Guayaquil des renforts, des armes et du matériel.
samedi 28 avril
Fin de la trêve conclue en novembre : suite aux événements de Maracaïbo (la province vénézuélienne s’est ralliée aux indépendantistes), la guerre reprend entre royalistes et patriotes de la République de Colombie.
en mai
Début du congrès constituant de Cúcuta (nord-est de la Nouvelle-Grenade). Bolivar offre le poste de président chargé des travaux à Antonio Nariño, récemment sorti des geôles espagnoles.
L’un des principaux lieutenants de Bolivar, le général Sucre, commandant en chef de la division sud colombienne, arrive à Guyaquil afin de mener la guerre de libération de l’Audiencia de Quito.
en juillet
Le congrès de Cucuta accouche d’une Constitution très jacobine : les trois anciennes colonies espagnoles sont remplacées par douze départements de taille moyenne. Le pouvoir exécutif est assumé par un président élu et qui a la primauté sur le législatif incarné par deux chambres, le Sénat et une Chambre basse. Le suffrage est réservé aux citoyens sachant lire et possédant des propriétés évaluées à 100 piastres au moins. La Constitution garantit les libertés individuelles, abolit le tribut, et engage un processus visant à mettre fin à l’esclavage. Institution d’une Cour suprême. La capitale est fixée à Bogota.
en août
Le Congrès de Cucuta proclame l’extinction des « petits couvents » d’hommes, c’est-à-dire ceux où vivaient moins de huit moines ; les plus nombreux. Les frères doivent être concentrés dans les établissements les plus importants. Les bâtiments ainsi libérés seront transformés en lycées. L’application de cette loi se heurtera à de très fortes résistances.
L’essentiel du Venezuela a été libéré par Bolivar.
en octobre
Clôture du congrès constituant de Cucuta.
mercredi 7 novembre
Simon Bolivar (38 ans) est élu président de la Colombie (par le Congrès, exceptionnellement, vu que le territoire de la République n’est pas encore entièrement libéré). Il a fallu huit tours de scrutin pour confirmer Santander à son poste de vice-président, face à la candidature de Nariño.
mi-novembre
Bolivar part pour le sud de la Nouvelle-Grenade et pour Quito afin de parachever son œuvre : conquête des derniers bastions royalistes.
mercredi 28 novembre
Panama se libère et se rallie au nouvel Etat colombien.
dans l’année
La loi de « liberté des ventres » oblige les esclaves nés à partir de 1821 à servir les maîtres de leurs parents jusqu’à l’âge de 18 ans. Ceux nés avant 1821 ne seront pas libérés avant 1852.
Abolition de l’Inquisition et suppression de la censure.
1822
vendredi 11 janvier
Bolivar visite Buga, dans la vallée de la Cauca.
vendredi 18 janvier
Le général Sucre entame la troisième campagne de libération de l’Audiencia de Quito à partir de Guayaquil. A la tête d’une armée de 1 700 hommes, dont des vétérans colombiens des précédentes campagnes contre les royalistes, il décide d’éviter l’attaque directe sur Quito. Il embarque ses hommes sur des bateaux à destination de ses Machala, une ville côtière du Sud.
samedi 9 février
Depuis Machala, l’armée de Sucre parvient à Saraguro, dans les Andes, où elle est rejointe par les renforts promis par San Martin (1 200 hommes de la division péruvienne).
jeudi 21 février
L’armée de Sucre s’empare de la ville de Cuenca sans combat. Chargée de défendre la cité, la garnison de cavalerie royaliste forte de neuf cents hommes a battu en retraite en direction de Quito. Le Conseil de Cuenca décide de son rattachement à la Grande Colombie.
samedi 6 avril
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr Isidoro Dominguez, à l’âge de 60 ans.
dimanche 21 avril
Bataille de Riobamba (dite aussi de Tapi) opposant entre Cuenca et Quitp les troupes de Sucre aux soldats royalistes de Nicolas Lopez et Juan Carlos Tolra : cet affrontement s’est limité à deux charges de cavalerie (196 cavaliers côté patriote, 400 dans le camp royaliste), les fantassins demeurant en réserve. A la fin de la journée, les Espagnols abandonne le terrain en déplorant 52 morts et 40 blessés. Les vainqueurs (2 tués et 20 blessés) peuvent entrer dans Riobamba.
dimanche 28 avril
L’armée du général Sucre quitte Riobamba pour marcher vers le nord en direction de Quito.
jeudi 2 mai
Les indépendantistes parviennent à 90 kilomètres au sud de Quito : le général Sucre réorganise à Lacatunga ses troupes, renforcées par des volontaires. A Quito, l’officier royaliste Melchor de Aymerich fortie ses positions.
mardi 14 mai
Menacée par la stratégie du général Sucre, qui envisage une attaque par les côtés, l’armée royaliste abandonne ses positions dans la vallée de Chillos et se retire vers Quito.
vendredi 17 mai
Le général Francisco de Paul Santander fonde à Tunja le Colegio de Boyaca.
samedi 18 mai
Les troupes patriotes de Sucre atteignent la localité de Sangolquí, à 25 kilomètres au sud de Quito.
nuit du jeudi au vendredi 23 mai
Pour surprendre l’adversaire, l’avant-garde de l’armée de Sucre commence à grimper les pentes du volcan Pichincha. Mais la pluie et la boue rendent l’ascension très difficile.
vendredi 24 mai
Bataille de Pichincha [aujourd’hui à La Libertad, dans la banlieue de Quito]. Repérée par les sentinelles malgré ses efforts, l’armée de patriotes (2 971 hommes venus de Guayaquil, de Grande-Colombie, du Pérou et du Rio de la Plata) commandés par le général Sucre doit livrer combat à l’aube, plus tôt que prévu : mise en difficulté sur les pentes du volcan, elle doit d’abord battre en retraite. Mais les charges de la cavalerie indépendantiste finissent par briser les assauts royalistes et vers midi les 1 894 soldats espagnols de Melchor de Aymerich doivent se replier sur Quito. Les patriotes déplorent 200 tués et 140 blessés, les vaincus 400 morts, 190 blessés et 1 260 prisonniers.
samedi 25 mai
Le général Sucre fait son entrée dans Quito, où il reçoit la capitulation de l’armée espagnole de Melchor de Aymerich.
dimanche 16 juin
A son tour, Simon Bolivar fait son entrée dans Quito : il proclame l’ancienne province espagnole officiellement intégrée à la République de Colombie.
samedi 13 juillet
Après avoir longuement hésité, les dirigeants indépendantistes de Guayaquil acceptent finalement de voir leur ville être annexée par la Colombie.
vendredi 26 juillet
José de San Martin s’entretient avec Simon Bolivar à Guayaquil [Equateur].
samedi 27 juillet
Lors de l’entrevue de Guayaquil avec San Martin, Simon Bolivar fait prévaloir ses vues concernant les frontières de la Colombie.
en octobre
Le peuple et une partie des classes moyennes et des élites de Pasto reprennent les armes contre la nouvelle République.
jeudi 12 décembre
Sollicité par le président James Monroe, le Congrès des Etats-Unis reconnaît les indépendances de l’Argentine, de la Grande Colombie, du Chili, du Pérou et du Mexique et accrédite des missions diplomatiques.
dans l’année
Le gouvernement, au bord de la banqueroute, doit emprunter des sommes importants à des banques anglaises.
L’officier royaliste José Maria Obando rallie Bolivar.
1823
samedi 19 avril
Fin de la construction de la nouvelle cathédrale de Bogotá. Les travaux avaient débuté en 1807.
jeudi 3 juillet
Pour son soutien à l’armée de Bolivar, le juif allemand Juan Bernardo Elbers obtient le monopole de la navigation à vapeur sur le rio Magdalena par un décret du Congrès. Il doit parvenir à rétablir la circulation des hommes et des biens entre Bogotá et l’embouchure.
samedi 12 juillet
Le commandant royaliste de Pasto, le colonel Agustin Agualado, se révolte contre le gouvernement de Grande Colombie.
jeudi 17 juillet
Après plusieurs jours de marche forcée, les 1 800 soldats de Grande Colombie, menés par Bolivar, écrasent les 2 000 royalistes de Pasto dans les rues d'Ibarra, dans le nord de l'actuel Equateur. Les vainqueurs ne déplorent que 13 tués, alors que les vaincus abandonnent sur le terrain 800 morts.
jeudi 24 juillet
Bataille navale du lac Maracaibo : la flotte de la Grande Colombie (9 goélettes, 5 brigantins), commandée par l’amiral José Prudencio Padilla, remporte une victoire décisive sur les navires espagnols du capitaine royaliste Angel Laborde (10 goélettes, 3 brigantins, 2 canonnières et 5 felouques). Les vaincus déplorent un bateau coulé et tous les autres pris, sauf 3 goélettes, 800 morts et blessés et 437 prisonniers, les vainqueurs 44 tués et 164 blessés.
mercredi 10 septembre
Bolivar s’empare de Lima et devient président du Pérou.
en décembre
Décès à Leiva d’Antonio Nariño, « le Précurseur », à l’âge de 58 ans. Son « parti », favorable au fédéralisme (contre le centralisme de Santander), lui survit.
dans l’année
Les guérilleros royalistes de la Sierra Nevada reprennent brièvement Santa Marta.
Le gouvernement concède les transports sur le Magdalena à un Allemand, Juan Elbers, un ancien fournisseur des armées patriotes ; il doit introduire la navigation à vapeur sur le fleuve (mais ce sera un échec).
1824
mardi 17 février
Déjà président de la Colombie et du Venezuela, Simon Bolivar devient également président de la République péruvienne. Il succède à José Bernardo de Tagle.
jeudi 8 avril
Décret de Simon Bolivar redistribuant les terres aux Indiens du Pérou et de Grande Colombie.
vendredi 25 juin
Promulgation de la loi de division territoriale de la République de Colombie : les trois départements de Venezuela, de Cundinamarca [Colombie et Panama] et de Quito [Equateur] sont divisés en 3 districts, 12 départements et 37 provinces. Le district du Venezuela comprend les départements de l’Orénoque (provinces de Guyana, Cumaná, Barcelona, Margarita), de Zulia (Coro, Trujillo, Mérida, Maracaïbo), de Venezuela (Caracas, Carabobo) et d’Apure (Barinas, Achaguas). Celui de Nouvelle-Grenade regroupe les départements de Boyacá (Tunja, Casanre, Pamplona, Socorro), de Cauca (Popayán, Buenaventura, Choco, Pasto), Cundinamarca (Bogota, Antioquia, Mariquita, Neiva), Magdalena (Santa Marta, Carthagène, Riohacha) et de l’Isthme (Panama, Veragua). Enfin le district de Quito se compose des départements d’Azuay (Cuenca, Loja, Jaen de Bracamoros y Maynas), de Quito (Pichincha, Imbabura, Chimborazo) et de Guayaquil (Guayaquil, Manabi).
vendredi 6 août
Bataille de Junin : dans le centre du Pérou, les mille soldats indépendantistes des généraux Bolivar et Sucre battent les 1 300 royalistes de José de Canterac. Les vaincus perdent 250 hommes, les vainqueurs 150.
mardi 7 décembre
A Lima, Bolivar lance un appel à l’organisation d’un congrès réunissant les représendants des nouvelles nations sud-américaines afin de les unir (il se tiendra à Panama à l’été 1829 mais sera un échec).
jeudi 9 décembre
Bataille d'Ayacucho (appelée à l’époque San Juan de la Victoria), disputée dans la pampa de Quinoa : fortes de 5 780 hommes (4 500 soldats de Grande-Colombie et 1 280 Péruviens, Argentins et Chiliens), les troupes indépendantistes du général José Antonio Sucre ont battu les 6 900 soldats espagnols du vice-roi José de La Serna. Sucre a profité d’une mauvaise stratégie du général José de Canterac pour frapper durement les troupes royalistes qui descendaient des montagnes. Tandis que l’avant-garde de Valdés livre encore ses derniers combats (avant de battre en retraite vers les hauteurs), le vice-roi espagnol, blessé, est fait prisonnier à une heure de l’après-midi. Conscients d’avoir perdu la guerre, Valdés et Canterac acceptent de se rendre en fin de journée. Les troupes indépendantistes déplorent 370 tués et 609 blessés, tandis que les pertes royalistes s’élèvent à 1 800 morts, 700 blessés et 3 500 prisonniers. Des soldats royalistes en déroute ont été jusqu’à tuer leurs officiers qui tentaient de les remobiliser. Dans la soirée, le vice-roi La Serna rédige sur le champ de bataille l’acte de capitulation par lequel l'Espagne reconnaît de fait l'indépendance du Pérou, proclamée trois ans plus tôt auparavant par San Martin. Si la fin des combats sont officiellement proclamés, la garnison royaliste de la forteresse de Calao continue encore de résister (jusqu’en janvier 1826).
dans l’année
Soulèvement de plusieurs villes du Venezuela, refusant de fournir des troupes pour l’expédition de Bolivar au Pérou, à des milliers de kilomètres.
Tous les suspects de royalisme sont expulsés du pays, leurs biens sont confisqués.
De nouveau à court d’argent, le gouvernement est contraint d’importantes sommes à des banques anglaises.
Interdiction de transmettre des biens à l’Eglise par héritage.
1825
lundi 30 mai
A 90 km au nord de Cali, la ville de Tuluá obtient son autonomie municipale. Son territoire est séparé de celui de Buga.
vendredi 12 août
Le « Libertador », le général vénézuélien Simon Bolivar Palacios, devient le premier président de la République de Bolivie, nouvellement indépendante.
jeudi 10 novembre
Rétablissement de la navigation sur le rio Magdalena : le premier bateau à vapeur d’Elbers - qui détient le monopole - quitte le port de Barranquilla.
jeudi 29 décembre
Simon Bolivar abandonne la présidence de la Bolivie, qu’il laisse à son lieutenant Antonio José de Sucre.
dans l’année
Fin des dernières guerres royalistes.
L’état d’urgence est levé à Quito. Abolition du tribut en Equateur.
L’Angleterre reconnaît la Colombie.
Il est désormais interdit à un magistrat en exercice d’occuper en même temps des fonctions administratives.
1826
lundi 17 avril
Medellin remplace Antioquia comme capitale de l’Antioquia.
mardi 18 avril
Loi additionnelle à la loi de division territoriale de 1824. Dans le district du Venezuela, le département d’Apure est réuni avec celui de l’Orénoque, tandis que les provinces de Cumaná, Barcelona et Margarita forment le nouveau département de Maturín. Dans le district de Nouvelle-Grenade et le département de Magdalena, la partie sud-est de la province de Carthagène des Indes devient la nouvelle province de Mompox.
dimanche 30 avril
Le général José Antonio Páez, l’homme fort du Venezuela, se rebelle contre le Congrès qui l’a mis en accusation pour indiscipline, irrégularité dans le recrutement des milices et « activités royalistes ». Il fonde à Valencia le mouvement politique La Cosiata, qui réclame une réforme de constitution de Cúcuta (le mouvement évoluera vers le désir de l’indépendance du Venezuela).
jeudi 22 juin
Simon Bolivar inaugure à Panama un « congrès Amphictionique » chargé de poser les bases d’une future Confédération latino-américaine. Des délégués de plusieurs pays d’Amérique latine (Mexique, Amérique centrale, Pérou, Grande Colombie) sont présents.
samedi 15 juillet
Clôture et échec du congrès panaméricain de Panama. Les délégués n’ont pas suivi Bolivar sur son projet de création d’une Assemblée fédérale pour la politique extérieure et la défense : seuls les représentants de la Grande Colombie ont ratifié cette idée d’union.
dans l’année
Santander n’est plus vice-président.
Revenant au système colonial, le gouvernement rétablit l’alcabala et abandonne « provisoirement » la contribution directe.
Suppression du monopole de l’eau-de-vie.
L’Université Santo Tomas de Bogota, où se perpétuait l’enseignement sclérosé des Dominicains, cède la place à un établissement séculier, l’Université centrale.
Eruption du Nevado del Ruiz.
1827
début d’année
Simon Bolivar, rentré du Pérou, parvient à un accord avec Paez.
vendredi 26 janvier
Soulèvement péruvien contre Bolivar : fin de l’union avec la Grande-Colombie.
lundi 21 mai
Après cinq ans de vacance du siège, le diocèse de Bogota retrouve un archevêque en la personne de Mgr Fernando Canceido, soixante-dix ans.
dimanche 11 novembre
Création à Popayán de l’université du Cauca.
dans l’année
Le gouverneur de Pasto, le général José Maria Obando, officier royaliste rallié tardivement à Bolivar, est écarté de ce poste car il fait de l’ombre aux caudillos de Popayan et de Quito, Tomas Cipriano de Mosquera et Juan José Flores.
Fondation de la petite usine sidérurgique de Pacho, qui ne fonctionnera effectivement que dix ans plus tard.
1828
en mars
Carthagène se révolte.
mercredi 9 avril
Une nouvelle Convention se réunie à Ocaña, au nord-ouest de Cúcuta : elle s’avère rapidement impuissante à résoudre tous les problèmes, paralysée par les disputes entre les partisans de Bolivar (favorables à un gouvernement centralisé), ceux du vice-président Santander (fédéralistes) et ceux de Joaquin Mosquera (indécis).
mardi 20 mai
Le risque de conflit entre le Pérou et la Grande Colombie est de plus en plus fort : le président péruvien a signé une lettre menaçant de guerre les dirigeants colombiens et boliviens.
mardi 3 juin
Dans une violente attaque verbale contre le Pérou, Bolivar demande à l’armée colombienne de se diriger vers la frontière du Pérou et d’attendre son ordre d’entrer en guerre.
mardi 10 juin
Devant l’impossibilité de parvenir à un accord, Bolivar et ses partisans se retirent de la convention d’Ocaña
mardi 15 juillet
Le président péruvien José de Lamar ayant refusé les exigences colombiennes, Bolivar déclare la guerre au Pérou.
dimanche 17 août
Bolivar se proclame dictateur de la Grande-Colombie. Il abolit le poste de vice-président, détenu par Santander.
dimanche 31 août
Une bataille navale oppose les flottes colombienne et péruvienne au large de l’île de Malpelo : victoire du capitaine de corvette péruvienne Carlos Garcia del Postigo.
nuit du jeudi 25 septembre
Alors qu’il pénétrait dans le palais Saint-Charles [aujourd’hui Chancellerie de Colombie], à Bogota, Bolivar échappe à une tentative d’assassinat grâce à l’intervention de sa compagne Manuela Saenz, qui fait barrage aux rebelles afin qu’il puisse s’échapper par la fenêtre (les conspirateurs seront fusillés).
en septembre
Devant le triomphe de la « tyrannie » qu’il abomine, Santander s’exile.
samedi 22 novembre
Bataille navale de Las Cruces : les frégates Presidente, la corvette Libertad et la goélette Peruviana de l’amiral péruvien d’origine britannique Guise parviennent à forcer le passage de l’estuaire donnant accès au port de Guayaquil. Les défenseurs du fort de Las Cruces abandonnent leur poste après avoir subi de lourdes pertes. Le site est occupé par les Péruviens (puis incendié).
dimanche 23 novembre
Dans la matinée, après un court affrontement devant le bureau de douane de Guayaquil, le brigantin colombien Adela est brûlé par son équipage. Dans l’après-midi, la flotte de Guise réduit au silence les dernières défenses majeures de Guayaquil et s’empare de la goélette colombienne Guayaquileña. La ville refusant de se rendre, l’amiral péruvien ordonne de se retirer vers le château de Las Cruces, mais une fausse manœuvre entraîne l’échouage de la frégate Presidente sur un haut-fond.
lundi 24 novembre
Alors que la marée montante allait permettre à la frégate Presidente de reprendre les flots, un canon installé par les Colombiens cause des pertes à bord du navire. Treize Péruviens sont tués et l’amiral Guise mortellement blessé à la poitrine par un boulet (il décédera en janvier). Le commandant en second, le lieutenant José Boterin, parvient à reprendre en main la situation en organisant le blocus de Guayaquil.
vendredi 28 novembre
Les troupes péruviennes occupent la ville de Loja, dans le sud du département colombien de l’Equateur.
dans l’année
Obando se soulève à la tête d’anciens guérilleros royalistes du Patia ; il prend sans problème Popayan et Pasto, où il installe des fidèles.
Rétablissement du monopole de l’eau-de-vie, qui avait été supprimé en 1826.
1829
lundi 19 janvier
Après deux mois de blocus, le commandant de la place de Guayaquil signe la reddition de la ville à bord de la goélette péruvienne Arequipa.
dimanche 1er février
Débarquées de la flotte péruvienne, les troupes du capitaine Casimiro Negron occupent Guayaquil.
mardi 10 février
La ville équatorienne de Cuenca est prise par les Péruviens.
mi-février
L’armée levée par l’ancien président bolivien Antonio José de Sucre et le gouverneur du département de l’Equateur Juan José Flores s’établit dans la région de Cuenca.
vendredi 27 février
Bataille de Portete de Tarqui : l’armée de Grande Colombie (5 000 hommes) commandée par Antonio José de Sucre a battu les 4 500 soldats péruviens de José de La Mar près de Cuenca [aujourd’hui en Equateur]. Les vaincus déplorent 400 morts, 600 blessés et 300 prisonniers, les vainqueurs 360 tués et blessés et 600 déserteurs.
samedi 28 février
Les généraux colombiens (Flores et O’Leary) et péruviens (Gamarra et Orbegoso) signent l’accord de Giron, par lequel les troupes péruviennes doivent se retirer du territoire de Grande Colombie (le président de Lamar entend cependant maintenir l’occupation de Guayaquil).
en mars
Obando est délogé de Popayan, mais parvient à garder son fief de Pasto en négociant.
vendredi 10 juillet
Armistice de Piura : par ce document, signé dans cette ville du nord du Pérou, les hostilités doivent cesser pour une durée de deux mois et toutes les forces péruviennes doivent se retirer des positions occupées dans le sud de l’Equateur.
lundi 20 juillet
Les Péruviens rendent le port équatorien de Guayaquil aux Colombiens.
mardi 22 septembre
Signature à Guayaquil du traité de paix Larrea-Gueal. Une commission mixte est chargée de déliminter la frontière entre le Pérou et la Grande Colombie.
en octobre
Bolivar, qui tente désespérément de repousser les Péruviens, doit se résoudre à nommer Obando commandant militaire de Popayan.
en novembre
Jose Antonio Paez, opposé au projet de Grande Colombie défendu par Bolivar, provoque la sécession du Venezuela, dont il devient le tout puissant caudillo.
du vendredi 26 au samedi 27 décembre
Bolivar visite Buga, une ville située dans la vallée de la Cauca.
dans l'année
Nouvelle éruption du Nevado del Ruiz.