1680
17 avril
Décès à Québec de l’Amérindienne (sainte) Kateri Tekakwitha, à l’âge de vingt-quatre ans (première autochtone nord-américaine canonisée, en 2012).
dans l’année
Création de la Compagnie du Nord par des négociants canadiens, afin de rivaliser avec la Compagnie britannique d'Hudson.
René Cavelier de La Salle descend le Mississippi pour fonder la Louisiane.
1681
Le gouverneur et l'intendant créent vingt-cinq « congés de traite » vendus annuellement aux enchères au profit des hôpitaux.
1682
9 mai
Victime d’un complot mené par un sous-ministre souhaitant s’emparer du contrôle de la traite des fourrures, le gouverneur de la Nouvelle-France Louis de Frontenac est rappelé en France. Il quitte la colonie en laissant le pouvoir par intérim à l’évêque François de Montmorency.
9 octobre
Jacques de Meulles devient intendant de la Nouvelle-France. Il succède au chevalier Jacques Duchesneau de la Doussinière et d’Ambault.
dans l’année
Le fort français Cataracoui [fort Frontenac, Kingston, Ontario] est attaqué et pillé par le chef onontagué Chaudière noire.
Afin de protéger ses pêcheries, la Compagnie française d’Acadie (Compagnie de la Pêche sédentaire) établit le fort Saint-Louis dans la baie de Chedabucto [aujourd’hui en Nouvelle-Ecosse].
Les Anglais fondent sur la baie d’Hudson le poste de traite de York Factory.
1683
22 septembre
Le gouverneur Le Febvre de La Barre concède la seigneurie des Milles-Iles à Michel-Sidrac Dugué de Boisbriand, en reconnaissance de ses services militaires.
1684
10 avril
L’officier Hector de Callière est nommé gouverneur de Montréal en remplacement de François-Marie Perrot. Il partira de La Rochelle pour rejoindre la Nouvelle-France à l’automne.
dans l’année
Création d'une compagnie de la pêche sédentaire en Acadie.
1685
10 mars
Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre quitte ses fonctions de gouverneur de Nouvelle-France. L’intendant Jacques de Meulles dirige la colonie par intérim.
en juin
Afin de payer la solde de ses troupes, le gouverneur et intendant de Nouvelle-France, Jacques de Meulles, met en place le premier système de papier-monnaie des Amériques : la monnaie de carte. Les autorités utilisent des cartes à jouer ordinaires, soit entières, soit coupées en deux ou en quatre, avec le mot « bon » inséré sur chacune, pour une certaine somme, signé et scellé dans la cire de sa propre main et contresigné par l’intendant au moment de leur émission ».
1er août
Jacques-René de Brisay remplace Jacques de Meulles comme gouverneur de la Nouvelle-France. De Meulles demeure intendant de la colonie.
1686
23 septembre
Jacques de Meulles quitte ses fonctions d’intendant de la Nouvelle-France et rentre en Europe. Il est remplacé par Jean Bochart de Champigny, sieur de Noroy et Verneuil.
dans l’année
Après deux années de raids meurtriers, les Iroquois ont réussi à rompre la voie commerciale empruntant les lacs Erié et Ontario. Par ailleurs, Pierre Le Moyne, à la tête d’une troupe française, s’empare de trois postes anglais dans la baie James [baie d’Hudson].
1687
1er mars
Louis-Alexandre Friches de Menneval est nommé gouverneur français de l’Acadie sur les recommandations du marquis de Chevry. Il remplace François-Marie Perrot.
en août et en septembre
Le chef onontagué Chaudière Noire lance de nouvelles attaques contre le fort Cataracoui [fort Frontenac, à Kingston].
dans l’année
Les Indiens micmacs et malécites s'allient aux Français contre les Anglais (guerre de la Ligue d'Augsbourg).
Après avoir capturé cinquante Tsonnontouans dans la région du fort Frontenac, la troupe commandée par Denonville et Hector de Callière repoussent 600 guerriers iroquois au sud du lac Ontario.
1688
François de Montmonrency-Laval n'est plus évêque de la Nouvelle-France, une colonie où il demeure cependant.
1689
?
Début de la guerre franco-anglaise : Indiens algonquins et hurons alliés aux Français et Iroquois alliés aux Anglais.
du 2 au 3 août
Le baron de Saint-Castin et la Confédération Wabanaki (Abenaki) a capturé l’établissement anglais de Pemaquid [aujourd’hui à Bristol, dans le Maine]. Le fort en bois est brûlé.
nuit du 4 au 5 août
« Nuit triste » : parvenus à éviter les trois forts français des environs, 1 500 Iroquois surprennent et massacrent 97 habitants de l'agglomération de Lachine, à dix kilomètres à l'ouest de Montréal. 120 colons sont fait prisonniers.
12 août
Sept ans après avoir été contraint de quitter l’Amérique du Nord suite aux intrigues d’un ministre, le comte Louis de Frontenac est de retour à Québec en tant que gouverneur de la Nouvelle-France. Il remplace Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, en poste depuis 1985. Frontenac a déjà dirigé la colonie de 1672 à 1682.
28 août
En représailles à la prise de Pemaquid, la colonie du Massachusetts envoie 600 hommes sur la frontière avec l’Acadie sous les ordres du major Jeremiah Swaine. Malgré leur présence, les Abénakis attaquent Oyster River [aujourd’hui Durham, dans le New Hampshire], tuant 21 habitants et capturant plusieurs autres.
1690
22 janvier
En Amérique du Nord, les Iroquois renouvellent leur allégeance envers les Anglais contre les Français.
nuit du 8 au 9 février
La guerre de la Ligue d’Augsbourg, qui oppose depuis 1688 la France à une coalition de puissances européennes, atteint l’Amérique du Nord : après une marche de vingt-deux jours, 114 Canadiens, majoritairement des hommes de la frontière « coureurs des bois » et leurs alliés amérindiens (80 Saults, 16 Algonquins et quelques Mohawks) ont mené une attaque surprise deux heures avant le lever du jour sur une bourgade américaine non protégée proche d’Albany, Colaer [aujourd’hui Schenectady, dans l’Etat de New York]. Le village est incendié (soixante bâtiments détruits) et la moitié des habitants est massacré : trente-huit hommes, dix femmes et douze enfants ont été tués ; onze noirs et le premier pasteur de l’Eglise réforme hollandaise (Petrus Tessemacher) figurent parmi les victimes. Entre cinquante et soixante personnes ont été épargnés, dont une vingtaine de Mohawks. Selon la tradition, seuls deux bonhommes de neige montaient la garde. Le raid était commandé par Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène, Nicolas d’Ailleboust de Manthet et Pierre Le Moyne d’Iberville. Les agresseurs repartent vers le Nord en emmenant cinquante chevaux et vingt-sept prisonniers (dont cinq noirs) ; ceux qui se révèlent trop vieux, jeunes ou malades sont tués en chemin (les plus jeunes seront adoptés par des familles amérindiennes). Quelques miliciens et Amérindiens pro-anglais se sont lancés à la poursuite des Franco-Canadiens, parvenant à en tuer ou en capturer quinze.
25 février
Partis de Ferryland, quarante-cinq flibustiers anglais et américains ont attaqué l’établissement français de Plaisance [aujourd’hui Placentia], situé sur la côte méridionale de l’île de Terre-Neuve, sous le commandement d’Herman Williamson. Le gouverneur Louis de Pastour de Costebelle est blessé et deux soldats français tués. Le reste de la population est enfermé dans l’église. Le fort et les bâtiments du port sont détruits.
27 mars
Commandée par Jean-François Hertel de la Fresnière, une troupe de Français et d’Indiens de la confédération Wabanaki (Mi’kmaq et Maliseet du Nouveau-Brunswick) attaque et détruit le village anglais de Salmon Falls, dans la province du New Hampshire [aujourd’hui Berwick, dans le Maine]. Trente-quatre habitants, tous des hommes, sont tués, et cinquante-quatre autres, surtout des femmes et des enfants, sont faits prisonniers. Toutes les maisons sont brûlées.
28 mars
Des miliciens partis à la poursuite des attaquants de Salmon Salls ont été battus lors d’une escarmouche.
5 avril
Quarante jours après avoir pris l’établissement français de Plaisance, à Terre-Neuve, les Anglais sont retirés avec les biens pillés et en ne laissant rien debout derrière eux (le site sera récupéré en 1691 par les Français qui bâtiront le fort Saint-Louis en remplacement du fort Plaisance).
3 mai
Partie de Boston sous le commandement de Sir William Phips, une flotte anglo-américaine forte de quinze vaisseaux, attaque les établissements français d’Acadie.
16 mai
Début de la bataille de Falmouth en Amérique du Nord : entre 400 et 500 Français et Amérindiens de la confédération Wabanaki, commandés par Joseph-François Hertel de la Fresnière et le baron de Saint-Castin, attaquent Fort Loyal [aujourd’hui à Portland, dans le Maine]. Les colons anglais sont défendus par la garnison du capitaine Sylvanus Davis.
19 mai
La flotte de William Phips arrive à proximité de Port-Royal, la capitale de l’Acadie [aujourd’hui Annapolis Royal, en Nouvelle-Ecosse].
20 mai
Après cinq jours d’une héroïque résistance, la garnison anglaise de Fort Loyal accepte de se rendre, ayant reçu l’assurance qu’il ne leur serait fait aucun mal. Mais, lors de leur sortie, plus d’une centaine sont massacrés par les Indiens. Les survivants, dont le capitaine Davis, sont conduits comme prisonniers à Québec ; quelques uns seront remis à des familles indiennes désireux de venger des membres des leurs tués par les Anglais (le site de Falmouth [Portland] restera inoccupé jusqu’en 1714).
Les Anglo-Américains se présentent devant Port-Royal, en position délicate : l’enceinte du fort, en cours de reconstruction, n’est pas terminée et le gouverneur Louis-Alexandre des Friches de Menneval ne dispose pour défendre les lieux que de soixante-dix soldats, dix-huit canons (non montés) et dix-neuf armes à feu. Phips exige la reddition française.
21 mai
Après avoir accepté les termes de la reddition, Louis-Alexandre des Friches de Menneval livre Port-Royal aux Anglo-Américains. L’accord est aussitôt rompu par les vainqueurs, qui accusent pour leur pas les vaincus d’avoir tenté de sauver du matériel qui aurait du être livré : les colons du Massachusetts mettent aussitôt à sac le fort et la ville, profanent la chapelle catholique, s’emparent des biens privés et tuent le bétail. Phips met en place un nouveau gouvernement local et exigent des paysans acadiens qu’ils prêtent un serment d’allégeance aux souverains britanniques.
3 juin
En parallèle à l’expédition de Sir William Phips contre l’Acadie, 88 soldats de la colonie du Massachusetts attaquent le fort Saint-Louis, dans la baie de Chedabucto, sous le commandement du capitaine Cyprian Southack. Après six heures de tirs, la garnison de douze hommes, sous les ordres de Dauphin de Montorgueil, accepte de se rendre avec les honneurs de la guerre (ils sont envoyés à la capitale française de Terre-Neuve, Plaisance). Les Anglais détruisent les énormes stocks de poissons.
12 juin
L’expédition menée par Henry Kelsey quitte le comptoir anglais de York Factory, situé sur la baie d’Hudson. Accompagné d’un groupe d’Amérindiens, il remonte le fleuve Nelson pour s’enfoncer dans la Prairie canadienne (retour en 1692).
12 juillet
Après un voyage de six miles à travers la Prairie canadienne, l’expédition d’Henry Kelsey atteint Deering’s Point, un site fréquenté par les Indiens commerçant avec York Factory [probablement près de l’actuelle ville de Le Pas, Manitoba]. Kelsey décide d’hiverner à proximité.
7 octobre
Quatre mois et demi après la prise de Port-Royal par les Anglo-Américains, une proclamation royale anglaise rattache administrativement l’Acadie à la colonie du Massachusetts.
16 octobre
Fort de sa victoire à Port-Royal, William Phips parvient devant Québec à la tête d’une flotte anglo-américaine forte de trente-quatre navires. Le comte de Frontenac, gouverneur de Nouvelle-France, va tout tenter pour cacher son infériorité numérique : à l’émissaire envoyé réclamer la reddition, il parvient à faire croire qu’il dispose de plus de soldats qu’il n’en a en réalité et repousse l’offre.
17 octobre
Commandés par Hector de Callières, des renforts français arrivent à Québec en provenance de Montréal.
18 octobre
La flotte anglo-américaine débarque 2 300 soldats et miliciens coloniaux ainsi que soixante Indiens et six canons à Beauport, à l’est de Québec. Au même moment, quatre navires commencent à bombarder la cité fortifiée.
24 octobre
Repoussées par les canons des québécois, les forces expéditionnaires de William Phips abandonnent l’idée de prendre la ville aux Français. Ils rembarquent en déplorant trente tués et cinquante blessés en huit jours. La garnison de Québec recense neuf morts et de huit à cinquante-deux blessés. Sur le chemin du retour, la flotte anglo-américaine perdra trois navires à cause des tempêtes et la variole entraînera la mort d’un millier d’hommes.
dans l’année
Construction des nouvelles fortifications de Québec.
Plus de 10 000 colons français peuplent la Nouvelle-France.
1691
6 juin
A la frontière de l’Acadie française, l’établissement anglais de Wells [aujourd’hui dans le Maine] est attaqué par deux cents Amérindiens commandés par le sachem Moxus. Mais les miliciens du capitaine James Converse parviennent à défendre avec succès la garnison du lieutenant Storer.
15 juillet
Un an après son arrivée, l’expédition britannique d’Henry Kelsey quitte le campement de Deering’s Point [Manitoba] pour « découvrir et apporter le commerce aux piètes Naywatame », un peuple amérindien des Grandes Plaines canadiennes.
en été
A la tête d’une troupe d’environ quatre cents hommes (soldats anglais, miliciens coloniaux et indiens), le major Pieter Schuyler quitte Albany pour attaquer les établissements français établis le long de la rivière Richelieu, au sud de Montréal.
11 août
Bataille de La Prairie : sur la rive méridionale du Saint-Laurent, les sept cents soldats, six cents miliciens et cent Amérindiens du gouverneur de Montréal Hector de Callière affrontent les forces anglo-américaines du major Schuyler, nettement inférieures en nombre (266 soldats, 120 miliciens et 146 Mohawk et Mohicans). Après avoir d’abord réussi à infliger de lourdes pertes aux Français, la troupe britannique se retire vers la rivière Richelieu où elle est surprise par les 160 hommes commandés par Valrennes. Après une heure de combats acharnés, les Anglo-Américains doivent battre en retraite de façon précipitée. Les Québécois déplorent quarante-cinq morts et soixante blessés, l’expédition de Schuyler trente-sept tués et trente-et-un blessés.
22 septembre
Combat naval de la baie Française [aujourd’hui baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick] : la frégate française Soleil d’Afrique, commandée par de Bonaventure, s’empare d’un ketch anglais qui transportait sous le commandement du capitaine Nelson le nouveau gouverneur de l’Acadie anglaise, le colonel Edward Tyng, nommé par Phips. Le gouverneur français Villebon charge le marin John Alden de se rendre à Boston pour demander la libération de soixante soldats français capturés après la bataille de Port-Royal (seulement six hommes seront relâchés et Tyng et d’autres prisonniers anglais seront transférés en France).
17 octobre
Une nouvelle charte royale anglaise, dite « de Guillaume et de Marie », est accordée à la colonie de la Baie du Massachusetts : l’ensemble de la région correspondant à l’actuel Maine ainsi que la Nouvelle-Ecosse (jusqu’en 1696) et la colonie de Plymouth (créée en 1620) sont rattachées à ce territoire qui prend le nom de province de la Baie du Massachusetts.
dans l’année
Les Français récupèrent Port-Royal.
Joseph Robineau de Villebon succède à Louis-Alexandre des Friches de Menneval comme gouverneur de l’Acadie.
hiver 1691-1692
Le gouverneur de l’Acadie Joseph Robineau de Villebon ordonne la construction du fort Nashwaak, sur la rivière Saint-Jean [aujourd’hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick], près de la baie Française [baie de Fundy].
1692
25 janvier
Guerre franco-iroquoise : une troupe de miliciens et soldats français ainsi que de guerriers amérindiens quitte Montréal sous le commandement de Nicolas d’Ailleboust de Manthet pour aller attaquer les Iroquois Mohawks.
5 février
Massacre de Candlemas : commandés par le chef Madockawando et le père Louis-Pierre Thur, entre deux cents et trois Indiens Abenakis et miliciens canadiens mènent un raid contre la localité anglaise de York [aujourd’hui dans le Maine]. Entre cinquante et soixante-quinze colons sont tués (dont le révérend Shubael Dummer) et une centaine d’autres sont faits prisonniers (rachetés contre le versement d’une rançon). Les maisons sont brûlées.
16 février
Raid de la vallée Mohawk : l’expédition d’Ailleboust de Manthet lance l’assaut contre les postes iroquois situés au nord d’Albany.
18 février
Trois villages et la quasi-totale des réserves de nourriture des Mohawks ont été détruits par les Franco-Canadiens. La tribu vaincue déplore de nombreux tués ainsi que près de trois cents prisonniers destinés à être recueillis dans un village d’Amérindiens catholiques des environs de Montréal. Mais le chemin du retour va se révéler difficile pour les vainqueurs : harcelés par une force anglo-iroquoise menée par le major Pieter Schuyler, ils devront abandonner certains de leurs captifs. La tribu Mohawk est définitivement affaiblie.
10 juin
A la frontière de l’Acadie, quatre cents combattants, majoritairement des Indiens Wabanakis et quelques troupes canadiennes, attaquent sous le commandement de La Brognerie et Saint-Castin l’établissement frontalier anglais de Wells [aujourd’hui dans le Maine]. La garnison du fort dirigé par capitaine James Converse ne dispose que de quinze soldats, tandis que le capitaine Samuel Storer ne peut compter que sur le même nombre d’hommes pour défendre le village et le port à bord de trois petits navires.
13 juin
Malgré leur large supériorité numérique, les agresseurs du poste de Wells, à court de munitions, doivent battre en retraite, après avoir brûlé l’église et quelques maisons et tué tout le bétail qu’ils ont pu trouver. Les Franco-Amérindiens ont perdu de nombreux hommes, dont leur chef, La Brognerie.
16 septembre
Début de la bataille de Plaisance (Placentia) : au sud-est de Terre-Neuve, cinq vaisseaux anglais débarquent cinq cents hommes près du petit Fort Saint-Louis, défendu par cinquante hommes.
18 septembre
Thomas Gillam, commodore du HMS St. Albans, exige la reddition du gouverneur du Fort Saint-Louis, Jacques-François de Monbeton de Brouillan. Ce dernier refuse.
19 septembre
A Plaisance, la flotte anglaise ouvre le feu sur le Fort Saint-Louis, tandis que les marins débarqués détruisent les navires et les bâtiments français non protégés.
21 septembre
Fin de la bataille de la bataille de Plaisance : l’escadre anglaise se retire sans avoir pu prendre le Fort Saint-Louis. Les défenseurs français, qui ne déplorent qu’un blessé, ont réussi à tuer six soldats anglais.
22 octobre
A l’aube, des Iroquois attaquent le village de Verchères, situé sur la rive sud du Saint-Laurent, à l’est de Montréal. Une vingtaine de personnes travaillant dans les champs sont capturés mais les Amérindiens ne parviennent à s’emparer du fort local, pourtant sans défenseur : une jeune fille de quatorze ans, Madeleine Jarret s’y enferme avec ses frères, parvenant par ruse à faire croire que la garnison est à son poste en faisant tirer des coups de fusil.
30 octobre
La ruse des enfants Jarret a fonctionné : le fort de Verchères a tenu jusqu’à l’arrivée des renforts venus ce jour de Montréal. Les Iroquois se sont retirés (si Madeleine de Verchères demeure une héroïne, des historiens mettent en doute l’entière véracité de cette histoire, sans doute enjolivée).
1693
Le Québécois Pedro da Silva reçoit un salaire pour livrer du courrier entre les villes de Québec et de Montréal.
1694
29 janvier
En Nouvelle-France, le colon Thomas Hertel se voit concéder la seigneurie de Beloeil, établie sur la rivière Richelieu.
15 février
L’officier Charles La Tourasse est nommé commandant du fort Nashwaak [aujourd’hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick] par le gouverneur de l’Acadie, Joseph Robineau de Villebon.
18 juillet
Raid franco-indien sur la river Oyster : partis de Penobscot et de Norridgewock [dans le Maine], 250 Abenakis commandés par le Français Claude-Sébastien de Villieu et le chef Bomoseen ont attaqué l’établissement anglais de Durham [aujourd’hui dans le New-Hampshire]. Une centaine de colons sont massacrés et une quarantaine d’autres sont faits prisonniers. La moitié du village est réduit en cendres. Tout le bétail est tué et les récoltes détruites.
27 juillet
Après avoir participé au raid sur Oyster River, plusieurs dizaines de guerriers Indiens Abénakis ont attaqué dans la matinée la localité de Groton, au nord-ouest de Boston. Vingt habitants ont été tués et treize autres capturés (les plus jeunes seront adoptés par les tribus).
15 août
Le gouverneur de New York a convoqué un Grand Conseil iroquois à Albany. Benjamin Fletcher demande que les Indiens alliés de l’Angleterre fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher les Français de reconstruire la localité de Cataracoui et le fort Frontenac abandonné en 1689 [aujourd’hui à Kingston, en Ontario] : «...si vous permettez aux Français de construire en quelque part sur ce Lac [Ontario], se sera la fin de votre liberté...» assure-t-il.
14 septembre
Pierre Le Moyne d’Iberville atteint l’embouchure de la rivière Nelson, sur la baie d’Hudson [aujourd’hui Manitoba], avec les deux navires (la Salamandre et le Poli) fournis par le gouverneur de Nouvelle-France, Frontenac. L’expédition française met rapidement le siège devant l’établissement anglais de York Factory (fort Nelson), défendue par cinquante-trois hommes, en majorité des marchands, des religieux et des ouvriers, dont l’explorateur Henry Kelsey.
14 octobre
Après un mois de siège, la garnison anglaise (cinquante-trois hommes) de York Factory (sur la baie d’Hudson, aujourd’hui au Manitoba) se rend aux Français de Pierre Le Moyne d’Iberville. Le poste est rebaptisé fort Bourbon (il sera repris par les Anglais dès 1696). L’hiver étant arrivé, les vainqueurs et leurs captifs vont devoir passer plusieurs mois ensemble sur place et plusieurs hommes vont mourir du scorbut.
dans l’année
Expédition du Français Jolliet au Labrador.
1695
24 février
A Montréal, un incendie détruit l’Hôtel-Dieu.
en septembre
Bloqué depuis onze mois à l’embouchure de la Nelson [aujourd’hui au Manitoba], Pierre Le Moyne d’Iberville quitte Fort Bourbon (ex-York Factory) avec soixante-dix hommes pour rejoindre La Rochelle avec une cargaison de fourrures (le fort Bourbon sera repris par les Anglais en 1696).
dans l’année
En dépit de l’opposition de l’intendant Champigny, le gouverneur Frontenac ordonne la reconstruction du fort qui porte son nom sur le lac Ontario [aujourd’hui à Kingston, Ontario]. Le site avait été abandonné en 1689. Trois cents soldats commandés par François-Charles de Bourlamaque et 160 civils sont envoyés sur place.
1696
vers le mois de juin
Trois frégates anglaises commandées par le capitaine William Allen reprennent aux Français le fort Bourbon. Situé à l’embouchure de la Nelson [Manitoba], l’ancien établissement de York Factory avait été capturé par Le Moyne d’Iberville en octobre 1694.
14 juillet
Bataille navale de la baie Française [aujourd’hui baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick, Canada] : près de l’actuel Saint-Jean, deux vaisseaux français (l’Envieux et le Profond) commandés par Pierre Le Moyne d’Iberville ont pris le dessus sur deux bateaux anglais venus de Boston pour empêcher le ravitaillement français du Fort Nashwaak. Le Sorlings (34 canons) est contraint à la fuite, rejoignant Boston, tandis que la frégate Newport (24 canons) est capturée.
15 juillet
D’Iberville débarque du matériel au fort Nashwaak.
fin juillet
Ayant obtenu l’accord du ministre de la Marine Pontchartrain, les gouverneurs de Nouvelle-France (Frontenac), de Montréal (Callière) et des Trois-Rivières (Ramezay) organisent une expédition visant à empêcher une alliance entre Iroquois et Outaouais : 2 150 soldats de marine, miliciens et Indiens quittent Montréal et se mettent en marche contre les Onontagués et les Onneiouts.
en juillet
René Lepage de Sainte-Claire a fondé la localité de Rimouski.
2 août
Pierre Le Moyne d’Iberville quitte le fort Nashwaak à destination de du fort Pentagouët, sur la baie de Penobscot [aujourd’hui Castine, dans le Maine], avec cinquante indiens Mi’kmaq, afin de préparer un raid contre le fort anglais Pemaquid.
4 août
Le corps expéditionnaire français débarque sur la rive sud du lac Ontario [près de l’actuelle ville d’Oswego, dans le nord de l’Etat de New York] : les 2 150 hommes ne peuvent détruire qu’un village déjà abandonné et en partie incendié. Les Onontagués s’étaient retirés dans les forêts à l’approche de leurs ennemis. Ceux-ci se vengent sur les champs de maïs et les réserves de vivres qu’ils peuvent trouver.
7 août
L’expédition de Le Moyne d’Iberville arrive au fort Pentagouët.
14 août
Partie du fort Pentagouët [Castine] par terre et par mer, une troupe franco-amérindienne commandée par Pierre Le Moyne d’Iberville et le baron de Saint-Castin attaque le fort anglais William Henry [aujourd’hui à Bristol, dans le Maine]. Reconstruit en pierres en 1692, le site est défendu par une garnison de 95 hommes sous les ordres du commandant Pasco Chubb. Arrivés en canots, quatre cents Abénakis ont d’abord encerclé le fort pour permettre aux trois navires français de débarquer cent hommes de troupes et canons à Pemaquid.
15 août
Fort William Henry accepte de capituler. Trois soldats anglais ont été tués. Les 92 autres sont autorisés à retourner à Boston en échange de la libération de prisonniers canadiens et amérindiens.
11 septembre
A Terre-Neuve, le gouverneur de Plaisance Jacques-François de Monbeton lance un raid contre la baie des Taureaux (bay Bulls) : les Anglais sont chassés de deux de leurs positions. Piégée par les Français, la frégate de cinquième rang HMS Samphire est sabordée par son capitaine.
12 septembre
Le gouverneur de Nouvelle-France Frontenac envoie Pierre Le Moyne d’Iberville à la tête d’une grande expédition contre les Anglais de Terre-Neuve.
20 septembre
En représailles au siège de Pemaquid, quatre cents hommes venus de la Baie du Massachusetts (dont de 50 à 150 Indiens) attaquent l’isthme de Chignectou, en Acadie [aujourd’hui en Nouvelle-Ecosse], sous le commandement du colonel Benjamin Church. Le corps expéditionnaire se présente le village de Beaubassin : les habitants n’ayant pas pris la fuite sont tués, ainsi que des Indiens Mi’kmaq, les maisons pillées et brûlées et le bétail massacré. Le raid va durer dix jours.
29 septembre
Ayant quitté Beaubassin, les forces du colonel Church se présentent devant l’embouchure de la rivière Saint-Jean : deux navires français sont capturés et des canons saisis à terre.
début octobre
Alors qu’il s’apprêtait à rentrer à Boston, le colonel Church rencontre la troupe du colonel John Hathorn à Passamaquoddy. Les deux hommes décident d’attaquer le fort Nashwaak.
9 octobre
Tombé dans une embuscade, le commandant français du fort Nashwaak [aujourd’hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick] Charles de La Tourasse est tué par les Anglais.
18 octobre
Fortes de quatre cents hommes environ et de trois canons, les forces conjointes des colonel Hathorne et Church mettent le siège devant le puissant fort Nashwaak, la capitale de l’Acadie située près de l’embouchure de la rivière Saint-Jean. La garnison française du gouverneur Villebon dispose d’une centaine d’hommes.
19 octobre
Des renforts français au fort Nashwaak arrivent de Québec vers midi sous le commandement de M. de Falaise.
20 octobre
Après trois jours de siège, les troupes anglo-américaines se retirent sur un échec. Ils évacuent leurs positions en ayant à déplorer huit morts et dix-sept blessés. Les Français ne déplorent qu’un mort et deux blessés.
1er novembre
Début de la campagne française de Pierre Le Moyne d’Iberville contre les établissements anglais de la péninsule d’Avalon, dans le sud-est de Terre-Neuve : il quitte Plaisance à la tête d’un détachement terrestre de 124 soldats, Acadiens et Amérindiens, tandis que le gouverneur Jacques-François de Monbeton, sieur de Brouillan, se dirige par mer vers Ferryland, avec treize navires.
9 novembre
La petite flotte du gouverneur de Brouillan se présente devant l’établissement anglais de Ferryland, aussitôt bombardé.
10 novembre
Avec l’arrivée des 124 hommes de Le Moyne d’Iberville (après neuf jours de marche), la position anglaise de Ferryland devient intenable. Les 110 habitants fuient vers Bay Bulls.
12 novembre
Poursuite de la campagne de la péninsule d’Avalon : utilisant de petites embarcations saisies à Ferryland, les Français s’emparent de Cape Broyle.
24 novembre
Pierre Le Moyne d’Iberville capture Bay Bulls. Un navire marchand anglais de cent tonneaux est saisi. Les Français reprennent leur expédition vers Petty Harbour. A trois heures de marche de Bay Bulls, ils rencontrent vingt éclaireurs envoyés à leur rencontre.
26 novembre
A huit kilomètres au sud de Saint-Jean (St. John’s), la garnison anglaise Petty Harbour capitule devant l’attaque française. Les habitants se retirent vers Waterford Valley et Saint-Jean.
28 novembre
Bataille de Waterford Valley à Terre-Neuve : 88 soldats britanniques sont battus par les Français sur les hauteurs de Kilbride. 34 Anglais ont été tués. Les survivants se replient vers Saint-Jean, où l’annonce de l’arrivée prochaine de Le Moyne d’berville entraîne une fuite quasi générale de la population vers la mer ou dans les forêts voisines. Le gouverneur Miners, les soldats et certains colons se réfugient dans Fort William, aussitôt assiégé.
30 novembre
Après trois jours de siège, la garnison de Fort William capitule devant les Français, après avoir obtenu l’autorisation de quitter librement Saint-Jean (230 habitants embarqueront pour l’Angleterre, mais 80 d’entre eux succomberont au naufrage de leur navire au large de l’Espagne). L’important établissement anglais est ravagé et en grande partie détruit par les vainqueurs.
2 décembre
Poursuivant leur campagne à Terre-Neuve, les Français prennent d’assaut Torbay, un village situé au nord de Saint-Jean.
5 décembre
Prise à Terre-Neuve de Portugal Cove par les Français.
25 décembre
S’étant brouillé avec Le Moyne d’Iberville, le sieur de Brouillan est de retour à Plaisance.
dans l’année
L’armateur malouin Noël Danycan, seigneur de l’Epine, arme six navires pour courir contre les Anglais du Canada.
1697
19 janvier
Au sud-est de Terre-Neuve, Pierre Le Moyne d’Iberville reprend la campagne de la Péninsule d’Avalon, mais désormais sans le soutien du sieur de Brouillan. Les nouvelles cibles sont les établissements anglais de la côte occidentale de la baie de la Conception. Holyrood est le premier port à tomber.
20 janvier
C’est au tour de Harbour Main d’être pris par les Français à Terre-Neuve.
23 janvier
Les forces de Le Moyne d’Iberville s’emparent de Port de Grave.
24 janvier
Alors que les troupes françaises approchent, les deux cents habitants de l’établissement anglais de Carbonear se retirent sur l’île Carbonear.
31 janvier
Bataille de Carbonear : les deux cents Anglais retranchés repoussent avec succès les assauts des soixante-dix hommes de Le Moyne d’Iberville. Ce dernier décide de ne pas insister et de poursuivre l’offensive vers le nord.
4 février
A Terre-Neuve, Le Moyne d’Iberville attaque Old Perlican.
6 février
Campagne de la Péninsule d’Avalon : Bay de Verde est attaqué par les Français.
7 février
C’est au tour d’Hants Port de subir l’assaut français de Le Moyne d’Iberville.
9 février
Deux établissements anglais de la péninsule d’Avalon sont attaqués par les Français, New Perlican et Hearts Content.
11 février
Le Moyne d’Iberville met à sac les localités de Brigus et de Port de Grave.
18 février
Campagne française de la péninsule d’Avalon : échec d’une tentative d’échange de prisonniers entre Français et Anglais.
28 février
Les occupants anglais de l’île Carbonear évacuent les lieux, rapidement incendiés par les Français.
4 mars
La campagne militaire de la Péninsule d’Avalon est quasiment achevée : après avoir traversée l’isthme depuis Heart’s Content, Pierre Le Moyne d’Iberville est de retour à Plaisance avec deux cents prisonniers et son butin. En trois mois, l’expédition a entraîné la destruction de la quasi-totalité des établissements anglais de cette région du sud-est de cette région de Terre-Neuve : vingt-trois localités ont été rasées, plus de cent Anglais ont été tués et près de cinq cents autres capturés, ainsi que trois navires (diverses autres petites opérations militaires seront menées contre d’autres établissements anglais jusqu’à la fin avril).
15 mars
Sur ordre du gouverneur Frontenac, une vingtaine d’Indiens Abenakis, commandés par le chef Nescambious, ont attaque la localité frontalière d’Haverhill, dans la province de la Baie du Massachusetts [aujourd’hui dans l’Etat du Massachusetts]. Vingt-sept habitants sont tués et treize autres sont faits prisonniers (parmi lesquels Hanna Duston, qui parviendra à s’enfuir deux mois plus tard en tuant dix Indiens, dont six enfants). Six maisons ont été incendiées.
5 septembre
La dernière bataille navale de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (et l’une des dernières du conflit en général) se déroule en Amérique du Nord [Manitoba canadien], pendant l’expédition de Pierre Le Moyne d’Iberville contre les établissements anglais de traite de fourrure de la « baie du Nord » (baie d’Hudson). A l’aube, et malgré une importante infériorité numérique, le Pélican (doté de quarante-quatre canons), qui a perdu le contact avec les quatre autres bâtiments français de l’escadre à cause du brouillard, remporte une nette victoire sur trois frégates anglaises à l’embouchure de la rivière Sainte-Thérèse [aujourd’hui la Hayes] après trois heures de combat : l’Hampshire (56 canons) est coulé, l’Hudson Bay (32 canons) capturé avec sa riche cargaison et le Dering (36 canons) contraint à la fuite. Quinze Français ont été tués et soixante-quinze autres blessés. Le Pélican étant trop endommagé (il coulera peu après), d’Iberville descend équipage, matériel et butin sur la côte, où il est rejoint par ses quatre autres navires.
13 septembre
Huit jours après sa victoire dans la baie d’Hudson, Pierre Le Moyne d’Iberville reprend aux Anglais le Fort Nelson (York Factory).
nuit du 20 au 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick, sous médiation suédoise, entre la France, les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Espagne pour mettre fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg (l’Empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder). En Amérique du Nord, les frontières reviennent à ce qu’elles étaient avant le début de la guerre (statu quo ante bellum) : les établissements anglais de Terre-Neuve et de la baie d’Hudson conquis par Le Moyne d’Iberville entre 1696 et 1697 sont restitués à la Grande-Bretagne. Si la guerre franco-anglaise se termine en Europe, les colonies continuent à être victimes d’accès de violences.
1698
20 août
Le gouvernement français établit un règlement pour le commerce et la navigation des colonies d’Amérique.
28 novembre
Décès à Québec du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade de Frontenac. Agé de 76 ans, il était en fonction depuis 1689 après avoir occupé le poste une première fois de 1672 à 1682. Le gouverneur de Montréal Hector de Callière lui succède par intérim à la tête de la colonie française.
1699
14 septembre
Dix mois après le décès de Frontenac, Hector de Callière est confirmé comme gouverneur en titre de la Nouvelle-France, à l’issue d’une lutte d’influences menée auprès du ministre Pontchartrain contre un autre candidat à ce poste, Philippe de Rigaud de Vaudreuil.
7 novembre
Louis de Laporte, sieur de Louvigny, devient le nouveau commandant du fort Frontenac [aujourd’hui Kingston, dans l’Ontario]. Durant l’hiver, il ne respectera pas l’édit de 1696 sur l’interdiction du commerce avec les postes de l’Ouest en pratiquant la traite des fourrures (ce qui lui vaudra d’être arrêté et destitué).
17 avril
Décès à Québec de l’Amérindienne (sainte) Kateri Tekakwitha, à l’âge de vingt-quatre ans (première autochtone nord-américaine canonisée, en 2012).
dans l’année
Création de la Compagnie du Nord par des négociants canadiens, afin de rivaliser avec la Compagnie britannique d'Hudson.
René Cavelier de La Salle descend le Mississippi pour fonder la Louisiane.
1681
Le gouverneur et l'intendant créent vingt-cinq « congés de traite » vendus annuellement aux enchères au profit des hôpitaux.
1682
9 mai
Victime d’un complot mené par un sous-ministre souhaitant s’emparer du contrôle de la traite des fourrures, le gouverneur de la Nouvelle-France Louis de Frontenac est rappelé en France. Il quitte la colonie en laissant le pouvoir par intérim à l’évêque François de Montmorency.
9 octobre
Jacques de Meulles devient intendant de la Nouvelle-France. Il succède au chevalier Jacques Duchesneau de la Doussinière et d’Ambault.
dans l’année
Le fort français Cataracoui [fort Frontenac, Kingston, Ontario] est attaqué et pillé par le chef onontagué Chaudière noire.
Afin de protéger ses pêcheries, la Compagnie française d’Acadie (Compagnie de la Pêche sédentaire) établit le fort Saint-Louis dans la baie de Chedabucto [aujourd’hui en Nouvelle-Ecosse].
Les Anglais fondent sur la baie d’Hudson le poste de traite de York Factory.
1683
22 septembre
Le gouverneur Le Febvre de La Barre concède la seigneurie des Milles-Iles à Michel-Sidrac Dugué de Boisbriand, en reconnaissance de ses services militaires.
1684
10 avril
L’officier Hector de Callière est nommé gouverneur de Montréal en remplacement de François-Marie Perrot. Il partira de La Rochelle pour rejoindre la Nouvelle-France à l’automne.
dans l’année
Création d'une compagnie de la pêche sédentaire en Acadie.
1685
10 mars
Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre quitte ses fonctions de gouverneur de Nouvelle-France. L’intendant Jacques de Meulles dirige la colonie par intérim.
en juin
Afin de payer la solde de ses troupes, le gouverneur et intendant de Nouvelle-France, Jacques de Meulles, met en place le premier système de papier-monnaie des Amériques : la monnaie de carte. Les autorités utilisent des cartes à jouer ordinaires, soit entières, soit coupées en deux ou en quatre, avec le mot « bon » inséré sur chacune, pour une certaine somme, signé et scellé dans la cire de sa propre main et contresigné par l’intendant au moment de leur émission ».
1er août
Jacques-René de Brisay remplace Jacques de Meulles comme gouverneur de la Nouvelle-France. De Meulles demeure intendant de la colonie.
1686
23 septembre
Jacques de Meulles quitte ses fonctions d’intendant de la Nouvelle-France et rentre en Europe. Il est remplacé par Jean Bochart de Champigny, sieur de Noroy et Verneuil.
dans l’année
Après deux années de raids meurtriers, les Iroquois ont réussi à rompre la voie commerciale empruntant les lacs Erié et Ontario. Par ailleurs, Pierre Le Moyne, à la tête d’une troupe française, s’empare de trois postes anglais dans la baie James [baie d’Hudson].
1687
1er mars
Louis-Alexandre Friches de Menneval est nommé gouverneur français de l’Acadie sur les recommandations du marquis de Chevry. Il remplace François-Marie Perrot.
en août et en septembre
Le chef onontagué Chaudière Noire lance de nouvelles attaques contre le fort Cataracoui [fort Frontenac, à Kingston].
dans l’année
Les Indiens micmacs et malécites s'allient aux Français contre les Anglais (guerre de la Ligue d'Augsbourg).
Après avoir capturé cinquante Tsonnontouans dans la région du fort Frontenac, la troupe commandée par Denonville et Hector de Callière repoussent 600 guerriers iroquois au sud du lac Ontario.
1688
François de Montmonrency-Laval n'est plus évêque de la Nouvelle-France, une colonie où il demeure cependant.
1689
?
Début de la guerre franco-anglaise : Indiens algonquins et hurons alliés aux Français et Iroquois alliés aux Anglais.
du 2 au 3 août
Le baron de Saint-Castin et la Confédération Wabanaki (Abenaki) a capturé l’établissement anglais de Pemaquid [aujourd’hui à Bristol, dans le Maine]. Le fort en bois est brûlé.
nuit du 4 au 5 août
« Nuit triste » : parvenus à éviter les trois forts français des environs, 1 500 Iroquois surprennent et massacrent 97 habitants de l'agglomération de Lachine, à dix kilomètres à l'ouest de Montréal. 120 colons sont fait prisonniers.
12 août
Sept ans après avoir été contraint de quitter l’Amérique du Nord suite aux intrigues d’un ministre, le comte Louis de Frontenac est de retour à Québec en tant que gouverneur de la Nouvelle-France. Il remplace Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, en poste depuis 1985. Frontenac a déjà dirigé la colonie de 1672 à 1682.
28 août
En représailles à la prise de Pemaquid, la colonie du Massachusetts envoie 600 hommes sur la frontière avec l’Acadie sous les ordres du major Jeremiah Swaine. Malgré leur présence, les Abénakis attaquent Oyster River [aujourd’hui Durham, dans le New Hampshire], tuant 21 habitants et capturant plusieurs autres.
1690
22 janvier
En Amérique du Nord, les Iroquois renouvellent leur allégeance envers les Anglais contre les Français.
nuit du 8 au 9 février
La guerre de la Ligue d’Augsbourg, qui oppose depuis 1688 la France à une coalition de puissances européennes, atteint l’Amérique du Nord : après une marche de vingt-deux jours, 114 Canadiens, majoritairement des hommes de la frontière « coureurs des bois » et leurs alliés amérindiens (80 Saults, 16 Algonquins et quelques Mohawks) ont mené une attaque surprise deux heures avant le lever du jour sur une bourgade américaine non protégée proche d’Albany, Colaer [aujourd’hui Schenectady, dans l’Etat de New York]. Le village est incendié (soixante bâtiments détruits) et la moitié des habitants est massacré : trente-huit hommes, dix femmes et douze enfants ont été tués ; onze noirs et le premier pasteur de l’Eglise réforme hollandaise (Petrus Tessemacher) figurent parmi les victimes. Entre cinquante et soixante personnes ont été épargnés, dont une vingtaine de Mohawks. Selon la tradition, seuls deux bonhommes de neige montaient la garde. Le raid était commandé par Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène, Nicolas d’Ailleboust de Manthet et Pierre Le Moyne d’Iberville. Les agresseurs repartent vers le Nord en emmenant cinquante chevaux et vingt-sept prisonniers (dont cinq noirs) ; ceux qui se révèlent trop vieux, jeunes ou malades sont tués en chemin (les plus jeunes seront adoptés par des familles amérindiennes). Quelques miliciens et Amérindiens pro-anglais se sont lancés à la poursuite des Franco-Canadiens, parvenant à en tuer ou en capturer quinze.
25 février
Partis de Ferryland, quarante-cinq flibustiers anglais et américains ont attaqué l’établissement français de Plaisance [aujourd’hui Placentia], situé sur la côte méridionale de l’île de Terre-Neuve, sous le commandement d’Herman Williamson. Le gouverneur Louis de Pastour de Costebelle est blessé et deux soldats français tués. Le reste de la population est enfermé dans l’église. Le fort et les bâtiments du port sont détruits.
27 mars
Commandée par Jean-François Hertel de la Fresnière, une troupe de Français et d’Indiens de la confédération Wabanaki (Mi’kmaq et Maliseet du Nouveau-Brunswick) attaque et détruit le village anglais de Salmon Falls, dans la province du New Hampshire [aujourd’hui Berwick, dans le Maine]. Trente-quatre habitants, tous des hommes, sont tués, et cinquante-quatre autres, surtout des femmes et des enfants, sont faits prisonniers. Toutes les maisons sont brûlées.
28 mars
Des miliciens partis à la poursuite des attaquants de Salmon Salls ont été battus lors d’une escarmouche.
5 avril
Quarante jours après avoir pris l’établissement français de Plaisance, à Terre-Neuve, les Anglais sont retirés avec les biens pillés et en ne laissant rien debout derrière eux (le site sera récupéré en 1691 par les Français qui bâtiront le fort Saint-Louis en remplacement du fort Plaisance).
3 mai
Partie de Boston sous le commandement de Sir William Phips, une flotte anglo-américaine forte de quinze vaisseaux, attaque les établissements français d’Acadie.
16 mai
Début de la bataille de Falmouth en Amérique du Nord : entre 400 et 500 Français et Amérindiens de la confédération Wabanaki, commandés par Joseph-François Hertel de la Fresnière et le baron de Saint-Castin, attaquent Fort Loyal [aujourd’hui à Portland, dans le Maine]. Les colons anglais sont défendus par la garnison du capitaine Sylvanus Davis.
19 mai
La flotte de William Phips arrive à proximité de Port-Royal, la capitale de l’Acadie [aujourd’hui Annapolis Royal, en Nouvelle-Ecosse].
20 mai
Après cinq jours d’une héroïque résistance, la garnison anglaise de Fort Loyal accepte de se rendre, ayant reçu l’assurance qu’il ne leur serait fait aucun mal. Mais, lors de leur sortie, plus d’une centaine sont massacrés par les Indiens. Les survivants, dont le capitaine Davis, sont conduits comme prisonniers à Québec ; quelques uns seront remis à des familles indiennes désireux de venger des membres des leurs tués par les Anglais (le site de Falmouth [Portland] restera inoccupé jusqu’en 1714).
Les Anglo-Américains se présentent devant Port-Royal, en position délicate : l’enceinte du fort, en cours de reconstruction, n’est pas terminée et le gouverneur Louis-Alexandre des Friches de Menneval ne dispose pour défendre les lieux que de soixante-dix soldats, dix-huit canons (non montés) et dix-neuf armes à feu. Phips exige la reddition française.
21 mai
Après avoir accepté les termes de la reddition, Louis-Alexandre des Friches de Menneval livre Port-Royal aux Anglo-Américains. L’accord est aussitôt rompu par les vainqueurs, qui accusent pour leur pas les vaincus d’avoir tenté de sauver du matériel qui aurait du être livré : les colons du Massachusetts mettent aussitôt à sac le fort et la ville, profanent la chapelle catholique, s’emparent des biens privés et tuent le bétail. Phips met en place un nouveau gouvernement local et exigent des paysans acadiens qu’ils prêtent un serment d’allégeance aux souverains britanniques.
3 juin
En parallèle à l’expédition de Sir William Phips contre l’Acadie, 88 soldats de la colonie du Massachusetts attaquent le fort Saint-Louis, dans la baie de Chedabucto, sous le commandement du capitaine Cyprian Southack. Après six heures de tirs, la garnison de douze hommes, sous les ordres de Dauphin de Montorgueil, accepte de se rendre avec les honneurs de la guerre (ils sont envoyés à la capitale française de Terre-Neuve, Plaisance). Les Anglais détruisent les énormes stocks de poissons.
12 juin
L’expédition menée par Henry Kelsey quitte le comptoir anglais de York Factory, situé sur la baie d’Hudson. Accompagné d’un groupe d’Amérindiens, il remonte le fleuve Nelson pour s’enfoncer dans la Prairie canadienne (retour en 1692).
12 juillet
Après un voyage de six miles à travers la Prairie canadienne, l’expédition d’Henry Kelsey atteint Deering’s Point, un site fréquenté par les Indiens commerçant avec York Factory [probablement près de l’actuelle ville de Le Pas, Manitoba]. Kelsey décide d’hiverner à proximité.
7 octobre
Quatre mois et demi après la prise de Port-Royal par les Anglo-Américains, une proclamation royale anglaise rattache administrativement l’Acadie à la colonie du Massachusetts.
16 octobre
Fort de sa victoire à Port-Royal, William Phips parvient devant Québec à la tête d’une flotte anglo-américaine forte de trente-quatre navires. Le comte de Frontenac, gouverneur de Nouvelle-France, va tout tenter pour cacher son infériorité numérique : à l’émissaire envoyé réclamer la reddition, il parvient à faire croire qu’il dispose de plus de soldats qu’il n’en a en réalité et repousse l’offre.
17 octobre
Commandés par Hector de Callières, des renforts français arrivent à Québec en provenance de Montréal.
18 octobre
La flotte anglo-américaine débarque 2 300 soldats et miliciens coloniaux ainsi que soixante Indiens et six canons à Beauport, à l’est de Québec. Au même moment, quatre navires commencent à bombarder la cité fortifiée.
24 octobre
Repoussées par les canons des québécois, les forces expéditionnaires de William Phips abandonnent l’idée de prendre la ville aux Français. Ils rembarquent en déplorant trente tués et cinquante blessés en huit jours. La garnison de Québec recense neuf morts et de huit à cinquante-deux blessés. Sur le chemin du retour, la flotte anglo-américaine perdra trois navires à cause des tempêtes et la variole entraînera la mort d’un millier d’hommes.
dans l’année
Construction des nouvelles fortifications de Québec.
Plus de 10 000 colons français peuplent la Nouvelle-France.
1691
6 juin
A la frontière de l’Acadie française, l’établissement anglais de Wells [aujourd’hui dans le Maine] est attaqué par deux cents Amérindiens commandés par le sachem Moxus. Mais les miliciens du capitaine James Converse parviennent à défendre avec succès la garnison du lieutenant Storer.
15 juillet
Un an après son arrivée, l’expédition britannique d’Henry Kelsey quitte le campement de Deering’s Point [Manitoba] pour « découvrir et apporter le commerce aux piètes Naywatame », un peuple amérindien des Grandes Plaines canadiennes.
en été
A la tête d’une troupe d’environ quatre cents hommes (soldats anglais, miliciens coloniaux et indiens), le major Pieter Schuyler quitte Albany pour attaquer les établissements français établis le long de la rivière Richelieu, au sud de Montréal.
11 août
Bataille de La Prairie : sur la rive méridionale du Saint-Laurent, les sept cents soldats, six cents miliciens et cent Amérindiens du gouverneur de Montréal Hector de Callière affrontent les forces anglo-américaines du major Schuyler, nettement inférieures en nombre (266 soldats, 120 miliciens et 146 Mohawk et Mohicans). Après avoir d’abord réussi à infliger de lourdes pertes aux Français, la troupe britannique se retire vers la rivière Richelieu où elle est surprise par les 160 hommes commandés par Valrennes. Après une heure de combats acharnés, les Anglo-Américains doivent battre en retraite de façon précipitée. Les Québécois déplorent quarante-cinq morts et soixante blessés, l’expédition de Schuyler trente-sept tués et trente-et-un blessés.
22 septembre
Combat naval de la baie Française [aujourd’hui baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick] : la frégate française Soleil d’Afrique, commandée par de Bonaventure, s’empare d’un ketch anglais qui transportait sous le commandement du capitaine Nelson le nouveau gouverneur de l’Acadie anglaise, le colonel Edward Tyng, nommé par Phips. Le gouverneur français Villebon charge le marin John Alden de se rendre à Boston pour demander la libération de soixante soldats français capturés après la bataille de Port-Royal (seulement six hommes seront relâchés et Tyng et d’autres prisonniers anglais seront transférés en France).
17 octobre
Une nouvelle charte royale anglaise, dite « de Guillaume et de Marie », est accordée à la colonie de la Baie du Massachusetts : l’ensemble de la région correspondant à l’actuel Maine ainsi que la Nouvelle-Ecosse (jusqu’en 1696) et la colonie de Plymouth (créée en 1620) sont rattachées à ce territoire qui prend le nom de province de la Baie du Massachusetts.
dans l’année
Les Français récupèrent Port-Royal.
Joseph Robineau de Villebon succède à Louis-Alexandre des Friches de Menneval comme gouverneur de l’Acadie.
hiver 1691-1692
Le gouverneur de l’Acadie Joseph Robineau de Villebon ordonne la construction du fort Nashwaak, sur la rivière Saint-Jean [aujourd’hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick], près de la baie Française [baie de Fundy].
1692
25 janvier
Guerre franco-iroquoise : une troupe de miliciens et soldats français ainsi que de guerriers amérindiens quitte Montréal sous le commandement de Nicolas d’Ailleboust de Manthet pour aller attaquer les Iroquois Mohawks.
5 février
Massacre de Candlemas : commandés par le chef Madockawando et le père Louis-Pierre Thur, entre deux cents et trois Indiens Abenakis et miliciens canadiens mènent un raid contre la localité anglaise de York [aujourd’hui dans le Maine]. Entre cinquante et soixante-quinze colons sont tués (dont le révérend Shubael Dummer) et une centaine d’autres sont faits prisonniers (rachetés contre le versement d’une rançon). Les maisons sont brûlées.
16 février
Raid de la vallée Mohawk : l’expédition d’Ailleboust de Manthet lance l’assaut contre les postes iroquois situés au nord d’Albany.
18 février
Trois villages et la quasi-totale des réserves de nourriture des Mohawks ont été détruits par les Franco-Canadiens. La tribu vaincue déplore de nombreux tués ainsi que près de trois cents prisonniers destinés à être recueillis dans un village d’Amérindiens catholiques des environs de Montréal. Mais le chemin du retour va se révéler difficile pour les vainqueurs : harcelés par une force anglo-iroquoise menée par le major Pieter Schuyler, ils devront abandonner certains de leurs captifs. La tribu Mohawk est définitivement affaiblie.
10 juin
A la frontière de l’Acadie, quatre cents combattants, majoritairement des Indiens Wabanakis et quelques troupes canadiennes, attaquent sous le commandement de La Brognerie et Saint-Castin l’établissement frontalier anglais de Wells [aujourd’hui dans le Maine]. La garnison du fort dirigé par capitaine James Converse ne dispose que de quinze soldats, tandis que le capitaine Samuel Storer ne peut compter que sur le même nombre d’hommes pour défendre le village et le port à bord de trois petits navires.
13 juin
Malgré leur large supériorité numérique, les agresseurs du poste de Wells, à court de munitions, doivent battre en retraite, après avoir brûlé l’église et quelques maisons et tué tout le bétail qu’ils ont pu trouver. Les Franco-Amérindiens ont perdu de nombreux hommes, dont leur chef, La Brognerie.
16 septembre
Début de la bataille de Plaisance (Placentia) : au sud-est de Terre-Neuve, cinq vaisseaux anglais débarquent cinq cents hommes près du petit Fort Saint-Louis, défendu par cinquante hommes.
18 septembre
Thomas Gillam, commodore du HMS St. Albans, exige la reddition du gouverneur du Fort Saint-Louis, Jacques-François de Monbeton de Brouillan. Ce dernier refuse.
19 septembre
A Plaisance, la flotte anglaise ouvre le feu sur le Fort Saint-Louis, tandis que les marins débarqués détruisent les navires et les bâtiments français non protégés.
21 septembre
Fin de la bataille de la bataille de Plaisance : l’escadre anglaise se retire sans avoir pu prendre le Fort Saint-Louis. Les défenseurs français, qui ne déplorent qu’un blessé, ont réussi à tuer six soldats anglais.
22 octobre
A l’aube, des Iroquois attaquent le village de Verchères, situé sur la rive sud du Saint-Laurent, à l’est de Montréal. Une vingtaine de personnes travaillant dans les champs sont capturés mais les Amérindiens ne parviennent à s’emparer du fort local, pourtant sans défenseur : une jeune fille de quatorze ans, Madeleine Jarret s’y enferme avec ses frères, parvenant par ruse à faire croire que la garnison est à son poste en faisant tirer des coups de fusil.
30 octobre
La ruse des enfants Jarret a fonctionné : le fort de Verchères a tenu jusqu’à l’arrivée des renforts venus ce jour de Montréal. Les Iroquois se sont retirés (si Madeleine de Verchères demeure une héroïne, des historiens mettent en doute l’entière véracité de cette histoire, sans doute enjolivée).
1693
Le Québécois Pedro da Silva reçoit un salaire pour livrer du courrier entre les villes de Québec et de Montréal.
1694
29 janvier
En Nouvelle-France, le colon Thomas Hertel se voit concéder la seigneurie de Beloeil, établie sur la rivière Richelieu.
15 février
L’officier Charles La Tourasse est nommé commandant du fort Nashwaak [aujourd’hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick] par le gouverneur de l’Acadie, Joseph Robineau de Villebon.
18 juillet
Raid franco-indien sur la river Oyster : partis de Penobscot et de Norridgewock [dans le Maine], 250 Abenakis commandés par le Français Claude-Sébastien de Villieu et le chef Bomoseen ont attaqué l’établissement anglais de Durham [aujourd’hui dans le New-Hampshire]. Une centaine de colons sont massacrés et une quarantaine d’autres sont faits prisonniers. La moitié du village est réduit en cendres. Tout le bétail est tué et les récoltes détruites.
27 juillet
Après avoir participé au raid sur Oyster River, plusieurs dizaines de guerriers Indiens Abénakis ont attaqué dans la matinée la localité de Groton, au nord-ouest de Boston. Vingt habitants ont été tués et treize autres capturés (les plus jeunes seront adoptés par les tribus).
15 août
Le gouverneur de New York a convoqué un Grand Conseil iroquois à Albany. Benjamin Fletcher demande que les Indiens alliés de l’Angleterre fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher les Français de reconstruire la localité de Cataracoui et le fort Frontenac abandonné en 1689 [aujourd’hui à Kingston, en Ontario] : «...si vous permettez aux Français de construire en quelque part sur ce Lac [Ontario], se sera la fin de votre liberté...» assure-t-il.
14 septembre
Pierre Le Moyne d’Iberville atteint l’embouchure de la rivière Nelson, sur la baie d’Hudson [aujourd’hui Manitoba], avec les deux navires (la Salamandre et le Poli) fournis par le gouverneur de Nouvelle-France, Frontenac. L’expédition française met rapidement le siège devant l’établissement anglais de York Factory (fort Nelson), défendue par cinquante-trois hommes, en majorité des marchands, des religieux et des ouvriers, dont l’explorateur Henry Kelsey.
14 octobre
Après un mois de siège, la garnison anglaise (cinquante-trois hommes) de York Factory (sur la baie d’Hudson, aujourd’hui au Manitoba) se rend aux Français de Pierre Le Moyne d’Iberville. Le poste est rebaptisé fort Bourbon (il sera repris par les Anglais dès 1696). L’hiver étant arrivé, les vainqueurs et leurs captifs vont devoir passer plusieurs mois ensemble sur place et plusieurs hommes vont mourir du scorbut.
dans l’année
Expédition du Français Jolliet au Labrador.
1695
24 février
A Montréal, un incendie détruit l’Hôtel-Dieu.
en septembre
Bloqué depuis onze mois à l’embouchure de la Nelson [aujourd’hui au Manitoba], Pierre Le Moyne d’Iberville quitte Fort Bourbon (ex-York Factory) avec soixante-dix hommes pour rejoindre La Rochelle avec une cargaison de fourrures (le fort Bourbon sera repris par les Anglais en 1696).
dans l’année
En dépit de l’opposition de l’intendant Champigny, le gouverneur Frontenac ordonne la reconstruction du fort qui porte son nom sur le lac Ontario [aujourd’hui à Kingston, Ontario]. Le site avait été abandonné en 1689. Trois cents soldats commandés par François-Charles de Bourlamaque et 160 civils sont envoyés sur place.
1696
vers le mois de juin
Trois frégates anglaises commandées par le capitaine William Allen reprennent aux Français le fort Bourbon. Situé à l’embouchure de la Nelson [Manitoba], l’ancien établissement de York Factory avait été capturé par Le Moyne d’Iberville en octobre 1694.
14 juillet
Bataille navale de la baie Française [aujourd’hui baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick, Canada] : près de l’actuel Saint-Jean, deux vaisseaux français (l’Envieux et le Profond) commandés par Pierre Le Moyne d’Iberville ont pris le dessus sur deux bateaux anglais venus de Boston pour empêcher le ravitaillement français du Fort Nashwaak. Le Sorlings (34 canons) est contraint à la fuite, rejoignant Boston, tandis que la frégate Newport (24 canons) est capturée.
15 juillet
D’Iberville débarque du matériel au fort Nashwaak.
fin juillet
Ayant obtenu l’accord du ministre de la Marine Pontchartrain, les gouverneurs de Nouvelle-France (Frontenac), de Montréal (Callière) et des Trois-Rivières (Ramezay) organisent une expédition visant à empêcher une alliance entre Iroquois et Outaouais : 2 150 soldats de marine, miliciens et Indiens quittent Montréal et se mettent en marche contre les Onontagués et les Onneiouts.
en juillet
René Lepage de Sainte-Claire a fondé la localité de Rimouski.
2 août
Pierre Le Moyne d’Iberville quitte le fort Nashwaak à destination de du fort Pentagouët, sur la baie de Penobscot [aujourd’hui Castine, dans le Maine], avec cinquante indiens Mi’kmaq, afin de préparer un raid contre le fort anglais Pemaquid.
4 août
Le corps expéditionnaire français débarque sur la rive sud du lac Ontario [près de l’actuelle ville d’Oswego, dans le nord de l’Etat de New York] : les 2 150 hommes ne peuvent détruire qu’un village déjà abandonné et en partie incendié. Les Onontagués s’étaient retirés dans les forêts à l’approche de leurs ennemis. Ceux-ci se vengent sur les champs de maïs et les réserves de vivres qu’ils peuvent trouver.
7 août
L’expédition de Le Moyne d’Iberville arrive au fort Pentagouët.
14 août
Partie du fort Pentagouët [Castine] par terre et par mer, une troupe franco-amérindienne commandée par Pierre Le Moyne d’Iberville et le baron de Saint-Castin attaque le fort anglais William Henry [aujourd’hui à Bristol, dans le Maine]. Reconstruit en pierres en 1692, le site est défendu par une garnison de 95 hommes sous les ordres du commandant Pasco Chubb. Arrivés en canots, quatre cents Abénakis ont d’abord encerclé le fort pour permettre aux trois navires français de débarquer cent hommes de troupes et canons à Pemaquid.
15 août
Fort William Henry accepte de capituler. Trois soldats anglais ont été tués. Les 92 autres sont autorisés à retourner à Boston en échange de la libération de prisonniers canadiens et amérindiens.
11 septembre
A Terre-Neuve, le gouverneur de Plaisance Jacques-François de Monbeton lance un raid contre la baie des Taureaux (bay Bulls) : les Anglais sont chassés de deux de leurs positions. Piégée par les Français, la frégate de cinquième rang HMS Samphire est sabordée par son capitaine.
12 septembre
Le gouverneur de Nouvelle-France Frontenac envoie Pierre Le Moyne d’Iberville à la tête d’une grande expédition contre les Anglais de Terre-Neuve.
20 septembre
En représailles au siège de Pemaquid, quatre cents hommes venus de la Baie du Massachusetts (dont de 50 à 150 Indiens) attaquent l’isthme de Chignectou, en Acadie [aujourd’hui en Nouvelle-Ecosse], sous le commandement du colonel Benjamin Church. Le corps expéditionnaire se présente le village de Beaubassin : les habitants n’ayant pas pris la fuite sont tués, ainsi que des Indiens Mi’kmaq, les maisons pillées et brûlées et le bétail massacré. Le raid va durer dix jours.
29 septembre
Ayant quitté Beaubassin, les forces du colonel Church se présentent devant l’embouchure de la rivière Saint-Jean : deux navires français sont capturés et des canons saisis à terre.
début octobre
Alors qu’il s’apprêtait à rentrer à Boston, le colonel Church rencontre la troupe du colonel John Hathorn à Passamaquoddy. Les deux hommes décident d’attaquer le fort Nashwaak.
9 octobre
Tombé dans une embuscade, le commandant français du fort Nashwaak [aujourd’hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick] Charles de La Tourasse est tué par les Anglais.
18 octobre
Fortes de quatre cents hommes environ et de trois canons, les forces conjointes des colonel Hathorne et Church mettent le siège devant le puissant fort Nashwaak, la capitale de l’Acadie située près de l’embouchure de la rivière Saint-Jean. La garnison française du gouverneur Villebon dispose d’une centaine d’hommes.
19 octobre
Des renforts français au fort Nashwaak arrivent de Québec vers midi sous le commandement de M. de Falaise.
20 octobre
Après trois jours de siège, les troupes anglo-américaines se retirent sur un échec. Ils évacuent leurs positions en ayant à déplorer huit morts et dix-sept blessés. Les Français ne déplorent qu’un mort et deux blessés.
1er novembre
Début de la campagne française de Pierre Le Moyne d’Iberville contre les établissements anglais de la péninsule d’Avalon, dans le sud-est de Terre-Neuve : il quitte Plaisance à la tête d’un détachement terrestre de 124 soldats, Acadiens et Amérindiens, tandis que le gouverneur Jacques-François de Monbeton, sieur de Brouillan, se dirige par mer vers Ferryland, avec treize navires.
9 novembre
La petite flotte du gouverneur de Brouillan se présente devant l’établissement anglais de Ferryland, aussitôt bombardé.
10 novembre
Avec l’arrivée des 124 hommes de Le Moyne d’Iberville (après neuf jours de marche), la position anglaise de Ferryland devient intenable. Les 110 habitants fuient vers Bay Bulls.
12 novembre
Poursuite de la campagne de la péninsule d’Avalon : utilisant de petites embarcations saisies à Ferryland, les Français s’emparent de Cape Broyle.
24 novembre
Pierre Le Moyne d’Iberville capture Bay Bulls. Un navire marchand anglais de cent tonneaux est saisi. Les Français reprennent leur expédition vers Petty Harbour. A trois heures de marche de Bay Bulls, ils rencontrent vingt éclaireurs envoyés à leur rencontre.
26 novembre
A huit kilomètres au sud de Saint-Jean (St. John’s), la garnison anglaise Petty Harbour capitule devant l’attaque française. Les habitants se retirent vers Waterford Valley et Saint-Jean.
28 novembre
Bataille de Waterford Valley à Terre-Neuve : 88 soldats britanniques sont battus par les Français sur les hauteurs de Kilbride. 34 Anglais ont été tués. Les survivants se replient vers Saint-Jean, où l’annonce de l’arrivée prochaine de Le Moyne d’berville entraîne une fuite quasi générale de la population vers la mer ou dans les forêts voisines. Le gouverneur Miners, les soldats et certains colons se réfugient dans Fort William, aussitôt assiégé.
30 novembre
Après trois jours de siège, la garnison de Fort William capitule devant les Français, après avoir obtenu l’autorisation de quitter librement Saint-Jean (230 habitants embarqueront pour l’Angleterre, mais 80 d’entre eux succomberont au naufrage de leur navire au large de l’Espagne). L’important établissement anglais est ravagé et en grande partie détruit par les vainqueurs.
2 décembre
Poursuivant leur campagne à Terre-Neuve, les Français prennent d’assaut Torbay, un village situé au nord de Saint-Jean.
5 décembre
Prise à Terre-Neuve de Portugal Cove par les Français.
25 décembre
S’étant brouillé avec Le Moyne d’Iberville, le sieur de Brouillan est de retour à Plaisance.
dans l’année
L’armateur malouin Noël Danycan, seigneur de l’Epine, arme six navires pour courir contre les Anglais du Canada.
1697
19 janvier
Au sud-est de Terre-Neuve, Pierre Le Moyne d’Iberville reprend la campagne de la Péninsule d’Avalon, mais désormais sans le soutien du sieur de Brouillan. Les nouvelles cibles sont les établissements anglais de la côte occidentale de la baie de la Conception. Holyrood est le premier port à tomber.
20 janvier
C’est au tour de Harbour Main d’être pris par les Français à Terre-Neuve.
23 janvier
Les forces de Le Moyne d’Iberville s’emparent de Port de Grave.
24 janvier
Alors que les troupes françaises approchent, les deux cents habitants de l’établissement anglais de Carbonear se retirent sur l’île Carbonear.
31 janvier
Bataille de Carbonear : les deux cents Anglais retranchés repoussent avec succès les assauts des soixante-dix hommes de Le Moyne d’Iberville. Ce dernier décide de ne pas insister et de poursuivre l’offensive vers le nord.
4 février
A Terre-Neuve, Le Moyne d’Iberville attaque Old Perlican.
6 février
Campagne de la Péninsule d’Avalon : Bay de Verde est attaqué par les Français.
7 février
C’est au tour d’Hants Port de subir l’assaut français de Le Moyne d’Iberville.
9 février
Deux établissements anglais de la péninsule d’Avalon sont attaqués par les Français, New Perlican et Hearts Content.
11 février
Le Moyne d’Iberville met à sac les localités de Brigus et de Port de Grave.
18 février
Campagne française de la péninsule d’Avalon : échec d’une tentative d’échange de prisonniers entre Français et Anglais.
28 février
Les occupants anglais de l’île Carbonear évacuent les lieux, rapidement incendiés par les Français.
4 mars
La campagne militaire de la Péninsule d’Avalon est quasiment achevée : après avoir traversée l’isthme depuis Heart’s Content, Pierre Le Moyne d’Iberville est de retour à Plaisance avec deux cents prisonniers et son butin. En trois mois, l’expédition a entraîné la destruction de la quasi-totalité des établissements anglais de cette région du sud-est de cette région de Terre-Neuve : vingt-trois localités ont été rasées, plus de cent Anglais ont été tués et près de cinq cents autres capturés, ainsi que trois navires (diverses autres petites opérations militaires seront menées contre d’autres établissements anglais jusqu’à la fin avril).
15 mars
Sur ordre du gouverneur Frontenac, une vingtaine d’Indiens Abenakis, commandés par le chef Nescambious, ont attaque la localité frontalière d’Haverhill, dans la province de la Baie du Massachusetts [aujourd’hui dans l’Etat du Massachusetts]. Vingt-sept habitants sont tués et treize autres sont faits prisonniers (parmi lesquels Hanna Duston, qui parviendra à s’enfuir deux mois plus tard en tuant dix Indiens, dont six enfants). Six maisons ont été incendiées.
5 septembre
La dernière bataille navale de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (et l’une des dernières du conflit en général) se déroule en Amérique du Nord [Manitoba canadien], pendant l’expédition de Pierre Le Moyne d’Iberville contre les établissements anglais de traite de fourrure de la « baie du Nord » (baie d’Hudson). A l’aube, et malgré une importante infériorité numérique, le Pélican (doté de quarante-quatre canons), qui a perdu le contact avec les quatre autres bâtiments français de l’escadre à cause du brouillard, remporte une nette victoire sur trois frégates anglaises à l’embouchure de la rivière Sainte-Thérèse [aujourd’hui la Hayes] après trois heures de combat : l’Hampshire (56 canons) est coulé, l’Hudson Bay (32 canons) capturé avec sa riche cargaison et le Dering (36 canons) contraint à la fuite. Quinze Français ont été tués et soixante-quinze autres blessés. Le Pélican étant trop endommagé (il coulera peu après), d’Iberville descend équipage, matériel et butin sur la côte, où il est rejoint par ses quatre autres navires.
13 septembre
Huit jours après sa victoire dans la baie d’Hudson, Pierre Le Moyne d’Iberville reprend aux Anglais le Fort Nelson (York Factory).
nuit du 20 au 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick, sous médiation suédoise, entre la France, les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Espagne pour mettre fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg (l’Empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder). En Amérique du Nord, les frontières reviennent à ce qu’elles étaient avant le début de la guerre (statu quo ante bellum) : les établissements anglais de Terre-Neuve et de la baie d’Hudson conquis par Le Moyne d’Iberville entre 1696 et 1697 sont restitués à la Grande-Bretagne. Si la guerre franco-anglaise se termine en Europe, les colonies continuent à être victimes d’accès de violences.
1698
20 août
Le gouvernement français établit un règlement pour le commerce et la navigation des colonies d’Amérique.
28 novembre
Décès à Québec du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade de Frontenac. Agé de 76 ans, il était en fonction depuis 1689 après avoir occupé le poste une première fois de 1672 à 1682. Le gouverneur de Montréal Hector de Callière lui succède par intérim à la tête de la colonie française.
1699
14 septembre
Dix mois après le décès de Frontenac, Hector de Callière est confirmé comme gouverneur en titre de la Nouvelle-France, à l’issue d’une lutte d’influences menée auprès du ministre Pontchartrain contre un autre candidat à ce poste, Philippe de Rigaud de Vaudreuil.
7 novembre
Louis de Laporte, sieur de Louvigny, devient le nouveau commandant du fort Frontenac [aujourd’hui Kingston, dans l’Ontario]. Durant l’hiver, il ne respectera pas l’édit de 1696 sur l’interdiction du commerce avec les postes de l’Ouest en pratiquant la traite des fourrures (ce qui lui vaudra d’être arrêté et destitué).