1980
mardi 1er janvier
Crise politique importante : le gouvernement a lancé un ultimatum aux forces armées pour qu’elles se prononcent publiquement en faveur de la démocratisation promise après le coup d’Etat ayant renversé le général Romero.
jeudi 3 janvier
Le gouvernement issu du coup d’Etat du 15 octobre démissionne. Guillermo Ungo et Roman Mayorga quittent la junte, suivis par neuf autres ministres. Ils refusent de servir plus longtemps de façade respectable à un pouvoir militaire criminel. Pour combler ce vide, les conseillers américains s'adressent au Parti démocrate-chrétien : Ruben et Mario Zamora, Antonio Morales Ehrlich et Hector Dafa forment avec Majano, Gutierrez et un indépendant, la seconde junte.
vendredi 11 janvier
Union du FAPU (LP-28), du BPR et de l'UDN.
Enlèvement par des trotskistes salvadoriens des ambassadeurs de Panama et du Costa Rica.
lundi 14 janvier
Libération des ambassadeurs de Panama et de Costa Rica, séquestrés depuis quatre jours.
mardi 22 janvier
Commémoration par des organisations populaires, finalement rejointes par les communistes, de la révolte paysanne de 1932. Ils fêtent leur unification dans la Coordination révolutionnaire des masses (CRM). Mais la grève générale organisée ce jour a tourné à l’émeute. Près du palais national, les forces armées ont ouvert le feu sur les 150 000 manifestants qui protestaient contre la politique du gouvernement : environ 67 personnes ont été tuées et plus de 250 autres blessées. Tandis que des groupes de jeunes avaient dressé des barricades avec des véhicules incendiés, des miliciens d’extrême-droite auraient attaqué l’université et des guérilleros des commissariats.
mercredi 23 janvier
Poursuite des manifestations populaires à San Salvador.
vendredi 25 janvier
Sept étudiants ont été abattus par des militaires.
lundi 4 février
300 étudiants d’extrême-gauche occupent le ministère de l’Education, où ils gardent séquestrés 500 personnes dont le ministre lui-même.
mardi 5 février
Une vingtaine de membres des Ligues populaires occupent l’ambassade d’Espagne au Salvador et gardent en otages plusieurs personnes, dont l’ambassadeur.
mercredi 6 février
L’ambassadeur d’Espagne au Salvador, pris en otage, est victime d’une dépression nerveuse.
vendredi 8 février
Les Brigades des étudiants révolutionnaires se sont emparées d’une trentaine d’otages dans l’Ecole nationale de commerce.
mercredi 13 février
Libération de l’ambassadeur d’Espagne, retenu en otages depuis le 5 février dernier. Le même jour, l’ambassade du Panama est occupée.
jeudi 14 février
Manifestations dans les rues de San Salvador. La police a donné l’assaut au siège du parti de la Démocratie chrétienne. Les arrestations de masse se multiplient.
samedi 23 février
Le procureur général Mario Zamora, frère de l’ancien ministre Rubén Zamora, a été assassiné par un escadron de la mort.
en février
Le major Roberto d'Aubuisson, ex-chef du renseignement militaire et actuel patron du FAN (ex-ORDEN) accuse, à la télévision, plusieurs politiciens démocrates-chrétiens d'entretenir des relations louches avec la guérilla. Le major dénonce nommément Mario Zamora, l'homme du dialogue entre l'aile gauche et la tendance de droite du PDC. Quelques jours plus tard, des « inconnus » font irruption dans la maison de Zamora et l'abattent froidement.
lundi 3 mars
Dissolution de la première junte de gouvernement (à laquelle appartenait Hector Dada, PDC), remplacée par une deuxième junte à laquelle participe le PDC de Duarte.
mardi 4 mars
Les combats à San Salvador ont fait dix morts.
jeudi 6 mars
Le régime a proclamé l’état de siège.
La junte décide de mettre en place une vaste réforme agraire. Les soldats sont envoyés pour occuper et exproprier les 300 domaines du pays dépassant les 500 hectares (elle doit s’étendre en 1981 à tous les domaines).
vendredi 7 mars
Nationalisation des banques et des industries du café et du sucre.
lundi 17 mars
Environ soixante personnes ont été tuées à travers le pays dans les violences qui ont suivi la mise en place par la junte militaire de la réforme agraire. Les forces armées ont ouvert le feu sur des paysans et des étudiants qui protestaient. L’université de San Salvador est encerclée par les soldats et toutes les entrées de la capitale sont contrôlées par les militaires. Le régime accuse l’extrême-gauche.
dimanche 23 mars
A l’occasion d’un sermon prononcé dans la basilique du Sacré-Cœur de San Salvador, Mgr Oscar Romero a lancé un appel aux militaires : l’archevêque de San Salvador demande aux officiers et soldats de l’armée régulière de ne pas obéir aux ordres contraires à la loi de Dieu. « Arrêtez la répression » a-t-il ajouté.
lundi 24 mars
Mgr Romero a été assassiné d’un coup de fusil par un commando de quatre hommes alors qu’il célébrait une messe dans la chapelle d’un hôpital de la capitale. Il avait 62 ans. L’un des escadrons de la mort, l'Union guerrière blanche, avait menacé de mort l’archevêque.
jeudi 27 mars
Accompagné dans le calme par plus de 20 000 personnes, le corps de Mgr Romero a été transféré de la basile du Sacré-Cœur à la cathédrale de San Salvador.
dimanche 30 mars
Près de 350 000 personnes ont assisté à San Salvador aux obsèques de Mgr Romero, dont 300 prêtres et 30 évêques venus du monde entier. Alors que la messe commençait, une bombe a explosé et une fusillade a éclaté provoquant un début de panique dans la foule. Entre 40 et 50 personnes sont mortes piétinées, dont de nombreux enfants. Une dizaine d’autres sont mortes sous les balles. On dénombre également 200 blessés, majoritairement des femmes. La confusion s’est accentuée lorsque des militants de gauche venus armés ont commencé à riposter. Des milliers de personnes, dont de nombreux blessés, se sont réfugiés dans la cathédrale. Les autorités et les médias salvadoriens et américains accusent l’extrême-gauche mais de hauts représentants du clergé présents sur place affirment que la bombe a été jetée du palais présidentiel et que les premiers tirs de mitrailleuses et d’armes automatiques provenaient du deuxième étage du même bâtiment.
mardi 2 avril
Le gouvernement accuse l’extrême-gauche d’être responsable de la fusillade qui s’est produite lors des funérailles de Mgr Romero. Pour nombre d’observateurs, les coupables sont en fait des francs-tireurs d’extrême-droite. Le régime en profite pour prolonger la durée de l’état de siège.
nuit du mardi 2 au jeudi 3 avril
Attentat à la bombe à San Salvador.
jeudi 3 avril
L’ancien de la police salvadorienne a échappé à une tentative d’enlèvement. Les processions de Pâques sont annulées.
lundi 26 avril
Naissance du Front démocratique révolutionnaire (FDR) qui intègre les mouvements de la CRM, le MNR de Guillermo Ungo, le Mouvement populaire social-chrétien (MPSC) de Ruben Zamora et une multitude d'organisations syndicales, étudiantes et Professionnelles. Enrique Alvarez, l'ancien ministre de l'Agriculture, en devient le président.
lundi 5 mai
Des officiers honduriens et salvadoriens se sont rencontrés à la frontière pour discuter des moyens d’empêcher les guérilleros du Salvador de pénétrer au Honduras. Le gouvernement de Tegucigalpa fait pression sur les réfugiés pour rentrer à Las Aradas.
mardi 13 mai
L’armée salvadorienne (détachement n°1), la Garde nationale et les paramilitaires de l’ORDEN ont lancé une offensive contre les rebelles du FMLM dans la zone démilitarisée longeant la frontière hondurienne, dans la région de Las Aradas.
mercredi 14 mai
Massacre de la rivière Sumpul : les soldats salvadoriens et les paramilitaires ont tué à la mitrailleuse et à l’armée blanche des centaines de réfugiés qui s’apprêtaient à franchir la frontière avec le Honduras près de Chalatenengo. Des bébés et des jeunes enfants ont été jetés en l’air et éventrés ou décapités à la machette par les paramilitaires. Des victimes ont tenté de franchir la rivière Sumpul pour se réfugier au Honduras mais l’armée locale les a empêchés de passer. Plusieurs victimes ont été abattues dans la rivière et de nombreux enfants se sont noyés. Le massacre a duré entre six et neuf heures et a coûté la vie à 300 à 600 personnes. Les corps ne seront pas inhumés et se décomposeront dans la forêt et la rivière, ce qui entraînera des cas de typhoïdes le long de son cours dans les semaines suivantes (l’information sur cette tuerie ne sera révélée que le 24 juin).
mercredi 21 mai
La radio costaricaine est la première à mentionner un possible massacre sur la rivière Sumpul.
en mai
Les derniers membres de la « tendance populaire » du PDC et de l'Université centro-américaine (UCA) prennent définitivement leurs distances avec le régime. Tout le centre salvadorien rejoint la gauche. La vieille garde du PDC, incarnée par José Napoléon Duarte, s'allie à la droite civile et militaire, pour former la « troisième junte révolutionnaire ». Les organisations populaires, désormais condamnées à la clandestinité, appellent la population à « serrer les rangs contre les ennemis du peuple ».
samedi 14 juin
Missionnaire italien au Salvador, le prêtre franciscain Cosma Spessotto a été assassiné par la police du régime à San Juan Nonualco (à 50 km au sud-est de San Salvador). Connu pour ses activités sacerdotales auprès des pauvres, il a été abattu par un groupe d’hommes alors qu’il priait à genoux dans son église avant de célébrer la messe (il sera béatifié en 2022).
lundi 23 juin
27 personnes ont été tuées dans affrontements avec l’armée à San Salvador.
mardi 24 juin
Une grève générale est lancée à l’appel de l’opposition de gauche.
Des responsables religieux du Honduras ont affirmé que 600 Salvadoriens avaient été tués par leur armée le 14 mai dernier.
mercredi 25 juin
Les gouvernements du Honduras et du Salvador démentent le massacre de 600 réfugiés salvadoriens le 14 mai.
jeudi 26 juin
Sur ordre de la Junte, 400 soldats ont pris d’assaut l’Université nationale de San Salvador, centre des mouvements révolutionnaires. Des étudiants qui se rendaient ont été sommairement exécutés (l’établissement restera fermé pendant quatre ans).
du samedi 5 au dimanche 6 juillet
55 personnes ont été tuées dans les violences à travers le pays.
jeudi 10 juillet
300 guérilleros ont été repoussés alors qu’ils tentaient de s’emparer de la troisième ville du Salvador, San Miguel.
vendredi 11 juillet
L'ambassade du Costa Rica à San Salvador est occupée par plus de deux cents personnes.
nuit du vendredi au samedi 12 juillet
Deux journalistes d’opposition ont été assassinés à San Salvador, probablement par un commando d’extrême-droite. Rédacteur en chef et photographe du quotidien d’opposition la Cronica del Pueblo, ils ont été enlevés et torturés à mort. Ils avaient 32 et 28 ans.
lundi 14 juillet
En deux jours, de violents affrontements armés ont fait plus de 50 morts à travers le pays.
mardi 5 août
Les cadavres dénudés de 32 personnes présentant des traces de torture ont été retrouvés en divers points du pays. Parmi les corps figurent ceux de trois enfants âgés de 12 à 14 ans.
lundi 11 août
Les guérilleros d’extrême-gauche tentent d’organiser une grève générale à caractère insurrectionnel. De violents affrontements éclatent avec les forces de l’ordre, appuyés par des avions et des hélicoptères.
jeudi 14 août
En trois jours, les violences armées entre forces de l’ordre et guérilleros ont fait plus de 300 morts à travers le pays. Le vice-consul américain a été blessé accidentellement par une rafale.
vendredi 15 août
Vaste déploiement de milliers militaires salvadoriens qui ont entrepris des opérations de quadrillage dans la capitale et les autres grandes villes du pays avant de rétablir l’ordre.
mercredi 3 septembre
Les violences meurtrières se poursuivent : vingt personnes ont été tuées en 24 heures, par les escadrons de la mort d’extrême-droite et par les guérilleros d’extrême-gauche.
mercredi 10 septembre
L’un des dirigeants du Front démocratique révolutionnaire a déclaré au Costa Rica que la guérilla de gauche va lancer des combats décisifs au Salvador. Des actions sont aussitôt déclenchées un peu partout.
jeudi 11 septembre
Les durs du régime menés par le colonel Gutierrez l’ont emporté : les officiers les plus modérés, souvent jeunes, ont été démis de leurs fonctions.
samedi 13 septembre
28 personnes ont été tuées dans la matinée dans des violences attribuées à la fois aux guérilleros et aux militaires.
dimanche 14 septembre
Une centaine de morts ont été enregistrés au Salvador en quatre jours.
lundi 15 septembre
Suite à un attentat commis contre un dépôt de carburant, une trentaine de militants de gauche sont assassinés dans les heures qui suivent.
mardi 16 septembre
Des guérilleros ont attaqué au bazooka l’ambassade des Etats-Unis à San Salvador.
mercredi 17 septembre
18 guérilleros ont pris d’assaut les bureaux de l’Organisation des Etats américains (OEA) à San Salvador : un garde a été tué et onze personnes prises en otage. Les rebelles réclament la fin des persécutions contre les militants de gauche et des enquêtes officielles sur les crimes récemment.
dimanche 28 septembre
Ayant reçu la promesse du gouvernement qu’une enquête sera conduite sur les disparitions d’opposants, les guérilleros libèrent les derniers otages au siège de l’OEA à San Salvador.
mercredi 8 octobre
La guérilla d’extrême-gauche avoir jugé et exécuté l’ambassadeur d’Afrique du Sud au Salvador. Archibald Dunn avait été enlevé le 28 novembre 1979 par des guérilleros salvadoriens. Il avait 61 ans.
vendredi 10 ou samedi 11 octobre
Cinq mouvements de guérilla marxistes s’unissent pour former le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN).
jeudi 30 octobre
Le Salvador et le Honduras ont signé devant la Cour internationale de justice un traité de paix mettant fin au conflit frontalier qui a mené à la « Guerre du football » en 1969.
en octobre
Interrogé par le United Church Observer, le président José Napoléon Duarte reconnaît pour la première fois qu’environ 300 personnes ont été tuées sur la rivière Sumpul le 14 mai dernier mais il affirme que toutes les victimes étaient des « guérilleros communistes » et non des civils.
vendredi 7 novembre
Les violences s’aggravent au Salvador : en une semaine ce sont 420 personnes qui ont été tuées à travers le pays.
jeudi 27 novembre
Six dirigeants du FDR (gauche), dont Enrique Alvarez, ont été enlevés par un commando d’hommes masqués soupçonnés d’appartenir à l’extrême droite.
vendredi 28 novembre
Les cadavres des six responsables de gauche enlevés la veille ont été retrouvés à quinze kilomètres de San Salvador.
mardi 2 décembre
Volontaires pour une mission humanitaire au Salvador, le missionnaire Jean Donovan et trois religieuses catholiques (Maura Clarke, Ita Ford et Dorothy Kazel), tous Américains, ont été assassinés à Santiago-Monualco par un escadron de la mort. Les religieuses ont été violées avant d’être tuées.
vendredi 5 décembre
Les Etats-Unis décident de suspendre l’aide politique et militaire au Salvador et d’y envoyer une commission d’enquête.
dimanche 14 décembre
Afin de trouver une issue politique à la crise que connaît le pays, José Napoléon Duarte, dirigeant de la démocratie chrétienne, est nommé président provisoire par la junte au pouvoir.
lundi 22 décembre
Le président José Napoleon Duarte est assermenté comme président de la Junte gouvernementale.
1981
samedi 3 janvier
Le dirigeant syndical salvadorien José Rodolfo Viera et deux représentants américains de l’AFL-CIO (Michael Hammer et Mark D. Pearlman) ont été assassinés à l’hôtel Sheraton de San Salvador par deux membres de la Garde nationale salvadorienne (reconnaissant avoir reçu un ordre d’exécution, les deux meurtriers seront condamnés à 30 ans de prison en 1986 et libérés dès 1988).
lundi 5 janvier
L’état de siège est prolongé pour un mois supplémentaire.
samedi 10 janvier
Fondé il y a trois mois seulement, le FMLN proclame l’insurrection générale et lance sa première grande offensive : les rebelles ont attaqué dans la soirée plus de dix villes et postes militaires, prenant le contrôle de la plus grande partie des départements de Morazán et de Chalatenango. Après la saisie des radios de San Salvador, à 18 h 30, Cayetano Carpio a annoncé : « L’heure… de la prise du pouvoir par le peuple… est arrivée ».
dimanche 11 janvier
Tout en assurant contrôler la situation dans tout le pays, le gouvernement a décrété le couvre-feu et la loi martiale sur l’ensemble du territoire salvadorien. De violents combats ont éclaté notamment à San Salvador et à Santa Ana, la deuxième ville du pays. Officieusement, les affrontements auraient déjà fait plus de 500 morts. Certains éléments de l’armée auraient fait défection pour se joindre aux insurgés. Le président de la Junte, Napoleon Duarte, a lancé un appel pressant au futur président américain Ronald Reagan.
mercredi 14 janvier
Le gouvernement américain a annoncé que les Etats-Unis vont reprendre leur aide militaire à la junte militaire au pouvoir au Salvador. Celle-ci avait été suspendue au mois de décembre après l’assassinat de trois religieuses américaines. A San Salvador, l’ambassadeur américain a directement mis en cause l’action de Cuba et du Nicaragua dans la récente offensive des rebelles du FMLN.
vendredi 16 janvier
On estime à un millier de morts le bilan d’une semaine de combats.
lundi 19 janvier
Dans l’une des dernières décisions de son mandat, le président Carter a augmenté de cinq millions de dollars l’aide militaire américaine au régime du Salvador.
mercredi 21 janvier
La guérilla a annoncé le lancement prochain d’une nouvelle grande offensive.
lundi 26 janvier
Le MPL Cinchonero fait exploser plusieurs bombes, à Tegucigalpa. Pas de victime.
Victore Medrano, directeur de la commission salvadorienne des droits de l'homme est enlevé à San Salvador par les escadrons de la mort.
jeudi 29 janvier
Une bombe détruit complètement l'ambassade du Nicaragua, à San Salvador. Plusieurs hommes affectés à la garde de cette ambassade sont blessés.
Le frère de Leonel Carias Delgado, juge à la Cour suprême, est assassiné par l'extrême gauche.
vendredi 6 février
L’armée lance une offensive contre la guérilla.
jeudi 12 février
A Mexico, le Tribunal des peuples reconnaît le gouvernement du Salvador coupable de génocide.
vendredi 20 février
En Espagne, l’organisation indépendantiste basque ETA a kidnappé trois consuls : ceux d'Autriche et du Salvador à Bilbao et celui de l’Uruguay à Barcelone.
lundi 23 février
L’administration américaine a décidé de rendre publics des documents (appuyant ses accusations) selon lesquels les pays communistes des quatre continents - dont le Viêtnam et l’Ethiopie - envoient, depuis 1980, des tonnes d’armes aux guérilleros salvadoriens.
vendredi 27 février
Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Alexander Haig,n a annoncé l’envoi d’une cinquantaine de conseillers militaires américains au Salvador.
samedi 28 février
L’ETA libère les trois consuls enlevés le 20 février et annonce la suspension de la lutte armée.
mercredi 4 mars
Douze rebelles du Front Farabundo Marti de libération nationale sont abattus par l'armée, suite à un affrontement ayant eut lieu à Belin.
jeudi 12 mars
Dans l’ouest du pays, à 35 km à l’ouest de Santa Ana, des habitants du village d’El Junquillo (département d’Ahuachapan), dont des femmes et des enfants, ont été assassinés sur ordre du capitaine Carlos Medina Garay à l’issue d’une opération militaires de neuf jours contre des rebelles (les détails du massacre ne seront révélés que dans les années 1990 lors de l’enquête menée par la « Commission sur la vérité »).
mercredi 25 mars
L’ambassade américaine au Salvador a été visée par une attaque à la roquette.
mardi 7 avril
Intervenus en voiture, des gardes nationaux ont pénétré dans le quartier de Monte Carmelos, à San Salvador, pour arrêter et exécuter des habitants accusés de rébellion. Des journalistes arrivés sur place peu après ont trouvé 30 corps dans les rues.
mercredi 29 avril
A Tegucigalpa, Carlos Hidalgo, directeur de la Loterie nationale, est sorti de sa voiture et abattu par un commando du Front Farabundo Marti de libération nationale salvadorien.
vendredi 1er mai
Deux journalistes américains, ainsi que leurs deux interprètes, sont assassinés à San Salvador par les escadrons de la mort.
samedi 2 mai
Les corps de 18 civils, assassinés par les escadrons de la mort, sont découverts à Santa Ana.
dimanche 3 mai
Le fils du général Jose Alberto Medrano, ancien chef de la Garde nationale, est assassiné à San Salvador.
mardi 5 mai
A San Salvador, l’Agence des droits de l'homme annonce que la violence politique a tué au moins 7700 personnes en une année.
samedi 30 mai
Ernesto Antonio Granados, chef de la sécurité du ministère des Affaires étrangères, est assassiné dans sa résidence de San Salvador.
lundi 1er juin
Au moins 25 cadavres portant des traces de tortures et de blessures par balles ont été découverts en différents endroits du pays.
jeudi 11 juin
Les rebelles du Front Farabundo Marti de libération nationale s'emparent de la caserne d'Arcato, près de la frontière hondurienne. 140 soldats sont tués.
vendredi 12 juin
L'armée reprend la caserne d’Arcato, perdant douze hommes dans l'opération.
mercredi 24 juin
La guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale attaque la cité d'Amatitan Abajo et y tue une quarantaine de personnes.
mercredi 1er juillet
Le FFMLN attaque le village de La Cieba et y tue trente personnes, dont plusieurs soldats.
vendredi 14 août
Cinq bombes explosent à San Salvador.
samedi 15 août
Les corps décapités de cinq personnes sont découverts à Cojutepeque. Ils ont été assassinés par la Brigade Maximiliano Hernandez Martinez (escadron de la mort).
dimanche 16 août
La Brigade Maximiliano Hernandez Martinez massacre une dizaine de civils, à Santa Ana.
mardi 18 août
Rose Judith Cisneros, directrice de l'Association démographique du Salvador, est assassinée chez elle par les escadrons de la mort.
vendredi 21 août
Les corps décapités de 74 paysans sont découverts en moins de trois jours dans les environs de Santa Ana. Ces personnes ont été massacrées par les escadrons de la mort.
vendredi 28 août
Déclaration commune franco-mexicaine. Les deux pays estiment représentatif le front d’opposition à la junte au pouvoir au Salvador.
mardi 8 septembre
Une dizaine d'établissements commerciaux sont endommagés par des bombes à San Salvador.
vendredi 11 septembre
25 soldats sont tués à Carato par les rebelles du Front Farabundo Marti de libération nationale.
A El Zapote, les guérilleros mitraillent un bus et tuent 11 personnes.
mercredi 16 septembre
La police vénézuélienne arrête à l'aéroport de San Antonio de Tachira Manuel Salvador Somonino, dirigeant du Front Farabundo Marti de libération nationale.
jeudi 17 septembre
Huit bombes explosent à San Salvador. Aucune victime n'est rapportée.
vendredi 18 septembre
Un commando du MLP ouvre le feu à San Salvador sur le véhicule de police qui emmène en prison deux de ses dirigeants, Blanca Estella Ruiz et Jorge Alberto Dimas Ochoa, qui sont tués.
A San Salvador, des inconnus enlèvent Ana Maria Gomez, fondatrice de l'Association des femmes salvadoriennes.
A Las Pozas, les escadrons de la mort assassinent dix personnes.
jeudi 1er octobre
Offensive générale de la guérilla : échec.
vendredi 9 octobre
Deux bombes explosent à San Salvador contre le bâtiment de la Cour suprême de justice, blessant treize personnes, dont le président Leonel Carias Delgado.
mercredi 14 octobre
José Oscar Chavez, directeur de la Loterie nationale, est assassiné dans sa voiture à San Salvador.
lundi 19 octobre
Les escadrons de la mort massacrent une dizaine de personnes à Tilapo.
vendredi 23 octobre
Quatre bombes explosent à San Salvador. Aucune victime n'est rapportée.
lundi 2 novembre
La capitale du Honduras, Tegucigalpa, accueille le tournoi final des qualifications de la zone Amérique du Nord et du Centre pour la Coupe du monde de football 1982 : le Canada a battu le Salvador un but à zéro.
lundi 30 novembre
Le bâtiment qui abrite les bureaux du Fond Social d'Habitation à San Salvador est ravagé par deux bombes. Pas de victime.
dimanche 6 décembre
Deux bombes explosent aux abords de l'ambassade des Etats-Unis, à San Salvador. Pas de victime.
lundi 7 décembre
Au Honduras, Lucio Aguirres, membre de Caritas international, est abattu par des hommes appartenant à un mouvement paramilitaire salvadorien, alors qu'il tente de les empêcher de pénétrer dans le camp de réfugiés de La Virtud.
du jeudi 10 au samedi 12 décembre
Massacre d’El Mozote : des unités de l’armée salvadorienne (bataillon Atlacatl), formées par les Etats-Unis, tuent entre 800 et 900 civils (hommes, femmes et enfants) accusés de soutenir la guérilla dans le département de Morazán. Le secret est gardé par les autorités sur les événements.
lundi 28 décembre
Le pont qui enjambe la rivière Guajoyo est détruit par une bombe.
jeudi 31 décembre
L'archevêque de San Salvador annonce que près de 12 000 personnes ont été tuées, au cours des onze derniers mois, suite aux violences politiques. Le même jour, le FMLN lance un « appel à la Croix rouge internationale, à la Commission des droits de l’Homme de l’OAS et à la presse internationale de vérifier le génocide de plus de 900 Salvadoriens dans les environs d’El Mozote ». Les journalistes commencent à enquêter…
dans l’année
Fondation du Parti de l'action démocratique (PDA), du Parti d'orientation populaire (POP) et de l'Alliance républicaine nationale (ARENA).
1982
mercredi 27 janvier
Simultanément, le New York Times et le Washington Post révèlent le massacre d’El Mozote. L’armée et le gouvernement salvadoriens nient que tout crime a été commis en ces lieux…
lundi 8 février
Devant un comité du Sénat américain, Elliott Abrams, secrétaire d’Etat adjoint pour les questions de droits de l’homme, déclare que les rapports parlant de centaines de morts à El Mozote « ne sont pas crédibles » et qu’il s’agirait de mensonges colportés par la propagande de la guérilla salvadorienne.
vendredi 19 février
Devant l’Organisation des Etats américains, à Washington, le président Reagan s’est défendu de vouloir intervenir en force en Amérique latine, même s’il continue de soutenir la junte du Salvador calomniée « par une campagne de propagande ».
lundi 22 février
En visite officielle à Managua (Nicaragua), le président mexicain Lopez Portillo a mis en garde Washington : selon lui une intervention américaine au Salvador serait « une erreur gigantesque ».
jeudi 25 février
L’armée argentine aidera le Salvador « dans la mesure du possible », en respectant le principe de non ingérence, a déclaré le chef d’état-major de l’armée argentine, le général Jose Antonio Vaquero.
dimanche 28 mars
Elections à l'Assemblée constituante : Démocratie chrétienne 24 sièges, Coalition d'extrême droite du major Roberto d'Aubuisson 36 s. (dont ARENA 19 s.). La participation a été forte (plus de 1,3 millions d’électeurs) malgré les consignes de boycottage des guérilleros.
vendredi 2 avril
Annonce officielle des résultats définitifs de l’élection.
dimanche 2 mai
Assermenté par le major Roberto d’Aubuisson, Alvaro Magaña devient président par intérim du Salvador. Le nouveau chef de l’Etat dirigeait jusqu’alors la plus grande banque de prêt sur hypothèque du Salvador (Banco Hipotecario).
mardi 15 juin
Début de la 12e Coupe du monde de football, organisée par l’Espagne : dans le groupe 3, au stade Martinez-Valero d’Elche, la Hongrie a humilié le Salvador dix buts (L. Kiss 3, Nyilasi 2, Fazekas 2, Pölöskei, Toth et Szentes) à un (Ramirez), devant 23 000 spectateurs. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
samedi 19 juin
Un tremblement de terre de magnitude 7,3 a frappé une grande partie du pays : on dénombre 43 morts et au moins 101 blessés. Les dégâts sont estimés à 5 millions de dollars. L’épicentre était situé au large du département de la Libertad.
Second match du premier tour de la Coupe du monde de football : au stade Martinez-Valero d’Elche, la Belgique a battu le Salvador un but (Coeck) à zéro, devant 15 000 spectateurs.
mercredi 23 juin
Troisième et dernier match du premier tour de la Coupe du monde de football : au stade José Rico Pérez d’Alicante, l’Argentine a battu le Salvador deux buts (Passarella sur pénalty et Bertoni) à zéro, devant 32 500 spectateurs. C’était la première fois que ces deux équipes s’affrontaient. Deuxièmes du groupe 3, les Argentins sont qualifiés pour le second tour de la compétition.
en décembre
Un président provisoire remplace le président Duarte.
1983
jeudi 6 janvier
Mutinerie dans le nord du pays du lieutenant-colonel Sigfrido Ochoa-Perez, chef de la lutte anti-guérilla de la province de Cabañas. Il refuse d’être nommé attaché militaire à l’étranger et réclame la démission du ministre de la Défense. Un bataillon spécial de 1 200 hommes le soutient.
vendredi 7 janvier
Extension de la mutinerie. Le lieutenant-colonel Ochoa-Perez a obtenu le soutien d’un autre bataillon et de deux garnisons dans le nord du pays.
du samedi 8 au dimanche 9 janvier
Création du groupe de Contadora : le Mexique, le Venezuela, la Colombie et Panama décident d’entreprendre un effort de médiation destiné à ramener la paix dans l’isthme centraméricain (démilitarisation et mise en place d’un parlement local). Ils reçoivent un large appui international (excepté des Etats-Unis).
vendredi 21 janvier
Le président américain Reagan affirme que les violations des droits de l’homme observées au Salvador sont en net déclin, ce qui ouvre le droit à ce pays de recevoir l’aide militaire américaine.
mardi 1er février
Nouvelle offensive de l’armée contre les rebelles dans l’est du pays. Plusieurs bataillons d’élite entraînés aux Etats-Unis ont été engagés dans l’opération, ce qui n’a pas empêché les guérilleros de s’empare d’une ville de 30 000 habitants, Berlin, dans la province d’Usulután.
mercredi 2 février
De violents combats se sont déroulés à Berlin. Des renforts de l’armée sont tombés dans une embuscade : 40 soldats ont été tués.
vendredi 4 février
La guérilla s’est emparée d’une nouvelle ville dans le nord-ouest du pays, La Reina.
dimanche 6 février
A Rome, le pape Jean-Paul II a annoncé un voyage en Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, Panama, Salvador, Guatemala, Honduras, Belize et Haïti), début mars.
dimanche 27 février
Parce que l’armée a utilisé « beaucoup plus de munitions qu’elle ne l’escomptait », le gouvernement salvadorien vient de lancer un appel d’urgence à Washington.
lundi 28 février
Le président américain Ronald Reagan a décidé d’accroître le nombre et le rôle des conseillers militaires américains présents au Salvador.
Les rebelles du FFMLN ont fait savoir qu’ils observeraient une trêve lors de la visite du pape le 6 mars.
Selon une source syndicale, 18 paysans ont été massacrés par des soldats dans l’est du pays.
jeudi 3 mars
18 paysans, dont 3 adolescents, auraient été exécutés sommairement par les militaires.
vendredi 4 mars
Les autorités ont fait part de la découverte d’un complot ayant pour but d’assassiner le pape Jean-Paul II. Le gouvernement met en cause 18 extrémistes de gauche, une version que rejette en bloc l’opposition, légale ou non.
dimanche 6 mars
Le pape est arrivé au Salvador : dans une capitale transformée en place forte et à l’occasion d’une messe organisée en présence de 500 000 personnes, Jean-Paul II, sous forte protection militaire, a lancé un appel à la paix et à la fin de la guerre civile, renvoyant dos à dos la gauche et la droite et appelant les prêtres à ne pas s’investir politiquement. Rompant avec le programme, il est allé se recueillir sur la tombe de l’archevêque Romero, assassiné par des extrémistes de droite en mars 1980. Afin de minorer cet acte, le régime avait fait arracher un peu partout les affiches représentant Mgr Romero. Dans son discours de bienvenue, le président salvadorien a annoncé des élections avant la fin de l’année. Dans la soirée, le pape a quitté le Salvador pour le Guatemala.
jeudi 10 mars
Afin de « faire face à l’offensive communiste en Amérique centrale », le président américain Ronald Reagan a demandé au Congrès une forte augmentation (plus 300 millions de dollars) de l’aide militaire et économique aux régimes alliés de la région, surtout au Salvador (130 millions). Il n’est pas prévu l’envoi de conseillers militaires américains, mais plutôt d’entraîner aux Etats-Unis les militaires salvadoriens, ce qui coûtera bien plus cher. Le président Reagan demande par ailleurs d’avancer la date des élections générales avant la fin de l’année, espérant l’arrivée au pouvoir d’un régime plus modéré.
dimanche 13 mars
La présidente de la Commission salvadorienne des droits de l’homme, Marianella Garcia a été tuée dans une fusillade à Suchitoto, à 40 kilomètres au nord de San Salvador. Elle avait 34 ans. Selon des sources d’opposition elle aurait été torturée et tuée après avoir tenté de sauver à l’aide d’un bus une centaine de villageois menacés par des militaires (dont une dizaine seulement aurait survécu). Selon les autorités, elle faisait partie d’un groupe de guérilleros ayant tendu une embuscade à une unité militaire.
lundi 21 mars
Funérailles de la présidente de la Commission salvadorienne des droits de l’homme, Marianella Garcia.
mercredi 23 mars
De violents combats entre l’armée et la guérilla ont éclaté dans le nord du pays.
lundi 28 mars
Elections à l'Assemblée constituante : Démocrate-chrétien 24 sièges (=), ARENA 19 s. (=), Parti de la conciliation nationale 14 s., Action démocrate 2 s., Parti populaire salvadorien 1 s.
en mars
Offensive antiguérilla dans la région de Guazapa.
mercredi 6 avril
Melinda Anaya Montes, dirigeante du mouvement de guérilla au Salvador, a été assassinée à Managua, la capitale du Nicaragua. La « Comandante Ana Maria » avait 54 ans.
mercredi 27 avril
Avant de s’adresser au Congrès américain, le président Reagan a déclaré au sujet de la situation en Amérique centrale : « les Etats-Unis ne peuvent plus ignorer l’incendie qui brûle dans leur propre jardin ». Il parvient ainsi à faire voter par les représentants et sénateurs une assistance militaire accrue au Salvador, tout en incitant les Salvadoriens à avancer la date de leur élection présidentielle.
vendredi 29 avril
Dans l’est du pays, environ 200 personnes auraient été tuées dans la matinée lors de l’attaque lancée par le FFMLN contre un poste-frontière près du Honduras.
jeudi 12 mai
Selon la Commission des droits de l’homme, environ 440 personnes ont été assassinées par les militaires durant les trois premiers mois de l’année.
vendredi 13 mai
Un rapport américain fait état de la mort d’une centaine de civils, massacrés par la guérilla.
mercredi 25 mai
Vers 18 h 30, un conseiller militaire américain, le commandant Albert Schaufelberger a été assassiné par des guérilleros du FMLN sur un parking du campus de l’Université Centroamericana de San Salvador. Son rôle était d’aider la marine salvadorienne à lutter contre le trafic d’armes venant du Nicaragua.
vendredi 27 mai
Washington annonce que des instructeurs américains formeront les soldats salvadoriens à la lutte contre les guérilleros, en territoire hondurien.
lundi 18 juillet
Les chefs d’Etat de Colombie, du Mexique, du Panama et du Venezuela ont lancé un appel à la communauté mondiale afin que tous les efforts soient mis en œuvre afin d’empêcher qu’un conflit général n’éclate en Amérique centrale.
mardi 4 octobre
Jose Guillermo Orellana Osorio, secrétaire de la Faculté de droit de l'Université nationale, est enlevé à San Salvador par les escadrons de la mort.
mardi 25 octobre
Match amical de football : à Los Angeles (Etats-Unis), le Mexique a battu le Salvador trois buts à zéro.
mercredi 23 novembre
Les escadrons de la mort enlèvent à San Salvador Juan Francisco Aguirre, professeur à l'Université nationale.
mardi 20 décembre
Nouvelle Constitution.
en décembre
La guérilla attaque et prend la caserne El Paraiso : cent soldats sont tués.
1984
vendredi 3 février
Dans une déposition destinée à la sous-commission des Affaires étrangères du Congrès américain, Robert White, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Salvador, a clairement accusé le leader de l’extrême-droite salvadorienne, Roberto d’Aubuisson, d’avoir lui-même tiré au sort le nom de l’officier chargé d’assassiner l’archevêque Romero, en mars 1980.
samedi 24 mars
A la veille des élections présidentielles, la guérilla a fait sauter dans la soirée des pylônes électriques : la capitale et les deux tiers du pays sont totalement privés d’électricité.
dimanche 25 mars
Premier tour des élections présidentielles, marqué par une série d’attentats de la guérilla et la confusion la plus totale : le candidat des modérés, le démocrate-chrétien José-Napoléon Duarte, est arrivé en tête avec 44 % des voix, devançant le major Roberto D'Aubuisson, candidat de l’extrême-droite. Malgré les risques les électeurs se sont déplacés massivement pour voter mais l’absence d’électricité a entraîné des retards et des queues monstrueuses devant les bureaux de vote. Les transports en commun n’ont pas circulé aujourd’hui.
L’administration Reagan a demandé une nouvelle fois au Congrès américain d’accorder une aide militaire d’urgence pour le Salvador.
samedi 5 mai
La guérilla a lancé dans la soirée une attaque contre la ville de San Miguel.
dimanche 6 mai
Second tour de l’élection présidentielle entre le démocrate-chrétien (centriste) José-Napoléon Duarte et le candidat d’extrême-droite, le major Roberto D'Aubuisson, notoirement lié aux escadrons de la mort. Dans la soirée, Duarte s’est proclamé vainqueur du scrutin. A la différence du premier tour, l’élection s’est déroulée cette fois dans le calme et l’ordre.
mercredi 9 mai
Le major D'aubuisson s’est à son tour proclamé dans la soirée victorieux de l’élection présidentielle. Le Conseil central des élections a fait savoir qu’il ne rendra public aucun résultat officiel avant une semaine.
samedi 12 mai
Annonce des résultats officiels de l’élection présidentielle : le candidat démocrate-chrétien José-Napoléon Duarte est proclamé élu avec un peu plus de 53 % des voix. Il prendra ses fonctions le 1er juin.
Des guérilleros ont détenus pendant plusieurs heures 73 personnes en otage dans un supermarché de San Salvador. Après avoir libéré leurs prisonniers, les rebelles se sont réfugiés à l’ambassade du Mexique.
samedi 19 mai
Le président démocrate-chrétien élu du Salvador, José-Napoléon Duarte, est arrivé en visite officielle aux Etats-Unis.
dimanche 20 mai
Le président Reagan et le président élu salvadorien José-Napoléon Duarte se sont entretenus à la Maison-Blanche.
lundi 21 mai
Poursuivant sa visite aux Etats-Unis, le président élu Duarte a répété qu’il allait constituer dans les semaines qui viennent une commission spéciale chargée d’enquêter sur les milliers de personnes assassinées depuis au Salvador depuis cinq ans. Une tâche qui s’annonce difficile : selon un rapport d’Amnesty International, sur les 40 000 personnes tuées dans le pays depuis 1979 la majorité l’ont été par les propres forces du gouvernement salvadorien…
mercredi 23 mai
Ouverture à Zacatecoluca du procès de cinq anciens membres de la garde nationale accusés du meurtre de quatre religieuses américaines en décembre 1980.
jeudi 24 mai
Le Congrès américain approuve l’aide militaire au Salvador.
Les cinq anciens gardes nationaux jugés à Zacatoluca ont été reconnus coupables par un jury populaire du meurtre de quatre religieuses américaines en décembre 1980. Ils sont condamnés à 30 ans de prison.
vendredi 1er juin
Entrée en fonction du président démocrate-chrétien José-Napoléon Duarte. Il succède à Alvaro Magaña, qui était en fonction depuis les élections de 1982.
jeudi 19 juillet
Le président du Salvador Napoléon Duarte a été reçu à Paris par son homologue français, François Mitterrand.
lundi 8 octobre
Intervenant à la tribune des Nations unies, à New York, le président Duarte a créé la sensation en proposant à la guérilla FMLN des négociations directes entre lui-même et les dirigeants rebelles dans un petit village salvadorien.
mardi 9 octobre
Le dirigeant rebelle Rubén Zamora a annoncé que le FLMN acceptait la rencontre avec le président Duarte.
Match amical de football : à Los Angeles, les Etats-Unis ont battu le Salvador trois buts à un.
jeudi 11 octobre
Pour leur deuxième match de football en deux jours à Los Angeles, l’équipe du Mexique a battu le Salvador un but à zéro.
lundi 15 octobre
Première rencontre entre le président Salvador Duarte et quatre chefs de la guérilla gauchiste FLMN-FDR (dont Guillermo Ungo et Ruben Zamora), dans une église de La Palma, en présence de l’archevêque de San Salvador, qui sert de médiateur. Le village, tenu par la guérilla, a été démilitarisé pour l’occasion, l’armée et les rebelles se tenant à au moins 10 kilomètres de la localité. La guerre civile a fait au moins 50 000 morts depuis six ans au Salvador.
vendredi 19 octobre
La guérilla a publié un communiqué dans lequel elle annonce la poursuite de la lutte armée.
Un avion espion qui transportait quatre civils américains travaillant pour la CIA s’est écrasé au Salvador. La guérilla affirme avoir abattu l’appareil, mais Washington dément, déclarant que l’accident est du au mauvais temps.
vendredi 30 novembre
Les onze heures des deuxièmes discussions Duarte-Guérilla organisées à Ayaguato, à 20 kilomètres de la capitale, sous la médiation de l’archevêque de San Salvador, n’ont abouti qu’à un seul résultat concret : le gouvernement et la guérilla se sont mis d’accord sur une trêve à l’occasion des fêtes de Noël, du 22 décembre au 3 janvier. Intervenant peu après à la télévision, le président Duarte a catégoriquement rejeté le processus de pacification présenté par les rebelles.
lundi 24 décembre
Les armes se sont tues pour la première fois depuis cinq ans au Salvador à l’occasion de la trêve de Noël de trois jours conclue entre le gouvernement et la guérilla.
1985
samedi 5 janvier
Pedro René Yanès, conseiller du président Duarte, est assassiné à San Salvador par les escadrons de la mort (extrême droite).
mardi 19 février
L’archevêque de San Salvador, Mgr Rivera y Damas, a déclaré que de nombreux jeunes Salvadoriens étaient recrutés de force par l’armée et également, dans une moindre mesure, par la guérilla.
nuit du 20 au 21 février
Deux policiers ont été tués et plusieurs autres blessés à San Salvador par l’explosion d’une grenade.
dimanche 31 mars
Elections législatives et municipales. La démocratie-chrétienne du président Duarte sort renforcée au détriment de l’extrême-droite : le PDC obtient la majorité absolue avec 33 sièges sur 60, contre 13 pour l’ARENA. La guérilla a tenté de perturber le scrutin mais celui-ci s’est déroulé de façon bien plus calme que l’année précédente : les rebelles se sont contentés de saboter certains moyens de transport. Dans les municipales, les trois-quarts des villes, dont la capitale, sont gagnées par les démocrates-chrétiens.
lundi 1er avril
Bien que les résultats officiels n’aient pas encore été annoncés, le président Duarte a déclaré que son parti avait largement remporté les élections de la veille.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin
Afin d’expulser de l’établissement des grévistes soupçonnés d’être en rapport avec les rebelles, la police a procédé de manière anarchique à une véritable chasse à l’homme dans les couloirs et les chambres d’un hôpital de San Salvador, ligotant toutes les personnes présentes, personnel médical et patients. Quatre policiers se sont entre-tués, tandis qu’une femme sur le point d’accoucher est décédée d’une crise cardiaque.
mercredi 19 juin
A San Salvador, un commando de membres de la branche armée de la guérilla PRTC déguisés en soldats salvadoriens a attaqué vers 21 h 30 le restaurant Zona Rosa. Douze personnes ont été tuées, dont six Américains (quatre marines et deux hommes d’affaire), quatre Salvadoriens, un Chilien et un Guatémaltèque.
mardi 10 septembre
Un commando du Front Farabundo Marti de libération nationale enlève à San Salvador Inès Duarte, nièce du président Napoleon Duarte.
jeudi 24 octobre
44 jours après leur enlèvement, Inés Guadalupe Duarte et son amie ont été relâchées par le Front Farabundo Marti de Libération nationale après la libération de 22 prisonniers politiques par les autorités salvadoriennes et l’expulsion vers Panama (puis Cuba) de 96 guérilleros blessés.
vendredi 25 octobre
Une fusillade a éclaté près du palais présidentiel de San Salvador : deux personnes ont été tuées.
1986
dimanche 18 mai
Le refus nicaraguayen de négocier un désarmement entraîne l’échec à Panama des pourparlers de paix entre les cinq pays d’Amérique centrale et le groupe de la Contadora (Colombie, Mexique, Panama, Venezuela).
samedi 24 mai
Le président du Guatemala, Vinicio Cerezo, ouvre le premier sommet pour la paix d’Esquipulas, réunissant les chefs d’Etat de cinq pays d’Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador).
dimanche 25 mai
A Esquipulas, les chefs d’Etat des cinq pays d’Amérique centrale se mettent d’accord pour la création d’un Parlement centraméricain.
lundi 26 mai
Le régime sandiniste nicaraguayen accepte à Esquipulas de négocier une réduction de son armement lourd.
Arrestation des militants des droits de l’homme Herbert Anaya et Reynaldo Blanco. Ils sont incarcérés à la prison de La Esperanza (où ils seront torturés).
vendredi 10 octobre
San Salvador et sa région sont durement touchées par une série de séismes. Le premier, de magnitude 7,5, a frappé à 11 h 49 du matin. Entre 1 000 et 1 500 personnes ont perdu la vie, 10 000 autres ont été blessées et plus de 200 000 sont sans-abri. Les dégâts matériels sont très importants. De 150 000 à 200 000 maisons touchées. La ville est sans eau, sans électricité, sans téléphone. L’aide internationale s’organise immédiatement. Le tremblement de terre a été ressenti plus légèrement au Honduras et au Guatemala.
samedi 11 octobre
De violentes répliques sont ressenties au Salvador.
dimanche 12 octobre
Des équipes de sauveteurs venues du monde entier arrivent au Salvador pour aider les locaux à retrouver des survivants dans les décombres. Les habitants continuent à manquer de nourriture, de médicaments, de tentes, etc. Mais l’eau et l’électricité ont été partiellement rétablies. La messe des obsèques des victimes s’est déroulée sur le parvis de la cathédrale, épargnée par le séisme. Près de 300 répliques ont été enregistrées en trois jours.
mardi 14 octobre
La terre tremble à nouveau.
lundi 27 octobre
D’un commun accord, l’armée et la guérilla ont cessé les combats pour cette journée, suivant ainsi l’appel du pape pour une « trêve mondiale des guerriers ».
1987
mardi 13 janvier
Match amical de football : à Los Angeles (Etats-Unis), le Mexique a battu le Salvador trois buts à un.
lundi 2 février
Echange de prisonniers entre le régime et la guérilla. Parmi les personnes libérées par le pouvoir figure le militant des droits de l’homme Herbert Anaya, arrêté en mai 1986.
mercredi 25 mars
Un couple armé de fusils a pris en otage plusieurs centaines d’écoliers, près du Palais présidentiel de San Salvador. L’homme et la femme réclament de l’argent et de se rendre au Mexique. Pendant six heures, les autorités vont réussir à faire sortir des dizaines d’enfants par les fenêtres, les portes et le toit de l’établissement avant que l’intervention décisive de l’évêque auxiliaire de San Salvador ne mette fin au calvaire des jeunes et de leurs parents qui attendaient dans la rue.
mardi 31 mars
La guérilla tue environ cent soldats à El Paraiso.
nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai
La guérilla a mené une attaque surprise contre une caserne de San Francisco Gotera, dans le nord-est du pays (département de Morazán). Plusieurs soldats ont été tués et blessés.
vendredi 10 juillet
Séisme faisant 1 000 morts.
jeudi 6 août
Un an après le sommet d’Esquipulas, la capitale du Guatemala accueille un sommet de deux jours réunissant cinq chefs d’Etat d’Amérique centrale (Costa-Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador) dans le but de régler les divers conflits en cours dans la région.
vendredi 7 août
Les dirigeants centroaméricains ont approuvé à Guatemala Ciudad le plan du Costaricain Oscar Arias Sanchez « pour établir une paix ferme et durable en Amérique centrale ». Le texte appelle les Etats de la région à se réconcilier, à respecter les frontières, à cesser d’aider les guérillas des autres pays, à organiser des élections libres (sous le contrôle d’observateurs internationaux) et à amnistier les opposants politiques. Il demande que des cessez-le-feu soient conclus dans les 90 jours au Guatemala, au Nicaragua et au Salvador. Les gouvernements sont invités à traiter la question des réfugiés et à coopérer pour le développement et la démocratie en Amérique centrale.
jeudi 20 août
Les ministres des Affaires étrangères du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Salvador se sont réunis dans la capitale salvadorienne pour définir les mesures d'application du plan Arias.
dimanche 23 août
Clôture des dixièmes Jeux Panaméricains à Indianapolis. Les Etats-Unis terminent meilleure nation avec 370 médailles, dont 169 d’or. Le Salvador est 23e avec une médaille de bronze.
dimanche 4 octobre
Pour la première fois depuis trois, le pouvoir et la rébellion renouent le dialogue au Salvador par l’intermédiaire de l’Eglise. Le président Duarte a rencontré des représentants de la guérilla à la nonciature de San Salvador pour tenter de trouver une issue à la guerre civile qui a fait 60 000 victimes en huit ans.
lundi 5 octobre
Après vingt heures de négociations, le gouvernement et la guérilla sont parvenus à trouver dans la soirée un terrain d’entente à la nonciature de San Salvador. Deux commissions seront créées dans les prochains jours afin de conclure un accord de cessez-le-feu avant la fin du mois.
lundi 26 octobre
Le président de la Commission des droits de l’homme du Salvador, Herbert Anaya, a été assassiné dans la matinée par trois hommes sur un parking proche de sa résidence, dans le district de Zacamil. La commission accuse le gouvernement et l’armée de ce crime.
fin octobre
Importantes manifestations de protestation après l’assassinat d’Herbert Anaya.
jeudi 29 octobre
Le FMLN et le Front démocratique révolutionnaire ont annoncé la suspension des négociations avec le gouvernement Diarte.
Reni Roldan a démissionné de la Commission nationale de réconciliation en signe de protestation contre « le meurtre d’Anaya et la disparition du syndicaliste universitaire Salvador Ubau ».
lundu 16 novembre
Ratification du Traité d’Institutionalisation, qui donne naissance au Parlement latino-américain (Parlatino) regroupant les Etats d’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Paraguay, Pérou, Surinam, Uruguay, Venezuela), centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Salvador) et des Caraïbes (Antilles néerlandaises, Aruba, Cuba, République dominicaine). Son siège est situé à São Paulo.
samedi 21 novembre
Après sept ans d’exil au Nicaragua, l’opposant social-démocrate Rubén Zamora est de retour au Salvador, « la cage du fauve ».
lundi 23 novembre
Amnistié, Guillermo Ungo rentre à son tour au Salvador. Le chef du Front démocratique révolutionnaire a été accueilli par 2 000 partisans. Le président Duarte a demandé à Ungo et ses amis de couper leurs liens avec la guérilla marxiste.
jeudi 24 décembre
Le groupe français Bouygues a annoncé la signature d'un contrat avec le gouvernement du Salvador pour la construction du nouvel hôpital de San Salvador, pour un montant de 150 millions de francs.
dans l’année
Le MNR, le MPSC et le PSD se regroupent dans la Convergence démocratique (CD).
1988
vendredi 15 janvier
Ouverture au Costa Rica du sommet centraméricain d’Alajuela. Les cinq chefs d’Etat (Vinicio Cerezo du Guatemala, José Napoléon Duarta du Salvador, José Azcona del Hoyo du Honduras, Daniel Ortega du Nicaragua et Oscar Arias du Costa Rica) déplorent le bilan négatif de la mise en application des dispositions prévues par le plan de paix Arias.
samedi 16 janvier
Le sommet d’Alajuela s’achève avec la signature d’un accord de paix par les cinq présidents.
mardi 16 février
Première information documentée concernant une action au combat de conseillers militaires américains présents au Salvador.
dimanche 20 mars
Elections législatives : le parti conservateur ARENA (Alliance républicaine nationaliste) dirigé par Alfredo Cristiani a remporté le scrutin avec 48,10 % des voix et 31 sièges (+ 18) sur 60. Les démocrate-chrétiens tombent à 35,10 % et 22 s. (- 11) et le Parti de la Conciliation nationale à 8,46 % (7 s., - 5). 1 083 000 votants sur 1 650 000 inscrits (59 % de participation).
Elections municipales également remportées par l’ARENA.
jeudi 2 juin
Atteint d’un cancer, le président du Salvador Napoleon Duarte (62 ans) a été hospitalisé en urgence à Washington (Etats-Unis).
samedi 6 août
Publication du rapport accablant du groupe de travail de l’ONU sur l’esclavage des enfants dans le monde : travail forcé (Inde, etc.), enrôlement comme soldat (Iran, Afghanistan, Salvador, etc.), prostitution (Brésil, Bangladesh, Thaïlande, etc.).
1989
dimanche 1er janvier
Création dans l’ouest du pays (département d’Ahuachapán) du parc national El Impossible. Il s’étend sur 38,20 km²² de forêt tropicale.
mardi 24 janvier
La guérilla propose de participer aux élections présidentielles.
lundi 13 février
Le Salvador accueille un nouveau sommet des chefs d’Etat d’Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador). L’ambiance est au pessimisme et à la morosité.
mardi 14 février
Clôture au Salvador de la conférence des cinq chefs d’Etat centro-américains. Le président nicaraguayen Daniel Ortega s’est engagé à entamer immédiatement « un processus de démocratisation et de réconciliation nationale » dans son pays et à avancer la date des élections générales au mois de février 1990.
en février
L'officier d'extrême droite Roberto d'Aubuisson est mis en cause dans l'assassinat de Mgr Romero (1980).
vendredi 10 mars
La guérilla renonce à participer à l'élection présidentielle.
jeudi 16 mars
Les guérilleros appellent au boycott de l'élection présidentielle.
dimanche 19 mars
Election présidentielle : 45 à 50 % d'abstentions. Alfredo Cristiani du parti ARENA (droite) est élu président avec 53,8 % des voix contre 36,9 % au démocrate-chrétien Fidel Chavez Mena, 4,21 % au Parti de la conciliation nationale et 3,2 % à Guillermo Ungo (Convergence démocrate). Dans 10 % des communes, les votes ont été empêchés par des affrontements qui ont fait : 43 morts (29 rebelles, 10 militaires et 4 civils).
samedi 15 avril
Une infirmière française, Madeleine Lagadec a été enlevée et assassinée à Ildefonso. Elle travaillait dans un petit hôpital de campagne à San Vicente, abritant des guérilleros blessés. Quatre officiers sont soupçonnés.
jeudi 1er juin
Entrée en fonction du quarantième président du Salvador : Alfredo Cristiani (ARENA) succède au démocrate-chrétien José Napoléon Duarte.
vendredi 9 juin
Assassinat à San Salvador de l’ancien ministre des Affaires étrangères (1978-1979) José Antonio Rodriguez Porth. Il avait 75 ans.
samedi 5 août
Au Honduras, la ville de Tela accueille le nouveau sommet des cinq chefs d’Etat d’Amérique centrale.
lundi 7 août
Les cinq présidents centraméricains sont parvenus à Tela à un accord concernant le démantèlement des groupes de la Contra. Les guérilleros nicaraguayens antisandinistes doivent remettre leurs armes à une commission internationale avant la fin de l'année.
lundi 16 octobre
Ouverture à San José (Costa Rica) des négociations entre le gouvernement du Salvador et les représentants de la guérilla du Front Farabundo Marti (FFMLN).
mercredi 18 octobre
Les discussions de San José entre les autorités et les rebelles salvadoriens s’achèvent sur un échec. Aucun accord n’a pu être trouvé entre les deux parties.
mardi 7 novembre
La création du Groupe des observateurs des Nations unies en Amérique centrale (ONUCA) est approuvée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, en application des accords conclus en février et en août par les cinq chefs d’Etat de la région. Cette force de paix a pour mission de veiller à ce qu'aucun armement ne parvienne plus aux rebelles nicaraguayens de la Contra nicaraguayenne (14 février et 7 août).
samedi 11 novembre
La guérilla lance une grande offensive au cours laquelle 400 personnes trouvent la mort.
dimanche 12 novembre
Proclamation de l’état de siège.
jeudi 16 novembre
Six professeurs jésuites (Ignacio Martin-Baro, Joaquin Lopez, Juan Ramon Moreno, Segundo Montes, Ignacio Ellacuria, Amando Lopez) de l’université Centroamericana de San Salvador, leur propriétaire et sa fille adolescente sont assassinés par des soldats.
en novembre
3 000 morts (1 600 guérilleros, 400 soldats et 1 000 civils).
dimanche 10 décembre
Les cinq présidents d’Amérique centrale se retrouvent une fois de plus à San José (Costa Rica).
mardi 12 décembre
Clôture du sommet de San José. Les cinq chefs d’Etat ont lancé un appel à la démobilisation de la guérilla salvadorienne du Front Farabundo Marti (FMLN).
mardi 1er janvier
Crise politique importante : le gouvernement a lancé un ultimatum aux forces armées pour qu’elles se prononcent publiquement en faveur de la démocratisation promise après le coup d’Etat ayant renversé le général Romero.
jeudi 3 janvier
Le gouvernement issu du coup d’Etat du 15 octobre démissionne. Guillermo Ungo et Roman Mayorga quittent la junte, suivis par neuf autres ministres. Ils refusent de servir plus longtemps de façade respectable à un pouvoir militaire criminel. Pour combler ce vide, les conseillers américains s'adressent au Parti démocrate-chrétien : Ruben et Mario Zamora, Antonio Morales Ehrlich et Hector Dafa forment avec Majano, Gutierrez et un indépendant, la seconde junte.
vendredi 11 janvier
Union du FAPU (LP-28), du BPR et de l'UDN.
Enlèvement par des trotskistes salvadoriens des ambassadeurs de Panama et du Costa Rica.
lundi 14 janvier
Libération des ambassadeurs de Panama et de Costa Rica, séquestrés depuis quatre jours.
mardi 22 janvier
Commémoration par des organisations populaires, finalement rejointes par les communistes, de la révolte paysanne de 1932. Ils fêtent leur unification dans la Coordination révolutionnaire des masses (CRM). Mais la grève générale organisée ce jour a tourné à l’émeute. Près du palais national, les forces armées ont ouvert le feu sur les 150 000 manifestants qui protestaient contre la politique du gouvernement : environ 67 personnes ont été tuées et plus de 250 autres blessées. Tandis que des groupes de jeunes avaient dressé des barricades avec des véhicules incendiés, des miliciens d’extrême-droite auraient attaqué l’université et des guérilleros des commissariats.
mercredi 23 janvier
Poursuite des manifestations populaires à San Salvador.
vendredi 25 janvier
Sept étudiants ont été abattus par des militaires.
lundi 4 février
300 étudiants d’extrême-gauche occupent le ministère de l’Education, où ils gardent séquestrés 500 personnes dont le ministre lui-même.
mardi 5 février
Une vingtaine de membres des Ligues populaires occupent l’ambassade d’Espagne au Salvador et gardent en otages plusieurs personnes, dont l’ambassadeur.
mercredi 6 février
L’ambassadeur d’Espagne au Salvador, pris en otage, est victime d’une dépression nerveuse.
vendredi 8 février
Les Brigades des étudiants révolutionnaires se sont emparées d’une trentaine d’otages dans l’Ecole nationale de commerce.
mercredi 13 février
Libération de l’ambassadeur d’Espagne, retenu en otages depuis le 5 février dernier. Le même jour, l’ambassade du Panama est occupée.
jeudi 14 février
Manifestations dans les rues de San Salvador. La police a donné l’assaut au siège du parti de la Démocratie chrétienne. Les arrestations de masse se multiplient.
samedi 23 février
Le procureur général Mario Zamora, frère de l’ancien ministre Rubén Zamora, a été assassiné par un escadron de la mort.
en février
Le major Roberto d'Aubuisson, ex-chef du renseignement militaire et actuel patron du FAN (ex-ORDEN) accuse, à la télévision, plusieurs politiciens démocrates-chrétiens d'entretenir des relations louches avec la guérilla. Le major dénonce nommément Mario Zamora, l'homme du dialogue entre l'aile gauche et la tendance de droite du PDC. Quelques jours plus tard, des « inconnus » font irruption dans la maison de Zamora et l'abattent froidement.
lundi 3 mars
Dissolution de la première junte de gouvernement (à laquelle appartenait Hector Dada, PDC), remplacée par une deuxième junte à laquelle participe le PDC de Duarte.
mardi 4 mars
Les combats à San Salvador ont fait dix morts.
jeudi 6 mars
Le régime a proclamé l’état de siège.
La junte décide de mettre en place une vaste réforme agraire. Les soldats sont envoyés pour occuper et exproprier les 300 domaines du pays dépassant les 500 hectares (elle doit s’étendre en 1981 à tous les domaines).
vendredi 7 mars
Nationalisation des banques et des industries du café et du sucre.
lundi 17 mars
Environ soixante personnes ont été tuées à travers le pays dans les violences qui ont suivi la mise en place par la junte militaire de la réforme agraire. Les forces armées ont ouvert le feu sur des paysans et des étudiants qui protestaient. L’université de San Salvador est encerclée par les soldats et toutes les entrées de la capitale sont contrôlées par les militaires. Le régime accuse l’extrême-gauche.
dimanche 23 mars
A l’occasion d’un sermon prononcé dans la basilique du Sacré-Cœur de San Salvador, Mgr Oscar Romero a lancé un appel aux militaires : l’archevêque de San Salvador demande aux officiers et soldats de l’armée régulière de ne pas obéir aux ordres contraires à la loi de Dieu. « Arrêtez la répression » a-t-il ajouté.
lundi 24 mars
Mgr Romero a été assassiné d’un coup de fusil par un commando de quatre hommes alors qu’il célébrait une messe dans la chapelle d’un hôpital de la capitale. Il avait 62 ans. L’un des escadrons de la mort, l'Union guerrière blanche, avait menacé de mort l’archevêque.
jeudi 27 mars
Accompagné dans le calme par plus de 20 000 personnes, le corps de Mgr Romero a été transféré de la basile du Sacré-Cœur à la cathédrale de San Salvador.
dimanche 30 mars
Près de 350 000 personnes ont assisté à San Salvador aux obsèques de Mgr Romero, dont 300 prêtres et 30 évêques venus du monde entier. Alors que la messe commençait, une bombe a explosé et une fusillade a éclaté provoquant un début de panique dans la foule. Entre 40 et 50 personnes sont mortes piétinées, dont de nombreux enfants. Une dizaine d’autres sont mortes sous les balles. On dénombre également 200 blessés, majoritairement des femmes. La confusion s’est accentuée lorsque des militants de gauche venus armés ont commencé à riposter. Des milliers de personnes, dont de nombreux blessés, se sont réfugiés dans la cathédrale. Les autorités et les médias salvadoriens et américains accusent l’extrême-gauche mais de hauts représentants du clergé présents sur place affirment que la bombe a été jetée du palais présidentiel et que les premiers tirs de mitrailleuses et d’armes automatiques provenaient du deuxième étage du même bâtiment.
mardi 2 avril
Le gouvernement accuse l’extrême-gauche d’être responsable de la fusillade qui s’est produite lors des funérailles de Mgr Romero. Pour nombre d’observateurs, les coupables sont en fait des francs-tireurs d’extrême-droite. Le régime en profite pour prolonger la durée de l’état de siège.
nuit du mardi 2 au jeudi 3 avril
Attentat à la bombe à San Salvador.
jeudi 3 avril
L’ancien de la police salvadorienne a échappé à une tentative d’enlèvement. Les processions de Pâques sont annulées.
lundi 26 avril
Naissance du Front démocratique révolutionnaire (FDR) qui intègre les mouvements de la CRM, le MNR de Guillermo Ungo, le Mouvement populaire social-chrétien (MPSC) de Ruben Zamora et une multitude d'organisations syndicales, étudiantes et Professionnelles. Enrique Alvarez, l'ancien ministre de l'Agriculture, en devient le président.
lundi 5 mai
Des officiers honduriens et salvadoriens se sont rencontrés à la frontière pour discuter des moyens d’empêcher les guérilleros du Salvador de pénétrer au Honduras. Le gouvernement de Tegucigalpa fait pression sur les réfugiés pour rentrer à Las Aradas.
mardi 13 mai
L’armée salvadorienne (détachement n°1), la Garde nationale et les paramilitaires de l’ORDEN ont lancé une offensive contre les rebelles du FMLM dans la zone démilitarisée longeant la frontière hondurienne, dans la région de Las Aradas.
mercredi 14 mai
Massacre de la rivière Sumpul : les soldats salvadoriens et les paramilitaires ont tué à la mitrailleuse et à l’armée blanche des centaines de réfugiés qui s’apprêtaient à franchir la frontière avec le Honduras près de Chalatenengo. Des bébés et des jeunes enfants ont été jetés en l’air et éventrés ou décapités à la machette par les paramilitaires. Des victimes ont tenté de franchir la rivière Sumpul pour se réfugier au Honduras mais l’armée locale les a empêchés de passer. Plusieurs victimes ont été abattues dans la rivière et de nombreux enfants se sont noyés. Le massacre a duré entre six et neuf heures et a coûté la vie à 300 à 600 personnes. Les corps ne seront pas inhumés et se décomposeront dans la forêt et la rivière, ce qui entraînera des cas de typhoïdes le long de son cours dans les semaines suivantes (l’information sur cette tuerie ne sera révélée que le 24 juin).
mercredi 21 mai
La radio costaricaine est la première à mentionner un possible massacre sur la rivière Sumpul.
en mai
Les derniers membres de la « tendance populaire » du PDC et de l'Université centro-américaine (UCA) prennent définitivement leurs distances avec le régime. Tout le centre salvadorien rejoint la gauche. La vieille garde du PDC, incarnée par José Napoléon Duarte, s'allie à la droite civile et militaire, pour former la « troisième junte révolutionnaire ». Les organisations populaires, désormais condamnées à la clandestinité, appellent la population à « serrer les rangs contre les ennemis du peuple ».
samedi 14 juin
Missionnaire italien au Salvador, le prêtre franciscain Cosma Spessotto a été assassiné par la police du régime à San Juan Nonualco (à 50 km au sud-est de San Salvador). Connu pour ses activités sacerdotales auprès des pauvres, il a été abattu par un groupe d’hommes alors qu’il priait à genoux dans son église avant de célébrer la messe (il sera béatifié en 2022).
lundi 23 juin
27 personnes ont été tuées dans affrontements avec l’armée à San Salvador.
mardi 24 juin
Une grève générale est lancée à l’appel de l’opposition de gauche.
Des responsables religieux du Honduras ont affirmé que 600 Salvadoriens avaient été tués par leur armée le 14 mai dernier.
mercredi 25 juin
Les gouvernements du Honduras et du Salvador démentent le massacre de 600 réfugiés salvadoriens le 14 mai.
jeudi 26 juin
Sur ordre de la Junte, 400 soldats ont pris d’assaut l’Université nationale de San Salvador, centre des mouvements révolutionnaires. Des étudiants qui se rendaient ont été sommairement exécutés (l’établissement restera fermé pendant quatre ans).
du samedi 5 au dimanche 6 juillet
55 personnes ont été tuées dans les violences à travers le pays.
jeudi 10 juillet
300 guérilleros ont été repoussés alors qu’ils tentaient de s’emparer de la troisième ville du Salvador, San Miguel.
vendredi 11 juillet
L'ambassade du Costa Rica à San Salvador est occupée par plus de deux cents personnes.
nuit du vendredi au samedi 12 juillet
Deux journalistes d’opposition ont été assassinés à San Salvador, probablement par un commando d’extrême-droite. Rédacteur en chef et photographe du quotidien d’opposition la Cronica del Pueblo, ils ont été enlevés et torturés à mort. Ils avaient 32 et 28 ans.
lundi 14 juillet
En deux jours, de violents affrontements armés ont fait plus de 50 morts à travers le pays.
mardi 5 août
Les cadavres dénudés de 32 personnes présentant des traces de torture ont été retrouvés en divers points du pays. Parmi les corps figurent ceux de trois enfants âgés de 12 à 14 ans.
lundi 11 août
Les guérilleros d’extrême-gauche tentent d’organiser une grève générale à caractère insurrectionnel. De violents affrontements éclatent avec les forces de l’ordre, appuyés par des avions et des hélicoptères.
jeudi 14 août
En trois jours, les violences armées entre forces de l’ordre et guérilleros ont fait plus de 300 morts à travers le pays. Le vice-consul américain a été blessé accidentellement par une rafale.
vendredi 15 août
Vaste déploiement de milliers militaires salvadoriens qui ont entrepris des opérations de quadrillage dans la capitale et les autres grandes villes du pays avant de rétablir l’ordre.
mercredi 3 septembre
Les violences meurtrières se poursuivent : vingt personnes ont été tuées en 24 heures, par les escadrons de la mort d’extrême-droite et par les guérilleros d’extrême-gauche.
mercredi 10 septembre
L’un des dirigeants du Front démocratique révolutionnaire a déclaré au Costa Rica que la guérilla de gauche va lancer des combats décisifs au Salvador. Des actions sont aussitôt déclenchées un peu partout.
jeudi 11 septembre
Les durs du régime menés par le colonel Gutierrez l’ont emporté : les officiers les plus modérés, souvent jeunes, ont été démis de leurs fonctions.
samedi 13 septembre
28 personnes ont été tuées dans la matinée dans des violences attribuées à la fois aux guérilleros et aux militaires.
dimanche 14 septembre
Une centaine de morts ont été enregistrés au Salvador en quatre jours.
lundi 15 septembre
Suite à un attentat commis contre un dépôt de carburant, une trentaine de militants de gauche sont assassinés dans les heures qui suivent.
mardi 16 septembre
Des guérilleros ont attaqué au bazooka l’ambassade des Etats-Unis à San Salvador.
mercredi 17 septembre
18 guérilleros ont pris d’assaut les bureaux de l’Organisation des Etats américains (OEA) à San Salvador : un garde a été tué et onze personnes prises en otage. Les rebelles réclament la fin des persécutions contre les militants de gauche et des enquêtes officielles sur les crimes récemment.
dimanche 28 septembre
Ayant reçu la promesse du gouvernement qu’une enquête sera conduite sur les disparitions d’opposants, les guérilleros libèrent les derniers otages au siège de l’OEA à San Salvador.
mercredi 8 octobre
La guérilla d’extrême-gauche avoir jugé et exécuté l’ambassadeur d’Afrique du Sud au Salvador. Archibald Dunn avait été enlevé le 28 novembre 1979 par des guérilleros salvadoriens. Il avait 61 ans.
vendredi 10 ou samedi 11 octobre
Cinq mouvements de guérilla marxistes s’unissent pour former le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN).
jeudi 30 octobre
Le Salvador et le Honduras ont signé devant la Cour internationale de justice un traité de paix mettant fin au conflit frontalier qui a mené à la « Guerre du football » en 1969.
en octobre
Interrogé par le United Church Observer, le président José Napoléon Duarte reconnaît pour la première fois qu’environ 300 personnes ont été tuées sur la rivière Sumpul le 14 mai dernier mais il affirme que toutes les victimes étaient des « guérilleros communistes » et non des civils.
vendredi 7 novembre
Les violences s’aggravent au Salvador : en une semaine ce sont 420 personnes qui ont été tuées à travers le pays.
jeudi 27 novembre
Six dirigeants du FDR (gauche), dont Enrique Alvarez, ont été enlevés par un commando d’hommes masqués soupçonnés d’appartenir à l’extrême droite.
vendredi 28 novembre
Les cadavres des six responsables de gauche enlevés la veille ont été retrouvés à quinze kilomètres de San Salvador.
mardi 2 décembre
Volontaires pour une mission humanitaire au Salvador, le missionnaire Jean Donovan et trois religieuses catholiques (Maura Clarke, Ita Ford et Dorothy Kazel), tous Américains, ont été assassinés à Santiago-Monualco par un escadron de la mort. Les religieuses ont été violées avant d’être tuées.
vendredi 5 décembre
Les Etats-Unis décident de suspendre l’aide politique et militaire au Salvador et d’y envoyer une commission d’enquête.
dimanche 14 décembre
Afin de trouver une issue politique à la crise que connaît le pays, José Napoléon Duarte, dirigeant de la démocratie chrétienne, est nommé président provisoire par la junte au pouvoir.
lundi 22 décembre
Le président José Napoleon Duarte est assermenté comme président de la Junte gouvernementale.
1981
samedi 3 janvier
Le dirigeant syndical salvadorien José Rodolfo Viera et deux représentants américains de l’AFL-CIO (Michael Hammer et Mark D. Pearlman) ont été assassinés à l’hôtel Sheraton de San Salvador par deux membres de la Garde nationale salvadorienne (reconnaissant avoir reçu un ordre d’exécution, les deux meurtriers seront condamnés à 30 ans de prison en 1986 et libérés dès 1988).
lundi 5 janvier
L’état de siège est prolongé pour un mois supplémentaire.
samedi 10 janvier
Fondé il y a trois mois seulement, le FMLN proclame l’insurrection générale et lance sa première grande offensive : les rebelles ont attaqué dans la soirée plus de dix villes et postes militaires, prenant le contrôle de la plus grande partie des départements de Morazán et de Chalatenango. Après la saisie des radios de San Salvador, à 18 h 30, Cayetano Carpio a annoncé : « L’heure… de la prise du pouvoir par le peuple… est arrivée ».
dimanche 11 janvier
Tout en assurant contrôler la situation dans tout le pays, le gouvernement a décrété le couvre-feu et la loi martiale sur l’ensemble du territoire salvadorien. De violents combats ont éclaté notamment à San Salvador et à Santa Ana, la deuxième ville du pays. Officieusement, les affrontements auraient déjà fait plus de 500 morts. Certains éléments de l’armée auraient fait défection pour se joindre aux insurgés. Le président de la Junte, Napoleon Duarte, a lancé un appel pressant au futur président américain Ronald Reagan.
mercredi 14 janvier
Le gouvernement américain a annoncé que les Etats-Unis vont reprendre leur aide militaire à la junte militaire au pouvoir au Salvador. Celle-ci avait été suspendue au mois de décembre après l’assassinat de trois religieuses américaines. A San Salvador, l’ambassadeur américain a directement mis en cause l’action de Cuba et du Nicaragua dans la récente offensive des rebelles du FMLN.
vendredi 16 janvier
On estime à un millier de morts le bilan d’une semaine de combats.
lundi 19 janvier
Dans l’une des dernières décisions de son mandat, le président Carter a augmenté de cinq millions de dollars l’aide militaire américaine au régime du Salvador.
mercredi 21 janvier
La guérilla a annoncé le lancement prochain d’une nouvelle grande offensive.
lundi 26 janvier
Le MPL Cinchonero fait exploser plusieurs bombes, à Tegucigalpa. Pas de victime.
Victore Medrano, directeur de la commission salvadorienne des droits de l'homme est enlevé à San Salvador par les escadrons de la mort.
jeudi 29 janvier
Une bombe détruit complètement l'ambassade du Nicaragua, à San Salvador. Plusieurs hommes affectés à la garde de cette ambassade sont blessés.
Le frère de Leonel Carias Delgado, juge à la Cour suprême, est assassiné par l'extrême gauche.
vendredi 6 février
L’armée lance une offensive contre la guérilla.
jeudi 12 février
A Mexico, le Tribunal des peuples reconnaît le gouvernement du Salvador coupable de génocide.
vendredi 20 février
En Espagne, l’organisation indépendantiste basque ETA a kidnappé trois consuls : ceux d'Autriche et du Salvador à Bilbao et celui de l’Uruguay à Barcelone.
lundi 23 février
L’administration américaine a décidé de rendre publics des documents (appuyant ses accusations) selon lesquels les pays communistes des quatre continents - dont le Viêtnam et l’Ethiopie - envoient, depuis 1980, des tonnes d’armes aux guérilleros salvadoriens.
vendredi 27 février
Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Alexander Haig,n a annoncé l’envoi d’une cinquantaine de conseillers militaires américains au Salvador.
samedi 28 février
L’ETA libère les trois consuls enlevés le 20 février et annonce la suspension de la lutte armée.
mercredi 4 mars
Douze rebelles du Front Farabundo Marti de libération nationale sont abattus par l'armée, suite à un affrontement ayant eut lieu à Belin.
jeudi 12 mars
Dans l’ouest du pays, à 35 km à l’ouest de Santa Ana, des habitants du village d’El Junquillo (département d’Ahuachapan), dont des femmes et des enfants, ont été assassinés sur ordre du capitaine Carlos Medina Garay à l’issue d’une opération militaires de neuf jours contre des rebelles (les détails du massacre ne seront révélés que dans les années 1990 lors de l’enquête menée par la « Commission sur la vérité »).
mercredi 25 mars
L’ambassade américaine au Salvador a été visée par une attaque à la roquette.
mardi 7 avril
Intervenus en voiture, des gardes nationaux ont pénétré dans le quartier de Monte Carmelos, à San Salvador, pour arrêter et exécuter des habitants accusés de rébellion. Des journalistes arrivés sur place peu après ont trouvé 30 corps dans les rues.
mercredi 29 avril
A Tegucigalpa, Carlos Hidalgo, directeur de la Loterie nationale, est sorti de sa voiture et abattu par un commando du Front Farabundo Marti de libération nationale salvadorien.
vendredi 1er mai
Deux journalistes américains, ainsi que leurs deux interprètes, sont assassinés à San Salvador par les escadrons de la mort.
samedi 2 mai
Les corps de 18 civils, assassinés par les escadrons de la mort, sont découverts à Santa Ana.
dimanche 3 mai
Le fils du général Jose Alberto Medrano, ancien chef de la Garde nationale, est assassiné à San Salvador.
mardi 5 mai
A San Salvador, l’Agence des droits de l'homme annonce que la violence politique a tué au moins 7700 personnes en une année.
samedi 30 mai
Ernesto Antonio Granados, chef de la sécurité du ministère des Affaires étrangères, est assassiné dans sa résidence de San Salvador.
lundi 1er juin
Au moins 25 cadavres portant des traces de tortures et de blessures par balles ont été découverts en différents endroits du pays.
jeudi 11 juin
Les rebelles du Front Farabundo Marti de libération nationale s'emparent de la caserne d'Arcato, près de la frontière hondurienne. 140 soldats sont tués.
vendredi 12 juin
L'armée reprend la caserne d’Arcato, perdant douze hommes dans l'opération.
mercredi 24 juin
La guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale attaque la cité d'Amatitan Abajo et y tue une quarantaine de personnes.
mercredi 1er juillet
Le FFMLN attaque le village de La Cieba et y tue trente personnes, dont plusieurs soldats.
vendredi 14 août
Cinq bombes explosent à San Salvador.
samedi 15 août
Les corps décapités de cinq personnes sont découverts à Cojutepeque. Ils ont été assassinés par la Brigade Maximiliano Hernandez Martinez (escadron de la mort).
dimanche 16 août
La Brigade Maximiliano Hernandez Martinez massacre une dizaine de civils, à Santa Ana.
mardi 18 août
Rose Judith Cisneros, directrice de l'Association démographique du Salvador, est assassinée chez elle par les escadrons de la mort.
vendredi 21 août
Les corps décapités de 74 paysans sont découverts en moins de trois jours dans les environs de Santa Ana. Ces personnes ont été massacrées par les escadrons de la mort.
vendredi 28 août
Déclaration commune franco-mexicaine. Les deux pays estiment représentatif le front d’opposition à la junte au pouvoir au Salvador.
mardi 8 septembre
Une dizaine d'établissements commerciaux sont endommagés par des bombes à San Salvador.
vendredi 11 septembre
25 soldats sont tués à Carato par les rebelles du Front Farabundo Marti de libération nationale.
A El Zapote, les guérilleros mitraillent un bus et tuent 11 personnes.
mercredi 16 septembre
La police vénézuélienne arrête à l'aéroport de San Antonio de Tachira Manuel Salvador Somonino, dirigeant du Front Farabundo Marti de libération nationale.
jeudi 17 septembre
Huit bombes explosent à San Salvador. Aucune victime n'est rapportée.
vendredi 18 septembre
Un commando du MLP ouvre le feu à San Salvador sur le véhicule de police qui emmène en prison deux de ses dirigeants, Blanca Estella Ruiz et Jorge Alberto Dimas Ochoa, qui sont tués.
A San Salvador, des inconnus enlèvent Ana Maria Gomez, fondatrice de l'Association des femmes salvadoriennes.
A Las Pozas, les escadrons de la mort assassinent dix personnes.
jeudi 1er octobre
Offensive générale de la guérilla : échec.
vendredi 9 octobre
Deux bombes explosent à San Salvador contre le bâtiment de la Cour suprême de justice, blessant treize personnes, dont le président Leonel Carias Delgado.
mercredi 14 octobre
José Oscar Chavez, directeur de la Loterie nationale, est assassiné dans sa voiture à San Salvador.
lundi 19 octobre
Les escadrons de la mort massacrent une dizaine de personnes à Tilapo.
vendredi 23 octobre
Quatre bombes explosent à San Salvador. Aucune victime n'est rapportée.
lundi 2 novembre
La capitale du Honduras, Tegucigalpa, accueille le tournoi final des qualifications de la zone Amérique du Nord et du Centre pour la Coupe du monde de football 1982 : le Canada a battu le Salvador un but à zéro.
lundi 30 novembre
Le bâtiment qui abrite les bureaux du Fond Social d'Habitation à San Salvador est ravagé par deux bombes. Pas de victime.
dimanche 6 décembre
Deux bombes explosent aux abords de l'ambassade des Etats-Unis, à San Salvador. Pas de victime.
lundi 7 décembre
Au Honduras, Lucio Aguirres, membre de Caritas international, est abattu par des hommes appartenant à un mouvement paramilitaire salvadorien, alors qu'il tente de les empêcher de pénétrer dans le camp de réfugiés de La Virtud.
du jeudi 10 au samedi 12 décembre
Massacre d’El Mozote : des unités de l’armée salvadorienne (bataillon Atlacatl), formées par les Etats-Unis, tuent entre 800 et 900 civils (hommes, femmes et enfants) accusés de soutenir la guérilla dans le département de Morazán. Le secret est gardé par les autorités sur les événements.
lundi 28 décembre
Le pont qui enjambe la rivière Guajoyo est détruit par une bombe.
jeudi 31 décembre
L'archevêque de San Salvador annonce que près de 12 000 personnes ont été tuées, au cours des onze derniers mois, suite aux violences politiques. Le même jour, le FMLN lance un « appel à la Croix rouge internationale, à la Commission des droits de l’Homme de l’OAS et à la presse internationale de vérifier le génocide de plus de 900 Salvadoriens dans les environs d’El Mozote ». Les journalistes commencent à enquêter…
dans l’année
Fondation du Parti de l'action démocratique (PDA), du Parti d'orientation populaire (POP) et de l'Alliance républicaine nationale (ARENA).
1982
mercredi 27 janvier
Simultanément, le New York Times et le Washington Post révèlent le massacre d’El Mozote. L’armée et le gouvernement salvadoriens nient que tout crime a été commis en ces lieux…
lundi 8 février
Devant un comité du Sénat américain, Elliott Abrams, secrétaire d’Etat adjoint pour les questions de droits de l’homme, déclare que les rapports parlant de centaines de morts à El Mozote « ne sont pas crédibles » et qu’il s’agirait de mensonges colportés par la propagande de la guérilla salvadorienne.
vendredi 19 février
Devant l’Organisation des Etats américains, à Washington, le président Reagan s’est défendu de vouloir intervenir en force en Amérique latine, même s’il continue de soutenir la junte du Salvador calomniée « par une campagne de propagande ».
lundi 22 février
En visite officielle à Managua (Nicaragua), le président mexicain Lopez Portillo a mis en garde Washington : selon lui une intervention américaine au Salvador serait « une erreur gigantesque ».
jeudi 25 février
L’armée argentine aidera le Salvador « dans la mesure du possible », en respectant le principe de non ingérence, a déclaré le chef d’état-major de l’armée argentine, le général Jose Antonio Vaquero.
dimanche 28 mars
Elections à l'Assemblée constituante : Démocratie chrétienne 24 sièges, Coalition d'extrême droite du major Roberto d'Aubuisson 36 s. (dont ARENA 19 s.). La participation a été forte (plus de 1,3 millions d’électeurs) malgré les consignes de boycottage des guérilleros.
vendredi 2 avril
Annonce officielle des résultats définitifs de l’élection.
dimanche 2 mai
Assermenté par le major Roberto d’Aubuisson, Alvaro Magaña devient président par intérim du Salvador. Le nouveau chef de l’Etat dirigeait jusqu’alors la plus grande banque de prêt sur hypothèque du Salvador (Banco Hipotecario).
mardi 15 juin
Début de la 12e Coupe du monde de football, organisée par l’Espagne : dans le groupe 3, au stade Martinez-Valero d’Elche, la Hongrie a humilié le Salvador dix buts (L. Kiss 3, Nyilasi 2, Fazekas 2, Pölöskei, Toth et Szentes) à un (Ramirez), devant 23 000 spectateurs. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
samedi 19 juin
Un tremblement de terre de magnitude 7,3 a frappé une grande partie du pays : on dénombre 43 morts et au moins 101 blessés. Les dégâts sont estimés à 5 millions de dollars. L’épicentre était situé au large du département de la Libertad.
Second match du premier tour de la Coupe du monde de football : au stade Martinez-Valero d’Elche, la Belgique a battu le Salvador un but (Coeck) à zéro, devant 15 000 spectateurs.
mercredi 23 juin
Troisième et dernier match du premier tour de la Coupe du monde de football : au stade José Rico Pérez d’Alicante, l’Argentine a battu le Salvador deux buts (Passarella sur pénalty et Bertoni) à zéro, devant 32 500 spectateurs. C’était la première fois que ces deux équipes s’affrontaient. Deuxièmes du groupe 3, les Argentins sont qualifiés pour le second tour de la compétition.
en décembre
Un président provisoire remplace le président Duarte.
1983
jeudi 6 janvier
Mutinerie dans le nord du pays du lieutenant-colonel Sigfrido Ochoa-Perez, chef de la lutte anti-guérilla de la province de Cabañas. Il refuse d’être nommé attaché militaire à l’étranger et réclame la démission du ministre de la Défense. Un bataillon spécial de 1 200 hommes le soutient.
vendredi 7 janvier
Extension de la mutinerie. Le lieutenant-colonel Ochoa-Perez a obtenu le soutien d’un autre bataillon et de deux garnisons dans le nord du pays.
du samedi 8 au dimanche 9 janvier
Création du groupe de Contadora : le Mexique, le Venezuela, la Colombie et Panama décident d’entreprendre un effort de médiation destiné à ramener la paix dans l’isthme centraméricain (démilitarisation et mise en place d’un parlement local). Ils reçoivent un large appui international (excepté des Etats-Unis).
vendredi 21 janvier
Le président américain Reagan affirme que les violations des droits de l’homme observées au Salvador sont en net déclin, ce qui ouvre le droit à ce pays de recevoir l’aide militaire américaine.
mardi 1er février
Nouvelle offensive de l’armée contre les rebelles dans l’est du pays. Plusieurs bataillons d’élite entraînés aux Etats-Unis ont été engagés dans l’opération, ce qui n’a pas empêché les guérilleros de s’empare d’une ville de 30 000 habitants, Berlin, dans la province d’Usulután.
mercredi 2 février
De violents combats se sont déroulés à Berlin. Des renforts de l’armée sont tombés dans une embuscade : 40 soldats ont été tués.
vendredi 4 février
La guérilla s’est emparée d’une nouvelle ville dans le nord-ouest du pays, La Reina.
dimanche 6 février
A Rome, le pape Jean-Paul II a annoncé un voyage en Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, Panama, Salvador, Guatemala, Honduras, Belize et Haïti), début mars.
dimanche 27 février
Parce que l’armée a utilisé « beaucoup plus de munitions qu’elle ne l’escomptait », le gouvernement salvadorien vient de lancer un appel d’urgence à Washington.
lundi 28 février
Le président américain Ronald Reagan a décidé d’accroître le nombre et le rôle des conseillers militaires américains présents au Salvador.
Les rebelles du FFMLN ont fait savoir qu’ils observeraient une trêve lors de la visite du pape le 6 mars.
Selon une source syndicale, 18 paysans ont été massacrés par des soldats dans l’est du pays.
jeudi 3 mars
18 paysans, dont 3 adolescents, auraient été exécutés sommairement par les militaires.
vendredi 4 mars
Les autorités ont fait part de la découverte d’un complot ayant pour but d’assassiner le pape Jean-Paul II. Le gouvernement met en cause 18 extrémistes de gauche, une version que rejette en bloc l’opposition, légale ou non.
dimanche 6 mars
Le pape est arrivé au Salvador : dans une capitale transformée en place forte et à l’occasion d’une messe organisée en présence de 500 000 personnes, Jean-Paul II, sous forte protection militaire, a lancé un appel à la paix et à la fin de la guerre civile, renvoyant dos à dos la gauche et la droite et appelant les prêtres à ne pas s’investir politiquement. Rompant avec le programme, il est allé se recueillir sur la tombe de l’archevêque Romero, assassiné par des extrémistes de droite en mars 1980. Afin de minorer cet acte, le régime avait fait arracher un peu partout les affiches représentant Mgr Romero. Dans son discours de bienvenue, le président salvadorien a annoncé des élections avant la fin de l’année. Dans la soirée, le pape a quitté le Salvador pour le Guatemala.
jeudi 10 mars
Afin de « faire face à l’offensive communiste en Amérique centrale », le président américain Ronald Reagan a demandé au Congrès une forte augmentation (plus 300 millions de dollars) de l’aide militaire et économique aux régimes alliés de la région, surtout au Salvador (130 millions). Il n’est pas prévu l’envoi de conseillers militaires américains, mais plutôt d’entraîner aux Etats-Unis les militaires salvadoriens, ce qui coûtera bien plus cher. Le président Reagan demande par ailleurs d’avancer la date des élections générales avant la fin de l’année, espérant l’arrivée au pouvoir d’un régime plus modéré.
dimanche 13 mars
La présidente de la Commission salvadorienne des droits de l’homme, Marianella Garcia a été tuée dans une fusillade à Suchitoto, à 40 kilomètres au nord de San Salvador. Elle avait 34 ans. Selon des sources d’opposition elle aurait été torturée et tuée après avoir tenté de sauver à l’aide d’un bus une centaine de villageois menacés par des militaires (dont une dizaine seulement aurait survécu). Selon les autorités, elle faisait partie d’un groupe de guérilleros ayant tendu une embuscade à une unité militaire.
lundi 21 mars
Funérailles de la présidente de la Commission salvadorienne des droits de l’homme, Marianella Garcia.
mercredi 23 mars
De violents combats entre l’armée et la guérilla ont éclaté dans le nord du pays.
lundi 28 mars
Elections à l'Assemblée constituante : Démocrate-chrétien 24 sièges (=), ARENA 19 s. (=), Parti de la conciliation nationale 14 s., Action démocrate 2 s., Parti populaire salvadorien 1 s.
en mars
Offensive antiguérilla dans la région de Guazapa.
mercredi 6 avril
Melinda Anaya Montes, dirigeante du mouvement de guérilla au Salvador, a été assassinée à Managua, la capitale du Nicaragua. La « Comandante Ana Maria » avait 54 ans.
mercredi 27 avril
Avant de s’adresser au Congrès américain, le président Reagan a déclaré au sujet de la situation en Amérique centrale : « les Etats-Unis ne peuvent plus ignorer l’incendie qui brûle dans leur propre jardin ». Il parvient ainsi à faire voter par les représentants et sénateurs une assistance militaire accrue au Salvador, tout en incitant les Salvadoriens à avancer la date de leur élection présidentielle.
vendredi 29 avril
Dans l’est du pays, environ 200 personnes auraient été tuées dans la matinée lors de l’attaque lancée par le FFMLN contre un poste-frontière près du Honduras.
jeudi 12 mai
Selon la Commission des droits de l’homme, environ 440 personnes ont été assassinées par les militaires durant les trois premiers mois de l’année.
vendredi 13 mai
Un rapport américain fait état de la mort d’une centaine de civils, massacrés par la guérilla.
mercredi 25 mai
Vers 18 h 30, un conseiller militaire américain, le commandant Albert Schaufelberger a été assassiné par des guérilleros du FMLN sur un parking du campus de l’Université Centroamericana de San Salvador. Son rôle était d’aider la marine salvadorienne à lutter contre le trafic d’armes venant du Nicaragua.
vendredi 27 mai
Washington annonce que des instructeurs américains formeront les soldats salvadoriens à la lutte contre les guérilleros, en territoire hondurien.
lundi 18 juillet
Les chefs d’Etat de Colombie, du Mexique, du Panama et du Venezuela ont lancé un appel à la communauté mondiale afin que tous les efforts soient mis en œuvre afin d’empêcher qu’un conflit général n’éclate en Amérique centrale.
mardi 4 octobre
Jose Guillermo Orellana Osorio, secrétaire de la Faculté de droit de l'Université nationale, est enlevé à San Salvador par les escadrons de la mort.
mardi 25 octobre
Match amical de football : à Los Angeles (Etats-Unis), le Mexique a battu le Salvador trois buts à zéro.
mercredi 23 novembre
Les escadrons de la mort enlèvent à San Salvador Juan Francisco Aguirre, professeur à l'Université nationale.
mardi 20 décembre
Nouvelle Constitution.
en décembre
La guérilla attaque et prend la caserne El Paraiso : cent soldats sont tués.
1984
vendredi 3 février
Dans une déposition destinée à la sous-commission des Affaires étrangères du Congrès américain, Robert White, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Salvador, a clairement accusé le leader de l’extrême-droite salvadorienne, Roberto d’Aubuisson, d’avoir lui-même tiré au sort le nom de l’officier chargé d’assassiner l’archevêque Romero, en mars 1980.
samedi 24 mars
A la veille des élections présidentielles, la guérilla a fait sauter dans la soirée des pylônes électriques : la capitale et les deux tiers du pays sont totalement privés d’électricité.
dimanche 25 mars
Premier tour des élections présidentielles, marqué par une série d’attentats de la guérilla et la confusion la plus totale : le candidat des modérés, le démocrate-chrétien José-Napoléon Duarte, est arrivé en tête avec 44 % des voix, devançant le major Roberto D'Aubuisson, candidat de l’extrême-droite. Malgré les risques les électeurs se sont déplacés massivement pour voter mais l’absence d’électricité a entraîné des retards et des queues monstrueuses devant les bureaux de vote. Les transports en commun n’ont pas circulé aujourd’hui.
L’administration Reagan a demandé une nouvelle fois au Congrès américain d’accorder une aide militaire d’urgence pour le Salvador.
samedi 5 mai
La guérilla a lancé dans la soirée une attaque contre la ville de San Miguel.
dimanche 6 mai
Second tour de l’élection présidentielle entre le démocrate-chrétien (centriste) José-Napoléon Duarte et le candidat d’extrême-droite, le major Roberto D'Aubuisson, notoirement lié aux escadrons de la mort. Dans la soirée, Duarte s’est proclamé vainqueur du scrutin. A la différence du premier tour, l’élection s’est déroulée cette fois dans le calme et l’ordre.
mercredi 9 mai
Le major D'aubuisson s’est à son tour proclamé dans la soirée victorieux de l’élection présidentielle. Le Conseil central des élections a fait savoir qu’il ne rendra public aucun résultat officiel avant une semaine.
samedi 12 mai
Annonce des résultats officiels de l’élection présidentielle : le candidat démocrate-chrétien José-Napoléon Duarte est proclamé élu avec un peu plus de 53 % des voix. Il prendra ses fonctions le 1er juin.
Des guérilleros ont détenus pendant plusieurs heures 73 personnes en otage dans un supermarché de San Salvador. Après avoir libéré leurs prisonniers, les rebelles se sont réfugiés à l’ambassade du Mexique.
samedi 19 mai
Le président démocrate-chrétien élu du Salvador, José-Napoléon Duarte, est arrivé en visite officielle aux Etats-Unis.
dimanche 20 mai
Le président Reagan et le président élu salvadorien José-Napoléon Duarte se sont entretenus à la Maison-Blanche.
lundi 21 mai
Poursuivant sa visite aux Etats-Unis, le président élu Duarte a répété qu’il allait constituer dans les semaines qui viennent une commission spéciale chargée d’enquêter sur les milliers de personnes assassinées depuis au Salvador depuis cinq ans. Une tâche qui s’annonce difficile : selon un rapport d’Amnesty International, sur les 40 000 personnes tuées dans le pays depuis 1979 la majorité l’ont été par les propres forces du gouvernement salvadorien…
mercredi 23 mai
Ouverture à Zacatecoluca du procès de cinq anciens membres de la garde nationale accusés du meurtre de quatre religieuses américaines en décembre 1980.
jeudi 24 mai
Le Congrès américain approuve l’aide militaire au Salvador.
Les cinq anciens gardes nationaux jugés à Zacatoluca ont été reconnus coupables par un jury populaire du meurtre de quatre religieuses américaines en décembre 1980. Ils sont condamnés à 30 ans de prison.
vendredi 1er juin
Entrée en fonction du président démocrate-chrétien José-Napoléon Duarte. Il succède à Alvaro Magaña, qui était en fonction depuis les élections de 1982.
jeudi 19 juillet
Le président du Salvador Napoléon Duarte a été reçu à Paris par son homologue français, François Mitterrand.
lundi 8 octobre
Intervenant à la tribune des Nations unies, à New York, le président Duarte a créé la sensation en proposant à la guérilla FMLN des négociations directes entre lui-même et les dirigeants rebelles dans un petit village salvadorien.
mardi 9 octobre
Le dirigeant rebelle Rubén Zamora a annoncé que le FLMN acceptait la rencontre avec le président Duarte.
Match amical de football : à Los Angeles, les Etats-Unis ont battu le Salvador trois buts à un.
jeudi 11 octobre
Pour leur deuxième match de football en deux jours à Los Angeles, l’équipe du Mexique a battu le Salvador un but à zéro.
lundi 15 octobre
Première rencontre entre le président Salvador Duarte et quatre chefs de la guérilla gauchiste FLMN-FDR (dont Guillermo Ungo et Ruben Zamora), dans une église de La Palma, en présence de l’archevêque de San Salvador, qui sert de médiateur. Le village, tenu par la guérilla, a été démilitarisé pour l’occasion, l’armée et les rebelles se tenant à au moins 10 kilomètres de la localité. La guerre civile a fait au moins 50 000 morts depuis six ans au Salvador.
vendredi 19 octobre
La guérilla a publié un communiqué dans lequel elle annonce la poursuite de la lutte armée.
Un avion espion qui transportait quatre civils américains travaillant pour la CIA s’est écrasé au Salvador. La guérilla affirme avoir abattu l’appareil, mais Washington dément, déclarant que l’accident est du au mauvais temps.
vendredi 30 novembre
Les onze heures des deuxièmes discussions Duarte-Guérilla organisées à Ayaguato, à 20 kilomètres de la capitale, sous la médiation de l’archevêque de San Salvador, n’ont abouti qu’à un seul résultat concret : le gouvernement et la guérilla se sont mis d’accord sur une trêve à l’occasion des fêtes de Noël, du 22 décembre au 3 janvier. Intervenant peu après à la télévision, le président Duarte a catégoriquement rejeté le processus de pacification présenté par les rebelles.
lundi 24 décembre
Les armes se sont tues pour la première fois depuis cinq ans au Salvador à l’occasion de la trêve de Noël de trois jours conclue entre le gouvernement et la guérilla.
1985
samedi 5 janvier
Pedro René Yanès, conseiller du président Duarte, est assassiné à San Salvador par les escadrons de la mort (extrême droite).
mardi 19 février
L’archevêque de San Salvador, Mgr Rivera y Damas, a déclaré que de nombreux jeunes Salvadoriens étaient recrutés de force par l’armée et également, dans une moindre mesure, par la guérilla.
nuit du 20 au 21 février
Deux policiers ont été tués et plusieurs autres blessés à San Salvador par l’explosion d’une grenade.
dimanche 31 mars
Elections législatives et municipales. La démocratie-chrétienne du président Duarte sort renforcée au détriment de l’extrême-droite : le PDC obtient la majorité absolue avec 33 sièges sur 60, contre 13 pour l’ARENA. La guérilla a tenté de perturber le scrutin mais celui-ci s’est déroulé de façon bien plus calme que l’année précédente : les rebelles se sont contentés de saboter certains moyens de transport. Dans les municipales, les trois-quarts des villes, dont la capitale, sont gagnées par les démocrates-chrétiens.
lundi 1er avril
Bien que les résultats officiels n’aient pas encore été annoncés, le président Duarte a déclaré que son parti avait largement remporté les élections de la veille.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin
Afin d’expulser de l’établissement des grévistes soupçonnés d’être en rapport avec les rebelles, la police a procédé de manière anarchique à une véritable chasse à l’homme dans les couloirs et les chambres d’un hôpital de San Salvador, ligotant toutes les personnes présentes, personnel médical et patients. Quatre policiers se sont entre-tués, tandis qu’une femme sur le point d’accoucher est décédée d’une crise cardiaque.
mercredi 19 juin
A San Salvador, un commando de membres de la branche armée de la guérilla PRTC déguisés en soldats salvadoriens a attaqué vers 21 h 30 le restaurant Zona Rosa. Douze personnes ont été tuées, dont six Américains (quatre marines et deux hommes d’affaire), quatre Salvadoriens, un Chilien et un Guatémaltèque.
mardi 10 septembre
Un commando du Front Farabundo Marti de libération nationale enlève à San Salvador Inès Duarte, nièce du président Napoleon Duarte.
jeudi 24 octobre
44 jours après leur enlèvement, Inés Guadalupe Duarte et son amie ont été relâchées par le Front Farabundo Marti de Libération nationale après la libération de 22 prisonniers politiques par les autorités salvadoriennes et l’expulsion vers Panama (puis Cuba) de 96 guérilleros blessés.
vendredi 25 octobre
Une fusillade a éclaté près du palais présidentiel de San Salvador : deux personnes ont été tuées.
1986
dimanche 18 mai
Le refus nicaraguayen de négocier un désarmement entraîne l’échec à Panama des pourparlers de paix entre les cinq pays d’Amérique centrale et le groupe de la Contadora (Colombie, Mexique, Panama, Venezuela).
samedi 24 mai
Le président du Guatemala, Vinicio Cerezo, ouvre le premier sommet pour la paix d’Esquipulas, réunissant les chefs d’Etat de cinq pays d’Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador).
dimanche 25 mai
A Esquipulas, les chefs d’Etat des cinq pays d’Amérique centrale se mettent d’accord pour la création d’un Parlement centraméricain.
lundi 26 mai
Le régime sandiniste nicaraguayen accepte à Esquipulas de négocier une réduction de son armement lourd.
Arrestation des militants des droits de l’homme Herbert Anaya et Reynaldo Blanco. Ils sont incarcérés à la prison de La Esperanza (où ils seront torturés).
vendredi 10 octobre
San Salvador et sa région sont durement touchées par une série de séismes. Le premier, de magnitude 7,5, a frappé à 11 h 49 du matin. Entre 1 000 et 1 500 personnes ont perdu la vie, 10 000 autres ont été blessées et plus de 200 000 sont sans-abri. Les dégâts matériels sont très importants. De 150 000 à 200 000 maisons touchées. La ville est sans eau, sans électricité, sans téléphone. L’aide internationale s’organise immédiatement. Le tremblement de terre a été ressenti plus légèrement au Honduras et au Guatemala.
samedi 11 octobre
De violentes répliques sont ressenties au Salvador.
dimanche 12 octobre
Des équipes de sauveteurs venues du monde entier arrivent au Salvador pour aider les locaux à retrouver des survivants dans les décombres. Les habitants continuent à manquer de nourriture, de médicaments, de tentes, etc. Mais l’eau et l’électricité ont été partiellement rétablies. La messe des obsèques des victimes s’est déroulée sur le parvis de la cathédrale, épargnée par le séisme. Près de 300 répliques ont été enregistrées en trois jours.
mardi 14 octobre
La terre tremble à nouveau.
lundi 27 octobre
D’un commun accord, l’armée et la guérilla ont cessé les combats pour cette journée, suivant ainsi l’appel du pape pour une « trêve mondiale des guerriers ».
1987
mardi 13 janvier
Match amical de football : à Los Angeles (Etats-Unis), le Mexique a battu le Salvador trois buts à un.
lundi 2 février
Echange de prisonniers entre le régime et la guérilla. Parmi les personnes libérées par le pouvoir figure le militant des droits de l’homme Herbert Anaya, arrêté en mai 1986.
mercredi 25 mars
Un couple armé de fusils a pris en otage plusieurs centaines d’écoliers, près du Palais présidentiel de San Salvador. L’homme et la femme réclament de l’argent et de se rendre au Mexique. Pendant six heures, les autorités vont réussir à faire sortir des dizaines d’enfants par les fenêtres, les portes et le toit de l’établissement avant que l’intervention décisive de l’évêque auxiliaire de San Salvador ne mette fin au calvaire des jeunes et de leurs parents qui attendaient dans la rue.
mardi 31 mars
La guérilla tue environ cent soldats à El Paraiso.
nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai
La guérilla a mené une attaque surprise contre une caserne de San Francisco Gotera, dans le nord-est du pays (département de Morazán). Plusieurs soldats ont été tués et blessés.
vendredi 10 juillet
Séisme faisant 1 000 morts.
jeudi 6 août
Un an après le sommet d’Esquipulas, la capitale du Guatemala accueille un sommet de deux jours réunissant cinq chefs d’Etat d’Amérique centrale (Costa-Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador) dans le but de régler les divers conflits en cours dans la région.
vendredi 7 août
Les dirigeants centroaméricains ont approuvé à Guatemala Ciudad le plan du Costaricain Oscar Arias Sanchez « pour établir une paix ferme et durable en Amérique centrale ». Le texte appelle les Etats de la région à se réconcilier, à respecter les frontières, à cesser d’aider les guérillas des autres pays, à organiser des élections libres (sous le contrôle d’observateurs internationaux) et à amnistier les opposants politiques. Il demande que des cessez-le-feu soient conclus dans les 90 jours au Guatemala, au Nicaragua et au Salvador. Les gouvernements sont invités à traiter la question des réfugiés et à coopérer pour le développement et la démocratie en Amérique centrale.
jeudi 20 août
Les ministres des Affaires étrangères du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Salvador se sont réunis dans la capitale salvadorienne pour définir les mesures d'application du plan Arias.
dimanche 23 août
Clôture des dixièmes Jeux Panaméricains à Indianapolis. Les Etats-Unis terminent meilleure nation avec 370 médailles, dont 169 d’or. Le Salvador est 23e avec une médaille de bronze.
dimanche 4 octobre
Pour la première fois depuis trois, le pouvoir et la rébellion renouent le dialogue au Salvador par l’intermédiaire de l’Eglise. Le président Duarte a rencontré des représentants de la guérilla à la nonciature de San Salvador pour tenter de trouver une issue à la guerre civile qui a fait 60 000 victimes en huit ans.
lundi 5 octobre
Après vingt heures de négociations, le gouvernement et la guérilla sont parvenus à trouver dans la soirée un terrain d’entente à la nonciature de San Salvador. Deux commissions seront créées dans les prochains jours afin de conclure un accord de cessez-le-feu avant la fin du mois.
lundi 26 octobre
Le président de la Commission des droits de l’homme du Salvador, Herbert Anaya, a été assassiné dans la matinée par trois hommes sur un parking proche de sa résidence, dans le district de Zacamil. La commission accuse le gouvernement et l’armée de ce crime.
fin octobre
Importantes manifestations de protestation après l’assassinat d’Herbert Anaya.
jeudi 29 octobre
Le FMLN et le Front démocratique révolutionnaire ont annoncé la suspension des négociations avec le gouvernement Diarte.
Reni Roldan a démissionné de la Commission nationale de réconciliation en signe de protestation contre « le meurtre d’Anaya et la disparition du syndicaliste universitaire Salvador Ubau ».
lundu 16 novembre
Ratification du Traité d’Institutionalisation, qui donne naissance au Parlement latino-américain (Parlatino) regroupant les Etats d’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Paraguay, Pérou, Surinam, Uruguay, Venezuela), centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Salvador) et des Caraïbes (Antilles néerlandaises, Aruba, Cuba, République dominicaine). Son siège est situé à São Paulo.
samedi 21 novembre
Après sept ans d’exil au Nicaragua, l’opposant social-démocrate Rubén Zamora est de retour au Salvador, « la cage du fauve ».
lundi 23 novembre
Amnistié, Guillermo Ungo rentre à son tour au Salvador. Le chef du Front démocratique révolutionnaire a été accueilli par 2 000 partisans. Le président Duarte a demandé à Ungo et ses amis de couper leurs liens avec la guérilla marxiste.
jeudi 24 décembre
Le groupe français Bouygues a annoncé la signature d'un contrat avec le gouvernement du Salvador pour la construction du nouvel hôpital de San Salvador, pour un montant de 150 millions de francs.
dans l’année
Le MNR, le MPSC et le PSD se regroupent dans la Convergence démocratique (CD).
1988
vendredi 15 janvier
Ouverture au Costa Rica du sommet centraméricain d’Alajuela. Les cinq chefs d’Etat (Vinicio Cerezo du Guatemala, José Napoléon Duarta du Salvador, José Azcona del Hoyo du Honduras, Daniel Ortega du Nicaragua et Oscar Arias du Costa Rica) déplorent le bilan négatif de la mise en application des dispositions prévues par le plan de paix Arias.
samedi 16 janvier
Le sommet d’Alajuela s’achève avec la signature d’un accord de paix par les cinq présidents.
mardi 16 février
Première information documentée concernant une action au combat de conseillers militaires américains présents au Salvador.
dimanche 20 mars
Elections législatives : le parti conservateur ARENA (Alliance républicaine nationaliste) dirigé par Alfredo Cristiani a remporté le scrutin avec 48,10 % des voix et 31 sièges (+ 18) sur 60. Les démocrate-chrétiens tombent à 35,10 % et 22 s. (- 11) et le Parti de la Conciliation nationale à 8,46 % (7 s., - 5). 1 083 000 votants sur 1 650 000 inscrits (59 % de participation).
Elections municipales également remportées par l’ARENA.
jeudi 2 juin
Atteint d’un cancer, le président du Salvador Napoleon Duarte (62 ans) a été hospitalisé en urgence à Washington (Etats-Unis).
samedi 6 août
Publication du rapport accablant du groupe de travail de l’ONU sur l’esclavage des enfants dans le monde : travail forcé (Inde, etc.), enrôlement comme soldat (Iran, Afghanistan, Salvador, etc.), prostitution (Brésil, Bangladesh, Thaïlande, etc.).
1989
dimanche 1er janvier
Création dans l’ouest du pays (département d’Ahuachapán) du parc national El Impossible. Il s’étend sur 38,20 km²² de forêt tropicale.
mardi 24 janvier
La guérilla propose de participer aux élections présidentielles.
lundi 13 février
Le Salvador accueille un nouveau sommet des chefs d’Etat d’Amérique centrale (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador). L’ambiance est au pessimisme et à la morosité.
mardi 14 février
Clôture au Salvador de la conférence des cinq chefs d’Etat centro-américains. Le président nicaraguayen Daniel Ortega s’est engagé à entamer immédiatement « un processus de démocratisation et de réconciliation nationale » dans son pays et à avancer la date des élections générales au mois de février 1990.
en février
L'officier d'extrême droite Roberto d'Aubuisson est mis en cause dans l'assassinat de Mgr Romero (1980).
vendredi 10 mars
La guérilla renonce à participer à l'élection présidentielle.
jeudi 16 mars
Les guérilleros appellent au boycott de l'élection présidentielle.
dimanche 19 mars
Election présidentielle : 45 à 50 % d'abstentions. Alfredo Cristiani du parti ARENA (droite) est élu président avec 53,8 % des voix contre 36,9 % au démocrate-chrétien Fidel Chavez Mena, 4,21 % au Parti de la conciliation nationale et 3,2 % à Guillermo Ungo (Convergence démocrate). Dans 10 % des communes, les votes ont été empêchés par des affrontements qui ont fait : 43 morts (29 rebelles, 10 militaires et 4 civils).
samedi 15 avril
Une infirmière française, Madeleine Lagadec a été enlevée et assassinée à Ildefonso. Elle travaillait dans un petit hôpital de campagne à San Vicente, abritant des guérilleros blessés. Quatre officiers sont soupçonnés.
jeudi 1er juin
Entrée en fonction du quarantième président du Salvador : Alfredo Cristiani (ARENA) succède au démocrate-chrétien José Napoléon Duarte.
vendredi 9 juin
Assassinat à San Salvador de l’ancien ministre des Affaires étrangères (1978-1979) José Antonio Rodriguez Porth. Il avait 75 ans.
samedi 5 août
Au Honduras, la ville de Tela accueille le nouveau sommet des cinq chefs d’Etat d’Amérique centrale.
lundi 7 août
Les cinq présidents centraméricains sont parvenus à Tela à un accord concernant le démantèlement des groupes de la Contra. Les guérilleros nicaraguayens antisandinistes doivent remettre leurs armes à une commission internationale avant la fin de l'année.
lundi 16 octobre
Ouverture à San José (Costa Rica) des négociations entre le gouvernement du Salvador et les représentants de la guérilla du Front Farabundo Marti (FFMLN).
mercredi 18 octobre
Les discussions de San José entre les autorités et les rebelles salvadoriens s’achèvent sur un échec. Aucun accord n’a pu être trouvé entre les deux parties.
mardi 7 novembre
La création du Groupe des observateurs des Nations unies en Amérique centrale (ONUCA) est approuvée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, en application des accords conclus en février et en août par les cinq chefs d’Etat de la région. Cette force de paix a pour mission de veiller à ce qu'aucun armement ne parvienne plus aux rebelles nicaraguayens de la Contra nicaraguayenne (14 février et 7 août).
samedi 11 novembre
La guérilla lance une grande offensive au cours laquelle 400 personnes trouvent la mort.
dimanche 12 novembre
Proclamation de l’état de siège.
jeudi 16 novembre
Six professeurs jésuites (Ignacio Martin-Baro, Joaquin Lopez, Juan Ramon Moreno, Segundo Montes, Ignacio Ellacuria, Amando Lopez) de l’université Centroamericana de San Salvador, leur propriétaire et sa fille adolescente sont assassinés par des soldats.
en novembre
3 000 morts (1 600 guérilleros, 400 soldats et 1 000 civils).
dimanche 10 décembre
Les cinq présidents d’Amérique centrale se retrouvent une fois de plus à San José (Costa Rica).
mardi 12 décembre
Clôture du sommet de San José. Les cinq chefs d’Etat ont lancé un appel à la démobilisation de la guérilla salvadorienne du Front Farabundo Marti (FMLN).