1980
dimanche 25 ou mardi 27 mai
Mariage du dictateur Jean-Claude Duvalier avec Michèle Bennett, vingt-six ans, fille d’un des membres de la bourgeoisie d’affaires haïtienne.
vendredi 4 juillet
Opposé ouvertement à la dictature de Jean-Claude Duvalier, le chanteur et musicien Manno Charlemagne décide de s’exiler.
mardi 5 août
Passage dévastateur du cyclone Allen. On déplore 250 morts et 1 250 000 sinistrés.
nuit du vendredi 28 novembre
Arrestation et incarcération de 1 500 opposants : ils sont inculpés d'un complot communiste sous la direction de « Caca Diable ». Parmi les personnes arrêtées figurent une cinquantaine de personnalités (journalistes, hommes politiques et défenseurs des droits de l’homme). Le gouvernement haïtien souhaite les expulser et recherche des pays susceptibles de les accueillir.
en novembre
La police des Bahamas est intervenue avec violence dans plusieurs îlots pour en chasser les réfugiés haïtiens qui s’y étaient installés.
jeudi 25 décembre
Expulsion du chef syndicaliste Yves-Antoine Richard.
1981
dimanche 18 janvier
Les Bahamas commencent à expulser 25 000 à 30 000 Haïtiens.
de mars à avril
Expulsion des partisans de « Maman Simone » (la mère de Jean-Claude Duvalier).
mercredi 26 août
Le président et 221 membres du Parti démocrate-chrétien ont été condamnés à quinze ans de prison.
vendredi 6 novembre
Tournoi de qualification pour la Coupe du monde de football 19822 : à Tegucigalpa, Haïti et le Canada ont fait match nul un à un.
dimanche 22 novembre
Expulsion des journalistes « d'opposition ».
dans l’année
Clémard-Joseph Charles regroupe l'opposition.
1982
du samedi 9 au mardi 12 janvier
Tentative d'opposants exilés pour renverser le régime Duvalier. Sous la direction de B. Sansaricq, ils débarquent sur l'île de la Tortue.
jeudi 14 janvier
Les troupes empêchent le retour massif d'opposants haïtiens. La marine américaine contrôle l'émigration illégale par la mer.
lundi 22 février
Démission du premier évêque haïtien Rémy Augustin, à l’âge de 71 ans. François Colimon lui succède à la tête du diocèse de Port-de-Paix.
lundi 12 juillet
Roger Lafontant redevient secrétaire d’Etat de l’Intérieur et de la Défense nationale, un poste qu’il avait déjà occupé de 1972 à 1973. Il succède à Joseph W. Alexis Guerrier.
mardi 28 décembre
Arrestation d’un jeune militant catholique, le laïc Gérard Duclervil, qui est torturé. La nouvelle va rapidement enflammer les chrétiens : en signant pour la première fois un document commun pour exiger sa libération, prêtres et évêques feront plier le régime.
1983
samedi 1er janvier
Attentat à l’explosif à Port-au-Prince revendiqué par la brigade Hector Riobe : quatre morts et neuf blessés.
début février
Les autorités libèrent Gérard Duclervil, qui a passé quarante-et-un jours en prison, nu dans sa cellule.
dimanche 6 février
A Rome, le pape Jean-Paul II a annoncé un voyage en Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, Panama, Salvador, Guatemala, Honduras, Belize et Haïti), début mars.
mercredi 9 mars
Le pape Jean-Paul II est arrivé à Haïti en provenance du Honduras (via Belize), pour une visite pastorale de quelques heures. Durant une messe concélébrée près de l'aéroport de Port-au-Prince, en présence des dignitaires haïtiens, dont le président Jean-Claude Duvalier, le pape déclare : « Il faut que quelque chose change ici ». Des milliers de mendiants et de prostituées avaient été chassés par la police avant le passage du cortège papal.
mardi 29 mars
Décès de l’ancien évêque Rémy Augustin, à l’âge de soixante-douze ans.
mardi 5 avril
Retour de France des cendres de Toussaint Louverture, mort en prison en France en 1803.
vendredi 8 avril
Match amical de football : à Port-au-Prince, Haïti a été battue par les Etats-Unis deux buts à zéro.
dimanche 3 juillet
Jean-Bertrand Aristide est ordonné prêtre d’une petite paroisse de la périphérie de Port-au-Prince.
samedi 27 août
Adoption d’une nouvelle Constitution et dissolution du Parlement.
1984
vers le mercredi 23 mai
Mouvement de colère populaire aux Gonaïves.
mercredi 30 mai
Trois personnes ont été tuées par des soldats au cours de manifestations de la faim qui se sont produites dans un bidonville de Cap-Haïtiens, la deuxième plus grande ville du pays. Les habitants ont tenté de piller les réserves de vivre d’un organisme humanitaire. L’armée a tiré dans la foule.
dans l’année
Abattage des porcs pour lutter contre la peste porcine.
1985
mercredi 2 janvier
Marche de la paix de 50 000 adolescents.
jeudi 3 janvier
Suspension de l'aide américaine (vingt-six millions de dollars).
samedi 2 février
100 000 personnes ont manifesté à Port-au-Prince à l’appel de l’Eglise catholique contre la famine, contre la dictature et pour la démocratie. En vingt-sept ans de pouvoir Duvalier, il s’agit d’une première.
samedi 13 avril
Début des qualifications de la zone Amérique du Nord pour la Coupe du monde de football 1986 (groupe 2) : à Victoria, le Canada a battu Haïti deux buts à zéro.
lundi 22 avril
Dans un discours prononcé à l’occasion du quatorzième anniversaire de son accession au pouvoir, le président Duvalier a annoncé une libéralisation de la vie politique haïtienne. Une loi devrait être prochainement adoptée pour permettre le multipartisme.
mercredi 8 mai
Dernier match du premier tour des qualifications pour la Coupe du monde de football 19866 : à Port-au-Prince, Haïti a été battue par le Canada deux buts à zéro. Avec quatre défaites en autant de matchs, les Haïtiens terminent derniers du groupe 2.
lundi 22 juillet
Référendum sur la « démocratisation » du régime : 99,98 % des suffrages exprimés ont dit « oui » à l'irrévocabilité de la présidence à vie, à la création du poste de Premier ministre (issu de la majorité parlementaire) et sur le droit du président de nommer son successeur. Des élections législatives devraient être organisées en 1987. Les opposants au régime ont dénoncé de nombreuses fraudes.
vendredi 23 août
Création officielle du premier - et unique - parti politique haïtien autorisé : le Parti national progressiste se base sur le « jean-claudisme », version plus ouverte du « duvaliérisme ».
jeudi 12 septembre
François Guillaume remplace Roger Lafontant comme ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale.
du dimanche 6 au lundi 7 octobre
La tempête tropicale Isabel traverse l’île d’Hispaniola du Sud vers le Nord.
dimanche 24 novembre
Journée de jeûne et de prières : l’Eglise s'éloigne de plus en plus du régime.
du mercredi 27 au jeudi 28 novembre
Manifestations et émeutes antigouvernementales aux Gonaïves : quatre manifestants, dont trois écoliers, ont été tués par les tontons macoutes.
jeudi 5 décembre
Fermeture de Radio-Soleil, la station de l’Eglise catholique.
1986
lundi 6 janvier
Le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et des universités à la suite de manifestations et de grèves scolaires. Cette décision et la baisse des produits de première nécessité déclenchent d’autres manifestations qui ont dégénéré en émeutes aux Gonaïves, la quatrième ville d’Haïti. Une personne a été tuée par balle et trois autres blessées.
mercredi 8 janvier
Retour au calme aux Gonaïves.
lundi 13 janvier
Le patronat appelle le gouvernement à la modération.
dimanche 26 janvier
Changement à la tête de l’armée et dissolution de la police politique.
De violentes émeutes anti-gouvernementales commencent à éclater dans plusieurs villes du pays.
lundi 27 janvier
Emeutes au Cap Haïtien : trois morts.
du lundi 27 au mercredi 29 janvier
La situation dégénère en de nombreux coins du pays. Les manifestants exigent le départ du président Duvalier.
mercredi 29 janvier
40 000 manifestants.
jeudi 30 janvier
Six dépôts de nourriture appartenant à l’aide internationale ont été pillés. Les Etats-Unis ont décidé de bloqué toute assistance économique au régime du président Duvalier.
vendredi 31 janvier
La crise s’accentue en Haïti : Port-au-Prince est touchée par les manifestations contre le régime. A Washington, la Maison-Blanche a annoncé à tort le renversement du président Duvalier. Ce dernier a aussitôt démenti cette information. Intervenant à la radio, il a décrété l’état de siège et la loi martiale. Il a cependant reconnu l’iniquité de la répartition des richesses dans le pays. Dans la soirée, le chef de l’Etat a fait une apparition surprise à la télévision.
samedi 1er février
Les affrontements violents se poursuivent dans le pays. On dénombre cinq morts et une soixantaine de blessés. L’armée et la police auraient reçu l’ordre de ne pas réprimer trop massivement la contestation.
dimanche 2 février
Alors que la situation tendait à se calme à Port-au-Prince, l’agitation se répand en province : des manifestations ont notamment été constatées aux Gonaïves, dans le nord. Les opposants au régime ont dressé de nombreux barrages sur les petites routes de campagne. Les journalistes étrangers ne sont plus autorisés à quitter la capitale. Le couvre-feu a été décrété à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays.
lundi 3 février
La liberté de circulation de tous les étrangers est désormais restreinte, les radios sont fermées, tout comme la frontière avec la République dominicaine. En deux jours, les émeutes auraient fait au moins cinquante morts et une centaine de blessés à Port-au-Prince. Après s’être d’abord retenue, l’armée tire désormais à balles réelles. Les tontons macoutes auraient ouvert le feu sur la foule à Petit-Goave, faisant trois morts et quatre blessés.
mardi 4 février
Afin de montrer qu’il contrôlait la situation, le président Duvalier a effectué une tournée dans les rues de Port-au-Prince, tenues par les tontons macoutes. Officiellement, 60 % des magasins auraient rouvert sur ordre de la police. La situation demeure tendue en province : trois personnes ont été tuées à Petite-Goâve.
Le Washington Post révèle que deux de ses journalistes ont découvert la veille deux charniers utilisés par l’armée haïtienne et les tontons macoutes pour se débarrasser de leurs victimes.
mercredi 5 février
L’économie est paralysée, plusieurs pays refusent d’accueillir le président Duvalier dans une éventuel exil.
vendredi 7 février
Fin de vingt-huit ans de dictature duvaliériste. Face à une situation devenue intenable et sous la pression américaine, le président à vie Jean-Claude Duvalier est contraint de fuir Haïti. « Baby Doc » a embarqué à bord d’un C-141B de l’US Air Force mis à sa disposition par le président Reagan à destination de la France, qui a accepté d’accueillir la famille présidentielle « afin de faciliter la transition démocratique » dans le pays. Il a atterri à 21 h 15 (heure française) à l’aéroport de Grenoble, sous haute surveillance : une cinquantaine de manifestants l’ont accueilli au cri de « Duvalier assassin » et « hors de France ». Un cortège d’une dizaine de Mercedes a ensuite conduit la famille Duvalier à Talloires, où les clients de l’auberge de l’Abbaye ont été priés de quitter les lieux afin de permettre son installation. Paris espère bien que le dictateur déchu s’installera par la suite ailleurs. Dans un message enregistré et adressé au peuple, il avait annoncé laisser le pays aux mains des militaires : un conseil national de gouvernement est mis en place par le général Henri Namphy, chef d’état-major. Outre Namphy, elle se compose des colonels Williams Régal, Max Vallès et Prosper Avril, de l’avocat Gérard Gourgue et d’Alix Cinéas. Des manifestations de joie ont éclaté un peu partout dans le pays à l’annonce du départ du dictateur.
samedi 8 février
L’allégresse a fait place à la vengeance : des « tontons macoutes » ont été lynchés et des scènes de pillages des maisons et des magasins appartenant aux partisans du régime ont été constatées. Le Mausolée et le cercueil de « Papa Doc » ont été détruits par la foule. Le nouveau conseil de gouvernement a décrété le couvre-feu de 14 h à 6 h du matin. A Paris, le Premier ministre Laurent Fabius a confirmé le caractère « provisoire » de la venue en France de Jean-Claude Duvalier. Il est envisagé que le dictateur déchu rejoigne la Suisse dans les prochains jours.
dimanche 9 février
Le nouveau pouvoir a interdit tout rassemblement sur la voie publique. L’armée a reçu l’ordre de rétablir le calme dans les rues. Une centaine de personnes, surtout des tontons macoutes, auraient été tuées à Port-au-Prince depuis la chute de Duvalier. En Europe, les exilés haïtiens et les membres de leur communauté installés en France ont manifesté à Paris, devant l’ambassade d’Haïti, pour réclamer l’expulsion du dictateur déchu. Quelques personnes se sont également rassemblées devant l’hôtel de l’Abbaye, à Talloires, en criant « Duvalier assassin ». Quatre pays (Suisse, Maroc, Gabon, Cameroun) ont déjà fait savoir qu’ils refusaient de recevoir Jean-Claude Duvalier et sa famille.
lundi 10 février
Formation du nouveau gouvernement. La majorité des ministres sont des anciens fidèles au régime des Duvalier. L’une des premières décisions prises est la dissolution des Tontons macoutes, cette sanglante milice forte de 300 000 personnes (dont 25 000 paramilitaires). Le général Namphy a par ailleurs annoncé que les élections présidentielles au suffrage universel direct, mais aucune date n’a été donnée pour le scrutin.
mardi 11 février
Selon des rumeurs insistantes, le Liberia aurait accepté d’accueillir Jean-Claude Duvalier et sa famille.
mercredi 12 février
En visite à Aurillac, le Premier ministre français Laurent Fabius a invité Jean-Claude Duvalier à ne pas prolonger plus longtemps son séjour en France. Paris souhaite qu’il s’en aille le plus rapidement possible.
vendredi 14 février
La situation de Jean-Claude Duvalier se complique pour Paris. « Baby Doc » a déclaré aux journalistes qu’il réclamait officiellement à la France le statut de réfugié politique. Mais le gouvernement français souhaite de plus en plus son départ avant la tenue du Sommet de la francophonie qui doit s’ouvrir le 17 février dans la capitale française. Conseiller spécial pour les questions africaines, Guy Penne s’est rendu au Liberia pour tenter de convaincre ce pays d’accueillir l’ancien dictateur.
samedi 15 février
Interrogé sur RTL, Laurent Fabius a affirmé que le gouvernement français envisage sérieusement d’expulser Jean-Claude Duvalier si l’ancien dictateur haïtien persiste à ne pas quitter son hôtel de Talloires. « Baby Doc » a fait savoir qu’il refusait de se rendre au Liberia et qu’il comptait bien rester en France.
dimanche 16 février
Paris a cru un instant être sur le point de s’en débarrasser mais c’était un faux-départ. Jean-Claude Duvalier s’apprêtait à partir pour les Etats-Unis mais le gouvernement américain a fait savoir qu’il ne voulait de l’ancien dictateur sur son territoire, officiellement car il n’a pas de visa… La contestation de la présence de « Baby Doc » à Talloires s’accentue : plus d’une centaine de personnes ont manifesté aujourd’hui devant l’hôtel de l’Abbaye.
lundi 17 février
Réhabilitation officielle du drapeau historique d’Haïti. Il remplace le drapeau rouge et noir mis en place par les Duvalier en 1964.
mardi 18 février
Réouverture des écoles.
vendredi 21 février
Jean-Claude Duvalier a déclaré que le seul pays qu’il a choisi pour son avenir est la France. Il compte bien se battre afin d’obtenir le statut auquel il estime avoir droit avec sa famille.
mardi 25 février
Première divergence publique entre les membres de la junte qui a remplacé Duvalier. Elle concerne l’ex-colonel Albert Pierre, l’ancien chef de la police politique, qui vient de trouver asile au Brésil. Pour Georges Gourgue, ministre de la Justice, cet exil est « choquant et offensant pour l’opinion publique ». Par ailleurs, 5 000 personnes ont manifesté à l’aéroport pour empêcher le départ de l’ancien chef de la police secrète Luc Desir.
En France, le propriétaire de l’hôtel de l’Abbaye à Talloires a saisi la justice pour obtenir l’expulsion de son établissement de l’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.
jeudi 27 février
Après une journée de tension et de pillages à Port-au-Prince, le gouvernement a rétabli le couvre-feu dans la capitale, de 19 h à 5 h du matin. Deux personnes ont été lynchées par la foule qui les accusait d’être responsables de l’empoisonnement d’un réservoir d’eau potable.
Le nouveau gouvernement haïtien a demandé à la France d’extrader Jean-Claude Duvalier. L’ancien dictateur réclame à Paris le statut de réfugié politique.
jeudi 6 mars
L’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier est expulsé de l’auberge de l’Abbaye à Talloires. Il a été assigné à résidence dans les Alpes-Maritimes.
vendredi 7 mars
Jean-Claude Duvalier est arrivé dans la matinée à Grasse. Assignés à résidence, l’ancien dictateur haïtien et sa famille pourront se déplacer à leur guise dans le département des Alpes-Maritimes. Un dispositif spécial de surveillance a été mis en place.
Le chanteur et musicien Manno Charlemagne est de retour à Haïti. Opposé ouverture à Duvalier, il s’était exilé volontairement en 1980.
jeudi 20 mars
Des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre ont fait cinq morts à Port-au-Prince.
L’avocat Gérard Gourgue démissionne du Conseil national de gouvernement.
vendredi 21 mars
Formation d’un deuxième Conseil national de gouvernement à la suite des départs des colonels Avril et Vallès. Toujours dirigé par le général Namphy, il se compose désormais des militaires Williams Régal et Jacques A. François.
L'ancien président et l'homme fort du MOP Daniel Fignolé débarque en Haïti.
jeudi 3 avril
Le gouvernement américain a promis de fournir une aide alimentaire à Haïti dans les prochaines semaines.
mardi 15 avril
Gel des avoirs de Jean-Claude Duvalier en France.
samedi 26 avril
L’armée a ouvert le feu sur une dizaine de milliers de manifestants qui s’étaient rassemblés devant l’ancienne prison politique de l’ancien régime (Fort Dimanche) pour commémorer pacifiquement le 23e anniversaire de la répression duvaliériste. Les tirs ont commencé lorsqu’un groupe a menacé de pénétrer dans l’établissement. Six personnes ont été tuées et vingt-et-une autres blessées.
lundi 28 avril
L’opposition exige la démission du gouvernement après les incidents meurtriers du 26 avril.
samedi 24 mai
Les propriétés et biens détenus en France par Jean-Claude Duvalier sont mis sous séquestre par la justice française à la demande du gouvernement. La saisie concerne notamment le château de Théméricourt, situé dans le Val-d’Oise. Au même moment, un bateau de plaisance appartenant à Baby Doc a été saisi dans le port de Miami par la justice américaine et les autorités suisses ont bloqué 367 millions de dollars des comptes de l’ancien dictateur haïtien.
vendredi 30 mai
Une grande manifestation est organisée à Port-au-Prince pour réclamer le départ du ministre de l'Intérieur, le colonel Williams Regala.
du mercredi 4 au jeudi 5 juin
Emeutes.
mercredi 27 août
Décès à Port-au-Prince de l’ancien président provisoire (1957) Pierre Daniel Fignolé, à l’âge de soixante-douze ans.
dimanche 19 octobre
Elections à l'Assemblée constituante : 95 % d'abstentions.
du lundi 17 au vendredi 21 novembre
Grève générale organisée pour réclamer la dissolution du Conseil national de gouvernement.
1987
mardi 10 mars
Publication de la nouvelle Constitution par l’Assemblée constituante.
dimanche 29 mars
Référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution : 99,81 %. Instauration de l’élection du président de la République au suffrage universel, garantie des libertés et le pluralisme idéologique.
jeudi 7 mai
Le procès intenté par le gouvernement haïtien contre l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier s’est ouvert devant le tribunal de Grasse, dans le département français des Alpes-Maritimes.
lundi 22 juin
Adoption d’un décret controversé fixant les règles des élections locales d’août et des élections présidentielles du 7 novembre : ces scrutins ne seront plus contrôlés par un organisme indépendant mais placés sous la surveillance du ministre de l’Intérieur, le général Régala.
mardi 23 juin
En France, le tribunal civil de Grasse s’est déclaré incompétent face à une demande du gouvernement haïtien : Port-au-Prince lui demandait d’obtenir le remboursement d’une somme de plus de 700 millions de francs auprès de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, réfugié dans le sud-est de la France.
lundi 29 juin
Une grève générale est déclenchée pour réclamer le décret du 22 juin sur le contrôle des élections.
mardi 30 juin
Au deuxième jour de la grève générale, au moins quatre personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées.
jeudi 2 juillet
Abrogation du décret du 22 juin. Fin de la grève générale et retour au calme. En cinq jours, les violences ont fait au moins une vingtaine de morts.
jeudi 9 juillet
Des milliers de personnes ont assisté à Port-au-Prince aux « funérailles symboliques » organisées à la mémoire des victimes de la répression du régime lors des manifestations antigouvernementales qui se sont déroulées entre le 29 juin et le 2 juillet.
jeudi 23 juillet
Massacre de Jean-Rabel : 225 paysans du groupement communautaire « Tous ensemble » ont été tués dans le nord-ouest d’Haïti après des affrontements avec d'autres villageois à la solde des grands propriétaires locaux.
Le pouvoir a adopté un décret interdisant tout rassemblement.
mercredi 29 juillet
L’armée a ouvert le feu à Port-au-Prince sur une manifestation pacifique qui rassemblait 5 000 personnes hostiles au gouvernement et au nouveau « macoutisme ». Huit personnes ont été tuées.
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 juillet
De nombreuses arrestations ont été effectuées dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince. Des inconnus en civil ont mitraillé des bâtiments abritant des stations de radio privées.
jeudi 30 juillet
La population de Port-au-Prince a suivi en masse la grève générale organisée à l’appel de cinquante-sept organisations d’opposition pour demander le départ des dirigeants actuels. Les commerces et les boutiques sont fermés, l’industrie et les transports sont à l’arrêt. L’armée quadrille discrètement la ville, interdiction tout accès au secteur du palais présidentiel. Le mouvement a été moins suivi en province.
nuit du jeudi 30 au vendredi 31 juillet
Nouvelles violences opposant des paysans rivaux.
dimanche 2 août
Louis-Eugène Athis, fondateur du Mouvement démocratique de libération d'Haïti, a été assassiné.
lundi 3 août
L’armée a interrompu dans le sang une réunion politique organisée par Bernard Sansaricq dans un petit hôtel proche de Jérémie. Le président du Parti populaire national haïtien se trouvait également dans le sud-ouest du pays pour assister au procès des assassins des treize des membres de sa famille (un crime commis dans les années 1960). L’un des accusés est l’actuel chef d’état-major des armées, William Régala. Sansaricq a réussi à prendre la fuite avec une dizaine de ses partisans.
lundi 10 août
Grève générale et boycott des épreuves du baccalauréat (en retard de deux mois) organisés par l’opposition, qui réclament une fois de plus le départ du régime mis en place après la fuite de Duvalier.
mercredi 12 août
Manifestation des lycéens.
dimanche 23 août
Clôture des dixièmes Jeux Panaméricains à Indianapolis. Les Etats-Unis terminent meilleure nation avec 370 médailles, dont 169 d’or. Haïti n’a pas gagné une seule médaille.
mercredi 23 septembre
Après avoir durement frappé la République dominicaine, l’ouragan Emily quitte l’île d’Hispaniola par Haïti, en direction du Nord, avec des vents atteignant les 100 km/h. Aucun mort n’est à déploré et les dégâts peu importants.
mardi 13 octobre
Assassinat devant le Grand Général de la police de Port-au-Prince de l’avocat Yves Volel, candidat démocrate-chrétien (Rassemblement des Démocrates) à la présidence. Vorel allait demander la libération de Jean Raymond Louis.
mardi 3 novembre
Incendie criminel détruisant le magasin d’Emmanuel Ambroise, un membre du CEP.
mercredi 4 novembre
Incendie à l’imprimerie Le Natal, chargée de préparer les bulletins de vote pour les élections du 29 novembre.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 novembre
Nuit de violences à Port-au-Prince.
nuit du lundi 23 au mardi 24 novembre
Pour la deuxième nuit consécutive, des hommes armés ont mené des attaques à Port-au-Prince. On recense en deux jours quatre morts et une trentaine de blessés. Des bâtiments ont été ravagés par des incendies criminels.
mardi 24 novembre
Incendie du marché Salomon.
jeudi 26 novembre
Vingt-deux personnes ont perdu la vie dans des violences ces quatre derniers jours, dont dix aujourd’hui. La majorité des attaques proviendrait de groupes armés proches de l’ancien régime de Jean-Claude Duvalier.
samedi 28 novembre
Un journaliste canadien a été grièvement blessé en Haïti.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 novembre
Des tirs ont été entendus dans la nuit et quelques bureaux de vote ont été incendiés.
dimanche 29 novembre
Elections présidentielles et législatives perturbées par les violences. Des tontons macoutes ont notamment massacré des électeurs dans un bureau de vote installé dans l’Ecole argentine, dans la Ruelle Vaillant : quinze personnes, dont un journaliste dominicain, ont été tuées par balles et à coups de machettes et soixante autres blessées. Sur toute la journée trente personnes au moins ont été tuées et 170 autres blessées (dont cinq journalistes). Les militaires étaient étrangement absents des rues pour assurer l’ordre et la sécurité. A la mi-journée, le Conseil national de gouvernement décide de reporter les élections en raison de ces troubles. Le conseil électoral chargé de l’organisation du scrutin a été dissous.
lundi 30 novembre
Washington est furieux de l’annulation des élections générales haïtiennes : les Etats-Unis ont annoncé la suspension l’assistance militaire et une partie de l’aide économique.
samedi 5 décembre
Plusieurs milliers de réfugiés haïtiens ont manifesté à Miami pour protester contre la récente annulation des élections dans leur pays d’origine.
mercredi 9 décembre
Le Conseil national du gouvernement a annoncé la tenue de nouvelles élections générales le 17 janvier 1988.
vendredi 11 décembre
Un nouveau Conseil électoral provisoire a été nommé avec de nouveaux membres dans l’optique des élections du 17 janvier.
1988
vendredi 15 janvier
La Cour d’appel de Port-au-Prince a confirmé la décision de rejeter les candidatures à l’élection présidentielle des six candidats se réclamant du duvaliérisme, et notamment celle du général Claude Raymond, chef d’état-major et ministre sous la dictature.
samedi 16 janvier
Grève générale largement suivie organisée à l’appel de l’opposition.
dimanche 17 janvier
Elections présidentielles massivement truquées par les militaires : soutenu par l’armée, Leslie Manigat (RDNP), cinquante-sept ans, est élu président de la république avec 59,29 % des suffrages. L’abstention a été massive suite à l’appel au boycott lancé par l’opposition. A la différence du scrutin du 29 novembre dernier, les violences ont été peu importantes aujourd’hui. La capitale Port-au-Prince était quadrillée par l’armée et des barrages empêchaient les voitures de s’approcher d’autres bureaux. Juste à signaler : l’incendie d’un bureau de vote.
jeudi 21 janvier
Après avoir navigué de port en port et de refus en refus de débarquement depuis 1986, la tristement célèbre barge Khian Sea qui contenait des produits toxiques dont voulait se débarrasser la ville de Philadelphie est arrivée à Haïti avec l’accord du département du Commerce. Pendant six jours, une centaine d’ouvriers vont enfouir sous des pierres la cargaison empoisonnée près des Gonaïves.
dimanche 24 janvier
Annonce des résultats officiels de l’élection présidentielle après une semaine de dépouillement : Leslie Manigat est proclamé élu avec 50,29 % des suffrages exprimés. Ancien ministre de Duvalier dont il s’était par la suite démarqué, Manigat est réputé proche des militaires au pouvoir, ce qu’il nie formellement.
vendredi 5 février
Début des quarts de finale de la Coupe Davis de tennis, dans le groupe 2 de la zone Amérique : la Jamaïque affronte Haïti à Kingston.
dimanche 7 février
Entrée en fonction du président Leslie Manigat. Il succède au général Namphy qui présidait le Conseil national de gouvernement depuis la chute de Duvalier. Le nouveau chef de l’Etat a lancé un appel à la réconciliation nationale. Il a nommé comme Premier ministre Martial Célestin.
Les joueurs de tennis jamaïcains ont facilement éliminé leurs adversaires haïtiens cinq victoires à zéro à Kingston, en Coupe Davis.
vendredi 12 février
Martial Célestin a formé un gouvernement d’orientation libérale composé principalement de techniciens.
jeudi 25 février
Erection du diocèse de Jacmel (sud), désormais séparé de l’archevêché de Port-au-Prince. Le père Guire Poulard, qui venait d’être nommé à la tête de la paroisse de Pétionville, en devient le premier évêque.
vendredi 11 mars
Les éditions Gallimard publient le nouveau roman de René Depestre, un écrivain d’origine haïtienne installé à Paris, Hadriana dans tous mes rêves.
jeudi 7 avril
Créé en 1861, le diocèse de Cap-Haïtien, détenu par Mgr François Gayot, est érigé en archevêché.
samedi 9 avril
Décès de l’évêque Claudius Angénor, à l'âge de soixante-douze ans.
vendredi 17 juin
Le président Manigat démet trois importants responsables militaires, dont le chef de l’armée, le général Namphy (surnommé « Chouchou »). Celui-ci était accusé par le chef de l’Etat d’avoir augmenté sans le consulter la solde des militaires. Le président entend ainsi rétablir le contrôle civil sur les promotions militaires.
nuit du dimanche 19 au lundi 20 juin
Coup d’Etat militaire : le général Namphy renverse le président Leslie Manigat. Il est intervenu à la télévision pour annoncer qu’il reprenait le pouvoir et pour demander au peuple d’avoir confiance en l’armée. Placé en résidence surveillée dans sa résidence, Manigat a déclaré par téléphone qu’il se considérait toujours comme le président officiel d’Haïti.
lundi 20 juin
Le général Namphy nomme un gouvernement militaire et dissout le Parlement. Manigat est exilé à Saint-Domingue.
dimanche 3 juillet
Après être passé par Rome et Madrid, le président déchu Leslie Manigat est arrivé à Paris à titre de visite privée.
dimanche 24 juillet
L’évêché de Cap-Haïtien est élevé au rang d’archevêché. Mgr François Gayot, évêque de 1974, est investi archevêque.
dimanche 11 septembre
Massacre de l'église Saint-Jean Bosco : à Port-au-Prince, un groupe d’hommes armés a ouvert le feu lors d'une messe du père Aristide, un opposant au régime. On déplore onze morts et plus de soixante-dix-blessés.
du dimanche 11 au samedi 17 septembre
Passage d'un cyclone sur les Antilles : de cinquante à cent morts dans toute la Caraïbe.
du samedi 17 au dimanche 18 septembre
Le général Prosper Avril, chef de la garde présidentielle, renverse le général Henri Namphy. Début d’opérations de « déchoucage » dans l’administration publique et tentative de nettoyage au sein de l’armée.
lundi 19 septembre
Mise en place d'un gouvernement modéré composé presque exclusivement de civils, à une exception près. L’état-major est limogé.
lundi 17 octobre
Le père Aristide est expulsé d'Haïti.
dimanche 6 novembre
Le colonel Jean-Claude Paul, ex-patron des tontons macoutes, et inculpé de trafic de drogue aux Etats-Unis, meurt empoisonné.
lundi 14 novembre
Le prix Renaudot a été décerné à l’écrivain haïtien René Depestre pour son roman Hadriana dans tous mes rêves (publié chez Gallimard).
en décembre
Le père Aristide est exclu de l'ordre des salésiens.
1989
lundi 13 mars
Restauration partielle de la Constitution.
dimanche 2 avril
Tentative de coup d’Etat militaire contre Prosper Avril : cinq morts.
lundi 3 avril
Début des affrontements entre la garde présidentielle et les rebelles.
samedi 8 avril
Reddition des rebelles après six jours de combats meurtriers.
dimanche 9 avril
Rétablissement de l'ordre.
mardi 27 juin
Match amical de football : à Miami, la Colombie a battu Haïti quatre buts à zéro.
dimanche 25 ou mardi 27 mai
Mariage du dictateur Jean-Claude Duvalier avec Michèle Bennett, vingt-six ans, fille d’un des membres de la bourgeoisie d’affaires haïtienne.
vendredi 4 juillet
Opposé ouvertement à la dictature de Jean-Claude Duvalier, le chanteur et musicien Manno Charlemagne décide de s’exiler.
mardi 5 août
Passage dévastateur du cyclone Allen. On déplore 250 morts et 1 250 000 sinistrés.
nuit du vendredi 28 novembre
Arrestation et incarcération de 1 500 opposants : ils sont inculpés d'un complot communiste sous la direction de « Caca Diable ». Parmi les personnes arrêtées figurent une cinquantaine de personnalités (journalistes, hommes politiques et défenseurs des droits de l’homme). Le gouvernement haïtien souhaite les expulser et recherche des pays susceptibles de les accueillir.
en novembre
La police des Bahamas est intervenue avec violence dans plusieurs îlots pour en chasser les réfugiés haïtiens qui s’y étaient installés.
jeudi 25 décembre
Expulsion du chef syndicaliste Yves-Antoine Richard.
1981
dimanche 18 janvier
Les Bahamas commencent à expulser 25 000 à 30 000 Haïtiens.
de mars à avril
Expulsion des partisans de « Maman Simone » (la mère de Jean-Claude Duvalier).
mercredi 26 août
Le président et 221 membres du Parti démocrate-chrétien ont été condamnés à quinze ans de prison.
vendredi 6 novembre
Tournoi de qualification pour la Coupe du monde de football 19822 : à Tegucigalpa, Haïti et le Canada ont fait match nul un à un.
dimanche 22 novembre
Expulsion des journalistes « d'opposition ».
dans l’année
Clémard-Joseph Charles regroupe l'opposition.
1982
du samedi 9 au mardi 12 janvier
Tentative d'opposants exilés pour renverser le régime Duvalier. Sous la direction de B. Sansaricq, ils débarquent sur l'île de la Tortue.
jeudi 14 janvier
Les troupes empêchent le retour massif d'opposants haïtiens. La marine américaine contrôle l'émigration illégale par la mer.
lundi 22 février
Démission du premier évêque haïtien Rémy Augustin, à l’âge de 71 ans. François Colimon lui succède à la tête du diocèse de Port-de-Paix.
lundi 12 juillet
Roger Lafontant redevient secrétaire d’Etat de l’Intérieur et de la Défense nationale, un poste qu’il avait déjà occupé de 1972 à 1973. Il succède à Joseph W. Alexis Guerrier.
mardi 28 décembre
Arrestation d’un jeune militant catholique, le laïc Gérard Duclervil, qui est torturé. La nouvelle va rapidement enflammer les chrétiens : en signant pour la première fois un document commun pour exiger sa libération, prêtres et évêques feront plier le régime.
1983
samedi 1er janvier
Attentat à l’explosif à Port-au-Prince revendiqué par la brigade Hector Riobe : quatre morts et neuf blessés.
début février
Les autorités libèrent Gérard Duclervil, qui a passé quarante-et-un jours en prison, nu dans sa cellule.
dimanche 6 février
A Rome, le pape Jean-Paul II a annoncé un voyage en Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, Panama, Salvador, Guatemala, Honduras, Belize et Haïti), début mars.
mercredi 9 mars
Le pape Jean-Paul II est arrivé à Haïti en provenance du Honduras (via Belize), pour une visite pastorale de quelques heures. Durant une messe concélébrée près de l'aéroport de Port-au-Prince, en présence des dignitaires haïtiens, dont le président Jean-Claude Duvalier, le pape déclare : « Il faut que quelque chose change ici ». Des milliers de mendiants et de prostituées avaient été chassés par la police avant le passage du cortège papal.
mardi 29 mars
Décès de l’ancien évêque Rémy Augustin, à l’âge de soixante-douze ans.
mardi 5 avril
Retour de France des cendres de Toussaint Louverture, mort en prison en France en 1803.
vendredi 8 avril
Match amical de football : à Port-au-Prince, Haïti a été battue par les Etats-Unis deux buts à zéro.
dimanche 3 juillet
Jean-Bertrand Aristide est ordonné prêtre d’une petite paroisse de la périphérie de Port-au-Prince.
samedi 27 août
Adoption d’une nouvelle Constitution et dissolution du Parlement.
1984
vers le mercredi 23 mai
Mouvement de colère populaire aux Gonaïves.
mercredi 30 mai
Trois personnes ont été tuées par des soldats au cours de manifestations de la faim qui se sont produites dans un bidonville de Cap-Haïtiens, la deuxième plus grande ville du pays. Les habitants ont tenté de piller les réserves de vivre d’un organisme humanitaire. L’armée a tiré dans la foule.
dans l’année
Abattage des porcs pour lutter contre la peste porcine.
1985
mercredi 2 janvier
Marche de la paix de 50 000 adolescents.
jeudi 3 janvier
Suspension de l'aide américaine (vingt-six millions de dollars).
samedi 2 février
100 000 personnes ont manifesté à Port-au-Prince à l’appel de l’Eglise catholique contre la famine, contre la dictature et pour la démocratie. En vingt-sept ans de pouvoir Duvalier, il s’agit d’une première.
samedi 13 avril
Début des qualifications de la zone Amérique du Nord pour la Coupe du monde de football 1986 (groupe 2) : à Victoria, le Canada a battu Haïti deux buts à zéro.
lundi 22 avril
Dans un discours prononcé à l’occasion du quatorzième anniversaire de son accession au pouvoir, le président Duvalier a annoncé une libéralisation de la vie politique haïtienne. Une loi devrait être prochainement adoptée pour permettre le multipartisme.
mercredi 8 mai
Dernier match du premier tour des qualifications pour la Coupe du monde de football 19866 : à Port-au-Prince, Haïti a été battue par le Canada deux buts à zéro. Avec quatre défaites en autant de matchs, les Haïtiens terminent derniers du groupe 2.
lundi 22 juillet
Référendum sur la « démocratisation » du régime : 99,98 % des suffrages exprimés ont dit « oui » à l'irrévocabilité de la présidence à vie, à la création du poste de Premier ministre (issu de la majorité parlementaire) et sur le droit du président de nommer son successeur. Des élections législatives devraient être organisées en 1987. Les opposants au régime ont dénoncé de nombreuses fraudes.
vendredi 23 août
Création officielle du premier - et unique - parti politique haïtien autorisé : le Parti national progressiste se base sur le « jean-claudisme », version plus ouverte du « duvaliérisme ».
jeudi 12 septembre
François Guillaume remplace Roger Lafontant comme ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale.
du dimanche 6 au lundi 7 octobre
La tempête tropicale Isabel traverse l’île d’Hispaniola du Sud vers le Nord.
dimanche 24 novembre
Journée de jeûne et de prières : l’Eglise s'éloigne de plus en plus du régime.
du mercredi 27 au jeudi 28 novembre
Manifestations et émeutes antigouvernementales aux Gonaïves : quatre manifestants, dont trois écoliers, ont été tués par les tontons macoutes.
jeudi 5 décembre
Fermeture de Radio-Soleil, la station de l’Eglise catholique.
1986
lundi 6 janvier
Le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et des universités à la suite de manifestations et de grèves scolaires. Cette décision et la baisse des produits de première nécessité déclenchent d’autres manifestations qui ont dégénéré en émeutes aux Gonaïves, la quatrième ville d’Haïti. Une personne a été tuée par balle et trois autres blessées.
mercredi 8 janvier
Retour au calme aux Gonaïves.
lundi 13 janvier
Le patronat appelle le gouvernement à la modération.
dimanche 26 janvier
Changement à la tête de l’armée et dissolution de la police politique.
De violentes émeutes anti-gouvernementales commencent à éclater dans plusieurs villes du pays.
lundi 27 janvier
Emeutes au Cap Haïtien : trois morts.
du lundi 27 au mercredi 29 janvier
La situation dégénère en de nombreux coins du pays. Les manifestants exigent le départ du président Duvalier.
mercredi 29 janvier
40 000 manifestants.
jeudi 30 janvier
Six dépôts de nourriture appartenant à l’aide internationale ont été pillés. Les Etats-Unis ont décidé de bloqué toute assistance économique au régime du président Duvalier.
vendredi 31 janvier
La crise s’accentue en Haïti : Port-au-Prince est touchée par les manifestations contre le régime. A Washington, la Maison-Blanche a annoncé à tort le renversement du président Duvalier. Ce dernier a aussitôt démenti cette information. Intervenant à la radio, il a décrété l’état de siège et la loi martiale. Il a cependant reconnu l’iniquité de la répartition des richesses dans le pays. Dans la soirée, le chef de l’Etat a fait une apparition surprise à la télévision.
samedi 1er février
Les affrontements violents se poursuivent dans le pays. On dénombre cinq morts et une soixantaine de blessés. L’armée et la police auraient reçu l’ordre de ne pas réprimer trop massivement la contestation.
dimanche 2 février
Alors que la situation tendait à se calme à Port-au-Prince, l’agitation se répand en province : des manifestations ont notamment été constatées aux Gonaïves, dans le nord. Les opposants au régime ont dressé de nombreux barrages sur les petites routes de campagne. Les journalistes étrangers ne sont plus autorisés à quitter la capitale. Le couvre-feu a été décrété à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays.
lundi 3 février
La liberté de circulation de tous les étrangers est désormais restreinte, les radios sont fermées, tout comme la frontière avec la République dominicaine. En deux jours, les émeutes auraient fait au moins cinquante morts et une centaine de blessés à Port-au-Prince. Après s’être d’abord retenue, l’armée tire désormais à balles réelles. Les tontons macoutes auraient ouvert le feu sur la foule à Petit-Goave, faisant trois morts et quatre blessés.
mardi 4 février
Afin de montrer qu’il contrôlait la situation, le président Duvalier a effectué une tournée dans les rues de Port-au-Prince, tenues par les tontons macoutes. Officiellement, 60 % des magasins auraient rouvert sur ordre de la police. La situation demeure tendue en province : trois personnes ont été tuées à Petite-Goâve.
Le Washington Post révèle que deux de ses journalistes ont découvert la veille deux charniers utilisés par l’armée haïtienne et les tontons macoutes pour se débarrasser de leurs victimes.
mercredi 5 février
L’économie est paralysée, plusieurs pays refusent d’accueillir le président Duvalier dans une éventuel exil.
vendredi 7 février
Fin de vingt-huit ans de dictature duvaliériste. Face à une situation devenue intenable et sous la pression américaine, le président à vie Jean-Claude Duvalier est contraint de fuir Haïti. « Baby Doc » a embarqué à bord d’un C-141B de l’US Air Force mis à sa disposition par le président Reagan à destination de la France, qui a accepté d’accueillir la famille présidentielle « afin de faciliter la transition démocratique » dans le pays. Il a atterri à 21 h 15 (heure française) à l’aéroport de Grenoble, sous haute surveillance : une cinquantaine de manifestants l’ont accueilli au cri de « Duvalier assassin » et « hors de France ». Un cortège d’une dizaine de Mercedes a ensuite conduit la famille Duvalier à Talloires, où les clients de l’auberge de l’Abbaye ont été priés de quitter les lieux afin de permettre son installation. Paris espère bien que le dictateur déchu s’installera par la suite ailleurs. Dans un message enregistré et adressé au peuple, il avait annoncé laisser le pays aux mains des militaires : un conseil national de gouvernement est mis en place par le général Henri Namphy, chef d’état-major. Outre Namphy, elle se compose des colonels Williams Régal, Max Vallès et Prosper Avril, de l’avocat Gérard Gourgue et d’Alix Cinéas. Des manifestations de joie ont éclaté un peu partout dans le pays à l’annonce du départ du dictateur.
samedi 8 février
L’allégresse a fait place à la vengeance : des « tontons macoutes » ont été lynchés et des scènes de pillages des maisons et des magasins appartenant aux partisans du régime ont été constatées. Le Mausolée et le cercueil de « Papa Doc » ont été détruits par la foule. Le nouveau conseil de gouvernement a décrété le couvre-feu de 14 h à 6 h du matin. A Paris, le Premier ministre Laurent Fabius a confirmé le caractère « provisoire » de la venue en France de Jean-Claude Duvalier. Il est envisagé que le dictateur déchu rejoigne la Suisse dans les prochains jours.
dimanche 9 février
Le nouveau pouvoir a interdit tout rassemblement sur la voie publique. L’armée a reçu l’ordre de rétablir le calme dans les rues. Une centaine de personnes, surtout des tontons macoutes, auraient été tuées à Port-au-Prince depuis la chute de Duvalier. En Europe, les exilés haïtiens et les membres de leur communauté installés en France ont manifesté à Paris, devant l’ambassade d’Haïti, pour réclamer l’expulsion du dictateur déchu. Quelques personnes se sont également rassemblées devant l’hôtel de l’Abbaye, à Talloires, en criant « Duvalier assassin ». Quatre pays (Suisse, Maroc, Gabon, Cameroun) ont déjà fait savoir qu’ils refusaient de recevoir Jean-Claude Duvalier et sa famille.
lundi 10 février
Formation du nouveau gouvernement. La majorité des ministres sont des anciens fidèles au régime des Duvalier. L’une des premières décisions prises est la dissolution des Tontons macoutes, cette sanglante milice forte de 300 000 personnes (dont 25 000 paramilitaires). Le général Namphy a par ailleurs annoncé que les élections présidentielles au suffrage universel direct, mais aucune date n’a été donnée pour le scrutin.
mardi 11 février
Selon des rumeurs insistantes, le Liberia aurait accepté d’accueillir Jean-Claude Duvalier et sa famille.
mercredi 12 février
En visite à Aurillac, le Premier ministre français Laurent Fabius a invité Jean-Claude Duvalier à ne pas prolonger plus longtemps son séjour en France. Paris souhaite qu’il s’en aille le plus rapidement possible.
vendredi 14 février
La situation de Jean-Claude Duvalier se complique pour Paris. « Baby Doc » a déclaré aux journalistes qu’il réclamait officiellement à la France le statut de réfugié politique. Mais le gouvernement français souhaite de plus en plus son départ avant la tenue du Sommet de la francophonie qui doit s’ouvrir le 17 février dans la capitale française. Conseiller spécial pour les questions africaines, Guy Penne s’est rendu au Liberia pour tenter de convaincre ce pays d’accueillir l’ancien dictateur.
samedi 15 février
Interrogé sur RTL, Laurent Fabius a affirmé que le gouvernement français envisage sérieusement d’expulser Jean-Claude Duvalier si l’ancien dictateur haïtien persiste à ne pas quitter son hôtel de Talloires. « Baby Doc » a fait savoir qu’il refusait de se rendre au Liberia et qu’il comptait bien rester en France.
dimanche 16 février
Paris a cru un instant être sur le point de s’en débarrasser mais c’était un faux-départ. Jean-Claude Duvalier s’apprêtait à partir pour les Etats-Unis mais le gouvernement américain a fait savoir qu’il ne voulait de l’ancien dictateur sur son territoire, officiellement car il n’a pas de visa… La contestation de la présence de « Baby Doc » à Talloires s’accentue : plus d’une centaine de personnes ont manifesté aujourd’hui devant l’hôtel de l’Abbaye.
lundi 17 février
Réhabilitation officielle du drapeau historique d’Haïti. Il remplace le drapeau rouge et noir mis en place par les Duvalier en 1964.
mardi 18 février
Réouverture des écoles.
vendredi 21 février
Jean-Claude Duvalier a déclaré que le seul pays qu’il a choisi pour son avenir est la France. Il compte bien se battre afin d’obtenir le statut auquel il estime avoir droit avec sa famille.
mardi 25 février
Première divergence publique entre les membres de la junte qui a remplacé Duvalier. Elle concerne l’ex-colonel Albert Pierre, l’ancien chef de la police politique, qui vient de trouver asile au Brésil. Pour Georges Gourgue, ministre de la Justice, cet exil est « choquant et offensant pour l’opinion publique ». Par ailleurs, 5 000 personnes ont manifesté à l’aéroport pour empêcher le départ de l’ancien chef de la police secrète Luc Desir.
En France, le propriétaire de l’hôtel de l’Abbaye à Talloires a saisi la justice pour obtenir l’expulsion de son établissement de l’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.
jeudi 27 février
Après une journée de tension et de pillages à Port-au-Prince, le gouvernement a rétabli le couvre-feu dans la capitale, de 19 h à 5 h du matin. Deux personnes ont été lynchées par la foule qui les accusait d’être responsables de l’empoisonnement d’un réservoir d’eau potable.
Le nouveau gouvernement haïtien a demandé à la France d’extrader Jean-Claude Duvalier. L’ancien dictateur réclame à Paris le statut de réfugié politique.
jeudi 6 mars
L’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier est expulsé de l’auberge de l’Abbaye à Talloires. Il a été assigné à résidence dans les Alpes-Maritimes.
vendredi 7 mars
Jean-Claude Duvalier est arrivé dans la matinée à Grasse. Assignés à résidence, l’ancien dictateur haïtien et sa famille pourront se déplacer à leur guise dans le département des Alpes-Maritimes. Un dispositif spécial de surveillance a été mis en place.
Le chanteur et musicien Manno Charlemagne est de retour à Haïti. Opposé ouverture à Duvalier, il s’était exilé volontairement en 1980.
jeudi 20 mars
Des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre ont fait cinq morts à Port-au-Prince.
L’avocat Gérard Gourgue démissionne du Conseil national de gouvernement.
vendredi 21 mars
Formation d’un deuxième Conseil national de gouvernement à la suite des départs des colonels Avril et Vallès. Toujours dirigé par le général Namphy, il se compose désormais des militaires Williams Régal et Jacques A. François.
L'ancien président et l'homme fort du MOP Daniel Fignolé débarque en Haïti.
jeudi 3 avril
Le gouvernement américain a promis de fournir une aide alimentaire à Haïti dans les prochaines semaines.
mardi 15 avril
Gel des avoirs de Jean-Claude Duvalier en France.
samedi 26 avril
L’armée a ouvert le feu sur une dizaine de milliers de manifestants qui s’étaient rassemblés devant l’ancienne prison politique de l’ancien régime (Fort Dimanche) pour commémorer pacifiquement le 23e anniversaire de la répression duvaliériste. Les tirs ont commencé lorsqu’un groupe a menacé de pénétrer dans l’établissement. Six personnes ont été tuées et vingt-et-une autres blessées.
lundi 28 avril
L’opposition exige la démission du gouvernement après les incidents meurtriers du 26 avril.
samedi 24 mai
Les propriétés et biens détenus en France par Jean-Claude Duvalier sont mis sous séquestre par la justice française à la demande du gouvernement. La saisie concerne notamment le château de Théméricourt, situé dans le Val-d’Oise. Au même moment, un bateau de plaisance appartenant à Baby Doc a été saisi dans le port de Miami par la justice américaine et les autorités suisses ont bloqué 367 millions de dollars des comptes de l’ancien dictateur haïtien.
vendredi 30 mai
Une grande manifestation est organisée à Port-au-Prince pour réclamer le départ du ministre de l'Intérieur, le colonel Williams Regala.
du mercredi 4 au jeudi 5 juin
Emeutes.
mercredi 27 août
Décès à Port-au-Prince de l’ancien président provisoire (1957) Pierre Daniel Fignolé, à l’âge de soixante-douze ans.
dimanche 19 octobre
Elections à l'Assemblée constituante : 95 % d'abstentions.
du lundi 17 au vendredi 21 novembre
Grève générale organisée pour réclamer la dissolution du Conseil national de gouvernement.
1987
mardi 10 mars
Publication de la nouvelle Constitution par l’Assemblée constituante.
dimanche 29 mars
Référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution : 99,81 %. Instauration de l’élection du président de la République au suffrage universel, garantie des libertés et le pluralisme idéologique.
jeudi 7 mai
Le procès intenté par le gouvernement haïtien contre l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier s’est ouvert devant le tribunal de Grasse, dans le département français des Alpes-Maritimes.
lundi 22 juin
Adoption d’un décret controversé fixant les règles des élections locales d’août et des élections présidentielles du 7 novembre : ces scrutins ne seront plus contrôlés par un organisme indépendant mais placés sous la surveillance du ministre de l’Intérieur, le général Régala.
mardi 23 juin
En France, le tribunal civil de Grasse s’est déclaré incompétent face à une demande du gouvernement haïtien : Port-au-Prince lui demandait d’obtenir le remboursement d’une somme de plus de 700 millions de francs auprès de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, réfugié dans le sud-est de la France.
lundi 29 juin
Une grève générale est déclenchée pour réclamer le décret du 22 juin sur le contrôle des élections.
mardi 30 juin
Au deuxième jour de la grève générale, au moins quatre personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées.
jeudi 2 juillet
Abrogation du décret du 22 juin. Fin de la grève générale et retour au calme. En cinq jours, les violences ont fait au moins une vingtaine de morts.
jeudi 9 juillet
Des milliers de personnes ont assisté à Port-au-Prince aux « funérailles symboliques » organisées à la mémoire des victimes de la répression du régime lors des manifestations antigouvernementales qui se sont déroulées entre le 29 juin et le 2 juillet.
jeudi 23 juillet
Massacre de Jean-Rabel : 225 paysans du groupement communautaire « Tous ensemble » ont été tués dans le nord-ouest d’Haïti après des affrontements avec d'autres villageois à la solde des grands propriétaires locaux.
Le pouvoir a adopté un décret interdisant tout rassemblement.
mercredi 29 juillet
L’armée a ouvert le feu à Port-au-Prince sur une manifestation pacifique qui rassemblait 5 000 personnes hostiles au gouvernement et au nouveau « macoutisme ». Huit personnes ont été tuées.
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 juillet
De nombreuses arrestations ont été effectuées dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince. Des inconnus en civil ont mitraillé des bâtiments abritant des stations de radio privées.
jeudi 30 juillet
La population de Port-au-Prince a suivi en masse la grève générale organisée à l’appel de cinquante-sept organisations d’opposition pour demander le départ des dirigeants actuels. Les commerces et les boutiques sont fermés, l’industrie et les transports sont à l’arrêt. L’armée quadrille discrètement la ville, interdiction tout accès au secteur du palais présidentiel. Le mouvement a été moins suivi en province.
nuit du jeudi 30 au vendredi 31 juillet
Nouvelles violences opposant des paysans rivaux.
dimanche 2 août
Louis-Eugène Athis, fondateur du Mouvement démocratique de libération d'Haïti, a été assassiné.
lundi 3 août
L’armée a interrompu dans le sang une réunion politique organisée par Bernard Sansaricq dans un petit hôtel proche de Jérémie. Le président du Parti populaire national haïtien se trouvait également dans le sud-ouest du pays pour assister au procès des assassins des treize des membres de sa famille (un crime commis dans les années 1960). L’un des accusés est l’actuel chef d’état-major des armées, William Régala. Sansaricq a réussi à prendre la fuite avec une dizaine de ses partisans.
lundi 10 août
Grève générale et boycott des épreuves du baccalauréat (en retard de deux mois) organisés par l’opposition, qui réclament une fois de plus le départ du régime mis en place après la fuite de Duvalier.
mercredi 12 août
Manifestation des lycéens.
dimanche 23 août
Clôture des dixièmes Jeux Panaméricains à Indianapolis. Les Etats-Unis terminent meilleure nation avec 370 médailles, dont 169 d’or. Haïti n’a pas gagné une seule médaille.
mercredi 23 septembre
Après avoir durement frappé la République dominicaine, l’ouragan Emily quitte l’île d’Hispaniola par Haïti, en direction du Nord, avec des vents atteignant les 100 km/h. Aucun mort n’est à déploré et les dégâts peu importants.
mardi 13 octobre
Assassinat devant le Grand Général de la police de Port-au-Prince de l’avocat Yves Volel, candidat démocrate-chrétien (Rassemblement des Démocrates) à la présidence. Vorel allait demander la libération de Jean Raymond Louis.
mardi 3 novembre
Incendie criminel détruisant le magasin d’Emmanuel Ambroise, un membre du CEP.
mercredi 4 novembre
Incendie à l’imprimerie Le Natal, chargée de préparer les bulletins de vote pour les élections du 29 novembre.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 novembre
Nuit de violences à Port-au-Prince.
nuit du lundi 23 au mardi 24 novembre
Pour la deuxième nuit consécutive, des hommes armés ont mené des attaques à Port-au-Prince. On recense en deux jours quatre morts et une trentaine de blessés. Des bâtiments ont été ravagés par des incendies criminels.
mardi 24 novembre
Incendie du marché Salomon.
jeudi 26 novembre
Vingt-deux personnes ont perdu la vie dans des violences ces quatre derniers jours, dont dix aujourd’hui. La majorité des attaques proviendrait de groupes armés proches de l’ancien régime de Jean-Claude Duvalier.
samedi 28 novembre
Un journaliste canadien a été grièvement blessé en Haïti.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 novembre
Des tirs ont été entendus dans la nuit et quelques bureaux de vote ont été incendiés.
dimanche 29 novembre
Elections présidentielles et législatives perturbées par les violences. Des tontons macoutes ont notamment massacré des électeurs dans un bureau de vote installé dans l’Ecole argentine, dans la Ruelle Vaillant : quinze personnes, dont un journaliste dominicain, ont été tuées par balles et à coups de machettes et soixante autres blessées. Sur toute la journée trente personnes au moins ont été tuées et 170 autres blessées (dont cinq journalistes). Les militaires étaient étrangement absents des rues pour assurer l’ordre et la sécurité. A la mi-journée, le Conseil national de gouvernement décide de reporter les élections en raison de ces troubles. Le conseil électoral chargé de l’organisation du scrutin a été dissous.
lundi 30 novembre
Washington est furieux de l’annulation des élections générales haïtiennes : les Etats-Unis ont annoncé la suspension l’assistance militaire et une partie de l’aide économique.
samedi 5 décembre
Plusieurs milliers de réfugiés haïtiens ont manifesté à Miami pour protester contre la récente annulation des élections dans leur pays d’origine.
mercredi 9 décembre
Le Conseil national du gouvernement a annoncé la tenue de nouvelles élections générales le 17 janvier 1988.
vendredi 11 décembre
Un nouveau Conseil électoral provisoire a été nommé avec de nouveaux membres dans l’optique des élections du 17 janvier.
1988
vendredi 15 janvier
La Cour d’appel de Port-au-Prince a confirmé la décision de rejeter les candidatures à l’élection présidentielle des six candidats se réclamant du duvaliérisme, et notamment celle du général Claude Raymond, chef d’état-major et ministre sous la dictature.
samedi 16 janvier
Grève générale largement suivie organisée à l’appel de l’opposition.
dimanche 17 janvier
Elections présidentielles massivement truquées par les militaires : soutenu par l’armée, Leslie Manigat (RDNP), cinquante-sept ans, est élu président de la république avec 59,29 % des suffrages. L’abstention a été massive suite à l’appel au boycott lancé par l’opposition. A la différence du scrutin du 29 novembre dernier, les violences ont été peu importantes aujourd’hui. La capitale Port-au-Prince était quadrillée par l’armée et des barrages empêchaient les voitures de s’approcher d’autres bureaux. Juste à signaler : l’incendie d’un bureau de vote.
jeudi 21 janvier
Après avoir navigué de port en port et de refus en refus de débarquement depuis 1986, la tristement célèbre barge Khian Sea qui contenait des produits toxiques dont voulait se débarrasser la ville de Philadelphie est arrivée à Haïti avec l’accord du département du Commerce. Pendant six jours, une centaine d’ouvriers vont enfouir sous des pierres la cargaison empoisonnée près des Gonaïves.
dimanche 24 janvier
Annonce des résultats officiels de l’élection présidentielle après une semaine de dépouillement : Leslie Manigat est proclamé élu avec 50,29 % des suffrages exprimés. Ancien ministre de Duvalier dont il s’était par la suite démarqué, Manigat est réputé proche des militaires au pouvoir, ce qu’il nie formellement.
vendredi 5 février
Début des quarts de finale de la Coupe Davis de tennis, dans le groupe 2 de la zone Amérique : la Jamaïque affronte Haïti à Kingston.
dimanche 7 février
Entrée en fonction du président Leslie Manigat. Il succède au général Namphy qui présidait le Conseil national de gouvernement depuis la chute de Duvalier. Le nouveau chef de l’Etat a lancé un appel à la réconciliation nationale. Il a nommé comme Premier ministre Martial Célestin.
Les joueurs de tennis jamaïcains ont facilement éliminé leurs adversaires haïtiens cinq victoires à zéro à Kingston, en Coupe Davis.
vendredi 12 février
Martial Célestin a formé un gouvernement d’orientation libérale composé principalement de techniciens.
jeudi 25 février
Erection du diocèse de Jacmel (sud), désormais séparé de l’archevêché de Port-au-Prince. Le père Guire Poulard, qui venait d’être nommé à la tête de la paroisse de Pétionville, en devient le premier évêque.
vendredi 11 mars
Les éditions Gallimard publient le nouveau roman de René Depestre, un écrivain d’origine haïtienne installé à Paris, Hadriana dans tous mes rêves.
jeudi 7 avril
Créé en 1861, le diocèse de Cap-Haïtien, détenu par Mgr François Gayot, est érigé en archevêché.
samedi 9 avril
Décès de l’évêque Claudius Angénor, à l'âge de soixante-douze ans.
vendredi 17 juin
Le président Manigat démet trois importants responsables militaires, dont le chef de l’armée, le général Namphy (surnommé « Chouchou »). Celui-ci était accusé par le chef de l’Etat d’avoir augmenté sans le consulter la solde des militaires. Le président entend ainsi rétablir le contrôle civil sur les promotions militaires.
nuit du dimanche 19 au lundi 20 juin
Coup d’Etat militaire : le général Namphy renverse le président Leslie Manigat. Il est intervenu à la télévision pour annoncer qu’il reprenait le pouvoir et pour demander au peuple d’avoir confiance en l’armée. Placé en résidence surveillée dans sa résidence, Manigat a déclaré par téléphone qu’il se considérait toujours comme le président officiel d’Haïti.
lundi 20 juin
Le général Namphy nomme un gouvernement militaire et dissout le Parlement. Manigat est exilé à Saint-Domingue.
dimanche 3 juillet
Après être passé par Rome et Madrid, le président déchu Leslie Manigat est arrivé à Paris à titre de visite privée.
dimanche 24 juillet
L’évêché de Cap-Haïtien est élevé au rang d’archevêché. Mgr François Gayot, évêque de 1974, est investi archevêque.
dimanche 11 septembre
Massacre de l'église Saint-Jean Bosco : à Port-au-Prince, un groupe d’hommes armés a ouvert le feu lors d'une messe du père Aristide, un opposant au régime. On déplore onze morts et plus de soixante-dix-blessés.
du dimanche 11 au samedi 17 septembre
Passage d'un cyclone sur les Antilles : de cinquante à cent morts dans toute la Caraïbe.
du samedi 17 au dimanche 18 septembre
Le général Prosper Avril, chef de la garde présidentielle, renverse le général Henri Namphy. Début d’opérations de « déchoucage » dans l’administration publique et tentative de nettoyage au sein de l’armée.
lundi 19 septembre
Mise en place d'un gouvernement modéré composé presque exclusivement de civils, à une exception près. L’état-major est limogé.
lundi 17 octobre
Le père Aristide est expulsé d'Haïti.
dimanche 6 novembre
Le colonel Jean-Claude Paul, ex-patron des tontons macoutes, et inculpé de trafic de drogue aux Etats-Unis, meurt empoisonné.
lundi 14 novembre
Le prix Renaudot a été décerné à l’écrivain haïtien René Depestre pour son roman Hadriana dans tous mes rêves (publié chez Gallimard).
en décembre
Le père Aristide est exclu de l'ordre des salésiens.
1989
lundi 13 mars
Restauration partielle de la Constitution.
dimanche 2 avril
Tentative de coup d’Etat militaire contre Prosper Avril : cinq morts.
lundi 3 avril
Début des affrontements entre la garde présidentielle et les rebelles.
samedi 8 avril
Reddition des rebelles après six jours de combats meurtriers.
dimanche 9 avril
Rétablissement de l'ordre.
mardi 27 juin
Match amical de football : à Miami, la Colombie a battu Haïti quatre buts à zéro.