1880
jeudi 1er janvier
L’ingénieur français Ferdinand de Lesseps commence la construction du canal de Panama.
dimanche 25 janvier
Le vice-président Pedro Restrepo Uribe se proclame président. Un soulèvement dirigé par Jorge Isaacs éclate aussitôt.
mercredi 28 janvier
Restrepo Uribe est renversé.
vendredi 30 janvier
Jorge Isaacs s’empare du pouvoir, se déclarant chef civil et militaire de l’Antioquia. Mais manquant de soutien, il est à son tour chassé par les troupes nationales, ce qui permet à Pedro Restrepo Uribe de récupérer son poste.
dimanche 21 mars
Décès à Bogotá de l’ancien président libéral (1832 et 1837-1841) José Ignacio de Marquez, à l’âge de 87 ans.
jeudi 8 avril
Le général carthaginois Rafael Nuñez, cinquante-sept ans, conservateur « indépendant », succède au général Trujillo comme président. Début de l'hégémonie conservatrice en Colombie (qui durera jusqu’en 1930).
jeudi 29 juillet
Erection de l’évêché de Tunja, qui dépend de l’archevêché de Bogota.
dans l’année
A Bucaramanga [Santander], lors de la campagne présidentielle, la foule, menée par les membres d’une société démocratique d’artisans (la Culebra de Oro), attaque des immeubles appartenant à des membres de l’oligarchie, et assassine deux commerçants allemands et un notable colombien.
L’Equateur acquiert des territoires sur le Pérou et la Colombie.
Création de la première Banque Nationale de Colombie, à l’initiative du président Nuñez. Elle a du mal à démarrer, les capitaux privés refusant de s’y investir.
de 1880 à 1881
Le Français Jules Crevaux explore la Colombie jusqu'à l'Orenoque.
1881
en mars
Retiré de la vie politique, Jorge Isaacs publie à Bogotá le premier chant du poème Saulo, dédié au président argentin Julio Argentino Roca.
vendredi 1er juillet
La Colombie adhère à l’Union postale internationale, créée en 1875.
1882
Les premiers rails de fabrication nationale sont forgés.
1883
jeudi 15 mars
Le prêtre jésuite Ignacio Velasco, quarante-huit ans, est nommé évêque de Pasto.
mercredi 18 juillet
Décès à Bogotá de l’ancien président (1878-1880) et général Julian Trujillo, à l’âge de cinquante-cinq ans.
1884
dimanche 29 juin
Décès de l’archevêque de Bogotá Mgr Vicente Arbelaez.
mardi 15 juillet
Décès de l’évêque de Medellin, Mgr José Ignacio Montoya, à l’âge de soixante-sept ans.
mercredi 6 août
Evêque de Panama depuis 1875, le jésuite bogotan José Paul, cinquante-trois ans, est nommé à la tête de l’archevêché de Bogotá.
dans l’année
Rafael Nuñez est réélu président grâce à l’appui unanime des conservateurs et contre le candidat des radicaux.
La guerre civile éclate dans l’Etat de Santander, où le président Nuñez tentait de chasser les radicaux du pouvoir par de tortueuses manœuvres. Le conflit partie de s’étend très vite à tout le nord du pays. Rapidement les armées des caciques conservateurs ont le dessus.
Les jésuites sont expulsés de Colombie.
Le premier tramway à traction hippomobile de Colombie est inauguré à Bogota.
1885
début janvier
Le général libéral Ricardo Gaitan Obeso forme un mouvement rebelle dans le Cundinamarca. Il lance un appel au respect de la cause radicale et se lance, à la tête d’une troupe de 175 hommes, dans une campagne militaire le long du rio Magdalena.
vendredi 6 février
Barranquilla tombe sans résistance aux mains du général Gaitan Obeso.
mercredi 11 février
Bataille de Barranquilla : soutien de Gaitan Obeso, les généraux Niolas Jimeno Collante et Ramon Collante battent les troupes gouvernementales parties de Carthagène sous le commandement du général Carlos Vicente Urueta.
vendredi 27 mars
Le prêtre Bernardo Herrera, quarante ans, est nommé évêque de Medellin.
jeudi 11 juin
Fin de la guerre civile colombienne : le gouvernement de Rafael Nuñez et les libéraux radicaux signent la paix sur le bateau à vapeur militaire américain USS Tennessee, mouillant dans le port de Sabanilla, près de Barranquilla.
en juillet
Capitulation des derniers radicaux.
dans l’année
Victorieux de la guerre civile, le président Nuñez proclame que « la Constitution de 1863 [a] cessé d’exister ». Il convoque un Conseil National de Délégués, désignés en théorie par les gouverneurs des Etats, en fait choisis par lui-même et par ses alliés conservateurs ; les radicaux en sont exclus.
1886
lundi 15 février
Suite aux restrictions gouvernementales concernant l’éducation, le juriste Nicolas Pinzon Warlosten fonde à Bogota l’Université externe de Colombie.
jeudi 5 août
Promulgation de la nouvelle Constitution : retour au centralisme le plus strict (début de la politique de regeneracion). Le pays abandonne l’appellation d’ « Etats-Unis de Colombie » pour « se reconstituer sous la forme de République unitaire » de Colombie. La Constitution donne au président des pouvoirs très étendus. Elu pour six ans en compagnie d’un vice-président (le mandat des députés reste fixé à deux ans), immédiatement et indéfiniment rééligible, le président l’emporte presque automatiquement en cas de conflit avec le législatif : il n’est pas responsable de ses actes, sauf s’il est reconnu coupable de haute trahison, s’il intervient par la violence dans une élection, ou s’il empêche le Congrès de se réunir. En cas de crise, il peut proclamer l’état de siège, gouvernant par décrets. Le Congrès est divisé en deux chambres : la Chambre des Députés et le Sénat. Le Président, le vice-président et les sénateurs sont élus au suffrage indirect, par l’intermédiaire d’un collège de grands électeurs. La citoyenneté, permettant le droit de vote, est réservée aux Colombiens de sexe mâle âgés de vingt et un ans au moins, qui peuvent justifier d’une profession, d’une propriété ou d’un revenu. Pour participer aux élections nationales, il faut savoir lire et écrire, et payer un certain impôt. Pour être éligible, il faut avoir trente ans au moins et payer un impôt plus élevé encore. Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant : les magistrats sont nommés par le gouvernement ; les juges sont inamovible, mais le gouvernement peut modifier l’affection d’un magistrat sans en référer à quiconque. La peine de mort est rétablie. Les neuf Etats souverains sont abolis et cèdent la place à des départements. Désormais les gouverneurs et les maires sont nommés par le gouvernement, et non plus élus ; les baldios et le sous-sol sont nationalisés ; la législation, l’émission de monnaie et d’emprunts, la perception des impôts redeviennent des prérogatives exclusives du gouvernement. Les départements, privés de ressources, dépendent du bon vouloir de la capitale. Les armées régionales, dissoutes dès la fin de la guerre, sont interdites ; l’Etat a le monopole de la force armée et même de la fabrication de matériels de guerre. Immédiatement, le gouvernement organise une armée peu nombreuse mais moderne, professionnelle et bien équipée. L’Etat a le droit d’intervenir dans la vie économique.
dans l’année
La région de Panama est soumise à un régime d’administration directe.
Une loi fixe aux émissions monétaires de la Banque Nationale une limite intangible de douze millions de pesos.
Quatre compagnies de navigations fluviales fusionnent pour former la Compañia Colombiana de Transportes à l’initiative de Francisco Javier Cisneros. Elle dispose d’un capital de 972 000 pesos or, de seize bateaux à vapeur et de 664 salariés.
1887
dimanche 23 janvier
Medellin est la deuxième ville du pays à disposer d’un tramway à traction hippomobile. Le service suite la Carrera 52, entre Plazuela de la Veracruz (près du parc Berrío) et El Edén (fin du service en 1897).
mardi 22 mars
Fidel Cano fonde à Medellín le quotidien libéral El Espectador (transféré en 1915 à Bogota).
dimanche 29 mai
Diódoro Sánchez, Abelardo Ramos, Miguel Triana et Andrés Arroyo fondent à Bogota la Société colombienne des ingénieurs (Sociedad Colombiana de Ingenieros). Ramos en est le premier président et Sanchez le premier secrétaire.
vendredi 8 juillet
134 jours seulement après sa fondation, le journal El Espectador est déjà suspendu par le gouvernement conservateur (jusqu’en janvier).
dimanche 4 décembre
Début de la construction dans le département d’Antioquia du pont de l’Occident. Franchissant le rio Cauca, ce pont suspendu conçu par José Maria Villa permettra à terme de relier les villes d’Olaya et de Santa Fe de Antioquia (achevé en 1895).
samedi 31 décembre
La Colombie signe avec le Vatican un concordat qui livre littéralement l’enseignement au clergé : les cours de religion deviennent obligatoires dans tous les établissements publics ; les ecclésiastiques peuvent faire renvoyer les maîtres dont ils jugent l’enseignement ou les mœurs contraires à la religion ; des évêques sont chargés de choisir les livres en usage dans les écoles.
dans l’année
Le président Nuñez fait voter une loi qui établit qu’en cas de désaccord entre une loi et la Constitution, la loi est automatiquement présumée constitutionnelle. Cette disposition revient à nier l’idée même de Constitution.
Le gouvernement fait adopter de sévères mesures contre la « presse subversives ».
La Banque Nationale obtient le monopole de l’émission de papier monnaie. Par ailleurs, le gouvernement dispose que la Banque Nationale doit avoir toujours en caisse une somme équivalente au tiers des dépôts.
Medellín est la deuxième ville du pays à disposer d’un tramway à traction hippomobile.
1888
mardi 10 janvier
Interdit depuis juillet 1887, le quotidien libéral El Espectador de Medellin est de nouveau autorisé.
dimanche 15 janvier
Le père jésuite Pedro Claver, mort en 1654 à Carthagène, est canonisé par le pape Léon XIII.
en février
Le président Nuñez limoge le vice-président Eliseo Payan.
samedi 27 octobre
Interdit une première fois de juillet 1887 à janvier 1888, le journal libéral de Medellin El Espectador est de nouveau suspendu par le gouvernement conservateur (jusqu’en 1891).
lundi 31 décembre
Début près de Barranquilla de la construction d’un nouveau port destiné à remplacer Sabanilla : les travaux de fondation de Puerto Colombia commencent dans la baie de Cupino.
dans l’année
La loi dite « des chevaux » (car le mince prétexte qui sert à son adoption est que des libéraux ont été accusés d’égorger les chevaux dans les haciendas des conservateurs du Cauca) permet au gouvernement de priver de tous leurs droits politiques, d’emprisonner, d’assigner à résidence ou d’exiler les opposants et tous les coupables de « délits contre l’ordre public », ainsi que de dissoudre les associations ; tout cela sans procès.
1889
mercredi 2 janvier
Décès à Quito, en Equateur, de l’ancien président conservateur colombien (1861) Bartolomé Calvo, à l’âge de soixante-treize ans.
lundi 4 février
La Compagnie française du canal de Panama est mise en liquidation.
lundi 8 avril
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr José Paul, à l’âge de cinquante-huit ans.
lundi 27 mai
Evêque de Pasto depuis 1883, le prélat jésuite Ignacio Velasco, cinquante-cinq ans, est nommé archevêque de Bogota.
en octobre
Congrès panaméricain de Washington, convoqué sur l'initiative du secrétaire d'Etat américain James G.-Blaine, réunissant pour la première fois tous les Etats américains, sauf la République dominicaine.
dans l’année
Fondation de la ville d’Armenia.
1890
mercredi 1er janvier
Bogotá est la première ville de Colombie à employer l’électricité pour l’éclairage public.
nuit du samedi 26 avril
Inauguration du tramway de Barranquilla. Accordée à Francisco Javier Cisneros, la concession comprend deux lignes desservant les rues principales. Le premier voyage a été réalisé avec une machine à vapeur mais par la suite les wagons (qui peuvent emporte de neuf à quinze passagers) seront tirés par des mules (le service s’arrêtera en 1927).
lundi 1er septembre
Les quatre premiers prêtres salésiens envoyés en Colombie arrivent dans le pays sous la conduite d’Evasion Rabagliati.
dans l’année
Symbole de la prospérité de l’Antioquia, la mine de El Zancudo (« le Moustique »), près de Medellin, est l’entreprise la plus importante de Colombie, avec 1 300 employés, et certainement aussi la plus moderne.
vers 1890
La culture du café s’implante dans le département d’Antioquia.
1891
jeudi 12 février
Interdit depuis octobre 1888, le quotidien libéral de Medellin El Espectador est de nouveau autorisé à la publication.
vendredi 10 avril
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr Ignacio Velasco, à l’âge de cinquante-sept ans.
jeudi 4 juin
Evêque de Medellin depuis 1885, Mgr Bernardo Herrera, quarante-six ans, est nommé archevêque de Bogotá. Par ailleurs, le prêtre Joaquin Pardo, quarante-huit ans, devient évêque de Pasto.
jeudi 6 août
Inauguration de l’éclairage public électrique à Barranquilla.
dimanche 30 août
A son tour, la ville de Bucaramanga dispose d’un éclairage public alimenté à l’électricité.
dans l’année
Fixation définitive des frontières entre la Colombie et le Venezuela.
Ouverture à Bogotá d’un Collège militaire national, dirigé par un colonel nord-américain.
1892
lundi 1er février
Evêque de Pasto depuis huit mois, Mgr Joaquin Pardo, quarante-neuf ans, est nommé à la tête du diocèse de Medellín. Le prêtre Manuel José Caicedo, quarante-et-un ans, est aussitôt nommé pour lui succéder comme évêque de Pasto.
lundi 30 mai
Début officiel des relations diplomatiques entre la France et la Colombie : les deux pays ont signé une convention « relative à l’établissement des nationaux, au commerce et à la navigation ».
dimanche 7 août
Rafael Nuñez succède à Eliseo Payán en tant que président de la République de Colombie.
mercredi 21 septembre
Rafael Nuñez prête serment à Carthagène comme nouveau président de la Colombie. Mais, pour raisons de santé, il se retire aussitôt et délègue ses pouvoirs à son vice-président, Miguel Antonio Caro.
lundi 26 septembre
Jugeant ses articles « subversifs », le gouvernement condamne le quotidien libéral El Espectador à une amende de 200 000 dollars.
jeudi 27 octobre
Inauguration à Bogotá du Théâtre de Christophe Colomb, conçu dans le style néoclassique par l’architecte italien Pietro Cantini. La première œuvre représentée est l’Hernani de Giuseppe Verdi.
dans l'année
L’Etat rétrocède à l’Eglise l’administration des cimetières et, surtout, la tenue de l’Etat civil.
1893
jeudi 15 juin
Inauguration à l’ouest de Barranquilla du quai de Puerto Colombia, le second plus long du monde à cette époque.
vendredi 4 août
Pour faire taire l’opposition libérale et traditionaliste, le président Caro invoque la loi 61 de 1888 (« loi des chevaux ») : il réduit par décret la liberté de la presse et les libertés individuelles (les ennemis de l’Etat peuvent être arrêtés et détenus sans procès).
mardi 8 août
Le quotidien libéral de Medellín, El Espectador, est de nouveau interdit, cette fois par le gouverneur d’Antioquia, Abraham Garcia (réautorisé en mars 1896).
1894
mardi 18 septembre
Le président Rafael Nuñez est décédé dans sa ville natale de Carthagène, à l’âge de soixante-huit ans. Le vice-président conservateur Miguel Antonio Caro, cinquante-et-un ans, lui succède à la tête de l’Etat. Dans les faits, Caro assumait le pouvoir depuis l’entrée en fonction du président Nuñez, en septembre 1892, du fait du mauvais état de santé du chef de l’Etat. Miguel Antonio Caro continuera à utiliser le titre de vice-président « chargé du pouvoir exécutif » par respect pour son prédécesseur défunt.
dans l'année
Décès du président Rafael Nuñez. Le vice-président conservateur Miguel Antonio Caro, cinquante-et-un ans, lui succède.
La Banque Nationale est mise en liquidation et le gouvernement doit reconnaître qu’il a procédé à des émissions clandestines de billets, bien au-delà des douze millions prévus par la loi.
1895
nuit du mardi 22 au mercredi 23 janvier
Réduit au silence par le pouvoir, ses responsables, ayant été contraints à l’exil, le Parti libéral tente un coup d’Etat contre le gouvernement du vice-président Caro : mais le directeur de la police nationale, le commissaire français Jean-Marie Gilibert déjoue le complot organisé par le général Avelino Rosas Cordoba depuis son exil à Curaçao.
lundi 28 janvier
Le premier paquebot transatlantique français, l’Impératrice Eugénie, est définitivement perdu. Lancé en 1864, ce navire à roues s’est échoué sur la côte de Colombie.
mardi 29 janvier
Soulèvement libéral organisé par le général Siervo Sarmiento. Le jour même ses troupes sont battues à la bataille de la Tribuna (Cundinamarca). La révolte va cependant s’étendre rapidement à une grande partie du pays (en particulier dans les Etats de Boyaca, Cauca, Cundinamarca, Bolivar, Tolima et Norte de Santander).
en janvier
Premier soulèvement libéral.
vendredi 15 mars
Mal préparé et dépourvu de soutien au nouveau national, le soulèvement libéral est maté : les dernières troupes du général Ruiz sont mises en déroute à la bataille d’El Enciso (Santander) après avoir perdu plus d’un millier d’hommes.
mercredi 20 mars
Création du diocèse de Socorro (y San Gil).
mercredi 17 avril
L’écrivain et poète Jorge Isaacs est décédé à Ibagué (département du Tolima), des suites d’une rechute de la malaria contractée trente ans plus tôt. Egalement, militaire, explorateur et homme politique, il est surtout connu pour le roman Maria, paru en 1867. Il avait cinquante-huit ans.
lundi 2 décembre
Evêque de Pasto depuis 1892, Mgr Manuel José Caicedo, quarante-cinq ans, est nommé à la tête du diocèse de Popayán.
vendredi 27 décembre
Après huit ans de construction le pont de l’Occident est achevé. Conçu par José Maria Villa, ce pont suspendu long de 291 permet de relier les villes d’Olaya et de Santa Fe de Antioquia (département d’Antioquia) en franchissant le Rio Cauca.
dans l’année
Les Nord-Américains débarquent des troupes dans la région de Panama pour protéger leurs intérêts dans la guerre civile qui fait rage.
1896
en janvier
Emmenés par Carlos Martinez Silva, les conservateurs traditionalistes adressent un avertissement (le « Manifeste des 21 ») au président Caro. Faisant part de leur mécontentement concernant la situation de la Colombie, il réclame au chef de l’Etat la fin de la loi martiale et la restauration des libertés civiles. Ils demandent également qu’une nouvelle politique plus généreuse soit adoptée à destination des libéraux.
jeudi 12 mars
Profondément agacé et déçu par les critiques provenant des traditionalistes du Parti conservateur, le président Caro annonce sa démission. Il nomme le général Guillermo Quintero Calderon pour lui succéder et se retire avec sa famille à Sopó, à quarante kilomètres au nord-est de Bogota. La première décision de Quintero Calderon est de faire entrer au gouvernement un membre de l’opposition, Abraham Moreno.
samedi 14 mars
Interdit en août 1893 par le gouverneur d’Antioquia, le quotidien libéral El Espectador est de nouveau autorisé à la publication.
mardi 17 mars
La décision de nommer Abraham Moreno au gouvernement l’ayant mis en colère, Miguel Antonio Caro sort de son éphémère retraite et reprend la présidence au général Quintero Calderon.
samedi 23 mai
Le jeune poète moderniste José Asuncion Silva s’est suicidé à Bogota. Il avait trente ans.
lundi 15 juin
Inauguration près de Barranquilla de la grande jetée du nouveau port de Puerto Colombia. Relié à la côte par un pont de 720 mètres de long, le quai d’amarrage (180 m de long pour 15 m de large) permet d’accueillir jusqu’à cinq navires en même temps.
samedi 27 juin
Suite à la nouvelle loi sur la presse adoptée par le Congrès, le quotidien libéral El Espectador est de nouveau interdit (jusqu’en juin 1897).
dans l'année
Election d’un seul député libéral.
La Colombie et le Costa Rica concluent la convention Esquivel-Holguín. Le président français Emile Loubet est désigné pour régler leur différend frontalier.
vers 1896
Le parti conservateur, au pouvoir, se divise en factions rivales : les « nationaux », qui représentent la clientèle de Caro, et les « historiques », partisans d’un adoucissement des lois qui restreignent les libertés.
1897
mardi 27 avril
Interdit en juin 1896, le quotidien libéral El Espectador est de nouveau autorisé à Medellín.
dimanche 13 juin
Deux ans après son invention en France, le premier cinématographe arrive en Colombie par le biais du port de Colon [aujourd’hui au Panama], grâce à Gabriel Veyre.
samedi 21 août
Le premier long-métrage de l’histoire du cinéma colombien est réalisé au Théâtre Peralta de Bucaramanga.
mercredi 1er septembre
Ernesto Vieco présente la première projection cinématographique à Bogotá, au Théâtre municipal, avec un vitascope.
1898
mercredi 8 juin
L’archevêché de Santa Fe en Nueva Granada change de nom et devient l’archevêché de Bogota.
lundi 4 juillet
Le Conseil électoral désigne les candidats conservateurs Manuel Antonio Sanclemente (84 ans) et José Manuel Marroquin élus respectivement aux postes de président de la République et de vice-président.
dimanche 7 août
Manuel Antonio Sanclemente devient le nouveau président de la République de Colombie. Il succède à Miguel Antonio Caro qui, en tant que vice-président, a assuré la fin du mandat du président Nuñez, décédé en 1894. Choisi par son prédécesseur, le nouveau chef de l’Etat est âgé de 84 ans. Malade, il n’a pu prêter serment. C’est le nouveau vice-président, José Manuel Marroquin qui a du le faire à sa place.
début de l’automne
Manuel Antonio Sanclemente informe le Sénat de son intention de débuter son mandat de président à compter du 3 novembre.
jeudi 3 novembre
Entrée en fonction officielle du président Sanclemente.
samedi 24 décembre
Parcourant les forêts du nord du pays, le naturaliste américain Herbert Huntington Smith a découvert le premier spécimen connu de Santamartamys rufodorsalis dans la localité d’Ocana, près de Santa Marta. Ce rongeur est l’unique espèce connue du genre Santamartamys (et aucun autre spécimen ne sera revu avant 2011 !).
dans l’année
Election d’un seul député libéral, l’Antioquien Rafael Uribe Uribe.
Les systèmes monétaires internes aux haciendas (fiches de dettes, bons et billets émis par les hacenderos, et les fameuses rayas) sont déclarés illégaux ; cette mesure n’a guère d’effets.
1899
mardi 17 octobre
Début de la guerre civile dite « des 1 000 jours » opposant libéraux fédéralistes et conservateurs centralistes. Les premiers, conduits par les généraux Gomez Pinzon, Herrera et Uribe Uribe, tentent de profiter de la crise qui secoue actuellement le Parti conservateur du président Sanclemente et du vice-président Marroquin. Une première révolte éclate à El Soccoro, prenant par surprise le gouvernement : le département de Santander passe rapidement sous le contrôle des rebelles, ce qui provoque de nouveaux soulèvements dans les départements de Boyacá, Tolima et Magdalena.
mercredi 18 octobre
Le gouvernement conservateur proclame la loi martiale dans tout le pays. L’armée nationale est déployée dans le département de Santander.
jeudi 19 octobre
Les activités du quotidien libéral de Medellín El Espectador sont de nouveau suspendues (jusqu’en octobre 1903).
Arrivée à Medellin de la première automobile importée en Colombie. C’est un véhicule de fabrication française.
mardi 24 octobre
Alors qu’ils tentaient d’entrer en contacts avec d’autres rebelles de la côte caraïbe, Les libéraux subissent dans la soirée leur première défaite à la bataille navale de la rivière Magdalena (dite aussi bataille des Evêques) : commandés par Diego de Castro, deux navires de guerre fidèles au gouvernement conservateur, la Colombia et l’Hercules, ont coulé les huit bateaux des libéraux, faisant 204 morts sur 500 dans leurs rangs. Les progrès de la rébellion sont arrêtés nets : les insurgés du département de Santander se retrouvent isolés.
dimanche 29 octobre
Désireux de s’emparer d’une ville contrôlant le passage sur le rio Magdalena, les libéraux subissent un second échec en attaquant Girardot.
fin octobre
Le soulèvement libéral s’étend au département du Cauca : prise de la ville de Tumaco.
en octobre
Dans le département de Santander, une importante armée libérale commandée par le général Benjamin Herrera lance une offensive contre Cúcuta : le commandant de la cité, le général John Tobar, évacue la plus grande de ses troupes afin de renforcer les défenses de Bucaramanga.
mercredi 1er novembre
Reddition de la garnison conservatrice de Cúcuta (500 soldats commandés par le colonel Luis Morales Berti) : le général Herrera fait de la ville le centre des opérations libérales.
samedi 11 novembre
Campagne de Santander : les 3 000 soldats libéraux du général Rafael Uribe Uribe lancent une offensive contre la ville de Bucaramanga. Les premières attaques sont menées à Piedecuesta, à douze kilomètres plus au sud. La garnison locale fidèle au gouvernement parvient à se retirer vers Bucaramanga, défendue par les 2 500 hommes du général Vicente Villamizar. Les libéraux atteignent les faubourgs de la cité dans la soirée.
dimanche 12 novembre
Rafael Uribe Uribe est nommé commandant en chef des forces libérales.
lundi 13 novembre
Après deux jours de combats désorganisés, les libéraux du général Uribe sont vaincus à la bataille de Bucaramanga et contraints de battre en retraite vers Cucuta dans des conditions difficiles. La garnison du général Villamizar déplore de lourdes pertes (1 000 tués et 500 blessés).
mardi 14 novembre
Les défaites s’accumulent pour les libéraux : la troupe libérale commandée par le général Vincente Carrera dans le département de Tolima est détruite à San Luis. Carrera est tué. Les libéraux sont contraints de se tourner vers des actions de guérilla (entre 3 000 et 8 000 hommes y sont rassemblés).
fin novembre
Les troupes rebelles du département de Santander s’élèvent à 7 000 hommes.
en novembre
Soulèvement libéral à Riohacha, sur la côte Caraïbe [La Guajira].
vendredi 15 décembre
Début de la bataille de la rivière Peralonso : les soldats libéraux d’Uribe (entre 3 600 et 4 000 hommes) tombent dans une embuscade tendue à La Amarilla par les troupes conservatrices (entre 5 600 et 6 000 soldats) commandées par le général Villamizar. Le général libéral Herrera est blessé. Mais les forces fidèles au gouvernement ne profitent pas de la situation : les unités sont divisées et un certain nombre de soldats décident de quitter le champ de bataille.
samedi 16 décembre
Le général Uribe parvient à retourner la situation à la bataille de la Peralonso : ses hommes lancent une attaque décisive sur le pont franchissant la rivière et parviennent à s’emparer de positions stratégiques. Les troupes conservatrices battent en retraite après avoir perdu entre 700 et 1 000 hommes tués ou blessés et 900 prisonniers (sans compter 2 000 déserteurs). Les pertes des vainqueurs sont également lourdes : entre 750 et 1 500 morts et blessés.
dimanche 24 décembre
Les forces libérales d’Uribe entrent dans Pamplona.
lundi 25 décembre
L’offensive libérale contre Popayán est repoussée à vingt kilomètres au sud de la ville. De nombreux rebelles se réfugient en Equateur, où le président Alfaro leur apporte son soutien matériel.
1 200 llaneros commandés par le général Gabriel Vargas Santos (caudillo du Casanare) rejoignent Pamplona. Afin de rassembler les différents caudillos libéraux, Uribe le nomme chef suprême des forces libérales et président par intérim de la Colombie. Mais la rivalité entre les deux hommes va profondément diviser le camp libéral.
dans l’année
La compagnie nord-américaine United Fruit installe ses bananeraies dans la région de Santa Marta.
jeudi 1er janvier
L’ingénieur français Ferdinand de Lesseps commence la construction du canal de Panama.
dimanche 25 janvier
Le vice-président Pedro Restrepo Uribe se proclame président. Un soulèvement dirigé par Jorge Isaacs éclate aussitôt.
mercredi 28 janvier
Restrepo Uribe est renversé.
vendredi 30 janvier
Jorge Isaacs s’empare du pouvoir, se déclarant chef civil et militaire de l’Antioquia. Mais manquant de soutien, il est à son tour chassé par les troupes nationales, ce qui permet à Pedro Restrepo Uribe de récupérer son poste.
dimanche 21 mars
Décès à Bogotá de l’ancien président libéral (1832 et 1837-1841) José Ignacio de Marquez, à l’âge de 87 ans.
jeudi 8 avril
Le général carthaginois Rafael Nuñez, cinquante-sept ans, conservateur « indépendant », succède au général Trujillo comme président. Début de l'hégémonie conservatrice en Colombie (qui durera jusqu’en 1930).
jeudi 29 juillet
Erection de l’évêché de Tunja, qui dépend de l’archevêché de Bogota.
dans l’année
A Bucaramanga [Santander], lors de la campagne présidentielle, la foule, menée par les membres d’une société démocratique d’artisans (la Culebra de Oro), attaque des immeubles appartenant à des membres de l’oligarchie, et assassine deux commerçants allemands et un notable colombien.
L’Equateur acquiert des territoires sur le Pérou et la Colombie.
Création de la première Banque Nationale de Colombie, à l’initiative du président Nuñez. Elle a du mal à démarrer, les capitaux privés refusant de s’y investir.
de 1880 à 1881
Le Français Jules Crevaux explore la Colombie jusqu'à l'Orenoque.
1881
en mars
Retiré de la vie politique, Jorge Isaacs publie à Bogotá le premier chant du poème Saulo, dédié au président argentin Julio Argentino Roca.
vendredi 1er juillet
La Colombie adhère à l’Union postale internationale, créée en 1875.
1882
Les premiers rails de fabrication nationale sont forgés.
1883
jeudi 15 mars
Le prêtre jésuite Ignacio Velasco, quarante-huit ans, est nommé évêque de Pasto.
mercredi 18 juillet
Décès à Bogotá de l’ancien président (1878-1880) et général Julian Trujillo, à l’âge de cinquante-cinq ans.
1884
dimanche 29 juin
Décès de l’archevêque de Bogotá Mgr Vicente Arbelaez.
mardi 15 juillet
Décès de l’évêque de Medellin, Mgr José Ignacio Montoya, à l’âge de soixante-sept ans.
mercredi 6 août
Evêque de Panama depuis 1875, le jésuite bogotan José Paul, cinquante-trois ans, est nommé à la tête de l’archevêché de Bogotá.
dans l’année
Rafael Nuñez est réélu président grâce à l’appui unanime des conservateurs et contre le candidat des radicaux.
La guerre civile éclate dans l’Etat de Santander, où le président Nuñez tentait de chasser les radicaux du pouvoir par de tortueuses manœuvres. Le conflit partie de s’étend très vite à tout le nord du pays. Rapidement les armées des caciques conservateurs ont le dessus.
Les jésuites sont expulsés de Colombie.
Le premier tramway à traction hippomobile de Colombie est inauguré à Bogota.
1885
début janvier
Le général libéral Ricardo Gaitan Obeso forme un mouvement rebelle dans le Cundinamarca. Il lance un appel au respect de la cause radicale et se lance, à la tête d’une troupe de 175 hommes, dans une campagne militaire le long du rio Magdalena.
vendredi 6 février
Barranquilla tombe sans résistance aux mains du général Gaitan Obeso.
mercredi 11 février
Bataille de Barranquilla : soutien de Gaitan Obeso, les généraux Niolas Jimeno Collante et Ramon Collante battent les troupes gouvernementales parties de Carthagène sous le commandement du général Carlos Vicente Urueta.
vendredi 27 mars
Le prêtre Bernardo Herrera, quarante ans, est nommé évêque de Medellin.
jeudi 11 juin
Fin de la guerre civile colombienne : le gouvernement de Rafael Nuñez et les libéraux radicaux signent la paix sur le bateau à vapeur militaire américain USS Tennessee, mouillant dans le port de Sabanilla, près de Barranquilla.
en juillet
Capitulation des derniers radicaux.
dans l’année
Victorieux de la guerre civile, le président Nuñez proclame que « la Constitution de 1863 [a] cessé d’exister ». Il convoque un Conseil National de Délégués, désignés en théorie par les gouverneurs des Etats, en fait choisis par lui-même et par ses alliés conservateurs ; les radicaux en sont exclus.
1886
lundi 15 février
Suite aux restrictions gouvernementales concernant l’éducation, le juriste Nicolas Pinzon Warlosten fonde à Bogota l’Université externe de Colombie.
jeudi 5 août
Promulgation de la nouvelle Constitution : retour au centralisme le plus strict (début de la politique de regeneracion). Le pays abandonne l’appellation d’ « Etats-Unis de Colombie » pour « se reconstituer sous la forme de République unitaire » de Colombie. La Constitution donne au président des pouvoirs très étendus. Elu pour six ans en compagnie d’un vice-président (le mandat des députés reste fixé à deux ans), immédiatement et indéfiniment rééligible, le président l’emporte presque automatiquement en cas de conflit avec le législatif : il n’est pas responsable de ses actes, sauf s’il est reconnu coupable de haute trahison, s’il intervient par la violence dans une élection, ou s’il empêche le Congrès de se réunir. En cas de crise, il peut proclamer l’état de siège, gouvernant par décrets. Le Congrès est divisé en deux chambres : la Chambre des Députés et le Sénat. Le Président, le vice-président et les sénateurs sont élus au suffrage indirect, par l’intermédiaire d’un collège de grands électeurs. La citoyenneté, permettant le droit de vote, est réservée aux Colombiens de sexe mâle âgés de vingt et un ans au moins, qui peuvent justifier d’une profession, d’une propriété ou d’un revenu. Pour participer aux élections nationales, il faut savoir lire et écrire, et payer un certain impôt. Pour être éligible, il faut avoir trente ans au moins et payer un impôt plus élevé encore. Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant : les magistrats sont nommés par le gouvernement ; les juges sont inamovible, mais le gouvernement peut modifier l’affection d’un magistrat sans en référer à quiconque. La peine de mort est rétablie. Les neuf Etats souverains sont abolis et cèdent la place à des départements. Désormais les gouverneurs et les maires sont nommés par le gouvernement, et non plus élus ; les baldios et le sous-sol sont nationalisés ; la législation, l’émission de monnaie et d’emprunts, la perception des impôts redeviennent des prérogatives exclusives du gouvernement. Les départements, privés de ressources, dépendent du bon vouloir de la capitale. Les armées régionales, dissoutes dès la fin de la guerre, sont interdites ; l’Etat a le monopole de la force armée et même de la fabrication de matériels de guerre. Immédiatement, le gouvernement organise une armée peu nombreuse mais moderne, professionnelle et bien équipée. L’Etat a le droit d’intervenir dans la vie économique.
dans l’année
La région de Panama est soumise à un régime d’administration directe.
Une loi fixe aux émissions monétaires de la Banque Nationale une limite intangible de douze millions de pesos.
Quatre compagnies de navigations fluviales fusionnent pour former la Compañia Colombiana de Transportes à l’initiative de Francisco Javier Cisneros. Elle dispose d’un capital de 972 000 pesos or, de seize bateaux à vapeur et de 664 salariés.
1887
dimanche 23 janvier
Medellin est la deuxième ville du pays à disposer d’un tramway à traction hippomobile. Le service suite la Carrera 52, entre Plazuela de la Veracruz (près du parc Berrío) et El Edén (fin du service en 1897).
mardi 22 mars
Fidel Cano fonde à Medellín le quotidien libéral El Espectador (transféré en 1915 à Bogota).
dimanche 29 mai
Diódoro Sánchez, Abelardo Ramos, Miguel Triana et Andrés Arroyo fondent à Bogota la Société colombienne des ingénieurs (Sociedad Colombiana de Ingenieros). Ramos en est le premier président et Sanchez le premier secrétaire.
vendredi 8 juillet
134 jours seulement après sa fondation, le journal El Espectador est déjà suspendu par le gouvernement conservateur (jusqu’en janvier).
dimanche 4 décembre
Début de la construction dans le département d’Antioquia du pont de l’Occident. Franchissant le rio Cauca, ce pont suspendu conçu par José Maria Villa permettra à terme de relier les villes d’Olaya et de Santa Fe de Antioquia (achevé en 1895).
samedi 31 décembre
La Colombie signe avec le Vatican un concordat qui livre littéralement l’enseignement au clergé : les cours de religion deviennent obligatoires dans tous les établissements publics ; les ecclésiastiques peuvent faire renvoyer les maîtres dont ils jugent l’enseignement ou les mœurs contraires à la religion ; des évêques sont chargés de choisir les livres en usage dans les écoles.
dans l’année
Le président Nuñez fait voter une loi qui établit qu’en cas de désaccord entre une loi et la Constitution, la loi est automatiquement présumée constitutionnelle. Cette disposition revient à nier l’idée même de Constitution.
Le gouvernement fait adopter de sévères mesures contre la « presse subversives ».
La Banque Nationale obtient le monopole de l’émission de papier monnaie. Par ailleurs, le gouvernement dispose que la Banque Nationale doit avoir toujours en caisse une somme équivalente au tiers des dépôts.
Medellín est la deuxième ville du pays à disposer d’un tramway à traction hippomobile.
1888
mardi 10 janvier
Interdit depuis juillet 1887, le quotidien libéral El Espectador de Medellin est de nouveau autorisé.
dimanche 15 janvier
Le père jésuite Pedro Claver, mort en 1654 à Carthagène, est canonisé par le pape Léon XIII.
en février
Le président Nuñez limoge le vice-président Eliseo Payan.
samedi 27 octobre
Interdit une première fois de juillet 1887 à janvier 1888, le journal libéral de Medellin El Espectador est de nouveau suspendu par le gouvernement conservateur (jusqu’en 1891).
lundi 31 décembre
Début près de Barranquilla de la construction d’un nouveau port destiné à remplacer Sabanilla : les travaux de fondation de Puerto Colombia commencent dans la baie de Cupino.
dans l’année
La loi dite « des chevaux » (car le mince prétexte qui sert à son adoption est que des libéraux ont été accusés d’égorger les chevaux dans les haciendas des conservateurs du Cauca) permet au gouvernement de priver de tous leurs droits politiques, d’emprisonner, d’assigner à résidence ou d’exiler les opposants et tous les coupables de « délits contre l’ordre public », ainsi que de dissoudre les associations ; tout cela sans procès.
1889
mercredi 2 janvier
Décès à Quito, en Equateur, de l’ancien président conservateur colombien (1861) Bartolomé Calvo, à l’âge de soixante-treize ans.
lundi 4 février
La Compagnie française du canal de Panama est mise en liquidation.
lundi 8 avril
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr José Paul, à l’âge de cinquante-huit ans.
lundi 27 mai
Evêque de Pasto depuis 1883, le prélat jésuite Ignacio Velasco, cinquante-cinq ans, est nommé archevêque de Bogota.
en octobre
Congrès panaméricain de Washington, convoqué sur l'initiative du secrétaire d'Etat américain James G.-Blaine, réunissant pour la première fois tous les Etats américains, sauf la République dominicaine.
dans l’année
Fondation de la ville d’Armenia.
1890
mercredi 1er janvier
Bogotá est la première ville de Colombie à employer l’électricité pour l’éclairage public.
nuit du samedi 26 avril
Inauguration du tramway de Barranquilla. Accordée à Francisco Javier Cisneros, la concession comprend deux lignes desservant les rues principales. Le premier voyage a été réalisé avec une machine à vapeur mais par la suite les wagons (qui peuvent emporte de neuf à quinze passagers) seront tirés par des mules (le service s’arrêtera en 1927).
lundi 1er septembre
Les quatre premiers prêtres salésiens envoyés en Colombie arrivent dans le pays sous la conduite d’Evasion Rabagliati.
dans l’année
Symbole de la prospérité de l’Antioquia, la mine de El Zancudo (« le Moustique »), près de Medellin, est l’entreprise la plus importante de Colombie, avec 1 300 employés, et certainement aussi la plus moderne.
vers 1890
La culture du café s’implante dans le département d’Antioquia.
1891
jeudi 12 février
Interdit depuis octobre 1888, le quotidien libéral de Medellin El Espectador est de nouveau autorisé à la publication.
vendredi 10 avril
Décès de l’archevêque de Bogota Mgr Ignacio Velasco, à l’âge de cinquante-sept ans.
jeudi 4 juin
Evêque de Medellin depuis 1885, Mgr Bernardo Herrera, quarante-six ans, est nommé archevêque de Bogotá. Par ailleurs, le prêtre Joaquin Pardo, quarante-huit ans, devient évêque de Pasto.
jeudi 6 août
Inauguration de l’éclairage public électrique à Barranquilla.
dimanche 30 août
A son tour, la ville de Bucaramanga dispose d’un éclairage public alimenté à l’électricité.
dans l’année
Fixation définitive des frontières entre la Colombie et le Venezuela.
Ouverture à Bogotá d’un Collège militaire national, dirigé par un colonel nord-américain.
1892
lundi 1er février
Evêque de Pasto depuis huit mois, Mgr Joaquin Pardo, quarante-neuf ans, est nommé à la tête du diocèse de Medellín. Le prêtre Manuel José Caicedo, quarante-et-un ans, est aussitôt nommé pour lui succéder comme évêque de Pasto.
lundi 30 mai
Début officiel des relations diplomatiques entre la France et la Colombie : les deux pays ont signé une convention « relative à l’établissement des nationaux, au commerce et à la navigation ».
dimanche 7 août
Rafael Nuñez succède à Eliseo Payán en tant que président de la République de Colombie.
mercredi 21 septembre
Rafael Nuñez prête serment à Carthagène comme nouveau président de la Colombie. Mais, pour raisons de santé, il se retire aussitôt et délègue ses pouvoirs à son vice-président, Miguel Antonio Caro.
lundi 26 septembre
Jugeant ses articles « subversifs », le gouvernement condamne le quotidien libéral El Espectador à une amende de 200 000 dollars.
jeudi 27 octobre
Inauguration à Bogotá du Théâtre de Christophe Colomb, conçu dans le style néoclassique par l’architecte italien Pietro Cantini. La première œuvre représentée est l’Hernani de Giuseppe Verdi.
dans l'année
L’Etat rétrocède à l’Eglise l’administration des cimetières et, surtout, la tenue de l’Etat civil.
1893
jeudi 15 juin
Inauguration à l’ouest de Barranquilla du quai de Puerto Colombia, le second plus long du monde à cette époque.
vendredi 4 août
Pour faire taire l’opposition libérale et traditionaliste, le président Caro invoque la loi 61 de 1888 (« loi des chevaux ») : il réduit par décret la liberté de la presse et les libertés individuelles (les ennemis de l’Etat peuvent être arrêtés et détenus sans procès).
mardi 8 août
Le quotidien libéral de Medellín, El Espectador, est de nouveau interdit, cette fois par le gouverneur d’Antioquia, Abraham Garcia (réautorisé en mars 1896).
1894
mardi 18 septembre
Le président Rafael Nuñez est décédé dans sa ville natale de Carthagène, à l’âge de soixante-huit ans. Le vice-président conservateur Miguel Antonio Caro, cinquante-et-un ans, lui succède à la tête de l’Etat. Dans les faits, Caro assumait le pouvoir depuis l’entrée en fonction du président Nuñez, en septembre 1892, du fait du mauvais état de santé du chef de l’Etat. Miguel Antonio Caro continuera à utiliser le titre de vice-président « chargé du pouvoir exécutif » par respect pour son prédécesseur défunt.
dans l'année
Décès du président Rafael Nuñez. Le vice-président conservateur Miguel Antonio Caro, cinquante-et-un ans, lui succède.
La Banque Nationale est mise en liquidation et le gouvernement doit reconnaître qu’il a procédé à des émissions clandestines de billets, bien au-delà des douze millions prévus par la loi.
1895
nuit du mardi 22 au mercredi 23 janvier
Réduit au silence par le pouvoir, ses responsables, ayant été contraints à l’exil, le Parti libéral tente un coup d’Etat contre le gouvernement du vice-président Caro : mais le directeur de la police nationale, le commissaire français Jean-Marie Gilibert déjoue le complot organisé par le général Avelino Rosas Cordoba depuis son exil à Curaçao.
lundi 28 janvier
Le premier paquebot transatlantique français, l’Impératrice Eugénie, est définitivement perdu. Lancé en 1864, ce navire à roues s’est échoué sur la côte de Colombie.
mardi 29 janvier
Soulèvement libéral organisé par le général Siervo Sarmiento. Le jour même ses troupes sont battues à la bataille de la Tribuna (Cundinamarca). La révolte va cependant s’étendre rapidement à une grande partie du pays (en particulier dans les Etats de Boyaca, Cauca, Cundinamarca, Bolivar, Tolima et Norte de Santander).
en janvier
Premier soulèvement libéral.
vendredi 15 mars
Mal préparé et dépourvu de soutien au nouveau national, le soulèvement libéral est maté : les dernières troupes du général Ruiz sont mises en déroute à la bataille d’El Enciso (Santander) après avoir perdu plus d’un millier d’hommes.
mercredi 20 mars
Création du diocèse de Socorro (y San Gil).
mercredi 17 avril
L’écrivain et poète Jorge Isaacs est décédé à Ibagué (département du Tolima), des suites d’une rechute de la malaria contractée trente ans plus tôt. Egalement, militaire, explorateur et homme politique, il est surtout connu pour le roman Maria, paru en 1867. Il avait cinquante-huit ans.
lundi 2 décembre
Evêque de Pasto depuis 1892, Mgr Manuel José Caicedo, quarante-cinq ans, est nommé à la tête du diocèse de Popayán.
vendredi 27 décembre
Après huit ans de construction le pont de l’Occident est achevé. Conçu par José Maria Villa, ce pont suspendu long de 291 permet de relier les villes d’Olaya et de Santa Fe de Antioquia (département d’Antioquia) en franchissant le Rio Cauca.
dans l’année
Les Nord-Américains débarquent des troupes dans la région de Panama pour protéger leurs intérêts dans la guerre civile qui fait rage.
1896
en janvier
Emmenés par Carlos Martinez Silva, les conservateurs traditionalistes adressent un avertissement (le « Manifeste des 21 ») au président Caro. Faisant part de leur mécontentement concernant la situation de la Colombie, il réclame au chef de l’Etat la fin de la loi martiale et la restauration des libertés civiles. Ils demandent également qu’une nouvelle politique plus généreuse soit adoptée à destination des libéraux.
jeudi 12 mars
Profondément agacé et déçu par les critiques provenant des traditionalistes du Parti conservateur, le président Caro annonce sa démission. Il nomme le général Guillermo Quintero Calderon pour lui succéder et se retire avec sa famille à Sopó, à quarante kilomètres au nord-est de Bogota. La première décision de Quintero Calderon est de faire entrer au gouvernement un membre de l’opposition, Abraham Moreno.
samedi 14 mars
Interdit en août 1893 par le gouverneur d’Antioquia, le quotidien libéral El Espectador est de nouveau autorisé à la publication.
mardi 17 mars
La décision de nommer Abraham Moreno au gouvernement l’ayant mis en colère, Miguel Antonio Caro sort de son éphémère retraite et reprend la présidence au général Quintero Calderon.
samedi 23 mai
Le jeune poète moderniste José Asuncion Silva s’est suicidé à Bogota. Il avait trente ans.
lundi 15 juin
Inauguration près de Barranquilla de la grande jetée du nouveau port de Puerto Colombia. Relié à la côte par un pont de 720 mètres de long, le quai d’amarrage (180 m de long pour 15 m de large) permet d’accueillir jusqu’à cinq navires en même temps.
samedi 27 juin
Suite à la nouvelle loi sur la presse adoptée par le Congrès, le quotidien libéral El Espectador est de nouveau interdit (jusqu’en juin 1897).
dans l'année
Election d’un seul député libéral.
La Colombie et le Costa Rica concluent la convention Esquivel-Holguín. Le président français Emile Loubet est désigné pour régler leur différend frontalier.
vers 1896
Le parti conservateur, au pouvoir, se divise en factions rivales : les « nationaux », qui représentent la clientèle de Caro, et les « historiques », partisans d’un adoucissement des lois qui restreignent les libertés.
1897
mardi 27 avril
Interdit en juin 1896, le quotidien libéral El Espectador est de nouveau autorisé à Medellín.
dimanche 13 juin
Deux ans après son invention en France, le premier cinématographe arrive en Colombie par le biais du port de Colon [aujourd’hui au Panama], grâce à Gabriel Veyre.
samedi 21 août
Le premier long-métrage de l’histoire du cinéma colombien est réalisé au Théâtre Peralta de Bucaramanga.
mercredi 1er septembre
Ernesto Vieco présente la première projection cinématographique à Bogotá, au Théâtre municipal, avec un vitascope.
1898
mercredi 8 juin
L’archevêché de Santa Fe en Nueva Granada change de nom et devient l’archevêché de Bogota.
lundi 4 juillet
Le Conseil électoral désigne les candidats conservateurs Manuel Antonio Sanclemente (84 ans) et José Manuel Marroquin élus respectivement aux postes de président de la République et de vice-président.
dimanche 7 août
Manuel Antonio Sanclemente devient le nouveau président de la République de Colombie. Il succède à Miguel Antonio Caro qui, en tant que vice-président, a assuré la fin du mandat du président Nuñez, décédé en 1894. Choisi par son prédécesseur, le nouveau chef de l’Etat est âgé de 84 ans. Malade, il n’a pu prêter serment. C’est le nouveau vice-président, José Manuel Marroquin qui a du le faire à sa place.
début de l’automne
Manuel Antonio Sanclemente informe le Sénat de son intention de débuter son mandat de président à compter du 3 novembre.
jeudi 3 novembre
Entrée en fonction officielle du président Sanclemente.
samedi 24 décembre
Parcourant les forêts du nord du pays, le naturaliste américain Herbert Huntington Smith a découvert le premier spécimen connu de Santamartamys rufodorsalis dans la localité d’Ocana, près de Santa Marta. Ce rongeur est l’unique espèce connue du genre Santamartamys (et aucun autre spécimen ne sera revu avant 2011 !).
dans l’année
Election d’un seul député libéral, l’Antioquien Rafael Uribe Uribe.
Les systèmes monétaires internes aux haciendas (fiches de dettes, bons et billets émis par les hacenderos, et les fameuses rayas) sont déclarés illégaux ; cette mesure n’a guère d’effets.
1899
mardi 17 octobre
Début de la guerre civile dite « des 1 000 jours » opposant libéraux fédéralistes et conservateurs centralistes. Les premiers, conduits par les généraux Gomez Pinzon, Herrera et Uribe Uribe, tentent de profiter de la crise qui secoue actuellement le Parti conservateur du président Sanclemente et du vice-président Marroquin. Une première révolte éclate à El Soccoro, prenant par surprise le gouvernement : le département de Santander passe rapidement sous le contrôle des rebelles, ce qui provoque de nouveaux soulèvements dans les départements de Boyacá, Tolima et Magdalena.
mercredi 18 octobre
Le gouvernement conservateur proclame la loi martiale dans tout le pays. L’armée nationale est déployée dans le département de Santander.
jeudi 19 octobre
Les activités du quotidien libéral de Medellín El Espectador sont de nouveau suspendues (jusqu’en octobre 1903).
Arrivée à Medellin de la première automobile importée en Colombie. C’est un véhicule de fabrication française.
mardi 24 octobre
Alors qu’ils tentaient d’entrer en contacts avec d’autres rebelles de la côte caraïbe, Les libéraux subissent dans la soirée leur première défaite à la bataille navale de la rivière Magdalena (dite aussi bataille des Evêques) : commandés par Diego de Castro, deux navires de guerre fidèles au gouvernement conservateur, la Colombia et l’Hercules, ont coulé les huit bateaux des libéraux, faisant 204 morts sur 500 dans leurs rangs. Les progrès de la rébellion sont arrêtés nets : les insurgés du département de Santander se retrouvent isolés.
dimanche 29 octobre
Désireux de s’emparer d’une ville contrôlant le passage sur le rio Magdalena, les libéraux subissent un second échec en attaquant Girardot.
fin octobre
Le soulèvement libéral s’étend au département du Cauca : prise de la ville de Tumaco.
en octobre
Dans le département de Santander, une importante armée libérale commandée par le général Benjamin Herrera lance une offensive contre Cúcuta : le commandant de la cité, le général John Tobar, évacue la plus grande de ses troupes afin de renforcer les défenses de Bucaramanga.
mercredi 1er novembre
Reddition de la garnison conservatrice de Cúcuta (500 soldats commandés par le colonel Luis Morales Berti) : le général Herrera fait de la ville le centre des opérations libérales.
samedi 11 novembre
Campagne de Santander : les 3 000 soldats libéraux du général Rafael Uribe Uribe lancent une offensive contre la ville de Bucaramanga. Les premières attaques sont menées à Piedecuesta, à douze kilomètres plus au sud. La garnison locale fidèle au gouvernement parvient à se retirer vers Bucaramanga, défendue par les 2 500 hommes du général Vicente Villamizar. Les libéraux atteignent les faubourgs de la cité dans la soirée.
dimanche 12 novembre
Rafael Uribe Uribe est nommé commandant en chef des forces libérales.
lundi 13 novembre
Après deux jours de combats désorganisés, les libéraux du général Uribe sont vaincus à la bataille de Bucaramanga et contraints de battre en retraite vers Cucuta dans des conditions difficiles. La garnison du général Villamizar déplore de lourdes pertes (1 000 tués et 500 blessés).
mardi 14 novembre
Les défaites s’accumulent pour les libéraux : la troupe libérale commandée par le général Vincente Carrera dans le département de Tolima est détruite à San Luis. Carrera est tué. Les libéraux sont contraints de se tourner vers des actions de guérilla (entre 3 000 et 8 000 hommes y sont rassemblés).
fin novembre
Les troupes rebelles du département de Santander s’élèvent à 7 000 hommes.
en novembre
Soulèvement libéral à Riohacha, sur la côte Caraïbe [La Guajira].
vendredi 15 décembre
Début de la bataille de la rivière Peralonso : les soldats libéraux d’Uribe (entre 3 600 et 4 000 hommes) tombent dans une embuscade tendue à La Amarilla par les troupes conservatrices (entre 5 600 et 6 000 soldats) commandées par le général Villamizar. Le général libéral Herrera est blessé. Mais les forces fidèles au gouvernement ne profitent pas de la situation : les unités sont divisées et un certain nombre de soldats décident de quitter le champ de bataille.
samedi 16 décembre
Le général Uribe parvient à retourner la situation à la bataille de la Peralonso : ses hommes lancent une attaque décisive sur le pont franchissant la rivière et parviennent à s’emparer de positions stratégiques. Les troupes conservatrices battent en retraite après avoir perdu entre 700 et 1 000 hommes tués ou blessés et 900 prisonniers (sans compter 2 000 déserteurs). Les pertes des vainqueurs sont également lourdes : entre 750 et 1 500 morts et blessés.
dimanche 24 décembre
Les forces libérales d’Uribe entrent dans Pamplona.
lundi 25 décembre
L’offensive libérale contre Popayán est repoussée à vingt kilomètres au sud de la ville. De nombreux rebelles se réfugient en Equateur, où le président Alfaro leur apporte son soutien matériel.
1 200 llaneros commandés par le général Gabriel Vargas Santos (caudillo du Casanare) rejoignent Pamplona. Afin de rassembler les différents caudillos libéraux, Uribe le nomme chef suprême des forces libérales et président par intérim de la Colombie. Mais la rivalité entre les deux hommes va profondément diviser le camp libéral.
dans l’année
La compagnie nord-américaine United Fruit installe ses bananeraies dans la région de Santa Marta.